❝Cameron Carter & Ilyasviel A. Pendora

— Une nouvelle année à Poudlard ? Je n’aurais jamais cru pouvoir dire ça un jour. C’est vrai, j’avais quitté cette école trois ans plus tôt et jamais je n’aurais cru pouvoir y remettre les pieds. Le vieux château commençait à me manquer, à vrai dire. L’université, c’était bien, mais ce n’était pas pareil. Il n’y avait pas la même Magie que dans cette grande bâtisse. Poudlard. J’ai 20 ans et je me retrouve de nouveau à Poudlard. McGonagall a eu de bons réflexes, de permettre aux étudiants de venir terminer leurs études ici. Faut dire qu’ils n’ont pas loupé l’université. PAF ! Et ça fait des chocapics. En l’occurrence, paf, et ça fait des débris de bâtiments. Il n’en reste plus rien, de l’université. Enfin, à ce qu’il parait. Je n’en sais rien, à vrai dire, je ne l’ai pas vu de mes propres yeux. Et tant mieux, je crois. Ce ne sont pas mes affaires. Moins je m’en mêle et mieux je me porte, point final. Tout ce qui m’importe, c’est de finir ma spécialisation, d’avoir mon diplôme et de me casser dans un autre pays pour dresser des Dragons. Et je vous emmerde si mes envies ne vous plaisent pas. Elles me plaisent, à moi, c’est le principal. Certes, je l’admets, Poudlard c’est beau, c’est prestigieux et tout ça. Mais j’ai hâte. Hâte que mes études se terminent, parce que j’en ai par-dessus le haricot. Vous savez, ça s’appelle en avoir marre. Ras-le-bol. Bientôt 10 ans que je suis en études. Au bout d’un moment, laissez-moi vous dire que ça énerve. Les cours, et tout le bordel. La discipline. Ouais.. La discipline. Non, en fait, il ne faut pas rêver. Je n’étais pas disciplinée pendant mes années à Serpentard, je n’allais pas être disciplinée maintenant que j’entrais dans la maison Dumbledore. Parait que c’était un vieux fou, ce type. Un gars, un peu dans le genre allumé, avec une barbe de 100 ans. Apparemment, sa mort n’a pas été très glorieuse. C’est bête. C’est vrai, c’est bête. Il avait l’air d’un chic type, dans le fond. J’ai vu quelques portraits, du temps où j’étais collégienne dans l’école. J’aimais bien son regard. Y’a pas grand-chose qui m’apaise, mais ce regard.. Je l’aimais bien, en fait. Jamais eu l’occasion de parler avec lui, mais je sais pas. Je divague un peu, là. Bref, tout ça pour dire que ce n’est pas parce que j’ai pris de l’âge que je vais arrêter d’être chiante. En fait, c’est encore pire. Je ressens le besoin de faire des conneries. C’est plus fort que moi ! Et puis, au fond, je ne fais de mal à personne, n’est-ce pas ? Je fais mes conneries dans mon coin, je fais chier personne. Okay, j’ai organisé pas mal d’orgies, pas mal de soirées qui ne finissaient pas toujours bien.. Mais, faut bien que jeunesse se passe, non ?

Poudlard accueille le tournoi des Trois Sorciers, cette année. Putain. Je vous raconte pas la surpopulation de Poudlard. On va étouffer, là-dedans. Ca va être invivable. Entre les premières années, les Bulgares et les Français, ça va être épique pour se concentrer sur les études. On va se fendre la poire. Ca va être la grosse éclate, le grand kiff, mieux que les montagnes Russes.. Et.. Okay, je me la ferme, c’est bon. Il n’empêche que ça promets d’être enrichissant. Même si je n’ai aucune envie de participer à leur connerie de chasse à la Coupe, je vais m’amuser à suivre tout ça et à regarder ces branleurs en train de s’épuiser juste pour quelques gallions et pour la gloire de leur école. Poudlard est la meilleure, il n’y a pas besoin de Tournoi pour le savoir. Et il n’y a que les idiots pour penser le contraire. Mais, faut de tout pour faire un Monde. Je l’aurais mauvaise si c’était une autre école qui remportait cette coupe, au fond. Question de fierté. Je reste une Serpentard, hein. Fière et Ambitieuse. Et si t’es pas content, c’est le même tarif, je ne vais pas me taire pour toi. Enfin, passons. Que faire de constructif en cette belle après-midi, hmm ? La Forêt Interdite, histoire de commencer à reprendre mes marques ? Ca me parait une bonne idée. C’est une bonne idée. Sans trop réfléchir, je prend la direction des arbres. L’air est frais et je dois l’avouer, ça me fait du bien. J’aime ça. Mes cheveux volent un peu anarchiquement, mais j’en rien à braire. Je ne suis pas là pour faire un concours de beauté.. Je traverse le parc sans vraiment faire attention aux morveux qui le peuplent. C’est pas que ça m’intéresse pas.. Mais on va dire que j’ai autre chose à foutre que d’observer des gamins qui roucoulent et qui se racontent leurs vacances sûrement trèèèès intéressantes à leurs yeux, mais n’ayant aucun intérêt pour le reste de la population. Personne ne m’arrête, ça me plait. La liberté, je me sens libre et c’est bon comme sensation. J’arrive enfin à la lisière du bois, petit regard à gauche, petit regard à droite, je mets un pied devant moi et..

« MADEMOISELLE PANDORA ! La Forêt Interdite est.. »
« Hmm. »

Autrement dit, ferme-la. Tu me connais, tu sais que je ne vais pas t’écouter, alors pourquoi tu la ramène ? Je n’attends même pas qu’elle finisse sa phrase, je ne lui laisse même pas le temps de sortir sa baguette, je me mets simplement à courir comme une dératée au milieu des arbres. Les sanctions ? Ca viendra plus tard, de toute façon. Faut pas se mentir. Je me pose à même le sol, le souffle un peu court. Je n’ai jamais été une grande sportive. Dans ma poche, mon paquet de cigarette me fait de l’œil, alors je ne résiste pas à l’appel. Foutue dépendance. Je me sors un petit tube blanc, je le porte à ma bouche. J’utilise ma baguette pour faire du feu. Derrière moi, une branche craque et comme par reflexe je me redresse d’un coup. Putain, mais faut pas me faire des peurs pareilles ! Je ne remarque rien. Peut-être un animal.. Non. Un animal, avec des cheveux bruns et une allure féminine.. Je suis peut-être un peu conne des fois, mais faut pas abuser. Je la regarde, de loin. J’ai l’impression de la connaitre.. Allez, approche.. Ce visage. Purée, mais oui, c’est elle. Je donnerais ma main à couper que cette fille est une mangemort.. Une intuition ? Ouais, probablement. Ou disons que je suis observatrice, ce sera plus flatteur pour moi. Je tire un peu sur ma cigarette, projette la fumée hors de ma bouche, laisse un léger rictus étirer mes lèvres.

« Alors Cameron, on se promène ? Je ne t’ai pas oublié, tu vois. C’est que tu dois être suffisamment intéressante, dans le fond. »

Ouais, c’est vrai ça.. Pourquoi je me souviens d’elle, au juste ? Bof. J’en sais rien. C’est juste amusant. Qu’on se le dise, cette fille m’indiffère totalement. Bon, peut-être pas tant que ça. C’est étrange. Je ne sais même pas quoi penser d’elle. Cameron.. Tss. Qu’est-ce que tu fous dans ma Forêt..