Hannah … Hannah … ma femme. Je soupirais. Les choses n'étaient plus comme avant. Et je le déplorais. Et j'en étais responsable aussi. Peut être surtout moi. Peut être trop moi … mais elle était prise par son emploi. Mais moi aussi j'étais pris par mon emploi. Même trop. J'avais toujours été passionné par les plantes, c'était un gros défaut. Et puis … L'amour était passé. Les choses passent, on se lasse. Elle restera toujours Hannah pour moi. Je l'adorerai toujours, mais … je crois que l'amour est passé. Je l'aimerais toujours un petit peu au fond, forcément elle était, simplement Hannah, aucun mot ne peut décrire ce qu'elle est pour moi. Mais on avait changé. Elle comme moi. On change tous. Non? Elle était toujours importante pour moi. Elle le serait toujours. Elle m'avait donné le plus merveilleux fils de toute la terre. Mais Harry était grand maintenant. Cela dit je ne voulais pas lui faire de mal. Je ne voulais pas lui faire de mal à elle non plus. Pourtant les choses étaient ainsi.

Je me sentais tout bête. Je n'avais plus envie de rentrer chez moi. Et je ne le faisais plus, plus tout le temps. Et moins je rentrais. Moins je me sentais bien. Parce que oui j'ai une conscience quand même. Je … ne savais pas trop quoi penser. Je pense que l'on pourrait rester ainsi, avec mes absences. Avec les siennes. Sans amour. Plus qu'une infinie tendresse. Elle n'avait pas été que ma moitié, ma femme, elle avait aussi été ma confidente, ma meilleure amie. Et je me détestait aujourd'hui ne de voir plus en elle qu'une confidente. Elle allait me haïr, et je pense qu'elle avait raison. Elle m'avait aidé à surmonter tellement de choses. La mort de Granny notamment. Les vacances de Noël désastreuses à Sainte Mangouste pour voir mes parents. Et elle m'avait tellement apporté. De l'amour, de la joie. Et un merveilleux fils. Séparés ou non, elle serait toujours là, dans ses yeux. Dans les traits de Harry. Et je serais toujours là pour elle. Qu'elle le veuille ou non.

Mais voilà, je suis le méchant de l'histoire. Je ne l'aime plus. J'ai peur qu'elle le voie, qu'elle le comprenne. Nous avions perdu notre flamme. Peut être voudrait elle essayer de raviver cet amour. Peut-être que je voudrais alors essayer de la raviver. Peut-être que tout n'étais pas perdu. Peut-être oui peut-être. Je ne savais pas comment faire, pour ne pas la blesser pour ne pas blesser son cœur auquel je tiens. Je ne pourrais pas être son ami, son confident. Ce que j'étais jusqu'à présent. Elle ne pourrait pas me confier que son salaud de mari voulait qu'ils fassent une pause, qu'il ne l'aimait plus de la même manière. Qu'elle avait envie de lui taper dessus. Qu'elle le détestait parce qu'il la faisait souffrir. Parce que ce salaud de mari … c'était moi.

Lentement je mettais la main sur la poignée et ouvrit la porte. Le Chaudron Baveur était fermé pour aujourd'hui. Elle pourrait crier, me jeter des choses dessus, me taper même si elle voulait, me lancer des sorts, elle pourrait. Je n'opposerait pas de résistance. Je crois qu'elle ne m'avait pas entendu entrer trop occupée à faire ses comptes. Dos à moi, j'étais triste, je me sentais tellement mal. J'allais mettre fin à une histoire et je n'étais même pas sûr qu'elle veuille que l'on conserve une amitié après tout ça. Je passais une main autour de sa taille et de l'autre déplaçais ses cheveux pour dévoiler sa nuque et son cou où je déposais un baiser. Bon dieu. Ça me manquerait quand même beaucoup ça, les gestes de tendresse. Peut être que je ne devrait rien dire après tout …

« Bonsoir Madame Londubat. » non malheureusement il le fallait. Ça me rongeait. Il fallait au moins que je le dise, on verra ce qu'il en ressortira. Rien de bon j'ai l'impression.