Your mind is in disturbia

Svetlana & Ekthor

Le bal d'Halloween avait fait des dégâts. Il y avait beaucoup de blessés. J'avais fait du mieux que j'avais pu avec l'aide de Neville. Aidé les élèves à se mettre à l'abri, éteindre un début d'incendie, sans compter que je n'avais pas été en reste non plus pour lancer quelques sortilèges bien placés. Enfin ça, ça avait surtout été avant que je trouve Svetlana inconsciente. Je l'avais emmené à l'infirmerie pour être sûr que l'on prenait bien soin d'elle et qu'elle allait être soigné correctement. J'avais eu un pincement au cœur mais j'avais dû la laisser pour retourner auprès des autres élèves. Ça avait été dur pour moi de la laisser seule, même si je savais qu'elle était entre de bonnes mains. Et par la suite je n'avais pensé qu'à elle. Je ne pouvais même pas imaginé qu'elle ait quelque chose de grave. Une fois tout ça terminé j'avais pourtant décidé de laisser passer encore quelques heures avant d'aller la voir. J'avais pris de ses nouvelles et je savais qu'elle n'aurait rien de grave mais je n'avais pas voulu me précipiter pour la voir. Ce n'était pas ma place et ça aurait pu être mal interprété. Mais maintenant que le jour était bien avancé je pouvais aller la voir.

Après tout ça de toute façon je n'avais pas pu rentrer chez moi et me coucher. J'avais aider à ranger et à réparer les dégâts. La plupart des gens étaient encore sous le choc de ce qui s'était passé. J'arrivais à faire preuve de sang froid et je sais que ma présence peut parfois être apaisante. Je m'étais donc acharné à la tâche pour oublier la jolie russe allongée dans un lit de l'infirmerie. Quand des heures après j'étais rentré chez moi je n'avais eu qu'une envie: prendre une douche. Une fois la tension redescendu j'avais finalement fermé l’œil pour quelques heures. Je m'étais réveillé en sursaut pourtant avec l'image de Svetlana inanimée dans la tête. Je prie à peine le temps d'avaler un morceau et j'allais à l'infirmerie. L'après midi était bien avancé et j'espérais la trouver réveiller. Je croisais les doigts aussi pour qu'on ne me demande pas de détails sur ma présence là bas. J'avais horreur de devoir me justifier surtout quand je devais ne dire qu'une partie de la vérité.

J'arrivais dans l'infirmerie et effectivement je la vis tout de suite. Assise dans son lit. L'air fatigué mais en suffisamment bonne santé pour me rassurer. Je m'approchais de son lit et je lui souris quand elle me vit. Tout en me demandant pourquoi est-ce qu'elle était aussi jolie...

" Bonjour. Comment tu te sens?"

Je ne savais pas ce qu'on lui avait raconté de la soirée. Mais de toute façon tout ce qui m'importait c'était qu'elle aille bien.

Quand je repensais à hier soir, avoir vu Svetlana allongée par terre, inconsciente ça m'avait clairement chamboulé. Je savais que j'étais attaché à elle, je m'étais fait une raison. Mais il y avait eu un court instant...si j'avais surpris la personne qui lui avait fait ça...je crois bien que j'aurais fait des dégâts. Ce n'était pourtant pas une bonne idée. Ni pour moi, ni pour elle. Je tentais bien de me raisonner, mais ça devenait difficile. Elle avait l'air si fragile que je ne n'avais qu'une envie, la prendre dans mes bras pour la consoler. Bien sûr je ne le ferais pas je n'étais pas stupide. Elle avait 17 ans, c'était une élève...Il y avait bien trop de choses qui auraient pu nous amener des problèmes. Surtout à moi mais bon...Je trouvais qu'elle avait eu assez de problèmes dans sa vie pour ne pas que j'en rajoute. Et puis avec sa manière de flirter à droite à gauche et de faire je ne sais quoi, ce n'était vraiment pas le bon moment. Si il y en avait un un jour...Mais c'était plus fort que moi. Il avait fallu que je me rende à l'infirmerie. Que je constate de mes propres yeux qu'elle allait bien. On me l'avait dit pourtant. Que tout le monde allait bien, que l'infirmière avait soigné toutes les blessures. Mais j'allais quand même à l'infirmerie. Voir une élève. Que j'appréciais trop. Bref...

J'entrais dans l'infirmerie et je remarquais tout de suite où elle était. De toute façon il n'y avait plus grand monde alors c'était facile. Je m'approchais d'elle tendit qu'elle s'asseyait sur le bord de son lit. Elle avait l'air de ne plus trop savoir où elle habitait. Pourtant son regard se porta sur moi et quand elle me vit elle rougit. Alors ça me sciait. Pourquoi est-ce qu'elle rougissait? Elle tenta un sourire mais avec sa lèvre ouverte ça a eu l'air de lui faire vraiment mal. Elle eut geste très craquant qui me fit sourire à mon tour. Un léger sourire je n'étais pas non plus du genre à m'extasier au moindre de ses mouvements. Mais elle était vraiment touchante. Et du coup charmante. Je pris une chaise et je la fis glisser jusque devant son lit juste en face d'elle et je m'assis. Elle me dit qu'elle allait à peut près bien mais qu'elle avait mal à la tête. Ça je pouvais aisément le comprendre. Apparemment elle avait beaucoup abusé de l'alcool hier soir si j'avais pu en croire les récits qu'on m'avait fait de la soirée avant que les mangemorts débarquent.

" L'alcool n'a jamais fait du bien."

Ce n'était pas un reproche ni une critique, juste une simple constatation. A moi aussi il m'arrivait d'abuser. Mais j'aurais bien aimer qu'elle comprenne que l'alcool ne résoudrait rien à ses problèmes. Elle ne se sentirait pas mieux bien au contraire. Mais ça je n'étais pas sur qu'elle le comprenne pour le moment. C'était comme le reste d'ailleurs. De toute façon je n'étais pas censé être au courant de ces problèmes, de qui elle était et le reste. Donc ça ne servait à rien d'épiloguer plus. Surtout qu'elle me demandait ce qui s'était passé. Je baissais la tête légèrement. On ne lui avait donc pas raconter. Ou peut être seulement une partie.

" Et bien quand les mangemorts sont arrivés j'ai aidé les élèves à évacuer. Dans la salle de botanique de Neville..enfin...du professeur Londubat. Et puis je t'ai trouvé allongée par terre. Alors je t'ai porté jusqu'ici à l'infirmerie. Pour que tu sois en sécurité. Puis je suis retournais aider les autres élèves. Ensuite je crois que l'infirmière t'as soignée...et voilà."

Je me rendais compte que j'avais parlé à voix assez basse. Je ne voulais pas passer pour le héros qui se vante d'avoir sauver des gens. Si j'avais pu je ne lui aurais rien dit. Enfin c'était comme ça. Je levais le regard vers elle. Je me demandais comment elle allait le prendre. Certainement pour une chose comme une autre...Je n'avais rien fait d'extraordinaire non plus.

Je me sentais complètement stupide, là face à elle. C'était dur de la voir blessée et fragile. Finalement je me rendais compte que c'était vraiment une mauvaise idée d'être venu là. Je ne me sentais pas à ma place. Et puis elle me regardait comme si je débarquais de la lune. J'avais l'impression d'être le plus grand imbécile que la terre ai jamais porté. Et pourtant ça ne m'empêchait pas de m'installer sur une chaise face à elle et de la dévorer des yeux. Discrètement mais quand même. Enfin, on commençait à discuter et ça détendait l'atmosphère. Ça me détendait moi en tout cas. Rester là sans rien faire c'était des plus pesant. Au moins je pouvais me concentrer sur autre chose. Autre chose qu'elle, hein on se comprend. On en revenait à la soirée, et à l'état dans lequel je l'avais trouvé. C'est sûr que moi non plus je n'avais jamais cru une mauvaise cuite à la vodka. A croire que nos mères en mettait dans nos biberons. Mais ça c'était quelque chose que je ne pouvais pas partager avec elle. Je n'étais pas censée savoir qui elle était vraiment, ni qu'elle était russe. D'ailleurs je ne savais même pas si elle savait que moi même j'étais russe.

" La prochaine fois restes-en à la vodka alors ça ira peut être mieux!"

Je n'étais pas certaine que ce soit le genre de choses que je devais dire. J'aurais peut être plus dire quelque chose du style, il vaut mieux ne pas boire ou un truc du genre. Ça aurait peut être était plus raisonnable. Bon, ben tant pis hein de toute façon c'est trop tard. Puis on parlait de la suite des évènements. De ce que j'avais fait. Je prenais mon temps pour m'expliquer. Je ne voulais pas qu'elle est l'impression que je venais récolter des lauriers. Hors de question que je passe pour le héros de service. Au fur à mesure que je parlais ses yeux s'écarquillait. Et sans que je m'y attende elle se jeta à mon coup. Ses bras autour de mon cou, et sa tête sur mon épaule. Ivresse passagère...Je posais une de mes mains doucement dans son dos, mon autre bras...et bien disons que je ne me sentais pas le courage de la serrer vraiment dans mes bras. Surtout quand sa bouche venait murmurer un merci juste à côté de mon oreille. J'avais l'impression que mon cœur allait sortir de ma poitrine. D'un coup comme ça.

" Ce n'est rien enfin...C'est normal."

C'était normal oui, pas comme la tenir dans mes bras. Bon sang ce que c'était infernal...!!

L'infirmière passa dans la salle un court instant. Heureusement c'était avant qu'elle ne me saute dans les bras. On en était encore à parler d'alcool. Elle avait une façon bien à elle de voir les choses. Un peu comme moi à vrai dire. Et j'aurais su dire si ce qu'elle disait était adressé à moi ou si elle parlait comme ça en l'air. Elle parlait de trouver un cavalier pour prendre soin d'elle la prochaine fois qu'elle boirait. Tout ça avec un grand sourire à l'appui. Elle plaisantait ou c'était une invitation? Comme si ça pouvait en être une...Bref, parfois j'ai vraiment l'esprit qui s'égare. Encore que je reconnaissais bien là sa façon un peu provocante de se comporter avec les hommes. Moi j'y voyais de la fragilité mais ça c'était une idée à moi. De toute façon je ne pouvais pas m'en ouvrir à elle. Je me contentais donc de sourire.

" Ça peut être une solution..."

Pas non plus évident que vu ma position c'était ce que j'aurais du dire. De toute façon avec elle je perdais mes repères et je ne savais plus comment me comporter. Surtout là ici. Et puis maintenant qu'elle décidais de me sauter dans les bras je me sentais encore plus mal. Elle finit par me lâcher en s'excusant. Ce que je trouvais très craquant évidemment mais bon, vu que je trouvais la plupart des trucs qu'elle faisait ou disait craquant plus rien ne m'étonnait.

" C'est pas grave."

Non ce n'était pas grave. Surtout que l'avoir près de moi, aussi près de moi, ça me faisait me sentir...Je ne saurais même pas trouver le bon mot. Donc, je baissais les yeux parce que j'avais très envie de l'embrasser. Pas le lieu ni le moment non? Elle se levait doucement en me demandant si on pouvait aller prendre l'air un moment. Je comprenais tout à fait qu'elle étouffe ici. Moi même j'avais horreur d'être enfermé. Je me levais et je lui présentais mon bras vu qu'elle avait l'air toute chancelante.

" Je crois pas que l'infirmière sera fâché si je te fais prendre l'air un moment. Tu as envie d'aller où? On peut peut être commencer par le couloir non? Histoire de voir comment tu te sens."

C'est vrai que ce n'était pas le moment d'envisager une grande ballade jusqu'en Russie vu son état!

C'était étrange comme situation. Je me sentais à la fois bien avec elle et en même temps complètement mal à l'idée des pensées qui me trottaient dans la tête. J'avais l'impression d'être proche d'elle mais je ne savais pas quoi réellement en penser. Elle avait une façon de se comporter avec les hommes très particulière et du coup ça faussait complètement mon jugement. Enfin, de toute façon elle était tellement belle que j'avais du mal à penser à quoi que ce soit d'autre. Si seulement elle n'avait pas été une élève...Bien sûr elle avait plein de problèmes mais j'étais certain que je pourrais l'aider. Qu'elle et moi on pourrait être complémentaire. Je pensais surtout à ça quand je laissais mon esprit un peu trop divagué. La plupart du temps j'essayais de penser qu'elle était une élève, moi un professeur et basta. Elle avait un sourire tellement malicieux! Surtout quand elle disait ce genre de paroles à double sens. Je sentais bien la provocation derrière ce sourire, j'essayais juste de me contrôler et de ne pas répondre. Je me contentais donc d'un franc sourire.

Elle me fit remarquer que ce n'était pas rien et que sa mère aussi me sauterait aussi au cou si elle savait ce que j'avais fait. J'allais lui répliquer que si sa mère était aussi charmante qu'elle il n'y avait pas de problèmes, heureusement je gardais cette phrase dans ma tête.

" C'est gentil mais je t'assure je n'ai fais que ce qu'il me semblait normal."

Et c'était vrai. La seule chose que je ne lui disais pas c'était l'inquiétude que j'avais eu en la voyant inanimée. Mais bon, on passait à autre chose et Svetlana se lever vu qu'elle avait envie d'aller se promener. Elle semblait être encore assez fatiguée et elle s'accrocha fortement à ma main. Pour encore une fois s'excuser! Je souris largement. Personnellement ça ne me dérangeait pas le moins du monde!

" Ne t'inquiètes pas. Tiens ma main et appuies toi sur moi comme ça tu pourras faire quelques pas sans difficultés."

Je faisais attention à suivre son rythme mais mes jambes étaient bien plus grandes que les siennes. Et j'avais l'impression d'aller au rythme d'un escargot! On arrivait jusqu'au couloir qui était désert. Tant mieux je n'aurais pas voulu être dérangé par un fourmillement incessant de bavardages et d'aller et venu. Je me tournais vers elle, savourant de sentir sa petite main frêle dans la mienne.

" C'était qui ton cavalier le soir du bal? J'étais quand même étonné de te retrouver seule sans personne pour te secourir..."

J'espérais qu'elle n'allait pas y voir de la jalousie, même si ça en était un petit peu il faut bien l'avouer, mais je voulais surtout savoir quel était le sale gosse qui avait bien pu la laisser tomber.

Le prince charmant ou Superman...Honnêtement je voulais bien des deux, ils étaient tous les deux flatteurs. Alors certainement il y avait un peu de provoc derrière tout ça, mais j'avais l'impression d'entendre un peu de sincérité dans sa voix. Où alors je me dupais moi même? Bref, la comparaison me fit quand même sourire. Tout était bon à prendre après tout. Enfin là encore c'était le genre de truc auquel je n'aurais pas du penser. Je lui donnais mon bras et on se dirigeait vers la sortie de l'infirmerie. Elle s'excusait et je la regarder rougir attendri. Elle était tellement charmante.

" Ne t'excuse pas enfin, tu es faible c'est tout à fait normal. D'ailleurs tu n'as pas à t'excuser avec moi."

Je fis attention à ce que mon bras soit sûr, au cas où elle se sente faible de nouveau. Ce n'était pas le moment de la laisser tomber, elle était bien assez blessé pour le moment. Elle me demanda si on pouvait aller au soleil et je bifurquais un peu dans la direction de la sortie du couloir.

" Oui je pense qu'on peut aller au soleil. Je crois même que c'est une bonne idée."

On continuait donc d'avancer mais j'avais eu d'être un peu trop rapide dans mes mouvements parce que je la sentis glisser contre moi. Je me penchais pour la rattraper . Son visage se retrouvais soudain si proche du mien que je ne pus m'empêcher de plonger mon regard dans le sien. Elle me semblait tellement vulnérable à cet instant. Mais avant que j'ai eu le temps de faire quoi que ce soit ses lèvres se posaient sur les miennes et elle m'embrassait avec fougue. Ce fut plus fort que moi, je l'attirais contre moi une main dans son dos tandis que l'autre se posait sur sa nuque afin d'attirer son visage encore plus près du mien. Je répondais avec passion à son baiser jusqu'à ce que je réalise ce que j'étais en train de faire. Un peu trop tard cependant... Et je me détachais d'elle à regret.

" Écoute Svetlana il ne faut pas..."

Il ne faut pas mais en même temps j'avais du mal à me retenir de recommencer.

Je me sentais bien avec elle. C'était d'ailleurs assez surprenant mais sa présence me rendait heureux. En tout cas j'aimais bien la sentir près de moi. Pas très réglementaire certes mais bon...ça restait entre moi et moi non? Personne n'allait le savoir. Alors j'avais bien le droit de penser ce que je voulais. Et puis, mince de toute façon il fallait que j'arrête de penser. On marchait et elle était accroché à mon bras, c'était tout ce à quoi je devais penser. Et à essayer de suivre ce que Svetlana était en train de me raconter. D'ailleurs ce qu'elle me racontait ne me surprenait pas. Elle pouvait se montrer tellement fière parfois. Cela me fit sourire légèrement d'ailleurs. Tout comme son air buté. Je l'aurais d'ailleurs presque trouvé encore plus craquante...

" Tu n'es pas faible. Physiquement aujourd'hui un peu mais autrement...Et puis tu as le droit d'être faible de temps en temps. Ça n'a rien de honteux."

Je comprenais que pour elle cela puisse l'être. Mais c'était dommage. On ne peut pas toujours être fort et ne souffrir de rien. C'est impossible. Finalement alors qu'elle manquait de chuter encore une fois ses lèvres se posèrent contre les miennes sans que j'ai le temps de comprendre quoi que ce soit. Jamais je n'aurais imaginé que les choses tournent comme ça. Bien sûr j'y avais pensé mais jamais je n'avais songé qu'elle put avoir envie de m'embrasser. Elle était si fragile et si belle. Et la sentir contre moi, sentir ses lèvres sur les miennes c'était un bouleversement auquel je ne m'étais pas attendu. C'était à la fois naturel et à la fois complètement surnaturel. Finalement, je trouvais assez de volonté pour mettre fin à notre baiser et elle s'excusait encore une fois. Elle ne savait pas ce qu'il lui avait pris et moi non plus. Mais alors que j'allais répondre, elle me répliqua finalement qu'elle ne voulait pas s'excuser, me demandant pourquoi je ne l'avais pas repoussé. Bonne question hein? Je frottais ma tête, les sourcils froncés...comment lui expliquer? Dire la vérité me paraissait un peu hasardeux...et mentir. J'avais horreur de ça.

" Et bien j'en sais rien...je crois que j'ai été...pris dans l'élan..."

Un peu nul comme explication non? En même temps je me voyais mal lui dire, en fait je rêvais de t'embrasser depuis des semaines et là je n'ai encore qu'une idée en tête: recommencer. Non pas terrible non plus.