Les yeux dans le vide. L'esprit dans le néant. J'étais assis dans un des grands fauteuils du salon. Il n'y avait personne ici. Du moins personne que je ne puisse ressentir. Aarya, qui était revenue des cours pour les vacances de la toussaint – et Annabel étaient sur le chemin de Traverse pour le moment. Je crois qu'elles avaient des choses de femmes à faire ensemble. Certainement des choses que ne concernaient pas un vieux schnok comme moi. Je n'avais pas été convié à la petite sauterie. Mais ce n'était pas grave. J'étais plongée dans un livre, de la bonne musique dans les oreilles. Ca valait toutes les virées shopping du monde.

Si avant j'appréciais l'ennui et l'absence de personne, à présent elle me faisait plus peur qu'autre chose. Je m'étais habitué à ne pas être le seul dans ma tête. Et la le calme trop calme de ma demeure me pesait beaucoup. Voilà pourquoi j'allumais la télévision. Chose qu'en temps normal je ne ferait jamais : geste de moldu fini. Les informations. Et les sentiments à lire. J'adorais ce genre de programme. La météo aussi par exemple. Il était facile de savoir qui était sincère et qui ne l'était pas. Mais bon passons le sujet c'est pas la météo.
Mais comme toujours je finissais pas zapper pour au final éteindre la télévision. Je pris le Daily Prophet posé sur la table basse, m'installais un peu plus confortablement dans le fauteuil quand j'entendis la sonnette de la maison retentir. Je soupirais. J'étais seul en plus dans la maison. J'aurais donc très certainement à aller voir qui était dehors. Je laissais une minute passer et la sonnette ne retentit plus. Un large sourire aux lèvres je repris le journal en main, mais à nouveau la sonnette retentit. Bon la personne semblait déterminée. Espérons juste que ça ne soit pas quelqu'un qui fasse du porte à porte. Je me relevais donc et, ma baguette en main, je me dirigeais dans le grand couloir de la porte d'entrée. La personne semblait impatiente mais aussi peut être un peu inquiète. Je souris doucement et ouvrit la porte pour voir Drago Malefoy. Je dois avouer que je fus bien surpris en fait. Un petit sourire apparût sur mes lèvres. Je connaissais son alter ego. Très bien même. Enfin alter-ego n'est peut être pas le mot approprié. Mais disons le « Drago de notre époque ».

Je ne demandais pas -encore- ce qu'il voulait. Je le saurais bien assez tôt cependant me décalant un petit peu, j'ouvris la porte pour l'inviter à entrer. « Entrez monsieur Malefoy, ne restez pas dans le froid. » pure politesse bien sûr et phrase inutile, je ne le laisserai bien entendu pas sur le palier. « En quoi vous puis-je être utile? » demandais-je en le regardant un sourire aux lèvres. Ce blondinet était très différent de celui adulte que je connaissais et pourtant … ils se ressemblaient bien plus que je n'aurais pu le penser.

Je le regardais, il semblait un petit peu déstabilisé. Et impressionné. Oui j'avais entendu parler de lui. Déjà qu'en temps normal Aarya on ne l'arrête pas de parler. Alors là. C'est à croire qu'ils sont en couple. Ce que je lui ai déjà demandé. Et elle m'a répondu le plus sereinement possible que non ce n'était pas le cas du tout, que je me faisais des idées. A moi, elle me disait ça. Le pire dans tout ça c'est qu'elle est restée totalement vraie et n'a pas semblé gênée. Boh les moeurs évoluent je suppose. Qu'est ce qu'un vieux crouton comme moi peut bien y savoir. En tout cas, elle n'arrête pas de parler de lui. Et elle semble heureuse. Je crois que le père que je suis n'a pas vraiment besoin d'en savoir plus. Enfin … jusqu'à rencontrer le garçon qui fait battre le cœur de ma petite dernière si fort. Parce que je n'ai aucune envie que ce cœur se brise. Parce que ça voudrait dire mettre la main à l'ouvrage. Et briser la nuque du responsable. Peut être même pire. Oui je peux être inquiétant parfois, mais rien -ou si peu- n'est plus fort que l'amour qui lie un père à sa fille.

Voilà pourquoi je l'étudiais sagement, caché derrière ma bonne éducation et mon sourire plaisant. Non je ne juge pas, je ne fais qu'observer. Il semble sympa. Je ne l'avais encore jamais vu, mais tellement entendu parler par Elliott. Un bon élève même si parfois un peu dissipé disait-il. Ce à quoi je lui répondais que la présence de ma turbulente cadette n'améliorerait pas. Mais lui aussi semblait heureux. Peut être un peu impressionné. Mais … je me souviens aussi de la première fois ou j'ai rencontré Monsieur Lee. Le père d'Annabel. Et tout d'un coup un trait de compassion m'étreint. Je me revois, à peu près à son âge venir demander Annabel. Et je me doute bien que c'est ma fille qu'il cherche. Qu'il se rassure, je ne serais pas aussi dur que monsieur Lee.

Bien sûr je ne le laissais pas geler dehors. J'étais un minimum civilisé. « Je t'en pris ce n'est rien. » je souris doucement puis d'un geste de baguette fermais la porte et allumais les lumières du couloir. « Aarya n'est pas encore rentrée. Elle est allée en ville avec sa mère. » je fis quelques pas pour revenir vers lui, et arrivé à sa hauteur. « Est ce que tu veux l'attendre ici? » je désignais d'un geste large la maison. Connaissant Elliott, s'il rentrait ils se remettraient au boulot. Et quelque chose me disait que le jeune Malefoy ici présent avait besoin d'un peu de repos. « Et puis ça me tiendras un petit peu compagnie. » je le regardais arquant un sourcil.

Il était gêné. Est ce que c'était malsain de ma part de trouver ça un petit peu comique. J'étais peut être un peu sadique non? Non pas vraiment; mais je ressentais sa gêne, son hésitation et surtout, l'affection qu'il ressentait pour ma petite dernière. Il était impressionné. Ça se voyait et je le lisait en lui. Mais je ne pouvais que le comprendre. C'était pourtant assez comique. Oh un rite de passage. Il e voyait comme quelqu'un d'impressionnant. Je ne m'estimais pas quelqu'un d'impressionnant. Mais c'était assez amusant de voir comment les gens peuvent le voir de cette manière parfois. Il faut dire, que Père était un Mage Noir réputé. Je n'étais pas aussi noir que lui. Cette empathie me rendait beaucoup plus humain et vulnérable. Mais je n'étais pas non plus un gentil. Enfin bon. La tension était palpable mais il semblait sincère et totalement honnête. Pas besoin d'être empathe. La de la simple psychologie suffit. Il est nerveux, a les mains qui transpirent et puis il me regarde avec de grands yeux et avec méfiance comme si j'allais le manger à tout instant. Mais non, je n'étais pas cannibale. Du moins pas aux dernières nouvelles.

Je l'invitais à entrer. Bien sûr qu'il cherchait Aarya. C'était pas nouveaux. Aarya et Drago. Ils feraient un beau couple. Enfin si ma fille ne le faisait pas tourner en bourrique avant. Il acceptait de l'attendre ici en ma compagnie. Très bien. Je souris doucement puis l'invitais à me suivra dans le salon. « bien alors allons dans le salon, c'est quand même mieux que le couloir. » je me retournais pour le regarder. « Tu peux déposer ton manteau ou ta cape au porte manteau. Il y a un feu de cheminée. » Je souris puis attendis qu'il me suive dans le salon.

« Est ce que tu veux boire quelque chose? » j'attendis sa réponse et lui servis ce qu'il voulait. Pour ma part je me servis un verre de Whisky, la production familiale bien entendu. Whisky Blackburn s'il vous plait. Je m'assis dans le fauteuil que j'avais quitté quelques minutes auparavant. Je le regardais il semblait toujours gêné, mais je retrouvais en lui celui que j'avais connu plus jeune et aussi plus vieux. Son alter-ego. Il ne voulait pas montrer sa gêne et était plutôt courageux. Même si c'était different je n'en menait pas large non plus la première fois que j'ai vu Monsieur Lee. Je souris doucement je reprenant pas mon journal. Non j'avais un invité, je savais être poli. Et puis j'étais curieux de savoir ce qu'il pensait de ma fille.

« Alors comme ça Aarya et toi êtes en couple? » dis-je avec un petit peu de provocation, mais très peu. Juste comme je disais. Voir ses intentions envers ma fille.

Je souriasi, la situation, vue de mon côté bien évidemment, était assez marrante et même hilarante. Voir le petit prince des Serpentard, Drago Malefoy, aussi mal à l'aise devant moi, gêné et tout ce qui s'ensuit est très marrant. Des mimiques que je n'avais encore jamais vues sur son alter ego plus vieux. Mais cependant ses émotions restaient bonnes et pures. Juste beaucoup de peur et de gêne. Je dois avouer que j'en jouais bien. Bon je restais cool, parce que j'étais un père plutôt cool. Et patient. Et croyez moi quand on a Aarya comme fille, la patience si on ne l'a pas on la développe très rapidement. Je restais agréable et gentil. Serviable toussa. Il y avait des domestiques en temps normal, des elfes de maison mais pas aujourd'hui. Aujourd'hui repos. Il n'y avait au momoent présent que lui et moi dans ce manoir. De quoi lui faire peur. Peut être. Après tout qu'est ce qui vous dit que je ne suis pas le grand méchant papa qui dévore les fiancés de sa fille s'ils ne lui plaisent pas. Non c'est pas cool ça, rigolo – pour moi – mais c'est tout, allez Lig, arrête.

Je le regardais poser ses affaires au porte manteau et lui servit ce qu'il voulait, la même chose que moi. Bien alors un bon scotch on the rocks. Je pris deux petits verres et lui dis signe de s'asseoir où il voulait. « Fais comme chez toi je t'en pries! » je remplissais d'une quantité raisonnable mais égale les deux verre du fameux liquide ambré. La couleur était magnifique. La couleur des yeux d'Anabel. Et une odeur à se damner. Je me retournais pour lui faire face et lui tendre, toujours un large sourire aux lèvres son verre. Les flammes de la cheminée propageaient une chaleur agréable et je retournais m'asseoir à ma place près de mon journal.

Puis, stratégiquement, je demandais si effectivement ils étaient en couple. Enfin de manière un peu plus subtile. Pour le prendre au piège. Pour le surprendre, et je pense que j'avais réussi. Ses sentiments se brouillaient. Il cherchait quoi répondre convenablement. Je souris doucement quand il disait qu'effectivement ils étaient en couple. Il marque un point. Il sait ce qu'il veut, il est en couple avec elle. Je pense que ma fille n'aurais jamais pu le dire réellement. Mais maintenant elle n'aurait plus le choix. Je ne la laisserai pas tranquille. Oh gentiment, de toutes manières, j'avais beau jouer le père protecteur et aimant, elle était libre d'aimer qui elle voulait, mais qu'elle aime Drago Malefoy était un plus non négligeable. Je souris et ris doucement quand il dit que j'avais une fille merveilleuse. Je cessais de rire un petit peu pour boire deux gorgées raisonnables de whisky. Et de rigoler à nouveau un tout petit peu.

« Choix de mot très intéressant jeune homme. » je souris doucement puis regardais quelques secondes le feu. « Il est fort rare que l'on me complimente de la manière sur Aarya. En général c'est une chipie, une emmerdeuse ou une garce. La plupart de ces mots viennent d'Elliot. » je levais les yeux au ciel « Et soyons honnêtes, nous savons tout les deux que ce sont des choses qu'elle est. »

Je laissais quelques minutes de silence. Minutes pendant lesquelles je l'observait. Un sourire au coin des lèvres. Je voulais voir sa réaction. Puis une fois fait j'ajoutais après une autre gorgée de whisky « Cela dit, Aarya est en effet merveilleuse. Je vois que tu es un amateur de belles choses. Et surtout que tu es persévérant jeune homme. » je lui adressait un clin d'œil « Chose bien rare parmi nous autre sorciers ces derniers temps. Et tu as été voir plus loin que le caractère prononcé d'Aarya » je levais mon verre pour trinquer. « Voilà qui est courageux. On parle tout de même d'Aarya. »

Je l'étudiais. J'avais l'habitude. Mais très rarement ma fille cadette ne m'avait présenté à ses petits amis. Tout simplement parce que d'une je respectais sa vie privée et sentimentale et que de deux, elle ne ressentait pas le besoin de me prévenir dès qu'un bellâtre entrait ou sortait de son coeur.
Mais je pouvais déjà dire qu'entre eux c'était différent. Il y avait plus. Et puis surtout. Elle, enfin non ils, prenaient le temps de dire qu'ils n'étaient pas amoureux, qu'ils n'étaient pas ensemble. Si c'était bien signe de quelque chose! Sans compter que j'avais le « petit » avantage de lire leurs émotions. Et que je pouvais dire que ces deux là … ils s'aimaient. Au moins autant qu'Annabel et moi à l'époque. Et je leur souhaitais de s'aimer encore autant quand ils auront notre âge. Mais je n'en doutais pas. Si je lisais en Drago de la peur c'était que face à moi. Du moins pour le moment. Alors que je sentais Aarya beaucoup plus incertaine. Mais n'oublions pas qu'il y avait Scorpius et Astoria à prendre en compte dans l'équation. Elle l'aimait de tout son cœur. Et je ne doutais pas des sentiments de Drago maintenant qu'il était face à moi. Mais … ça ne serait pas facile pour eux. Et j'avais bien peur qu'Aarya ne supporte pas la situation bien longtemps. Qu'elle n'ait pas déjà fait un sort au rejeton de son « amoureux » était d'ailleurs très surprenant la connaissant.

Je bus une nouvelle gorgée de mon whisky. Production familiale. Et pourtant non c'était Annabel qui régissait tout ça. Elle qui n'était pas une Blackburn au départ. Comme ma mère. Toutes les deux étaient fortes et menaient l'entreprise comme des pro. Du coup moi … je pouvais être oubliator … et accessoirement faire passer un interrogatoire au petit ami d'Aarya. Oh mais pas méchamment hein. Juste .. pour rire un peu. Pour avoir de quoi parler pendant les repas de famille dans le futur!

Il me complimentait sur Aarya et je souris en citant judicieusement Elliott. Me demandant comment il allait se dépatouiller dans le piège que je lui avait, très clairement, lancé, il s'en sortait avec brio. Avouant les choses, ce qui prouvait son honnêteté. Et continuant néanmoins à la complimenter ce qui prouvait son amour. Je souris satisfait. Il savait y faire. C'était bien un Malefoy. Son père aussi savait se dépatouiller de situation. Mais je dois avouer que je préférais le Malefoy en face de moi. Pour la simple et bonne raison qu'il était honnête. Ce que Lucius n'était pas toujours. Bien malheureusement.

Je n'avais rien à ajouter à ce qu'il disait alors je me contentais de hocher positivement de la tête et de boire une longue gorgée de whisky. Un large sourire aux lèvres. Puis je portais un toast. A Aarya. A lui. A eux. Peut être à un peu tout ça. Il aimait les belles choses. Oui Aarya était une belle chose. Normal, elle était la digne fille de sa mère. Comment est ce qu'il pouvait en être autrement?

« Santé! » dis-je fort.

Je croisais les jambes et d'un coup de baguette, sans pour autant parler, je ravivais le feu qui commençais à s'éteindre. J'étais maintenant curieux de sa personne. Drago. Juste Drago Malefoy et pas Drago l'amoureux de ma fille. « Tout se passe bien pour toi à Poudlard? » puis je précisais aussitôt ma pensée pour ne pas lui « faire peur » « Je veux dire, tu n'as pas encore croisé Scorpius. Ou même Astoria? »