Un jour comme les autres… Les autres fois, où je n’avais aucune mission à remplir, rien à faire, tout simplement parce que j’ai été mis à pied pour avoir fait pleurer trois employé au ministère… Je n’y peux rien s’ils sont sensible, et incapable. Toujours à protéger les faibles, ils finissent par régresser, faut les chambrer, appeler les garçons par des noms de filles, quand ils font des erreurs leurs dire que c’est de leur faute, quand ce n’est pas le cas, le leur dire aussi, juste être juste avec un peu de taquinerie, mais en restant ferme… Je devrais peut-être faire tuteur de formation pour les nouvelles recrues… Bref, aujourd’hui c’est l’une de mes rares journées de repos, j’avais envie de faire comme je fais toujours quand je suis libre, c’est-à-dire, enfiler ma veste en cuir pour aller faire un tour en moto, mais il y avait trop de vent, et pas assez d’essence pour une longue balade.

C’est pour cela que je trainais à Près-au-Lard, me remémorant mon enfance, devant la tête de sanglier à me moquer des têtes-réduites, à trainer tout seul, voir Elliot souriant venir me parler, soit pour me narguer soit pour me parler simplement, et sympathique pour me faire rager.
Ou encore, de mes escapades secrètes avec Clarissa, bref, j’étais assez nostalgique en trainant ici. Mais je me sentais plus vraiment à ma place, une armée de mioche avait envahi les lieux. Sûrement jour de sortie à Poudlard. J’avançais tranquillement les mains dans les poches tout en faisant attention à ne pas percuté un élève qui court. Je regardais chez Honneyduke, j’étais tenté d’y entré, prendre quelques bonbons, mais la boutique était pleine à craquer alors je continuais de marcher. Je vis un enfant d’environ 14 ans, avec un joli œil au beurre noir, cela me ravivait d’autres souvenirs.
C’était en hiver, à Près-au-Lard, je sortais d’Honneyduke avec mes bonbons en mains quand je tombai nez à nez avec d’autres élèves de la même année que moi, il me regardait l’air choqué, et me demandèrent en chœur d’où venait mon œil au beurre noir et pourquoi j’avais mon ecchymose sur le menton, tout ce que j’eus à répondre fut « Vous le savez, je suis franc… Trop… C’est peut-être pour ça que ma tante m’a poussé dans les escaliers… C’est pourtant vrai qu’elle est moche et casse-pied… ». Ils étaient abasourdit, et je me frayais un chemin entre eux en les bousculant…

Depuis quand suis-je devenu aussi… moi ? Et pourquoi… Aucune idée, mais je ne me déplais pas faut dire. Clouer le bec de mon interlocuteur de telle manière à ce qu’il ait pour unique réponse son poing dans ma gueule (les blessures de mon souvenirs viennent de là au passage…) Bref, je suis un cas, soit on m’aime soit on me hait comme pas possible, bref…
J’étais perdu dans mes pensées et mes souvenirs, j’y étais tellement bien enfouit que je ne vis pas la fille qui me rentrait dedans et tomba aussitôt sur les fesses. Elle était fine, tellement que j’avais peur de lui broyer la main si je la lui attrapais pour la relever. En temps normal, je l’aurai engueulé, et serai parti en faisant mine de me retenir de m’énerver, alors que j’en ai absolument rien à faire, mais ce ne fut pas le cas, je me penchais et lui tendis la main. Tout en souriant et riant légèrement, je lui répondis.

• Tu devrais faire attention, y a beaucoup de monde aujourd'hui… Tu ne t’es pas fait mal au moins ?

Oui, aujourd’hui… Je suis gentil, serait-ce parce que l’hiver approche ? Qu’il allait pleuvoir ? Je ne sais pas, mais j’étais de bonne humeur aujourd’hui. A vu d’œil, je lui donnerai 15 ans, et elle a un joli regard bleu, comme le mien, mais elle a de plus long cils que moi… Putain je me compare physique à une jeune fille ?! Je rêve…

Elle se contenta d’hocher la tête, elle prit ma main et se releva, elle secouait ses vêtements, prit une longue inspiration… C’est moi où elle a un sérieux problème, on dirait qu’elle s’apprête à interpréter le ballet Casse-Noisette devant 5000 personnes avec pour préparation le visionnage d’un extrait de 40 secondes du dit ballet… Bref, elle a l’air de stresser… Elle évitait mon regard, je ne le cherchais pas, j’étais un peu amusé par son comportement. La dernière fois que j’ai vu quelqu’un dans cet état c’était pendant une déclaration d’amour… Mais ça m’étonnerait que ce soit quelque chose comme ça, on ne s’est jamais vu, elle doit être très embarrassée par sa chute…
Elle me répondit enfin avec des mots, et un joli sourire, qui grandissait peu à peu. Et de nouveau elle évitait mon regard… Était-elle aussi gênée que ça ? Je m’apprêtais à la rassurer, mais elle me coupa la parole, elle ne m’a peut-être pas entendu.

• Écoute ce n’est ri…

Hé merde… L’épisode du bal… A chaque fois que j’y repense, je n’ai qu’une envie c’est de me cogner la tête contre le mur. Un gros merdier, pas de mort, mais des blessés, et puis Elliott qui a réussi à s’en tirer… Mais je suis sûr que les soupçons augmenteront à son égard. C’était du grand n’importe quoi ce soir-là, et je m’efforce de ne plus y penser.
Là j’étais partagé entre l’envie de m’énerver pour m’y avoir fait pensé, j’étais bien y a trois minutes… Et l’envie de poursuivre la conversation… Et si je me lançais un sort d’amnésie ?! … Non ne vaut mieux pas… J’ai de ses idées parfois… Je me mordais la lèvre inférieure en y repensant.

• Ah le bal… Et les mangemorts… Ce n’est pas aussi génial que tu le penses, et on n’a pas été foutu de les arrêter… Mais bon, l’essentiel c’est qu’il n’y ait pas de mort… On peut voir les choses comme ça… Mais merci c’est gentil.

Je lui souriais, et là je suis censé dire quoi, faire quoi ? « Bon bah salut… ». Ou faire durer la conversation… Si je suis venu ici tout en sachant qu’il y avait du monde, c’est peut-être pour discuter… Pourquoi faut-il que je réfléchisse autant quand il n’y a pas besoin, j’aimerai bien réfléchir, et me retenir de sortir une remarque mal placée au lieu que de réagir à une pulsion qui me pousse à être… euh… odieux ? Bref, elle fait le premier pas, je vais faire un effort…
Mais qu’est-ce que je raconte ?! C’est une ado, et j’en parle comme si elle me draguait... Hé mais attend un peu… Je lui souriais tout en lui tendant la main pour me présenter.

• En général j’aime bien connaître le prénom de mon interlocuteur… Moi c’est Nate, enchanté.

Merde, et moi je rentre dans son jeu comme un idiot, elle est jeune, si on me voit avec elle on va s’imaginer des trucs, y a pas de lois pour les sorciers concernant ça… Non ?! Comme si au ministère je n’avais pas suffisamment d’ennemi à cause de ma conduite… Faut que je sois prudent, les adolescentes sont imprévisibles, plus elles sont mignonnes et consciente de l’être, plus elles sont dangereuse…

Elle tentait de me consoler en disant que non ce n’était pas si horrible que ça… En temps normal je lui aurais coupé la parole en lui disant que je n’ai pas besoin de savoir ce que je sais déjà. Mais non, j’avais besoin de l’entendre faut croire… Bref, elle se présenta également…
Juste après m’être présenté, elle affirma… Et s’arrêta, comme si elle s’était retenue de dire quelque chose… Hum intriguant…

• Crystal ? Original et joli prénom.

Je lui souriais, et elle me proposa de faire un tour ensemble. Apparemment elle n’aime pas être seule. Je suis souvent seul pour ne pas dire toujours. Serais-je en plein coup d’blues ? Possible… Car j’allais accepter sa proposition, je ne sais pas, j’ai besoin d’avoir quelqu’un à côté de moi avec qui parler en ce moment précis ? C’est très rare, mais ça m’arrive que de rechercher la compagnie de quelqu’un. Voilà que je me mets à penser à ça, du coup j’affiche une mine plutôt triste sans m’en rendre compte…

• … Pour…pourquoi pas, je suis libre pour le week-end, alors j’ai absolument tout mon temps et je suis seul tout comme toi.

Mais pourquoi lui ai-je dit que j’étais libre pour le week-end ?! Elle va se faire des idées bizarres… Soit je suis vraiment fatigué, soit je suis vraiment déprimé… En tout cas, j’appréciais sa compagnie, elle était douce, gentille tout en étant dynamique, elle me dérangeait pas, alors bon, j’ai accepté…
Elle me rappelait Clarissa, elle avait l’air douce et gentille, un peu faible, mais très dynamique et loin de se laisser marcher sur les pieds. Gentille… Pas tant que ça, ça ne l’a pas empêché de me faire du mal… Pourquoi est-ce que je me rends malade en pensant à tout ça… Tu m’étonnes que j’ai un coup d’blues et que je cherche compagnie au près d’une enfant qui a mieux à faire que de trainer avec un vieux…

• Tu veux aller quelque part en particulier ?

Personnellement, j’avais soif, mais envie de calme, donc ce n’est pas à la Tête de Sanglier que je trouverai ça. Je sentais d’autres adultes me regarder, on pouvait lire le mépris dans leur regard, et parfois entendre des petits « Elle est si jeune » ou encore « Il ne manque pas d’air », ça me change des « Mais quel odieux personnages » et « Mais il est fou ?! » ou du classique « Connard ! ».
Personnellement je n’en avais absolument rien à faire, j’ai passé l’âge de m’intéresser à l’opinion public, qui m’est très rarement mélioratif au passage. Mais voilà que je me fais du souci pour elle, je me surprends de minute en minute…
C’est que les rumeurs vont assez vite ici, si jamais elle avait des ennuis pour avoir eu pitié de moi et vouloir traîner avec moi parce qu’elle n’avait trouvé personne d’autre, boarf, je suis sûr qu’elle ne se laisse pas marcher sur les pieds, ça se sent. J’arrêtai de tirer une tête d’un mec qui venait d’apprendre qui s’est fait tromper par sa troisième femme et qu’elle lui a refilé une jolie MST, et je lui fis un beau sourire de nouveau en attendant sa réponse.

Je venais de réaliser la connerie que je venais de dire… Quel boulet… Elle me souriait et me proposa, à condition qu’elle ne m’ait pas gavé d’ici 18h, de se revoir ce week-end… Boarf, je pourrais toujours prétexter la mission de dernière minute… C’est une excuse que je garde que pour les cas d’extrême-urgence… Je suis pathétique.
Je lui souriais, et je m’apprêtais à lui répondre.

• Hé bien, je ne te promets rien, être Auror c’est comme être un pompier moldu, on peut être appelé à n’importe quelle heure, réduction de la vie privée forcément.

Je ne suis même pas sûr de ce que je racontais, j’espère qu’elle ne connait pas trop trop le monde des moldus, bien que j’y vis, je n’étais pas trop sûr de ce que je racontais. Elle me proposa d’aller aux trois balais, c’est vrai qu’il n’y a rien de mieux pour être discret. Je ne veux pas trop être vu avec une aussi jeune fille, mais je ne veux pas la laisser toute seule, physiquement elle est faible, mais elle ne manque pas de caractère, mais on tombe toujours sur plus fort ou fou que soi. Je ne serais pas tranquille si je laisse cette fille et sa gueule d’ange seule ici.

• Pourquoi pas les Trois Balais ? J’espère qu’on me prendra pour ton grand frère par contre…

Je souriais et avançait avec elle vers les Trois Balais. Je poussais la porte de l’établissement et la laissait entrer avant moi. Je suis un grand frère gentlemen faut croire… Je me dirigeai vers une table, et lui tirai une chaise en attendant qu’elle se pose, puis je pris place face à elle. Je souriais légèrement comme pour la mettre à l’aise, mais j’étais sûrement le plus gêné de nous deux en cet instant présent. Je suis entouré de gens, en tête à tête avec une jolie jeune fille, très jeune qui me dévore du regard depuis un moment, et se comporte assez bizarrement…
Si Wendy me voyait, elle piquerait sûrement une crise de jalousie… Oh je ne préfère même pas penser… Je sais que c’est un truc à dormir sur mon canapé, parce qu’elle m’aura viré de ma chambre, en me jetant mon oreiller à la figure… Vite une amie de Wendy, je me saisis une serviette et je fis mine de m’essuyer le visage. Et une fois cette personne dos à moi, j’arrêtais mon petit numéro.

• Prend ce que tu veux, c’est moi qui paye.

Je m’enfonce ou bien je veux être gentil ? Je n’en sais trop rien, d’ailleurs quand j’y repense les filles parlent beaucoup, si jamais elle racontait à ses copines notre après-midi… Boarf, j’peux toujours mentir, même si je n’aime pas ça, après tout, je suis censé bosser aujourd’hui. Pourquoi est-ce qu’il faut toujours que je me prenne autant la tête ? Je la regardais, et quelqu’un vint à notre table pour prendre notre commande.

• Pour moi ce sera une bièraubeurre…