Les cours viennent juste de recommencer. Les vacances de Toussain sont passées, tout le monde est revenu à Poudlard dans la joie et la bonne humeur. Sauf moi. Comme tous les ans, les Peinstford réclamaient leur enfant. Et comme tous les ans, je leur refusait ce droit. Mais ce n'était pas une chose anodine que d'affronter le regard suppliant de mes parents biologiques, et la tornade d'émotion qui me submergait. Chaque année, je devais me battre contre moi-même et rester impassible. Si seulement ils pouvaient se résigner et enfin me laisser tranquille... Mais non. A chaque fois, je devais montrer les deux ailes d'aigles parcourant mon dos pour enfin leur faire lâcher prise. C'était d'autant plus dur qu'à la vue du tatouage, les cris et les larmes se suivaient généralement. Mais... Cette période était passée. Dans un an, je serais enfin majeur et pourrait, par conséquent, rejeter définitivement cette famille qui m'était étrangère.

Et, cerise sur le gâteau, je n'avais même pas pu voir Julian pendant ces dix jours de repos. Encore parti en mission on ne sait où... Tout ce que j'avais trouvé à mon retour en Australie, c'était Nutty, notre chouette harfang, tenant une lettre marquée du sceau des Van Eagle dans son bec.

« Arsenic,

Je sais que je t'avais promit que je passerai ces vacances avec toi. Mais le ministère m'a appelé en urgence pour une mission en Espagne. Je ne reviendrai que vers fin novembre. Pour ton entraînement de mercenaire, je t'ai laissé les instructions sur la table de la salle à manger. J'ai confiance en toi, je sais que tu peux très bien te débrouiller seul.

Désolé,
Julian.

Voilà comment j'avais passé la fête des morts tout seul... J'avais progressé dans le maniement des armes. Mais le grand manoir des Van Eagle était bien vide sans Julian... Seul les cris de Nutty résonnaient dans les grands couloirs déserts.

Mais, maintenant j'étais de retour à Poudlard. En emportant Nutty avec moi. Elle était le seul lien entre moi et Julian en période scolaire.
Je n'avais pas rapporté que la chouette avec moi... J'avais fait passer deux trois armes avec moi. Notamment une dague, et deux poignards, le tout à l'armoirerie de mon clan. Ils étaient habilement dispersés sur moi. Bien sûr, je doutâ fortement que mes armes soient utiles en quoi que ce soit dans ce lieu où la magie régnait mais... J'aimai les armes. Beaucoup plus que la magie.

Je dépose mes valises dans le dortoir puis descend dans la grande salle sans tarder. Il reste encore quelques traces des décorations employées pour halloween. Les clans se forment à nouveau, tout le monde se raconte ses vacances. Moi, je prend une table au pif, et je m'assois, sans faire attention aux poufsouffles qui me dévisagent. J'ai envie de m'asseoir à leur table, et alors ? Je les emmerde. Si ils sont pas contents, qu'ils essayent un peu de me faire dégager. J'attends...