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Lust ♔ Et ta débauche ne leurre qu'un instant ton désespoir caché
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Lust Whitaker
se ballade sur la Carte du Maraudeur
Messages : 70 Date d'inscription : 06/04/2012
Sujet: Lust ♔ Et ta débauche ne leurre qu'un instant ton désespoir caché Ven 6 Avr - 13:32
Lust Blake Whitaker
I am not Heathcliff, I am only Lust. I'm born from the pure madness and from the disturbing pragmatism. Lust to a friend ~
• ed westwick
Salut ! Je m'appelle Lust Whitaker — j'ai 28 ans ,je suis né à Isafjördhur, un 25 Décembre. Si j'avais pu choisir mon arrivée, je serais né un vingt-cinq décembre, histoire de me la jouer messie des temps modernes. Mais mes goûts trop prononcés eurent raison de mon orgueil : je hais l'hiver. ... Sinon, je suis hétérosexuel & en couple avec une poufiasse vénale que je supporte à peine , mes parents étaient des sang purs et dans la famille on est plutot neutres.. Ah oui, on vient d'un pays plutot sympa : l'Islande.
Sinon, moi, je suis ancien Serpentard et chercheur au Ministère. De ce fait je suis parfois intervenant dans certains cours de Poudlard lorsque le sujet est pointu & on me reconnait aux quelques traits suivants : je possède un tatouahe sur le bras gauche : 21g. Ou, dit-on, le poids de l'âme .
Ma baguette fait deux cent soixante-seize millimiètres, elle est en bois noir, bois d'Acacia pour être plus précis, dont la provenance est australienne. Elle demeure gravée de mes initiales, un luxe que voulut à tout prix lui offrir mon père quand du haut de mes onze ans je n'en avais en vérité rien à cirer. Elle contient à l'intérieur un crin d'Yggdrasil ; cheval islandais à six pattes que l'on qualifie chez nous de "cheval d'Odin". Mon sort preferé est le sectumsempra et quand j'étais en cours , le cours que je préférais était Potions. Mais plus pour la délicieuse professeur qu'autre chose.. Mon patronus prend la forme d'un d'un loup rouge parce que ce canidé est l'incarnation de l'impulsivité, de la fougue, de la sauvagerie et de la force mal contrôlée, plus encore les loups ont un esprit de meute absolument indéniable, ce qui sied bien à ma personnalité. En outre, le loup rouge demeure la race la plus rare, car en voie d'extinction : en référence à mon image, car je demeure un jeune homme qui se cherche parfois, mais se perd souvent.
description physique : J'ai un physique des plus banals ; je ne suis pas fait pour faire la une d'un énième "sorcière hebdo", je n'ai rien d'un éphèbe grec ou d'un mannequin botoxé, mais l'on dit de moi que j'ai un charisme époustouflant. Le charme... c'est ce que l'on dit des personnes qui ne sont pas belles. Entre nous, je ne me trouve ni véritablement beau, ni même franchement laid, car je vais vous avouer mon secret : je n'en ai absolument rien à faire. Loin d'être narcissique, je ne suis pas amoureux de mon reflet, mais j'aime ces regards que l'on pose sur moi. Alors, sans doute ai-je véritablement un charme ténébreux, le truc qui fait qu'on se retourne sur mon passage, mais peut-être que ce charisme est dû au fait que je n'en ai absolument rien à faire. J'ai le teint pâle, les yeux noisette et les cheveux sombres, souvent en bataille. Je fais certes attention à mon apparence, mais toujours avec légèreté car je n'ai pas besoin de cela pour me sentir bien dans ma peau... ou non. Je ne suis pas particulièrement grand, je ne suis pas particulièrement musclé, mais j'ai pour moi un regard à vous en faire frémir l'échine et un sourire diablement séducteur. Je n'ai pas le physique d'un bel acteur hollywoodien, mais j'ai ce truc en plus. On appelle cela ; la prestance.
description du caractère : Entre ce qu'ils disent de moi, et ce que je suis vraiment, le fossé est immense... ou pas. Je suis un jeune homme atrocement paradoxal ; je peux vous aimer avec autant de fougue que de vous haïr ; sans limite aucune et avec véhémence. Car croyez-moi, mieux vaut ne pas m'avoir comme ennemi. Je m'acharne sur mes pauvres victimes martyrs, ne leur laissant aucun répit, et je me réjouis toujours de les voir pleurer sur leur vie sociale complètement détruite. Je ne me contente pas de vous exploser les genoux comme les junkies avec leurs battes de Quidditch, je m'efforce de détruire complètement votre vie. Car je suis excessif, insouciant, agaçant, mon credo c'est celle de beaucoup de jeunes de mon âge : live fast and die young. J'aime la fête et ses débauches ; la consécration vicelarde de notre jeunesse à tous. Je négocie mes rails tracés à la black card comme je négocie les demoiselles qui vont et viennent dans mon lit ; c'est du pur trading spéculatif, je suis un business man dans l'âme. Pourtant, si l'on me voit souvent comme un salaud imbu de lui-même, arrogant et insouciant, je peux vous assurer que je ne suis pas que cela. Il y a des personnes auxquelles je m'attache, et ma loyauté envers eux est exemplaire... du moins je crois. Je suis égocentrique et fêtard, cynique et cassant ; je ne connais pas la diplomatie, c'est bon pour ceux qui s'octroient d'une vie trop plate et terne. Je suis donc toujours chaleureux, excessif et adepte des plus pures conneries avec mes amis, quant à mes rivaux ; je leur insuffle mon venin quitte à leur ronger les sangs. J'avoue que j'éprouve une satisfaction malsaine à les voir plus bas que terre, je ne suis pas une personne des plus sympathiques, et ma cruauté atteint parfois des sommets. Je blesse par les mots, atrocement, de ce fait je peux vous affirmer que je sais terriblement bien jouer d'un vocabulaire dont les syllabes vous entaillent la chair et l'âme. Quelques qualités s'imposent également à moi, hormis le fait que je sois un jeune homme extrêmement cassant, sombre et froid à mes heures : j'ai de l'ambition. Une ambition terrible qui me pousse à haïr toute forme d'échec. Voilà pourquoi parfois, ma colère vivace et fourbe vous surprend et vous effraie. Je vous hais parfois, et je me hais également de ne pas atteindre la perfection. La fin justifie toujours les moyens chez moi, et je n'hésiterai pas à faire quoique ce soit qui, à vous, vous semble immoral. Ma culture très aiguisée me permettra d'aller loin dans la vie, je le sais, mais j'avoue que je n'ai jamais été le meilleur élève de Poudlard malgré mon intelligence véritablement pointue : je bâclais en général mes devoirs, malgré mon potentiel, car je ne m'investis que dans ce qui m'intéresse vraiment. Et lorsque je m'investis, je me donne toujours à fond. Je suis un passionné, de tout mon être et de toute mon âme, j'excelle dans la folie des excès. On me dit parfois mystérieux, tant je ne parle jamais de moi, j'avoue que je n'aime guère parler pour ne rien dire. En résumé je suis vil, vicieux, mal élevé, insouciant, honnête, taquin, salaud, têtu, pervers, tiraillé, excessif... je suis un artiste.
Alors j'ai plusieurs pseudos mais mon dernier en date est Black Jack, sinon on m'appelle Elo. Je connaissais déjà votre forum puisque je m'étais inscrite avec mon personnage de Jack l'éventreur... j'ai pas pu tenir ma promesse de membre active, je suis désolée, vraiment éè Mais j'ai gardé voter fow dans mes favoris, et maintenant que j'ai du temps, je reviens ♥ En plus j'ai ramené une autre membre avec moi alors je suis à moitié pardonnée pas vrai ? (a) Sinon il paraît que Papy Voldy est un pervers, ça m'étonne pas de lui (a)
Dernière édition par Lust Whitaker le Ven 6 Avr - 14:44, édité 6 fois
Lust Whitaker
se ballade sur la Carte du Maraudeur
Messages : 70 Date d'inscription : 06/04/2012
Sujet: Re: Lust ♔ Et ta débauche ne leurre qu'un instant ton désespoir caché Ven 6 Avr - 13:32
« Oh my fucking God. Paradise is a brothel... Are you a whore ? » ~ Lust to a friend, after a hangover.
1.FOOLISH GAME ; " and I began to see things in a way that let me hold the world without me in it. "– The Lovely Bones.
La folie n'est pas tant effrayante, lorsque l'on sait la cerner. Je me suis toujours convaincu du fait qu'un fou était plus heureux qu'un homme sain d'esprit : il vit dans son monde et personne ne vient percer sa bulle. Lust ~ extrait de son journal.
Asile : toit promptement nommé ainsi pour abriter non pas les simples d'esprit, ni même ceux dont on jure que la façon de penser est anormale, aucune définition d'aucun dictionnaire ne faisait le poids à mes yeux. Ma mère n'était pas internée dans les locaux psychiatriques de Ste-Mangouste, elle était à l'hôpital depuis quelques années déjà. Je me souviens de ce jour-ci comme si c'était hier, car il marqua les prémices de mon reniement total envers ma mère qui pourtant m'aimait tant. Ce vingt-quatre Janvier fut celui où officiellement, du haut de mes neuf ans, je devins un ingrat fiché d'un manque de reconnaissance totale pour tout et pour tout le monde. Comme tous les samedis, je venais rendre visite à ma mère en compagnie de mon paternel. L'odeur écoeurante de ces médicaments donnés à outrance et la puanteur de la maladie et de la douleur suintant par tous les pores du mur me donnaient la nausée. L'hôpital grouillait de gens pressés, une véritable fourmilière bien réglée et régentée à la minute près : lorsque la petite aiguille de la trotteuse aura passé midi, Miss Herfire passerait le seuil de la porte en scandant un : "L'Apocalypse, l'Apocalypse ! Je suis l'ange de l'Apocalypse". D'ailleurs la pauvre vieille n'avait pas tardé suite à ce spectacle habituel, après avoir crié ces prédilections diaboliques, à se battre comme une démente contre une infirmière, m'arrachant un sourire amusé sous l'oeil réprobateur de mon père. Mon père qui d'ailleurs, demeurait un médicomage reconnu de Ste-Mangouste. Nous avancions donc dans les couloirs puant l'amoxicilline et autres substances médicamenteuses ; la magie ne parvient pas toujours à soigner ses patients.
Nous étions arrivés dans cette chambre pourvue de blanc seulement, comme si les aliénés ne supportaient pas d'autres couleurs. Comme à son habitude, mon père alla se poster auprès du lit de ma mère, lui tenant la main dans une douceur infinie. Et comme à mon habitude, je pris place dans un fauteuil, le regard indifférent porté sur le livre de mathématiques que je venais de sortir de mon sac. Le samedi n'était pas chose aisée pour moi ; aller voir ma mère, folle à lier, qui ne se rappelait ni de mon nom ni même de mon existence, me serrait le coeur à tel point qu'au fil des mois, j'avais appris à esquiver la douleur : je ne la regardais plus dans les yeux. Car elle ne se souvenait ni d'avoir un fils, ni d'avoir un mari, et tous les samedis elle levait ses grands yeux verts dans un sourire divin, car dieu que sa beauté était transcendante, nous répétant encore et toujours la même question : Qui êtes vous ? Et la voir oublier de mon nom jusqu'à mon existence me mettait hors de moi, bien que je demeurai serein extérieurement. Car j'en voulais à ma mère, terriblement, d'avoir voulu mettre fin à ses jours. Elle qui, pourtant, avait une vie parfaite ; une famille aimante et une maison de rêve... J'ai conscience pourtant que le bonheur n'est qu'illusoire, l'on ploie tous sous le poids des soucis qui nous rongent malgré ces sourires qui nous affirment que tout va bien. La race humaine n'est pas simplement atroce, elle est aussi hypocrite. Ma mère l'avait été jusqu'au bout, feintant être complètement heureuse lorsque, assaillie par la douleur de perdre son propre père dont elle était si proche, elle décida de mettre fin à ses jours. Une tentative qui échoua et qui la transforma en légume.
Mon père se tourna vers moi dans un soupir agacé ; il supportait difficilement de me voir nonchalant et froid lorsque la situation était difficile pour nous tous. Aussi, exténué par mon indifférence agressive, il me somma de l'attendre dans le couloir. Je ne me fis pas prier, et embarquais mon sac se ballottant contre mon épaule, livre sous le bras et airs de petit prince ténébreux véritablement las. Prenant place sur une chaise posée dans le couloir non loin de la chambre à la porte entrouverte de ma mère, je fus bientôt rejoint par un camarade de classe que je connaissais déjà. Sorcier, lui aussi, venu rendre visite à son grand-père atteint d'une dragonnite aiguë dont il enjolivait les terribles symptômes. A mon sens, son grand-père n'était atteint que de la goutte ; c'était un alcoolique notoire terriblement pervers qui jappait des gémissements de plaisir à la vue d'une belle blonde ou d'un verre de vodka. Me rappelant la morale terrible de mon père sur la diplomatie, je ne lui fis pas part de mes pensées que je trouvais pourtant fort amusantes, et commençais la conversation avec Josh. Mais l'enthousiasme des retrouvailles avec mon ami fut vite brisée par la voix de mon père qui parvint jusqu'à moi : il scandait mon nom avec entrain. Lorsque je relevais la tête, je le vis sortir en compagnie de ma mère, si belle et éthérée dans sa chemise de nuit blanche immaculée. Mes parents restèrent sur le seuil de la porte, et bientôt mon paternel tourna les talons dans une course effrénée, sans doute à la recherche de quelques infirmières quant à sa "trouvaille" du jour : ma mère avait, aujourd'hui, fait preuve de quelque chose qu'elle ne faisait pas habituellement ; elle nous avait reconnu... Du moins en partie. Je demeurais silencieux, mon regard noisette braqué sur cette femme si belle qui me souriait. Et alors vint ses mots si terribles, m'enserrant le coeur dans une douleur, une tristesse et une joie farouche.
« Lust... Lust c'est toi ? »
Un détail pour vous, un énorme pas en avant pour elle et nous. C'était la première fois qu'elle prononçait mon nom sans que je n'avais à le lui répéter sept ou huit fois. Dans son regard brillait cette douceur que je n'avais plus vu depuis tant d'années. Puis, la voix de Josh, railleuse et amusée, me sortit de ma léthargie. Et avec elle, toutes mes pensées s'envolèrent.
« Cette folle, c'est ta mère ? » « Non. Je ne la connais pas. Bon tu viens ? »
La fixant une dernière fois dans les yeux, je sautais de ma chaise avant de fourrer mon livre dans mon sac et de tourner les talons en compagnie de mon ami. Plus jamais, je n'entendis de nouveau ma mère faire preuve d'un début de lucidité. Elle ne sortit pas de sa folie, tandis que je m'engouffrais dans la haine à son encontre, infondée et ingrate.
2.FREEDOM IS MY DRUG ; "I lied to you, I think about dying every day. "– Seven Pounds.
Quand j'étais gamin, je me posais souvent sur le rebord de ma fenêtre, contemplant nostalgique les horizons lointains. J'ignorais encore que j'étais né pour vivre libre. Mais je n'ignorais pas, que l'ombre paternelle m'enchaînait à ma chambre d'enfant. En fait, je crois que c'est à sept ans que pour la première fois, j'ai vraiment eu envie de voir crever quelqu'un. Le voir crever, pour ma liberté. J'en ai fait mon credo pour les années à venir. Lust ~ extrait de son journal.
Non, je ne voulais rien entendre : fronçant les sourcils avec fureur, je laissais une moue purement enfantine mais contrariée, se dessiner sur mon visage de poupin. Fronçant le nez avec exaspération, je ne daignais pas même lever mes yeux d'ambre sur l'homme me faisant face, et qui me souriait d'un air subtilement hypocrite. Le propre des grandes personnes, c'est qu'elles nous font croire, à nous les enfants, qu'ils nous aiment pour notre innocence et nos mots qui les amusent. Foutaises. Ils nous dardent avec un mépris noyé dans de la tendresse écoeurante, parce qu'ils savent que nous sommes inférieurs : à leurs yeux, nous ne savons rien, et cela les complait dans leur fantasme de soit disant dominants. Alors, pour parfaire leurs rôles d'incommensurables supérieurs, ils s'adressent à nous d'un ton niais, qui laisse sous-entendre que nous ne comprenons rien. Objectivement, l'homme s'adressant à moi me pensait malgré tout réceptif, subjectivement, il s'adressait à un mur.
« Allons... je te relis le sujet : " Possédant initialement un couple de lapins, combien de couples obtient-on en douze mois si chaque couple engendre tous les mois un nouveau couple à compter du second mois de son existence ? " » fit-il d'une voix chaleureuse avant de reposer son regard bienveillant sur ma silhouette frêle. « Lust, tu ne veux pas me donner le résultat du problème ? » souffla-t-il dans un sourire mièvre et qui eut le simple don de me faire hocher négativement la tête. Serrant la mâchoire de frustration dans un tic qui ne me lâcherait jamais, je finis par souffler un soupir froid sans daigner poser un seul regard sur la feuille qu'il me tendait. « Je sais que tu peux le faire... Un petit effort. » « Lust fais-le. »
Ah, cette voix pleine de douceur et de compassion guillerette, c'est celle de mon père... J'ironise bien sûr, car mon paternel, mué dans sa quête stupide de la perfection, s'était adressé à moi avec sévérité et d'une dure froideur. Le pédopsychiatre, à l'entente du glas polaire du timbre de sa voix, leva son regard surpris sur mon père qui détourna un instant ses yeux sombres dans un soupir : seul le regard d'un tiers pouvait ainsi le mettre mal à l'aise, car il était de ceux qui se souciaient de l'avis de ses semblables. L'Enfer, c'est les autres, avait proclamé justement un grand poète moldu.
« Tu sais que tu n'es pas comme les autres enfants, tu es meilleur. Fais-le. » renchérit-il dans une voix moins stricte, puisque se sentant jugé par le pédopsychiatre.
Pas comme les autres... Je crois que cette phrase resta figée en moi à jamais. Oh non pas de la meilleure façon qui soit, détrompez-vous. Aussi je n'eus aucune réponse, aucun mouvement, pas même un soupir trahissant ma contrariété. Je levais alors mes pupilles voilées d'une couleur noisette délicieuse vers le plafond, feintant de ne pas les écouter. Et, sans le vouloir vraiment, moi qui désirais rester de marbre, j'eus alors un sourire en coin amusé, tant ces deux adultes provoquaient en moi l'hilarité. Je les provoquais en les poussant à bout. Mon père surtout, et je pouvais le sentir fulminer de rage à me savoir si imparfait.
« Laissez Monsieur Whitaker, ce n'est pas parce que Lust refuse d'y répondre qu'il n'a pas la réponse. » souffla alors l'homme aux cheveux gris dans une vérité juste. Finalement, tous les adultes n'étaient pas idiots : je jetais rapidement une oeillade curieuse vers ce dernier, pensant naïvement qu'il ne verrait pas mon intérêt pour lui grandir alors. En vain. Car l'homme eut un sourire amusé et complice, avant de reprendre d'une voix douce, non sans que je relève rapidement mon regard faussement désintéressé au plafond. « Il a un profil qu'on retrouve souvent chez les enfants surdoués : il n'aime pas se sentir oppressé, et ce sera un garçon très indépendant plus tard, vous pouvez me croire. » « Les gens aussi indépendants finissent tous artistes ou bohèmes... Sans le sou. » renchérit mon père au charme dévastateur, dans un froncement de sourcils mais d'une voix inquiète.
Son interlocuteur soupira mais ne pipa mot : il n'avait guère le droit de renchérir face aux propos stupides de son client, bien que je sentais qu'il en mourrait d'envie. Ah, l'éthique, n'est-ce pas quelque chose de formidable, monsieur le pédopsychiatre ? Cela vous pousse à rester muré dans votre silence, quand bien même vous crevez d'envie de lui dire ses quatre vérités... C'est pour cela que moi, plus tard, je n'aurais aucune morale : je parlerais avec fougue et franchise, car je ne voulais pas dépérir de l'intérieur. L'homme attrapa alors une feuille vierge et la gratta de son stylo avant de le tendre à mon père : c'était le signe de ralliement, celui qui faisait comprendre que nous allions partir. Alors, taciturne et impatient, je sautais avec entrain de ma chaise avant de me précipiter en courant vers la porte : je me sentais étrangement triomphal, lorsque malgré tout, mon père vint me rejoindre non sans une certaine sévérité sur le visage. Mais peu m'importait, car bientôt mon attention fut détournée par la voix du pédopsychiatre qui me parvint en écho, quand toujours attablé à son bureau, il me toisait d'une moue faussement pensive.
« Pourtant la réponse était facile... hmm, deux cent dix, si mes calculs sont exacts. » souffla-t-il dans un froncement de sourcils, posant d'une oeillade faussement distraites, ses rétines mutines sur le plafond. « Cent quarante quatre. » m'offusquais-je enfin, non sans me tourner vers lui. « Vous êtes nul. » rétorquais-je alors dans un haussement d'épaules si détaché, que cela fit rire gaiement mon interlocuteur qui m'avisa sortir de la pièce. Cet homme finalement, était bien plus rusé que je ne le pensais, et je ne m'en étais rendu compte que bien après coup.
***
« Lust, tu m'as vraiment fait honte. » Une voix agacée qui résonne dans l'immense corridor de notre villa de luxe. Le blanc des murs aurait pu être sobre si ces derniers n'avaient pas été habillés de tableaux au prix aussi exorbitant : je ne vivais pas dans un loft de riche, je vivais dans un palace, tant dans mes yeux d'enfant, tout me paraissait immense. Mais c'était à l'extérieur que tout me paraissait intéressant : le monde qui s'offrait à moi était un panel immense fait de découvertes et d'aventures à vivre. Aussi, l'ombre de mes prunelles chocolat toisa la fenêtre quand, dans un sourire et non sans me mettre sur la pointe des pieds, j'adressais un grand signe de la main à un de mes petits camarades qui m'attendait au dehors. Empoignant une épée de bois qui se trouvait à ma portée, je fis volte-face et m'apprêtais à courir vers la porte de sortie. « Tu m'écoutes ? »
« Ouais ! » soufflais-je non sans ignorer ce qu'il racontait : ses dires devenaient si habituels, qu'ils coulaient sur moi mais ne me heurtaient pas. Ce fut sans compter sur la poigne paternelle qui enserra alors violemment mon bras ; surpris, j'étouffais un hoquet de surprise avant de lever mes rétines angoissées sur la figure du père. Il ne me battait pas ; jamais il n'avait osé porter la main sur moi. Mais la violence de ses mots et la brutalité de ses aveux égoïstes, étaient bien plus puissants que mille gifles. Déglutissant difficilement, je sentis mon myocarde s'agiter d'une terreur nouvelle, car je savais ce que signifiait la colère dans ce regard trouble. « ...papa. » couinais-je alors d'une voix légèrement suppliante. Non je ne voulais pas. Pas maintenant, pas tout de suite, ne me fais pas ça.
« Et qu'est-ce que c'est que ça. » Le claquement de sa langue contre son palais se fit entendre, quand d'un geste sec il me ôta des mains le jouet de bois que je tenais pourtant fermement. Face à son geste, et malgré la peur pénétrant dans mes entrailles, je lui jetais un regard noir et vorace. « Je t'ai déjà dit de ne pas regarder les gens de cette manière. » … un conseil que je m'efforcerais de ne jamais suivre, et ce tout au long de ma junkie de vie. C'est à partir de ce moment-là, que les ténèbres de mon regard foudroyant et charmeur à la fois, devinrent ma marque de fabrique. « Tu as du potentiel, et tu le gâches avec ces gamineries. »
Et d'une poigne de fer, la main paternelle m'attira à lui lorsque, d'un pas résigné il se dirigea vers les escaliers, laissant le jouet de bois tomber lourdement à terre. Sous ma réticence terrible, car déterminé à ne pas le suivre, je tentais de me débattre avec fougue, mon paternel finit par me prendre dans ses bras dans un soupir exaspéré. Il ne comprenait pas que ce qu'il s'apprêtait à faire était en réalité mon plus grand cauchemar.
« Non, non, je veux pas ! Lâche-moi, je veux pas ! Eg þú hafa ógeð á ! Eg vilja til ekki ! * » « Lust, arrête ton mélodrame ! » scanda-t-il exaspéré, tandis qu'il montait les escaliers non sans me caler sous son bras puissant, malgré ma fougue et ma rage meurtrière.
Enfin, il me jeta dans ma chambre, non sans un regard abattu mais sévère : vivement, je me retournais vers mon père qui m'intima strictement de me mettre au travail. Prendre un livre, celui qui sommeillait sur mon bureau, et ne pas sortir de cette pièce tant que je ne l'aurais pas terminé. Et y retourner, des heures durant, s'il estimait pendant l'heure des interrogations, que le nombre de mauvaises réponses était éhontément trop élevé à ses yeux. La porte se referma sur ma silhouette frêle et tremblante, dans un claquement sourd et sinistre, et aussitôt, je me jetais sur elle non sans y tambouriner de toutes mes forces.
« Ouvre-moi, laisse-moi sortir ! Ouvre ! »
Vous ne comprenez pas, n'est-ce pas. Non, bien sûr, vous ne comprenez rien. Pour vous, ce n'est qu'un père qui estime que son fils doit se pencher sur ses devoirs, et qui ne le laissera pas sortir de sa prison avant qu'il n'ait convenablement fini son travail. Pour vous, c'est juste et légitime, pas vrai ? Après tout, ni la marque d'une gifle, ni celle d'un coup de ceinture, ne vient marquer ma joue rosée ou mon dos blanc... Vous ignorez donc, ce qu'est la torture psychologique, n'est-ce pas ? Laissez-moi vous en conter les terribles et sournoises plaies qui s'impriment alors sur votre esprit pris en otage...
Des heures et des heures durant, on vous enferme dans une pièce, dans l'espoir stupide de vous faire devenir meilleur. Vous voler votre enfance, dans l'envie égoïste de faire travailler votre don, votre précocité intellectuelle, votre malédiction... que sais-je encore. Et vous vivez dans l'angoisse de ne plus jamais en ressortir ; des heures déjà se sont écoulées, quand pour vous il s'agit d'une éternité : peut-être faudra-t-il encore attendre bien longtemps avant qu'il ne daigne vous ouvrir, peut-être même, y retournerez-vous alors que vous pensiez être libéré. Alors vous attendez. Vous attendez angoissé que le verrou ne saute, que le cliquetis ne se fasse entendre, vous attendez que ce poids lourd et oppressant qui alourdit votre corps et votre esprit ne s'envole. Car vous vous sentez séquestré, pris au piège, fichu : vous êtes le pantin d'un autre, votre liberté lui appartient, et elle ne se négocie qu'au terme de son contrat. Vous n'êtes rien, vous n'êtes pas même humain puisque votre liberté se joue devant vous, c'est la hantise de l'allégorie de la caverne qui vous assaille : et si je finissais esclave de sa quête de perfection ?
« Je te déteste, you fucking bastard ! »
Ah, ça c'est moi. Revenons-en. Surprenant, à priori, que de voir un angelot de sept ans à peine et aux cheveux châtains, sortir de telles ignominies à son père pas vrai ? Parce que nous sommes riches, on pense que je suis l'archétype même du petit garçon parfait et poli. J'aurais pu, il est vrai. Mais ma rage de vaincre, mon envie de vivre libre, mon indépendance certaine, et surtout cette peur , cette angoisse de me sentir prisonnier, me fait proférer des injures. Ce n'est que le début d'un long commencement. Mais détrompez-vous, je ne le haïssais pas tant que cela, c'était mon père, après tout, et il pensait agir pour mon bien. Que les adultes sont stupides.
Alors, dans une rage incontrôlée, je balayais d'un geste sauvage tout ce qui se trouvait sur mon bureau : les objets et bibelots tombèrent en trombe, attaqués par ma colère furieuse. La rage et les larmes prirent possession de mes prunelles perdues, quand me sentant tel un lion en cage, je jetais une lampe contre cette porte maudite qui me volait ma liberté. Puis doucement, exténué, résigné, je me laissais glisser le long du mur non sans suffoquer quelques sanglots éteints, comprenant que mon père demeurait sourd à ma détresse. Ce fut pour lui, un acte récurrent : m'enfermer dans ma chambre était le seul moyen qu'il trouvait bon pour s'assurer que mon intelligence ainsi mise à profit durant ces heures d'études forcées allait frôler la perfection. Pour moi, ce fut les prémisses d'une nouvelle peur : depuis ce moment, je refusais de demeurer enfermé. Je n'étais guère devenu claustrophobe, mais la cruauté égoïste de mon père m'apprit à angoisser et me retrouver nerveux, dès lors que je me trouvais prisonnier d'une pièce dont je n'avais pas la clé. Et vous saurez pourquoi à présent, je ne daigne que tourner tel un fauve en cage lorsque les portes se ferment, pourquoi aussi je refuse tout engagement. Les meilleures peurs, naissent de votre enfance.
________________ * : Je ne veux pas, je te hais {islandais}
Dernière édition par Lust Whitaker le Ven 6 Avr - 14:21, édité 2 fois
Lust Whitaker
se ballade sur la Carte du Maraudeur
Messages : 70 Date d'inscription : 06/04/2012
Sujet: Re: Lust ♔ Et ta débauche ne leurre qu'un instant ton désespoir caché Ven 6 Avr - 13:33
« The envy... I wanna destroy them, I wanna hear their heads against the ground, and I want you. I wanna abuse you for a whole night. » ~ Lust to Meteora.
3. SLAVERY IS CATHARTIC ; "If people I don't even know look at me and want to fuck me, it means I really have a shot at being a model. "– American Beauty.
Je voulais atteindre les sommets du pouvoir, construire ma vie tout en m'amusant. Je devins le prince des débauchés ; ma petite bande et moi-même nous érigions en tant que figures incontournables de la génération vodka et musique sourde. Aucun adulte ne nous a jamais autant détestés que ceux qui aimaient faire régner l'autorité. Lust ~ extrait de son journal.
« Lust ouvre-moi je t'en prie ! Lust ouvre ! »
Mon rire amusé résonna telle une brise mesquine mais magnétiquement sensuelle, quant à la supplication de la belle qui tambourinait derrière la porte. Elisa Ferderman, c'était son nom. Hobbie : me coller aux baskets. Bien sûr, cela aurait pu être un point fort si la demoiselle était un tant soit peu jolie, mais je la trouvais d'une laideur affligeante. Et malheureusement pour elle, j'étais de ces salauds qui ne misaient que sur le physique des jeunes filles : il fallait que leurs formes féminines soient fines et gracieuses, des hanches pleines d'une félicité lubrique, des lèvres d'un rouge cerise, et les yeux alanguis d'une biche effarouchée. J'exagérais sans doute quant à cette Elisa, car elle n'était pas si laide ; j'étais seulement bloqué par ses rondeurs que je trouvais exécrables. Mais de vous à moi, les filles avec qui j'avais l'habitude de coucher n'étaient pas toujours d'une beauté transcendante : élancées et perchées sur de longues jambes certes, mais de visage, certaines n'étaient vraiment pas agréables à regarder. Qu'à cela ne tienne, il me suffisait de penser à une autre lorsque je faisais grincer mon lit avec ce genre de spécimen. Le grand défaut de Ferderman n'était pas finalement qu'elle avait quelques kilos en trop, mais son amour aveuglant pour moi, la faisait agir d'une niaiserie pure et douteuse : la pauvre petite brebis attirait certes mes regards, mais toujours railleurs et accompagnés de moqueries ouvertes. Ma bande d'amis et moi-même ne rebutions jamais sur les humiliations de ce genre : pucelles coincées et jugées trop laides, jeunes réservés faisant tapisserie, intellos trop crédules que nous ne supportions pas... Dans le jargon moldu, on appelle cela des caïds, dans mon vocabulaire personnel, j'appelle cela des petits branleurs. Car oui, c'est ce que nous étions, et cela ne me changeait guère de mes étés où mes fréquentations moldues, m'entraînaient dans leurs garages pour y jouer de la musique, ou mieux encore, dans les pubs du coin afin de ne se repaître que de bières ou de whisky. J'étais donc Lust Whitaker, junkie salaud qui sautait littéralement toutes les filles baisables : catins ou princesses, prudes ou décoincées, brune, blonde ou rousse, peu m'importait. Je n'étais en vérité fidèle qu'à mes Lucky Strike, et négociais les va-et-viens de ces demoiselles dans mon lit, tel un businessman dans l'âme : du pur trading spéculatif en sorte. Mais pire encore, j'étais tombé dans les méandres pervers de la drogue et sa facilité, comme nombre de mes petits camarades, par ailleurs. Néanmoins, une chose me différenciait d'eux : je n'avais guère commencé à me plonger dans cette dépendance, pour seulement épater le voisin et me construire une soit-disant réputation branchée. J'avais commencé à toucher à cette substance chimique pour taire mon cerveau de surdoué, en perpétuelle ébullition, car ce dernier ne voyait guère le monde dans sa splendide facilité : je ne voyais pas des étoiles lorsque je toisais le ciel, mais la masse physique des astres flamboyants, pas plus d'ailleurs que je percevais une musique, car je n'en entendais que la minutieuse partition mathématique qui s'en dégageait... Vous voyez, pour vous une musique n'est qu'un enchaînement de sons, et pourtant vous avez tort. C'est un enchaînement de chiffres, de nombres, et de sinusoïdes. A titre d'exemple, savez-vous vraiment ce qu'est une quinte ? La quinte juste correspond à un rapport de fréquence de 3/2=1.5. Partant de l’observation que quarte et quinte sont complémentaires, on en déduit le rapport de fréquence de la quarte, 4/3...La traduction arithmétique de " quinte+quarte = octave " est donc " 3/2 X 4/3 = 2"... A présent donc, vous comprenez pourquoi il me faut taire mon cerveau de substances hallucinogènes pour ne pas virer fou ? Bien.
Mais revenons-en donc à la pauvre petite brebis qui, terrorisée car seule dans le noir – ai-je oublier de vous préciser que je n'ignorais pas qu'elle était claustrophobe ? Damned, quelle tête en l'air je suis... – , sanglotais tranquillement derrière la porte qui ne recevait plus ses coups délicats. N'entendant plus que ses pleurs furtifs, je me fis fourbe et sournois, quand ne trouvant guère son silence amusant, je décidais de la provoquer encore.
« Bien, je vais aller dîner, et je reviendrais t'ouvrir. » soufflais-je dans un haussement d'épaules tandis que la belle horrifiée, hoqueta de stupeur tout en continuant à gémir des étouffements plaintifs. « Hmm, non, en fait je n'ai pas faim. On se voit demain, après le petit-déjeuner. »
Et la belle de crier encore mon nom lorsque, amusé et et princier, je tournais les talons sans daigner regarder l'attroupement de mes camarades qui semblaient eux aussi trouver la situation hilarante. Le propre de l'être humain, c'est qu'il suit le chef du troupeau, quand bien même il est cruel. Surtout s'il est cruel. Ca lui évite de se retrouver dans la même situation, et ainsi il se fait complice de cette cruauté humiliante. Ah, j'aimais la crédulité stupide de mes camarades.
Je me frayais ainsi un chemin parmi la masse agglutinée dans le hall d'entrée, en cette froide soirée d'hiver, et n'étant guère assailli par la faim comme je venais de le confesser à la malheureuse, je préférais aller errer dans les couloirs du château à la recherche de têtes connues, plutôt que de m'engouffrer dans la Grande Salle avec le commun des mortels. Ce fut finalement sur des festivités que se termina la soirée ; tous parqués dans la salle sur demande, nous nous prêtions néanmoins avec parcimonie à la débauche, car Poudlard regorgeait déjà de guetteurs faisant suffisamment de rondes pour nous obliger à respecter les couvres-feux. Les rires fusaient dans un écho démentiel que je n'entendais plus, quand emportés par la transe de notre fête improvisée et interdite, il nous semblait que nous avions des ailes. Mes mains posées avec appétence sur les hanches délicates d'une demoiselle aguicheuse, je me laissais délicieusement porter par ses caresses sensuelles, lorsque mon regard pénétrant se posa sur une demoiselle d'une maigreur affolante. La jeune fille visiblement plus que perdue, n'aurait sans doute pas accroché mon regard au vu de son apparence aux premiers abords squelettique, si je ne lui avais pas trouvé une beauté particulière et transcendante. J'aimais les chefs d'oeuvre qui sortaient de l'ordinaire, j'aimais sa beauté unique et froide qu'on ne retrouve que sur les models posant sur les papiers glacés. Ainsi, j'oubliais déjà la catin assise sur mes genoux, qui frustrée se retourna vivement vers la belle de nuit que je toisais, lançant alors une oeillade assassine à sa rivale. Peu touché par cet excès de jalousie, je me penchais vers un ami à mes côtés.
« Cette fille... Comment elle s'appelle ? » « Qui, Meteora ? » fit-il en posant l'émeraude de son regard désintéressé sur la demoiselle ayant attiré mon attention. « Ouais, Meteora Bradshaw. Laisse tomber, elle est du genre coincée. » « Bien sûr qu'elle est coincée, elle est vierge. » siffla ma conquête d'un soir assise sur mes genoux, avant de se tourner vers moi, espérant définitivement me faire oublier la proie que j'avais en vue. « Et elle est vierge, parce qu'elle n'est qu'en quatrième année. C'est qu'une gamine. » « Elle rentre dans la catégorie des mômes qui font tapisserie. » rétorqua mon ami qui s'amusa alors de mon attention pour cette demoiselle qui visiblement, n'attirait habituellement pas les regards. Aussi, ne me prenant pas au sérieux, son sourire s'effaça lorsqu'il toisa mon intérêt plein d'appétit se lisant dans mon regard carnassier. « Non... Tu déconnes ? Attends, tu la veux vraiment ? » fit-il dans un bref rire jaune. « Si elle est ici ce soir, c'est qu'elle cherche autre chose. » soufflais-je dans un murmure distrait, mes prunelles pénétrantes curieuses se posant sur cette silhouette gracile, malgré les baisers que me volaient ma conquête du moment. « Ouais, à s'acheter une vie. »
Et la jalouse de rouler son regard vers le plafond, frustrée de me voir aussi distrait et si peu réactif à sa présence. Elle laissa s'échapper un râle blasé lorsque, ne détachant pas mes rétines sombres de Meteora, j'empoignais ses hanches pour la poussais littéralement de mes genoux. Me levant d'un air princier, je me frayais un chemin parmi la masse de jeunes perdus dansant au milieu d'une piste improvisée, laissant un sourire en coin se dessiner sur mes lèvres désirables. Et la petite brebis de me toiser non sans une pointe d'angoisse dans l'azur de ses yeux magnifiques, quand confiant et assuré, je me postais face à elle, ma tempe contre la sienne, et mes lèvres si prêt de son oreille fine, qu'elle put percevoir les moindres frémissements de ma voix sensuelle et brûlante. D'un murmure qui se fit souffle désirable et licencieux, je laissais mon soupir voluptueux se faire susurrement érotique.
« Je peux faire de toi ce que tu as toujours voulu être. Si tu me suis. »
Ma main, doucement, vint glisser le long de sa hanche osseuse, tandis que le sourire logé au coin de mes lèvres se teintait d'un appétit voluptueux et hypnotique. La belle, quelque peu craintive, frémit un instant sous mon invitation licencieuse, et finit par attraper ma main, non sans un souffle coupé qu'elle retenait en ses poumons oppressés. Mon regard d'ambre vint alors se planter dans le sien, triomphal, princier, lubrique, quand enserrant mes doigts dans les siens, je l'entraînais hors de la salle, afin de pénétrer dans la froideur des couloirs sombres. Sans un mot, mais me retournant vers la belle toujours muette de temps en temps afin que la brebis ne prenne pas peur, je marchais d'un pas assuré vers un lieu que je connaissais bien ; j'accélérais néanmoins le pas, de crainte qu'un préfet ne vienne gâcher ma petite sauterie improvisée, lorsqu'enfin j'aperçus la porte d'un placard situé dans un renfoncement. D'un geste, je fis signe à Meteora d'y entrer : la belle me toisa quelque peu interloquée, et je la vis déglutir non sans trembler, avant de finalement répondre à mon invitation. Je la suivais dans ce placard trop étroit, refermant derrière nous la porte qui vint clore la destinée de la belle et douce Ravenclaw. Nos corps ne purent que se toucher dans l'étroitesse de ce lieu qui, pour une jeune vierge, était probablement malsain, et pourtant je gardais mon sourire ravageur et pervers qu'elle pouvait lire sur mon visage princier, grâce à la lumière tamisée qui pénétrait sous la porte.
« Shhh... Ne tremble pas. Je ne vais pas te faire de mal. »
J'arquais les sourcils, légèrement amusé, lorsque ma main experte vint glisser le long du bras de la demoiselle frissonnante, dans une caresse plus qu'explicite. Bien sûr, que je lui ferais du mal : certes pas physiquement, mais après lui avoir volé sa virginité, je la jetterai comme une malpropre dans ce couloir, les cheveux épars, et à moitié dévêtue. Pour le moment néanmoins, la belle était prise au piège, car je taisais ses frémissements par des baisers sensuels et alanguis que je posais dans le creux brûlant de son cou de cygne. Mes lèvres affamées se faisaient néanmoins tendres et douces, quand lentement je les fis remonter dans un frôlement divin vers sa bouche cerise. Mais la vierge semblait encore trembler, devant cet inconnu, aussi dans un souffle rassurant et sincère, je me redressais avant de planter mon regard dans le sien, ma main glissant sur la cambrure de ses reins.
« Si tu as peur, si tu as mal, crie. » Et dans mes yeux, cette lueur princière et tendre vint briller alors : elle ne crierait pas, car la tendresse que j'emploierai pour elle la ferait se sentir unique, belle et désirée. J'étais certes un salaud, mais je savais manoeuvrer pour que, après leur avoir brisé leurs petits coeurs de moineau, elles ne reviennent toujours vers moi : de l'amour érotique, de la douceur, de la tendresse, avant le froid et le venin. Je ne leur offrais jamais seulement une nuit de luxure pour assouvir mes propres pulsions, je désirais recevoir du plaisir, autant que je pouvais en donner. Et c'est ainsi que se forgea ma réputation d'amant désirable et désiré. J'eus un léger froncement de sourcil lorsque, plus attentif à ses prunelles troubles, je pus lire en son regard abyssal la force perdue d'une vie qui la quittait. Plus que son corps que le mien désirait ardemment, c'était son âme que je voyais : abîmée, détruite, éloignée... Ma main vint alors dégager une mèche de ses cheveux d'ébène, lorsque le sérieux de mon regard croisa le sien : c'est à ce moment précis, que je me refusais inconsciemment, de faire du tort à cette fille. Elle, ne sera pas comme les autres. « Tu es sublime, Meteora Bradshaw. » Un sourire, et ma main glissa le long de sa joue avant que mes lèvres ne se posent sur les siennes pour goûter à ses baisers.
Cette nuit fut la nuit où je volais la virginité d'une demoiselle de quatorze ans, dans un placard. J'avais néanmoins été d'une douceur digne des plus grandes passions amoureuses, j'avais pris soin de ne pas faire de mal à la brune virginale, écoutant chacun de ses gémissements, répondant à chacun de ses souffles, de ses envies, de ses caresses, de ses craintes, de ses plaintes de plaisir. Et ma main, doucement, s'était posée sur l'arrière de sa tête brune lorsqu'elle avait enfoui son visage haletant dans mon cou brûlant : jamais je n'avais ressenti telle unicité de deux coeurs battant la chamade dans une étreinte érotique et tendre. Non, je n'étais pas amoureux, mais cette fille, avait quelque chose de particulier. Et lorsque la dernière ondulation de reins se fit sentir, lorsque nos souffles entrechoqués ralentirent alors, je me redressais avant de reboucler ma ceinture et d'afficher un sourire en coin. Ma main vint alors redessiner les courbes de ses lèvres carmin dans une course alanguie.
« On sera amenés à se revoir. » soufflais-je dans un sourire assuré avant d'ouvrir la porte du placard. « Profite de la vie. »
Et, triomphal, j'eus un léger rire qui se mua en un souffle voluptueux, quand sortant des ténèbres du placard, j'empruntais de nouveau les couloirs glacials, la chemise froissée et les cheveux en bataille, me retournant une dernière fois sur la silhouette de la petite poupée. Entre elle et moi, c'était le choc qui ne se produit qu'une fois par génération. Entre elle et moi, c'était le début d'une nouvelle histoire qui n'aurait plus de fin.
« And you, professor, are you a virgin ? » ~ Lust to Cassandra.
4. DEATH IS THE ROAD TO AWE ; "You died on a Saturday morning. And I had you placed here under our tree. "– Forrest Gump.
Il y a deux choses que j'ai toujours voulu éviter dans ma vie : l'amour, et la mort. L'amour, parce qu'il me semblait incapable d'aimer, c'est un sentiment pénible qui vous accable et vous enchaîne. La mort, parce qu'elle demeurait le seul frein à mon appétit indéniable de toujours repousser mes limites. Malheureusement pour moi, ces fléaux tombèrent sur ma vie, comme la poudre blanche dans la cuiller d'un toxicomane. Cassandra fut celle qui me donna des ailes. Mon père, fut celui qui me les coupa. Lust ~ extrait de son journal.
Août 2o1o
« Comment ça ? C'est tout ce que j'ai ? Donnez-moi ça ! »
La voix hargneuse de mon oncle résonna dans l'amplitude de la pièce étroite ; son oeil furibond s'empourprait de larmes rageuses, tandis qu'une veine bien visible vint orner sa tempe. Mon oncle était comme tous les hommes de cette famille : il avait un charme certain, le regard noisette, le cheveux chocolat, la peau d'un blanc vanillé. Il portait en étendard la démesure d'un charisme qui leur échappait, les hommes Whitaker se ressemblaient physiquement, mais psychologiquement, nous étions tous différents. Mon père avait été toujours en quête d'une perfection absolue, obsédé par la réussite sociale et professionnelle. Mon oncle était un homme vénal quoique jovial, mais son hypocrisie battait le plus vil de tous les Nérons, tant il aimait à jouer les langues de vipères dans votre dos. Moi, j'étais un junkie, je ne vivais que pour le sexe et la drogue. Chacun son credo. Et ainsi emporté par son appétit vorace pour l'argent, il se leva d'une traite et d'un bond furieux, avisant le notaire qui lui faisait face et qui ne put que répondre taciturne à sa requête. Lui tendant ainsi le testament non sans un soupir exaspéré, ledit notaire se cala de nouveau dans sa chaise, passant distraitement ses doigts fins dans sa moustache poivre et sel. Je sentais alors l'intensité de son regard se figer sur moi, quand mes propres rétines troubles s'affaissaient à terre. Je n'étais plus parmi les vivants, mon absence parmi les mortels se faisait sentir par la couleur cadavérique de ma peau, et mon souffle coupé qui se faisait furtif.
« Lust étant son fils unique, Monsieur Whitaker a désiré lui laisser la quasi-totalité de sa fortune. » « Oui, bien sûr... oui. »
Mon oncle se racla la gorge avant de reprendre place, sa voix se faisant plus calme quoique toujours aussi frustrée. Il se rassit alors, le testament dans ses doigts tremblants, tandis que le silence se fit de nouveau. Mais je n'ignorais pas ce qu'il pensait : il vouait en cet instant, une haine fugace pour son propre frère qui ne lui avait laissé que quelques milliers de gallions. Et moi, moi j'avais tout le reste... Il avait tort, je n'avais plus rien.
« Donc à ce jour, Monsieur Lust Blake Whitaker, hérite des deux millions de gallions de son défunt père, ainsi que de ses propriétés situées à Londres et à Isa... Isa... » Le notaire arqua les sourcils avec gêne, avant d'attraper fébrilement ses lunettes qu'il mit sur son nez sec. Reniflant légèrement, il grogna quelque chose avant de reprendre la lecture du testament. « ... en Islande. Il hérite également des galeries d'art établies à Londres et New-York de Madame Whitaker qui était laissée sous tutelle de son époux. Les autres biens matériels, voitures et autres petites babioles du genre... » fit-il rapidement non sans accompagner sa lecture monotone d'un geste de la main, « ... ainsi que titres et papiers administratifs lui appartiennent. Tenez mon garçon. »
Le notaire me tendit une plume, quand enfin je daignais lever mes yeux abattus mais emplis d'une noirceur mauvaise vers ce dernier, taciturne. Je les haïssais, tous autant qu'ils étaient. Je haïssais le monde entier, et je vomissais littéralement le genre humain que je ne pouvais plus supporter. Serrant alors la mâchoire, je déglutissais difficilement alors que je sentis mon myocarde se broyer dans une peine lancinante. Car je me souvenais de ce jour où l'infirmière m'annonça que mon père n'avait pas survécu, que cette maladie qu'il pensait bénigne, lui avait rongé les sangs et les poumons. Jamais plus, je ne reverrais l'ombre paternelle, et plus que jamais je me sentais abandonné de tous. Je n'avais plus rien, et ce rien m'appartenait. Mon regard fait d'or et d'acier se détourna un instant, lorsque d'une oeillade fugace et fauve, je fuyais les yeux avides de ce notaire qui agitait furtivement sa plume. Car nous étions là, à discuter des biens matériels d'un cadavre, mon père... Et je sentais ces deux vautours se battre pour des amas de gallions dont je me contrefichais. Non, je ne voulais pas signer. J'avais déjà posé ma griffe sur l'acte de décès de mon père, n'était-ce pas déjà assez pour eux ? J'étais seul, j'étais perdu, j'étais dans le noir complet sans aucune lumière pour m'éclairer. Qu'ils aillent se faire foutre... Alors j'entrouvris les lèvres, prêt à les accabler de cette insulte pour qu'ils me fichent la paix, mais bientôt la voix coulante de ma tante m'interrompit dans mon élan.
« Ne lui mettez pas la pression comme ça. » Oh détrompez-vous, ma tante n'est ni compatissante, ni altruiste. Elle ne cherche toujours qu'à se faire aimer, alors qu'elle n'est qu'une garce nymphomane employant toujours son timbre mielleux et dévoilant souvent ses magnifiques jambes de mannequin pour mieux aguicher ses proies. Et ce qu'elle veut en l'instant, plus que moi-même sans doute, c'est encore ma sympathie, et ma fortune. « Prends ton temps, sweetheart. »
Et leurs yeux se braquèrent sur ma personne : moi qui avais toujours joui d'être le centre du monde, désirais en l'instant me lever pour mieux partir d'un pas hargneux. Je sentais mon esprit s'échapper dans des ténèbres meurtrières, je me perdais dans la noirceur de mon propre être. Bien sûr, que j'avais par instants haï mon père, mais à présent qu'il m'avait abandonné, je prenais conscience, plus que jamais, que je demeurais éperdument seul. Et dans cet instant de noble folie, je ressentais le besoin de piquer mes veines de seringues multiples, encore et encore, jusqu'à apaiser mon corps d'une douce jubilation portant le doux nom d'héroïne. Humidifiant ainsi mes lèvres blêmes, je fermais un instant les yeux dans l'espoir de m'échapper de cet enfer : tous, me pressaient, attendaient que je ne parle, que je ne bouge, que je respire seulement. Je les savais pendus à mes lèvres, et si habituellement je jouissais d'une telle attention, égocentrique que j'étais, j'avais simplement envie de tout envoyer balader. Soudain, la main de ma propre tante vint se poser sur ma cuisse, d'une caresse alanguie que ne remarqua ni son propre époux, ni même le notaire avare : il est affolant de voir combien un homme peut être aveuglé autant par l'argent, au point de ne pas voir ce qui ne devrait pas même échapper à votre attention. Je relevais mes pupilles glaçantes sur ma propre tante qui m'offrit un sourire lubrique et aguicheur ; ce n'était d'ailleurs pas la première fois qu'elle osait ainsi me faire des avances pleines de sous-entendus. Et moi qui aimais tant l'appel de la chair et de la luxure, demeurais pourtant mauvais et agressif : j'avais cette sainte envie de montrer les crocs, de gueuler toute ma haine et de me montrer venimeux. Mais la douleur de mon palpitant m'anesthésia le corps, et même ma gorge, avait pris mes mots en otage.
« Signe, et ensuite tu viendras te reposer chez nous pour une semaine. » souffla-t-elle d'un murmure brûlant et mielleux. « Bonne idée. » ronchonna alors mon oncle dont le regard avide ne quittait plus le testament. « Mais dépêche-toi de signer. »
Le notaire approuva d'un signe de tête quand, arquant les sourcils d'un air entendu, il se pencha un peu plus dans l'espoir que je n'agrippe la plume. Mais mes yeux inquisiteurs et démunis, abattirent leurs foudres mauvaises sur la silhouette de mon oncle impatient.
« Une signature ? C'est tout ce que mon putain de père vous inspire à tous, maintenant, une putain de signature ? » « Lust, n'hausse pas la voix... » murmura ma tante légèrement gêné par mon emportement soudain. « Et toi... » soufflais-je alors d'un timbre suave et venimeux, mon regard ne se faisant que dégoût quand je me levais soudain. « ... Va te faire voir aussi. J'irais pas baiser sur sa tombe avec toi. Vous tous, allez vous faire voir ! »
Et mes pas furibonds, et ma peine écorchée, et ma colère contre ce monde injuste, me portèrent vivement vers cette porte qui claqua derrière moi.
***
« Tu sais ce que ton père aimait ? »
Cette voix familière, mais pleine d'une chaleur humaine que je n'avais plus connu depuis longtemps, attira mon regard qui se posa sur la silhouette de cette femme aux formes rondes. Les yeux pétillants et doux de cette dame enveloppée d'une aura maternelle, avaient longuement été mon seul réconfort, lorsqu'enfant j'étais souvent confronté à moi-même. Vivant dans l'ombre d'un père absent, dont le travail obsédait ses pensées, ainsi que dans le néant d'une mère folle internée à l'hôpital et qui ne se souvenait pas même d'avoir un fils, j'avais grandi seul avec pour unique pilier, notre domestique qui m'avait pris sous son aile. Je déglutis alors, quand détournant enfin mes pupilles ambrées du cercueil offert à la vue de tous, je la toisais de mes rétines absentes et froides : elle avait été la seule, à ce moment là, qui avait attiré mon attention. Les autres, spectres ternes et tournoyant, ne faisaient pas partie de ma bulle taciturne et glacée : je me laissais entraîner peu à peu dans le royaume des morts, et mon âme déjà en perdition, se noyait dans l'ineffable tristesse qui aiguisait ma cruauté légendaire. Car je n'aimais plus personne, et je me faisais serment, à partir de ce jour, de tous leur faire vivre un enfer. Tous, autant qu'ils étaient.
« Non... » soufflais-je d'un murmure si bas qu'il ne fut perceptible que pour elle. Non je l'ignorais, j'ignorais tout de mon père, en vérité. « ... Qu'est-ce qu'il aimait ? » fis-je dans une curiosité angoissée et perdue. « Il aimait quand tu jouais du piano. » rétorqua-t-elle dans un sourire d'une tendresse humaine et qui m'était si chère.
Alors, lentement, je détournais mes pupilles fauves sur le cercueil de bois blanc, et je compris ainsi, que l'amour d'un père pour son fils est parfois jonché d'obstacles qu'on peut pourtant si aisément écarter. Mes yeux humides et abattus finirent leur course sur le sol : il y avait longtemps que je n'avais plus joué de piano, mon statut de junkie m'avait coupé, depuis mes quinze ans, de la beauté du monde. Plus de musique pour moi, seulement quelques airs de guitare qui prônaient fêtes et débauche, mais plus de pureté cristalline d'une sonata languissante. Et doucement, la main de ma domestique vint se glisser dans la mienne, quand d'un pas solennel, le prêtre s'avança pour réciter son oraison funèbre. Ses mots vinrent glisser sur moi quand absent et lointain, je ne l'écoutais pas : je me fichais bien de cet étranger qui, ne connaissant pas mon paternel, se répandait pourtant en qualités sur cet homme injuste. Oui il était mon père, mais ses défauts eux aussi étaient plus que présents. Alors sans contrôler mes gestes, j'ôtais ma main froide de celle plus compatissante de ma domestique, et quittais les lieux d'une mine sévère, attirant sur moi tous les regards offusqués. Entre amour et haine, j'errais encore et toujours telle une âme en peine. Lever de rideau.
***
Je m'avançais hésitant dans les couloirs de Sainte-Mangouste, ce lieu que j'avais tant connu gamin, et que j'avais tant évité en grandissant. Le chemin me paraissait infini, quand mes yeux ambrés posés sur l'horizon, je craignais simplement d'arriver au bout : mes pas pourtant, dociles et lents, ne voulaient pas rebrousser chemin et m'amenaient vers cette terrible vérité qui doucement s'approchait de moi. Ma destinée, fugace, sournoise, vive, animale, s'emparait de moi peu à peu, et prenait en otage mon palpitant qui s'agitait sous la crainte d'une page qui se tournait. Je ne savais plus qui j'étais : oh j'étais Lust Whitaker bien sûr, le junkie le plus sournois et salaud que la Terre n'avait pu porter, et en cela vous devinerez que j'étais également le moins modeste. Je restais malgré tout d'une assurance sans égale, à en faire pâlir les Dieux narcissiques de l'Olympe, car je me refusais de laisser la tristesse m'abattre. Elle était présente pourtant, et me consumait peu à peu : les flammes ravageuses et perfides de ce chagrin amer, me brûlaient de l'intérieur. Mais jamais, ô grand jamais, je n'en ferais part à mes camarades. Ils auraient affaire au même Lust, toujours si avide de repousser ses limites, toujours aussi provocateur, pervers, impulsif, toujours aussi énigmatique et charmeur. Je conserverais mes sourires ; cyniques, taquins, ravageurs, magnétiques... Mais en moi, quelque chose avait changé ; une cruauté nouvelle m'embrasait les sens, je ressentais les ténèbres m'envahir à l'aube d'une haine nouvelle. Je les haïssais tous. Et à la rentrée, bon nombre se retrouveraient confrontés à ce nouveau Lust qui les tirera un peu plus vers les abîmes : je voulais jouir de la souffrance des autres, j'estimais avoir assez payé. Mais en l'instant, je posais mon regard trouble sur la porte que je devais ouvrir. Une porte, toujours... Il me semblait que ma vie n'avait été faite que de pièces venant surenchérir leurs tragédies. Je toquais alors, et une infirmière au regard doux vint m'ouvrir non sans s'annoncer.
« Daisy Dunborrow. Vous devez être Lust Whitaker ? » fit-elle dans un sourire que je ne lui rendis pas, me contentant de hocher la tête avec appréhension et trouble. Je ne savais plus, ce que je faisais là, et jamais sans doute, je n'avais été aussi touchant que dans cet état perdu tel un chiot à l'abandon. « Suivez-moi. »
Et telle la souffrance suivant la beauté, je ne pus que répondre à sa requête en mettant mes pas dans les siens. Mais plus je m'approchais, et plus mon coeur tambourinait avec force dans ma poitrine : j'appréhendais ce moment depuis si longtemps, revoir ma mère et me confronter à son oubli. Non pas sa folie, son oubli. L'oubli d'avoir un fils, l'oubli d'aimer son enfant, l'oubli de le toiser avec fierté parce qu'il a réussi sa vie. La mienne, cela faisait longtemps qu'elle était tombée en lambeaux, alors finalement c'était plutôt une bonne nouvelle. Et pourtant, lorsque la main de l'infirmière actionna la poignée, je me sentais rasséréné d'une assurance et d'une force nouvelle : je n'allais tout de même pas me laisser dévaster par une folle de plus.
« Madame Whitaker ? Madame Whitaker ? » fit l'infirmière d'une voix douce à l'ange blond en fauteuil roulant qui semblait admiratif d'une lampe de chevet. « Votre fils est là. »
Et la jeune femme de se caler dans un coin de la pièce, taciturne et souriante. L'ange blond se tourna vers moi dans un sourire, mais aucune lueur de reconnaissance ne vint habiter ses yeux ternes. Doucement, elle se contenta de me tendre un papier de bonbon que j'attrapais non sans une oeillade à la fois honteuse, tendre et ravageuse.
« Hmm. Merci. » soufflais-je d'une voix suave mais glacée, dans quelques paroles miraculeuses. Car aucune politesse de ce genre ne franchissait habituellement la barrière de mes lèvres. « J'ai un fils, moi aussi. Il est blond aux yeux bleus. Mais il est mort dans un accident de voiture... » « Madame Whitaker... »
L'infirmière alla pour s'avancer, une pointe de gêne dans sa voix fluette, quand d'un levé de main, je la stoppais dans son élan sans jamais me détourner de ma mère folle. Elle ne se souvenait de rien, comme toujours, et délirait dans des souvenirs qu'elle inventait elle-même, jour après jour, nuit après nuit. Encore que aujourd'hui, elle était en grande forme : habituellement, elle ne se souvenait pas avoir un fils.
« Je peux comprendre. Ma mère est morte également. » « Ca doit être triste. Vraiment, vraiment très triste. »
Le silence se fit, et ma gorge se noua alors que taciturne et le coeur furibond, je me contentais de hocher la tête de colère. Sortant alors de la chambre d'un pas vif, je fus rattrapé par l'infirmière à la sortie.
« Attendez ! » « Et que se passe-t-il, si je refuse de signer votre putain de paperasse ? » soufflais-je d'un ton venimeux et mauvais, faisant volte-face vers mon interlocutrice gênée. « Et bien... Votre mère sera à la charge du Ministère de la Magie, mais je doute qu'ils lui paient des soins aussi coûteux que ceux de Sainte-Mangouste. Elle sera sans doute... réhabilitée autre part, dans un asile. » Je tournais mon regard furieux sur un point invisible, ce mot abject me faisait frissonner. « Je sais que c'est difficile, vous êtes jeune, et c'est une lourde charge. Surtout depuis le décès de votre père, toutes mes condoléances. Mais vous n'aurez qu'à lui rendre visite régulièrement, et la garder avec vous pour les vacances de Noël... C'est au minimum ce qu'implique votre tutelle, si vous acceptez d'être le tuteur de votre mère. »
Ainsi furent les mots que l'on m'offrit, et bientôt, je me retrouvais à signer l'acte de tutelle. J'étais responsable de ma propre mère. Foutaises. Je n'étais pas même responsable de ma propre vie, muré dans un je-m'en-foutisme corrompu et un amour total pour la démesure, la drogue, la luxure, et la destruction de mon avenir. Devais-je alors grandir ? Je n'en savais rien. C'est fou, comme l'Histoire naît et se termine, nous voici là dans une période de ma vie qui semble n'être que cercle vicieux : des couloirs de Sainte-Mangouste où, gamin, j'accompagnais mon père, je finissais dans ces mêmes couloirs où je devenais le guide perdu de ma propre mère aliénée.
Mais détrompez-vous, mon palpitant ne saigne pas, il vous hait et se consume dans ses propres flamme destructrices. Je voyais toujours ma vie de la même manière : à la manière d'une course de voiture où le conducteur est complètement saoul et déchiré. J'allais vivre, encore et toujours, j'allais frôler la mort et la narguer sous toutes ses formes, j'allais m'ériger roi de la connerie, souverain de la débauche, maître de la perversion... Souffrez car, contrairement à vous, moi je n'ai plus rien à perdre, et je viens tout vous détruire. Fermez vos gueules, et soyez mes victimes.
Lust.
Dernière édition par Lust Whitaker le Ven 6 Avr - 14:18, édité 1 fois
Lust Whitaker
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Sujet: Re: Lust ♔ Et ta débauche ne leurre qu'un instant ton désespoir caché Ven 6 Avr - 13:33
5. BROKEN LOVE SONG ; " And its a great and terrible and short and endless thing, and none of us come out of it alive. I don't have a plan... How lucky am I. You made my life. But I'm just one chapter in yours. There'll be more. I promise. So here it comes, the big one. Don't be afraid to fall in love again. Watch out for that signal, when life as you know it ends. P.S. I will always love you "– PS : I love you.
J'avais tout perdu : elle, moi, nous. Et j'ai cherché en vain de la reconquérir, mais son dégoût profond à mon égard orna mon miroir d'un nouveau visage que je ne me reconnaissais pas. J'étais un monstre... Lust ~ extrait de son journal.
Je pensais mon palpitant inatteignable ; c'était sans compter les forces obscures et destructrices de l'amour que je ne connaissais pas. Dès lors que je perdis Cassandra, je me perdis moi-même. Sans doute avais-je mérité autant son mépris que cet état d'errance insatiable. Ma chair et mon âme, souffrant de mille maux, se mirent à chercher la guérison par la voie de son amour retrouvé : mais en vain. Cassandra ne voulait plus de moi, et m'évitait d'une douleur légitime quand bien même j'aurais sacrifié tant d'innocents pour un seul de ses sourires. Je tentai alors de la récupérer une ultime fois : plus encore que pour me reconstruire, c'était pour rebâtir l'autel de notre amour envolé que j'avais décidé de rentrer en cure de désintoxication. Pour elle, et pour elle seulement. Pas une seconde ne passa sans que mes entières pensées ne soient tournées vers la blonde de mon coeur, quand bien même elle me prenait pour un monstre. Je n'étais plus rien à ses yeux, mais d'une douleur sublimée j'espérais naïvement la retrouver : que l'amour rend aveugle et stupide. Ainsi passais-je deux mois dans ce centre guérissant les junkies et leur ôtant cet amour auto-destructeur pour la drogue dure : néanmoins ma mutilation demeurait quotidienne puisque c'était mon ancienne amante, que j'aimais toujours. Maladie incurable et pourtant magnifique : je ne voulais guère me faire soigner de cette fièvre transie. Ma douce était devenue mon opium, et je prenais conscience qu'aucun mot, qu'aucune étreinte, qu'aucun regard affectueux ne pourrait me soulager. L'ironie se faisant habituellement bonne compagne, m'avait également lâchement abandonné pour un peu plus de cynisme grinçant ; et face à tant de fatalité, je vins me faire plus rageur encore, plus froid et distant. L'amour m'avait d'abord mué en un monstre m'autorisant sournoisement à m'en prendre à ma Cassandra. Et à présent que l'auto-destruction était enclenchée, il me poussait à détruire mes relations avec les autres. Ces autres inutiles, ces autres stupides, mais ces autres tout de même qui se confrontaient à ma colère et ma perdition.
Mon coeur devint roc et glace, lorsque je repoussais tous ceux osant me tendre la main... Du moins pendant quelques temps. Car les années passèrent et j'appris à panser mes plaies. J'eus mon diplôme sans grandes difficultés, étrangement, puis intégrai les rangs des chercheurs du Ministère : mes recherches pointues sur les propriétés encore jamais découvertes de certaines potions me valurent le surnom affectueux de "L'empoisonneur". J'étais celui qui découvrait poisons et antidotes, publiant régulièrement des articles dans de grandes revues sorcières pour un public d'intellectuels. Mais à côté de tout cela, je conservais mon côté mondain : ma richesse me permettait de vivre les excès dans une toute autre mesure : sans drogue, mais avec champagne, jolies voitures et filles faciles. Entre l'intellect du jour et la luxure de la nuit, il m'arrive encore de m'ennuyer.
Dernière édition par Lust Whitaker le Ven 6 Avr - 14:32, édité 4 fois
Roxanne Weasley
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Sujet: Re: Lust ♔ Et ta débauche ne leurre qu'un instant ton désespoir caché Ven 6 Avr - 13:45
Reuhh bienvenue sur le forum (et oui tu es pardonné t'en fais pas^^ ) Bon courage pour la suite de ta fiche en tout cas
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Sujet: Re: Lust ♔ Et ta débauche ne leurre qu'un instant ton désespoir caché Ven 6 Avr - 13:47
Ohwoui nous t'excusons Rebienvenue a toi alors \o/
Lust Whitaker
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Sujet: Re: Lust ♔ Et ta débauche ne leurre qu'un instant ton désespoir caché Ven 6 Avr - 13:49
Merci ! J'ai un peu bidouillé la fiche, c'est à dire que j'ai mis le physique et le caractère à la place de l'histoire... Parce que l'histoire est assez dense, donc il me faut de la place. J'espère que ça gène pas Sinon je m'en accommoderais, no souci !
Roxanne Weasley
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Serdaigle à temps partiel || Emmerdeuse à temps plein
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Sujet: Re: Lust ♔ Et ta débauche ne leurre qu'un instant ton désespoir caché Ven 6 Avr - 13:53
Pas de soucis
Zephyr I. Clerk
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Je suis l'eau noire, tombant sur tes plaies rouges de sang
Messages : 78 Date d'inscription : 24/03/2012
Sujet: Re: Lust ♔ Et ta débauche ne leurre qu'un instant ton désespoir caché Ven 6 Avr - 14:02
rebienvenue !
Lust Whitaker
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Messages : 70 Date d'inscription : 06/04/2012
Sujet: Re: Lust ♔ Et ta débauche ne leurre qu'un instant ton désespoir caché Ven 6 Avr - 14:34
Merci ^^ Voilà fiche terminée ! ♥
Aliera Love
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Messages : 98 Date d'inscription : 28/03/2012
Sujet: Re: Lust ♔ Et ta débauche ne leurre qu'un instant ton désespoir caché Ven 6 Avr - 14:44
J AI TOUT LU!
J'adore déjà ton perso.... (J'ai déjà vu le speudo sur un autre forum y a quelques années... )
En tout cas bienvenuuue!! <3
Cassandra Ledoux
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Messages : 85 Date d'inscription : 06/04/2012
Sujet: Re: Lust ♔ Et ta débauche ne leurre qu'un instant ton désespoir caché Ven 6 Avr - 14:47
Lust est un dieu Epouse moi !
Lust Whitaker
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Messages : 70 Date d'inscription : 06/04/2012
Sujet: Re: Lust ♔ Et ta débauche ne leurre qu'un instant ton désespoir caché Ven 6 Avr - 15:00
Aliera > oui en fait c'est un vieux perso que j'ai joué longuement (avec la miss du dessus là) et que j'ai vieilli pour le jouer adulte ici Merci miss en tout cas *-*
Cass chérie, déjà fait huhu
Nolan H. Keller
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<(TvT)> PINGOUIN BOY
Messages : 214 Date d'inscription : 03/11/2011
Sujet: Re: Lust ♔ Et ta débauche ne leurre qu'un instant ton désespoir caché Ven 6 Avr - 15:11
Bienvenue on va bien s'amuser !
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Sujet: Re: Lust ♔ Et ta débauche ne leurre qu'un instant ton désespoir caché Ven 6 Avr - 15:17
Je te valide ! =) Bienvenue a toi
Samuel C. Davidson
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Messages : 91 Date d'inscription : 04/04/2012
Sujet: Re: Lust ♔ Et ta débauche ne leurre qu'un instant ton désespoir caché Ven 6 Avr - 16:15
Bienvenue Eeeeeeeed
Lust Whitaker
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Messages : 70 Date d'inscription : 06/04/2012
Sujet: Re: Lust ♔ Et ta débauche ne leurre qu'un instant ton désespoir caché Ven 6 Avr - 21:12
Merci ! ♥
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Sujet: Re: Lust ♔ Et ta débauche ne leurre qu'un instant ton désespoir caché
Lust ♔ Et ta débauche ne leurre qu'un instant ton désespoir caché