Elle était bourrée, elle n’avait pas arrêté de boire en souriant et se collant au premier mec de l’Ordre qui venait par là. Il s’est passé beaucoup de chose cette nuit. Wendy vit avec moi, un meurtre, et ce soir de noël, gâché. Ça peut paraître stupide, mais noël est un soir important pour moi, les souvenirs les plus précis que j’ai de mes parents se passent à noël. Je préfère le passer seul en général, mais j’ai fait un gros effort pour elle… Bref…
Nous transplanâmes et nous dirigeâmes vers mon appartement. J’ouvris la porte, elle se posa aussitôt sur le canapé en sous-vêtement, je me contentais de fermer la porte derrière moi. De balancer ma veste sur mon porte-manteau et d’enlever cette foutue cravate. Je me dirigeai vers ma chambre, une fois dedans je cherchais dans mon armoire un sweatshirt à capuche large et bien chaud, j’en trouvai un kaki foncé, je le pris et je me munissais de la grosse couverture sur mon lit, et je retournais dans le salon ou je la jetais le sweatshirt en direction de Wendy toujours sans un mot. Je lui faisais signe de se lever de la tête, et je dépliais le canapé qui est convertible en lit. J’y jetais la couverture et je me retournais vers Wendy.

• Il fait froid tu ferais mieux de l’enfiler.

Je retournais dans ma chambre et me mit en sous-vêtement et j’enfilai un bas de pyjama. Et je rejoignais Wendy dans le salon. Je me jetai sous la couverture et allumai la télévision et laissai la télécommande sur le lit. Je me tournai une dernière fois vers Wendy ?

• Les toilettes sont en face de la salle de bain qui est au fond du couloir. A droite de la porte de la chambre.

Et je m’enfonçais sans un mot sous la couverture. Je ne sais pas pourquoi, j’étais de mauvaise humeur… Et puis elle avait trop bu alors je préférais ne rien dire et attendre demain matin. Soirée de merde. La voix sensuelle de la femme qui annonce les programmes sur BBC One comblait le silence. Un énième épisode de Sherlock. J’étais allongé à droite du lit et je contemplais le mur sans un mot blottit sous la couverture bien chaude. Au moins si elle vomit, ce ne sera pas dans mon lit, je préfère sacrifier le canapé…

C’était prévisible comme réaction. Bref je ne vais la pas laisser partir. Elle éteignit la télévision et s’apprêtait à partir. Elle ouvrit la porte, je sortis du lit, le froid se heurta à mon torse nu. Sa voix la trahissait, elle pleurait, tremblotante, nasale, tout y était. Je m’avançais vers la porte comme si le froid ne me faisait rien, et d’un geste ferme je la refermais avant elle ne franchisse le seuil.

• Tu comptes vraiment sortir pieds nus, avec un simple sweatshirt sur le dos et rien sur le cul ?

Je l’embrassais longuement, après tout, c’est vrai mon noël n’est pas entièrement gâché, elle est là. Je trouverai un autre moment pour fouiller dans mes souvenirs d’enfance. Je la portais comme on porte les princesses dans les Disney, et la déposait tendrement sur le lit.
Je me munissais du téléphone, quand je vous disais que je vis comme les moldus. Un bruit retentit pendant un silence. C’était son estomac. Je souriais.

• Je viens de réaliser qu’à ce bal foireux, il n’y avait rien à manger…

Je me dirigeais vers elle sur le lit et je m’allongeais à ses côtés.

• Que dirais-tu de passer le reste de la soirée devant les programmes de Noël, à manger une grosse pizza ? Sauf si tu préfères te balader le cul à l’air par ce froid là…

Et je lui dérobais un baiser de nouveau avant de me lever et de me diriger vers le frigo où était accroché par des aimants la carte de la pizzeria que je fréquentais habituellement. Je composais le numéro, je savais que pour noël il serait ouvert, par contre pour ce qui est de la livraison… On verra bien. J’appelais, ça sonnait, on répondit, il me reconnut au son de ma voix, je lui dis que je prenais comme d’habitude, et coup de chance, il livre à domicile. Il aura le droit à un joli pourboire.
Je retournais au lit, et je me cachais sous la couverture pour embêter Wendy.

• Tu m’en veux encore ? Je suis désolé… Je ne recommencerai plus, tu as ma parole Wendy…

Et je l’enlaçais longuement sans rien dire. Et attendait qu’on nous livre les pizzas.