Vous êtes cordialement invités au bal de noel du ministère. bla bla bla. C'est n'importe quoi leurs conneries. Moi je suis sans attaches, sans famille. Et c'est pas cette année que je vais commencer à fêter noel. C'est une fête débile qui ravit les commençants. Oh chéri tiens voila un cadeau que j'ai payé la peau du cul pour que tu aies! Il te plait j'espère hein parce qu'il y a plein de petits chinois qui se sont défoncés le cul à le fabriquer. Non mais franchement, tout ça pour accroitre le fric. Non moi je vous le dit, un bon petit coup de fouet. C'est gratuit et puis ... bah ça fait du bien quoi.

J'étais restée à Poudlard ces vacances-çi. Il y avait plein d'élèves et plein de professeurs voulaient aller à la petite sauterie du Ministère. Petite sauterie. Certains finiraient par se sauter dessus c'était certain. L'alcool. La solitude. Les fêtes. C'est ... pas besoin d'avoir fait psycho pour prédire cela. Cette petite fête dans la salle sur demande? Bien sûr que j'en avait eu vent. Et puis ... la légilimencie, même si je ne m'en sert pas à des fins négatives, est très utile. Mais je n'avais rien dit. Non je ne vois pas pourquoi ils ne pourraient pas eux aussi fêter Noël. Ils avaient le droit de céder à cette fête commerciale et totalement vide de sens. Ce n'est pas parce que je ne le ferais pas qu'ils n'en avaient pas le droit.

Je surpris donc quelques élèves qui marchaient vite dans les couloirs. Des timides Bonsoir Professeur, Joyeux Noel! C'est trop chou de les voir comme ça. Juste pour le geste je prenais l'air fâchée et leur intimais l'ordre de ne pas trop traîner et en même temps si je voyais le concierge passer je les mettait sur d'autres pistes.

J'étais pas habillée pour la circonstance. Vraiment si vous saviez les fantasmes que les gens peuvent avoir sur noel, vous comprendriez pourquoi cette période n'est pas une de mes préférée. Entre ceux qui veulent leur femme en lingerie rouge bordée de fourrure blanche. Les femmes qui veulent leurs hommes avec un bidon bien rebondi, l'homme qui donne des cadeaux, pour les faire jouir jusqu'au bout de la nuit. Et puis des fantasmes beaucoup plus inavouables que je me garderai bien de vous raconter. Secret professionnel. Même si je n'exerce plus totalement, j'y suis toujours moralement tenue. J'étais donc comme à mon habitude vêtue d'un pantalon de cuir noir lacé de rouge et d'un simple corset à la bordure en dentelle rouge sombre.

Sixième étage. Je continuais mon inspection. C'est pas que je me faisais chier, mais ... un petit peu quoi. C'était limite là. Une porte ouverte. Un peu de bruit. Je crois une bouteille qui roule au sol. Un moment d'hésitation, ça provient du bureau d'Alice ... porte grande ouverte, est ce qu'Alice ne laisse pas sa porte toujours fermée normalement. Les sourcils froncés j'avançais dans la pièce et vis Luka affalée sur le canapé. Je souris doucement.

« Vous n'êtes pas à la fête avec les autres mademoiselle Luka? ». Est ce qu'elle m'avait entendue entrer?

Comme (trop) souvent mes talons hauts résonnaient dans le couloir de ce château. Depuis deux ans maintenant. Heureusement que je n'étais pas obligée de m'habiller en sorcier tout le temps. Il n'y a aucun fun la dedans. Non je préférais largement ma garde-robe personnelle. Beaucoup plus … variée. Ou pas en fait. Beaucoup plus agréable pour moi à porter. Et certainement à voir pour les autres. J'avais gardé plusieurs mauvaises habitudes de mes années de maitresse dominatrice. Ne m'en voulez pas. Et puis, j'enseignais le vol. Il me fallait bien des habits plus aérodynamiques que les espèces de capes et autres uniformes qu'ils nous proposaient, non? Et puis j'étais une prof, je faisais bien ce que je voulais hein!

Sixième étage. Vide. Ou presque. Il y a du bruit dans le bureau d'Alice. Et la porte est grande ouverte. Très étrange, non? Baguette en main je me dirigeais vers le bureau. J'étais pourtant certaine qu'Alice était à Londres en ce moment à profiter de cette pseudo-fète organisée par le Ministère. Bouh vive les faux semblants et les … la magie résoudra toujours tout. Mes fesses, il y a des choses que l'on ne peut bien maitriser qu'un fouet en main et l'autre à genoux en face. Mais bien sûr, le ministère ne ferait jamais ça. Je n'avais aucune opinion, bonne ou mauvaise, du gouvernement. La politique et moi … c'était pas trop ça. Je pense que c'est à cause de ce foutu juge Bonsveet. CE salopard m'a dégouté à vie de la politique, de la justice. De toute instance qui régule les ordres morales. Mais ça c'est une toute autre histoire. Je vous jure que si un jour je parvient à mettre ma main gantée sur lui, je le fais crier mais pas de plaisir. Rien que pour venger Daisy.

Bref j'en étais ou moi. Ah oui du monde chez Alice. Etonnant. J'entrais et vis Luka Van H' allongée sur le canapé avec … moult bouteilles autour d'elle. Un large sourire aux lèvres je rangeais ma baguette et lui demandais pourquoi elle n'était pas à la fête avec les autres. Elle semblait surprise. Oui je savais pour la fête. Je ne savais pas qui savait. Première règle du bal secret, tu ne parles pas du bal secret. Seconde règle du bal secret. Tu ne parles pas du bal secret. Troisième règle du bal secret, se référer aux deux premières règles. Je souris doucement oui le bureau d'Alice n'était accessible que … pour ceux qui avaient le droit. Si on peut dire ainsi. « Hé bien oui. Aussi étrange que ça puisse paraître j'ai réussi à entrer. La porte était grande ouverte en fait. »

Je souris doucement quand elle me demandait si je ne devais pas fêter Noël. Oh non loin de moi cette idée ou même envie. « Non je ne suis pas des plus férue de cette période de l'année. Beaucoup … beaucoup trop de choses peuvent ce passer ce jour là. » je haussais les épaules « Si tu savais ce que Noël veut dire pour certaines personnes … je crois que je ne verrais jamais plus cette fête avec des yeux émerveillés » je souris en rigolant doucement, oh non, secret professionnel, je ne lui dirait rien, mais ma phrase voulait quand même tout dire. « Je vois que toi non plus tu ne fêtes pas Noël. Enfin … du moins pas avec les autres? » je passais une main dans mes cheveux pour les remettre derrière mon épaule et la regardais avec bienveillance. Luka était charmante. Une très bonne élève de qui plus est. Un charme de fille, oui … vraiment … un … charme.

Elle était jolie. Je savais bien qu'Alice et elle étaient proches. Peut être plus. A vrai dire je ne m'étais jamais posé la question, ça ne me regardait pas. Chacun fait ce qu'il veut de ses fesses et, ou de son coeur, non? Et puis je n'ai pas vraiment à parler niveau morale, pas vrai? Je suis pas un ange, pas une sainte, non bien loin de là. Et pour ce qui est des relations, plus ou moins proches avec des élèves … je préférais ne pas me prononcer sur la question. Mais elle était jolie. Elle avait plein de charmes et … non non Leather tu ne dois pas penser à ça. C'est pas bien. En plus elle semblait -oui j'ai bien dit SEMBLAIT- vulnérable. Mais tellement sexy à se tenir là en face de moi, comme une égale. Ce que nous étions, j'avais du mal parfois à faire la barrière entre les profs et les élèves. C'était des moules dans lesquels je n'entrais pas. Ils étaient … des … plus jeunes. Elle était plus jeune, et fascinante. Elle ne détournait pas le regard et j'admirais ça en elle. Elle était déterminée, malgré le nombre de bouteille qu'elle avait du s'enfiler avant mon arrivée. Je souris doucement. Rien de dédaigneux, je n'étais pas méchante. Sauf avec ceux qui ne méritaient. Ou ceux qui me demandaient de l'être avec eux, mais ça c'est une toute autre histoire.

Je souris doucement en lui expliquant comment j'avais pu entrer dans le bureau. Oui possible qu'Addison ait laissé la porte ouverte en partant. Quelque part. Tant mieux pour moi, non? Regardez la, elle est magnifique. Elle ne devrait pas passer la soirée seule. Pas la soirée de Noël. Non je n'aime toujours pas Noël, mais le fêter en si bonne compagnie. Je ne disais pas non. Je hochais positivement de la tête. « Je suppose. Il faudra faire plus attention la prochaine fois. » je souris « là ce n'est que moi, mais … »

Je souris doucement puis passait une main dans mes cheveux pour les remettre en place. Je lui expliquais, plus ou moins, pourquoi je ne fêtais pas Noël. C'était sincère, et vrai. Les gens sont vraiment déviant. On l'est tous plus ou moins c'est dans la nature humaine, que l'on soit moldu ou pas. C'est inhérent. Mais certains quand même plus que d'autres. Elle comme moi semblait connaître le rapport de certains à Noël. Et elle ne voyais pas Noël avec des yeux émerveillés. C'était triste. Et dommage. Elle était si jeune et belle et sexy et aherm je m'égare, on ne regarde pas son corps hein mais ses yeux quand on parle à quelqu'un!

Elle me tendit la bouteille et je l'acceptait volontiers. Je ne travaillais pas. Les profs n'étaient pas la. Et les élèves présents dans le château étaient à la petite fête dans la salle sur demande. Je la pris donc et bus une bonne gorgée. Puis elle m'invita a m'asseoir. Elle n'aimait pas Noël. Tout comme moi. Nous voilà au moins un point commun. Et je suis sûre qu'en cherchant bien on pouvait en trouver d'autres. « Merci. Je vais … m'asseoir. » et joignant less gestes à la paroles je m'assis un peu plus loin sur le canapé. Pendant ce temps elle refermait la porte. Ouah, les runes. C'était vraiment quelque chose de fascinant. Si j'avais le courage et la volonté je demanderais à Alice de m'apprendre. Mais … pas ce soir.

« Boh si tu veux bien de moi ici, je veux bien. Je n'ai rien de mieux à faire que tenir compagnie à une jolie élève. » oups, ma fourche a langué, heu je veux dire, la langue a fourché. Ca n'en est pas pour autant faux! Même si je ne crois pas en Noël c'est pas une raison pour le passer seul. Donc je hochais de la tête. « Noël … Noël c'est bien quand on a une famille aimante. Quand on est aimé, qu'il y a quelqu'un qui vous attend ou avec qui vous avez préparé un bon repas. Un mode de vie qui ne me correspond pas du tout moi au milieu de mon noir et de mon cuir. » je souris largement et pris une gorgée de martini. « Sans compter, que plus commercial que Noël … » oh est ce que je mentais? Non mais à la maison close … Noël était un peu le Jackpot. Dans la famille adoptive … moldue. Il y avait Noël oui. Mais rien de chaleureux. Non la chaleur d'un foyer ne m'avais jamais été proposée. Et pour tout vous dire, j'en avais rien à faire. Les pervers qui veulent leur bonne femme en mère Noël pour les fourrer de plein de bonnes intentions et de cadeaux … ça ne manque pas! Alors bon. Il y a de quoi revoir sa vision du « moment le plus agréable de l'année » aux dires de certains.

Elle est belle, elle est si belle, si jeune si agréable. Mais non je ne devais pas penser à ça. Je ne pouvais pas hein. Pas vrai? Non mais vraiment Leather, TOI tu parle de pouvoir et de devoir. Toi. Tu te moques de qui. On sait tous que ce que tu veux tu as! Ce n'est pas nouveau. C'est pas aujourd'hui que ça changera. Bref, Luka était une très belle fille. On ne pouvait pas dire le contraire. Bon allez on se sort ces idées de la tête. Elle est une élève. Et puis je ne voulais pas être en mauvais termes avec Alice, non? Alors on calme les hormones espèce de sale perverse.

Je la regardais donc et bus à la bouteille qu'elle me tendait. Ah Noël … délicieuse et merveilleuse période de Noël. Cadeaux, sapins, gros bonhomme rouge … je n'y avait jamais réellement cru. C'est beaucoup trop populaire pour moi. Bien trop commercial.
Enpathe hein? Oh je ne dirai rien, moi Legilimens je ne serais pas bien placée pour dire. Je hochais la tête et fis un large sourire pour lui signifier que j'avais compris. Elle avait fait exprès de le dire ainsi. C'était certain, mais je ne le mentionnerais que si elle le faisait clairement. Je ne vais pas chercher les choses qui ne me regardent pas. Certainement pas en dehors de mes cours en tout cas!

« Oui les gens prétendent aimer Noël alors qu'en fait pas du tout. Tous ne veulent que des cadeaux. Il n'y a que les petits enfants qui aiment encore la magie de Noël. Insouciance. Douce insouciance. » je soupirais puis m'assis. S'en était presque désespérant. Mais que voulez vous l'homme est idiot et stupide! On ne le changera pas. « Mais heureusement il n'y a pas que de la tristesse, non? » dis-je en souriant. Il ne pouvait pas y avoir que de la tristesse, quelque part, quelqu'un dans ce château était heureux, apaisé enfin tout autre chose que la tristesse. Prenez moi d'ailleurs. Je ne suis pas triste. Peut être plus désabusée. Mais triste? Non. Jamais de la vie.

Famille. Elle … je soupirais. Non je ne voulais pas lire son esprit. Pas elle. Je n'aimais pas le faire quand j'avais le choix. Cela dit, ça ne la desservirait pas. Ça ne serait pas lui faire de mal. Mais juste la lire. Lire et savoir ce qu'elle semblait vouloir que je sache sans pouvoir laisser les paroles franchir le seuil de ses lèvres. Alors je me concentrais et je lus en elle. Oh pas grand chose, je l'ai déjà dit, je n'aime pas violer l'esprit des gens que j'apprécie, que je connais. Des gens bien tout court. Fuite, parents, douleur, tristesse, Alice … je m'arrêtais là. Non Alice n'aimerait certainement pas que je sache tout cela. Et j'avais beau être une garce et tenir à cette réputation. Je n'irai pas plus loin.

Je posais doucement ma main sur la sienne et dis sentencieusement « La seule vraie famille que l'on peut avoir, Luka, c'est celle qu'on se choisit. » un regard bienveillant et ma main vint se poser sur sa joue pour que son regard trouve le mien « Les liens du sang n'ont rien à voir avec qui l'on est. Regarde moi par exemple. Ma mère était certainement une fille de joie islandaise! Mon père je ne sais pas qui c'est, un de ses clients certainement. » oui oui, je venais de me confier, du moins en partie à elle, « Mais ils ne sont en rien ma famille. Une famille c'est des gens aimants, des gens qui nous entourent. Qui veillent autant sur vous que vous veillez sur eux. »

Elle boit une gorgée et me tends la bouteille. Que j'accepte très volontiers. Je bois également une gorgée de cette boisson agréable au gosier et répond à sa réflexion. « Oui c'est notre Anti-Noel. »

Je la regardais et je lisais en elle. Comme un livre ouvert. Il n'y avait aucune barrière. Si elle en avait eu, ce soir elle les avait laissées tomber. Comme … comme si elle voulait que je lise en elle. Que je la comprenne. Ce soir. Alors je le faisais. Je n'aimais pas spécialement ça. Je n'aimais pas, mais elle s'offrait à moi. Elle m'offrait sa vie, son histoire. Ou du moins un morceau de son histoire. Elle semblait douée. Non je la savais douée. C'était fait exprès. Elle ne laisserait pas ça ainsi. Laissé au hasard des occlumens qui passeraient. Mais elle savait donc mon don. Mon pouvoir. Je ne m'en cachais certes pas. Mais je ne m'en ouvrais pas. A vrai dire … je n'en avais rien à faire. On pouvait penser ce que l'on voulait. J'avais lu. En elle. Compris ce qu'elle avait vécu, compris pourquoi elle se déclarait être une enfant peu insouciante et innocente qui ne croies pas en la magie de Noël. Et comment lui en vouloir.

Je repensais moi même aux soirées de Noël. Contrairement à ce que l'on pouvait penser, elles n'étaient pas calme. Loin de là. La maison close regorgeait de monde à cette époque de l'année. Les maris en vacances. Ou ceux qui prétextaient avoir des courses à faire et arrivaient ensuite en retard au repas familial. Et même ceux qui avaient juste besoin d'un petit peu de chaleur pour la nuit réputée la plus chaleureuse de l'année.

« Hm … non je pense que les gens comme toi et moi ne peuvent pas supposer qu'il y a une certaine magie à Noël. Quand on a connu l'envers du décor. On ne peut plus voir cette période avec des yeux d'enfants émerveillés. » je soupirais. « Mais il faut bien faire, avec. La vie continue. Et on n'a pas besoin de cette période après tout. » je souris doucement en la regardant. Puis je pris une gorgée. Et même une seconde. Avec un peu d'alcool. Cette sensation de ne pas appartenir à ce monde, à l'univers festif de ce château. Disparut. Un petit peu. Pas beaucoup hein! Mais juste assez pour la soirée à priori.

« Oui mais une famille est là pour nous. Qu'on le veuille ou pas. C'est le propre de la famille. Et puis parfois entre amis et famille, la frontière peut être très ténue. Tout dépend du point de vue. » je posais ma main sur la sienne. « Tu n'es un boulet pour personne Luka. Je suis certaine que tu l'aurais senti si c'était le cas. » je haussais les épaules. Il ne fallait pas qu'elle pense ça.

« Hm … Non pas vraiment. » je souris doucement puis assise, je bus une nouvelle gorgée de cet alcool délicieux « Disons que … on est mieux seul que mal accompagné. Et puis que … je n'arrive pas vraiment à faire assez confiance aux gens pour les laisser m'approcher. » je haussais à nouveau les épaules et ajoutais. « Mais ça. C'est mon problème. Ça ne devrait pas être le tien. Tu as encore toute ta vie devant toi. Moi je ne suis qu'une vieille schnoque. » je souris beaucoup plus largement.

Anti Noël, bien oui. Faisons notre anti Noël à nous. Je souris et fut très surprise qu'elle me prenne dans ses bras. Mais après tout, tout le monde a besoin de contact humain, n'est ce pas. C'est bien normal. Je passais mes mains dans son dos pour l'apaiser un peu. Pour essayer de chasser sa tristesse. Je pourrais. Je pourrais la chasser. Mais je ne me permettrais pas. Pas elle. Pas maintenant et certainement pas comme ça. Quand elle déposa ses lèvres sur ma joue instinctivement je répliquais et posais les miennes sur sa douce et fraîche joue bien que rosie par l'alcool ingurgité.

Je la regardais, qu’est ce que je faisais. J’étais proche des élèves en général, là n’était pas le problème. Mais encore jamais je n’étais allée lire leur vies, leur pensées. Je ne devais pas. J’avais refusé cette partie de mon don. Ou de mon talent. Que je maudissais. Je n’avais pas besoin de tout savoir. Quand j’étais psychiatre peut être oui. Même souvent. Et puis je n’implantais plus d’idées dans la tête des gens. C’était … mal . C’était … Je hochais de la tête. Oui je la comprenait. Mais non contente de lire en elle, voir sa peine, ses doutes, ses douleurs passées et son expérience de Noël je me livrais à elle. Empathe. Elle ressentait ce que je ressentais en ce moment. Elle était capable, elle, de lire entre les lignes quand je parle de mon passé. L’enfant que j’étais, la gamine apeurée qui se cache quand la maison close à fermé. L’adolescente qui découvrait la vie chez les moldus, et en même temps la sorcière qu’elle était. L’étudiante qui se paie ses études grâce à ce donjon sado-maso. Et finalement la psychiatre qui écoute tout les malheurs des gens sans les juger. Non jamais je ne jugerais personne, qui suis-je, moi, Lisbeth Heather Indriasson pour les juger ? Je ne pouvais pas me permettre de le faire. « Oui. » finis-je par lui répondre. Oui je la comprenais, elle « lisait » en moi autant que je lisais en elle. C’était pratique. Vraiment pratique. Il n’y avait presque pas besoin de parler. Elle comprenait, elle me comprenait. Elle savait.
J’étais soudais proche d’elle. Corporellement. Physiquement. Mais ça ne me dérangeait pas. Pas le moins du monde. Mais après tout, peut être qu’elle ça pourrait la déranger ? « Un point de vue peut tout changer » dis-je de manière sentencieuse, mais sans aucun ton de supériorité. Nous n’étions pas des rivales, ou élèves et professeur en ce moment même. Mais uniquement deux êtres humains qui parlent. Ensemble. Je la regardais. Non notre proximité ne semblait pas la déranger.

Anti Noel. Oui. En voilà une idée qu’elle était bonne. Peut être que cette soirée pourrait enfin me redonner la foi en cette « glorieuse » période de Noël. Mais franchement il ne faut pas trop rêver. Mais elle était là. La bouteille passait de ses mains aux miennes. Et les paroles et les pensaient suivaient le même chemin. Je ne pensais plus à ce que je disais, je veux dire, si bien sûr mes paroles étaient construites. Mais quelque part, en moi, une personne en retrait aimait cet échange d’opinions que nous avions. Je crois que c’est la sensation de sa main sur ma joue qui me sortit un peu de cet état de « spectatrice ». Et puis la sensation de chaleur qui m’envahissait. Oui elle allait changer ma vision de Noël. Elle le pourrait en fait si elle voulait. Si elle utilisait son don sur moi. Comme elle venait de le faire. « Oh ! tu trouve ? » son sourire est charmant. Et charmeur. Tout comme le mien. L’issue de cette soirée me paraissait de plus en plus incertaine et pourtant, je n’avais absolument aucune envie de partir d’ici. J’étais bien en sa compagnie ? Pas vrai ?

J’étais maintenant dans ses bras, et voilà que ses lèvres venaient effleurer ma joue. Sans réellement réfléchir beaucoup plus, mes lèvres firent la même chose. Je souris, oui je voulais bien boire encore. Mais ça aurait deux effets. Soit la fin inéluctable que nous avions vue venir … soit … la fin inéluctable que je verrais moins venir parce que doucement ennivrée. « Bien » je hochais positivement de la tête. Sa tête sur mon épaule je me contortionnais pour prendre une autre bouteille. Prenant bien soin de ne pas bouger sa tête. Mais elle s’excusait automatiquement. Dommage, elle n’avait pas à le faire. « Ce n’est pas grave. » dis-je avec un sourire bienveillant. « Santé » dis-je en lui tendant la bouteille que je venais de déboucher.

Noël, elle et moi, rien de mieux pas vrai ? En tout cas c’est bien mieux que de passer un noël toute seule. Ça n’a rien de plaisant ça. Alors qu’avec elle ça change tout pas vrai. ? De plus avec elle les choses semblent si faciles, si simples et agréables. Parce qu’elle était tout à fait simple et agréable, tout ce dont j’avais besoin ce soir. Et elle était là, face à moi. Et je n’avais pas de bonnes pensées dans la tête, elle était belle, oui même très. Un peu fragile mais c’est justement ce qui faisait partie de sa beauté. Et cette fragilité trahissait également une force à toute épreuve. Je ne la connaissais pas plus que ça. Bonne gardienne pour Serdaigle. Bonne élève. Je n’en savais pas beaucoup plus, Alana ou Alice ne m’en parlaient pas trop, et puis je n’étais pas non plus femme à écouter les ragots, ou les commentaires, je préfère me faire mon avis par moi-même. Et l’avis que je suis en train de me faire, en ce moment même de ce petit bout de femme abîmé par la vie, c’est … qu’elle a du mérite, qu’elle n’a pas eu une vie facile, j’aimerai l’aider, lui faire relativiser lui … implanter des choses bonnes, retirer sa douleur, et ses tendances suicidaires … mais … ça serait du viol, c’était une élève, je ne pourrais pas, et puis ça retirerai d’elle … ce qui fait ce qu’elle est justement. Non je ne me permettrais jamais de le faire.

La proximité physique ne m’avait jamais fait peur. Elle ne me faisais pas peur ici non plus, bien que peut être un peu, non pas de peur réellement. Mais c’était surtout étrange. C’était enivrant. Peut être bien plus que le quart de bouteille que je venais de me descendre en sa compagnie. Je n’étais pas sure de pouvoir garder mon esprit sain et mes mains en lieu sûr bien longtemps. Je ne rougis pas quand elle me dit qu’elle me trouvait belle, j’ai l’habitude de ne pas rougir, je ne le faisais plus depuis des années, mais ce n’est pas pour autant qu’elle ne m’avait pas touchée.

Nous trinquions un peu, toujours l’une très proche de l’autre. Vraiment très proches. Trop ? Pas grave la bouteille nous empêcherait d’y penser bien longtemps. «Till dinn» répondis-je sérieusement avant de porter la bouteille à mes lèvres. Une nouvelle fois elle me dit que j’étais belle. Oui … je comprenais le suédois, petite Luka. «du också » un large sourire se dessina sur mes lèvres «þú ert mjög mjög fallegur » continuais-je en islandais. Hé bien si on se met chacune à parler notre propre langue … on n’est pas sorties de l’auberge. Auberge ! BOUTEILLE ! je la levais vers elle pour trinquer et répétais «Joyeux Noël Luka»

Oh bon dieu que c’est un jeu dangereux que tu joues là ma jolie Heather. Ce n’est pas bien, non ce n’est vraiment pas bien du tout. Je ne devrais pas. Je ne devrais vraiment pas et pourtant quand on me connaît un temps soit peu on sait bien que ce n’est pas l’interdit qui me fait peur. Bien au contraire. Le danger est un peu mon moteur dans la vie. Les choses qui ne sont pas dangereuses n’ont aucun intérêt à mes yeux. D’un ennui mortel même. Alors … mais je ne pouvais pas à cause d’une tout autre raison … Alice. Ma collègue Alice Hudson. Ce n’était pas vraiment cool de ma part si … non je n’allais rien faire avec cette jolie Luka. Pas vrai ? bon je ne sais pas encore je n’ai pas réellement décidé encore. Bref on verrait bien. Pour le moment tout se passait bien la soirée était vraiment sympa. Alors pourquoi la précipiter. Oui je parlais suédois, un petit peu hein pas beaucoup, disons juste, les bases. Mais je ne pourrais pas converses des heures. Et puis c’était juste pour la surprendre.

Une nouvelle bouteille et une nouvelle fois nous nous souhaitions un joyeux noël. Un large sourire et je bus une puis deux gorgée de Martini. Hmmm ça faisait longtemps que je n’en avais pas bu. Et pourtant … Elle me pris la bouteille des mains, la posais par terre à côté de la sienne et me dit passer une bonne soirée avec moi. « Je dois avouer que moi aussi je passe une super soirée en ta compagnie. »

Joyeux Noël de nouveau. Hé bien heureusement qu’on était noël pas vrai. Proche de moi sa phrase me fis sourire. Ah oui elle m’embrasserait. Pour m’offrir un cadeau de noël. Oh mais c’est que ça devient vraiment intéressant cette soirée. Vraiment. Moi qui n’étais pas sûr que la tension soit aussi forte de son côté, alors que je pourrais le sentir d’ailleurs, voilà que je venais de le savoir maintenant. Je me tournais doucement vers elle, ne disant toujours rien puis sans prévenir je vins juste poser mes lèvres dans son cou avant de remonter jusqu'à son oreille puis vers le coin de ses lèvres. « Hé bien … » je finis par déposer ensuite mes lèvres sur les siennes « Je pense, oui je crois penser que ça ne me dérange pas » je passais une main dans son dos et la rapprochais fermement de moi pour lui donner un baiser un peu plus puissant.