Il était une fois, Jen. Et franchement, c'est une longue histoire alors vous êtes priés d'éteindre toutes les lumières, de serrer vos chatons et se manger des dragibus bleus.

L'histoire commence le 24 juin. Il faisait chaud, il faisait beau, on était en été depuis trois jours, les oiseaux chantaient et les gosses pataugeaient dans les piscines. Tout allait bien. Seulement voilà, dans une clinique de Londres, tout n'allait pas bien pour une certain madame Lockard. Son mari absent n'était pas là pour lui tenir la main et un petit bout de chou brun et déjà pénible voulait absolument sortir le bout de son nez. On se demande ce qui lui a pris d'ailleurs. Il aurait mieux fait de rester dans le ventre chaud où personne ne venait le faire chier. Mais non, il était là et dès la première seconde, il déçut sa mère. La pauvre femme voulait tellement une fille qu'elle n'avait absolument pas prévu les cinquantes pour cent de chance d'avoir un bébé de sexe masculin. Elle contracta le premier prénom en haut de sa liste de Jenifer à Jen et ce fut une nouvelle vie qui rejoint la planète Terre.

Quand à son père ... Quoi son père ? Son géniteur, il ne fut pas particulièrement heureux dans la mesure où il n'en avait absolument rien à faire. Toujours occupé au Ministère pour tenter de gagner un minimum d'argent alors que les parents de sa mère en étaient bourrés, il ne fit pas grand chose dans l'éducation de son fils. Ce fut sa mère qui lui donna les peu de principe qu'il connait. Elle l'expédia à l'école moldue du quartier à ses trois ans, alors que la magie de son père était presque interdite à la maison. De toute façon, elle ne travaillait pas et lui travaillait trop.

A ses cinq ans, deux tourbillons entrèrent pourtant dans sa vie : Sally et Deborah. Deux soeurs d'un coup, deux pestes, deux saletés à ses yeux. Elles criaient tout le temps et même à son jeune âge, il se rendait compte qu'elles occupaient tout le temps de ses parents. Dès que son père rentrait, il n'avait yeux que pour elles et même sa mère, avant toute gentille, ne jouait plus avec lui, passant son temps en biberon, couches et tout le bazar. Mais quand on est abandonné, on se demmerde comme on peut pour avoir une jeunnesse et une enfance. Alors on joue seul et on apprend à détester ses soeurs de loin, alors qu'elles sont encore trop jeunes pour s'en rendre compte. Ce fut cinq ans après que monsieur et madame Lockard, que leurs enfants, le travail et leurs disputes avaient éloignés, décidèrent de divorcer. Mais viens la question essentielle des enfants et de qui allait les garder. Monsieur Lockard tenait absolument à garder ses filles avec lui et son désormais ex-femme ne s'y opposa pas. Par contre, dans cet histoire, on oubliait un peu le Jenny, qui finit chez sa mère plus par défaut qu'autre chose.

Ce ne fut pas une surprise quand Jen reçut la lettre de Poudlard. Il en éprouva un certain soulagement. Sa mère venait de rencontrer quelqu'un, il n'avait pas envie d'aller au collège avec les gamins de son âge et savoir qu'il pouvait se servir de pouvoirs magiques lui plaisait. Il rentra au château avec des rêves pleins la tête et des envies de sucre. Il fut envoyé à Poufsouffle par le Choixpeau, maison bizarre, maison pas comme les autres, maison la mieux, maison jaune et empli de pleins de choses. De toute façon, Jen n'avait pas assez de cran pour devenir un modèle pour les autres, ou trop travailleur ou trop intelligent et rusé pour aller ailleurs.

Et ce fut des longues années qui commencèrent. Le travail fut mis entre parenthèse. La seule chose qu'il faisait vraiment, c'était travailler sa basse et apprendre les tablatures, s'en écorcher les doigts, exploser les cordes et les médiators les uns après les autres. Et Jen ne pensait qu'à savoir qui il était et de quoi il était capable. Il tenta tout et passa des dizaines, des centaines de nuit à se faire exploser la cervelle ou le postérieur. Devenu toutalement fou et ne cherchant rien à gagner, Jen est souvent décrit comme quelqu'un qui va trop loin. Il n'a jamais remis en cause son homosexualité, l'acceptant sans aucun problème. Mais entre sa quatrième et sa cinquième année, sa situation familliale explosa. Sa mère avait rencontré un homme déjà père de deux enfants et Jen perda sa place. Le mois de juillet se passa en disputes, en cris, en colère et au mois d'août, le garçon de quinze ans à peine fut jeté dehors avec perte et fracas. Il se réfugia chez son père, n'occupant qu'une simple chambre et passant l'été loin de sa famille.

La cinquième année fut pour lui l'année des Buses. Mais comme il n'avait absolument pas travaillé, peut être un peu fissuré de l'intérieur, les résultats lui en attribuèrent trois uniquement. En histoire, en sortilèges et en runes. Le parchemin annonçant les résultats fut déchiré en 533652 et jeté au feu. Ce qui fut l'occasion pour son père de le mettre dehors à son tour. Deux mois durant, Jen se balada entre les différentes maisons de ses amis ou des hommes rencontrés en boîte de nuit, parvenant tant bien que mal à survivre.

Bien évidemment, personne n'est au courant. Mais maintenant, c'est la rentrée, ce qui assure pour Jen un toit sur sa tête, un moyen de manger chaud et aux moins certains amis. La vie peut reprendre. Les sept couleurs de l'arc en ciel sont à repeindre et le plein de cigarettes a été fait, sans parler des réserves de poudre blanche cachées au fond de sa valise.