« Mais toi ne te retourne pas, va droit sur ton nouveau chemin...

Bon dieu. Grand dieux. Pourquoi est ce que je me trouvais ici? C'était une mauvaise idée. Pourquoi quelqu'un de ma position allait faire elle même les recherches sur le terrain. Alors que j'en connais qui auraient été ravis de le faire pour moi. Mais non. Je suppose que c'était du à mon passé de journaliste. Trouver les informations moi même. En l'occurrence, je devais dans très peu de temps organiser la visite du président sorcier de l'Afrique du Sud. Et ils avaient des exigences. J'aimais bien m'occuper moi même de ce genre de choses. J'étais donc allée dans la campagne anglaise. A moi de trouver un grand lieu ou donner leur fête. Un endroit isolé des Moldus ou de toute présence. Bien sûr des sortilèges seront mis en place pour protéger et rendre secret ce lieu. Mais voilà. Vous connaissez l'expression « être au mauvais endroit, au mauvais moment » ? hé bien ici elle prenait tout son sens. Je marchais tranquillement, une cape sur les épaules. Je repérais les lieux. De nuit oui vous m'avouerez que c'est pas vraiment malin. Surtout pour quelqu'un qui comme moi n'aime pas spécialement pratiquer la magie.

J'entendis les plaintes de plusieurs personnes. Intriguée je me rapprochais de ces voix qui se faisaient de plus en plus suppliantes. J'étais … certaine de ce qui se passait. Je connaissais cette panique dans la voix. Tout simplement parce que cette panique, cette peur, cette … chose qui vous dévore vivant, je l'avais moi aussi ressentie. Et éprouvée. Je marchais de plus en plus lentement. Pour ne pas me faire remarquer. J'observais de loin. Je risquais un œil, mais finalement. Pas du tout une bonne idée. Alors je me cachais. Et j'entendais encore les cris. Si j'avais été plus nette. Plus claire, j'aurais usé d'un sort pour me protéger. Mais non. Pas du tout. Je me laissais lentement glisser le long du tronc d'arbre. C'était horrible. L'odeur de la chair humaine qui brûle. Hormis avoir senti la mienne, cette odeur persistait dans mes sens. Parfois au plus profond de la nuit je la sentais encore. Ça me ramenait des années en arrière. A Abidjan. Recroquevillée en position fœtale, je fermais les yeux. Essayais de fermer mes narines et mes yeux. Je me concentrait tellement que je ne remarquais pas que je m'étais décalée sur la gauche, et que je venais de faire du bruit en écrasant une brindille.

Mais soudain je sentis une main se poser son mon épaule et je sursautais. Je crus bien que ma dernière heure allait venir. Ou alors que mon calvaire d'il y a quelques années allait recommencer. L'un ou l'autre … je ne le supporterait pas.

« Mais toi ne te retourne pas, va droit sur ton nouveau chemin...

Je fis volte face après mon sursaut. Je ne savais certainement pas me défendre et j'entendais déjà mon assistante me dire « mais enfin Evey pourquoi est ce que tu n'as pas demandé à un Auror de venir avec toi!? » et elle aurait très certainement raison. Mais bon j'étais telle que j'étais. On ne me changerait pas, non?

Toujours est il qu'elle me fit bien peur cette personne. Mais quand je posais mes yeux sur elle. La seule chose que je fus en mesure de voir c'est que … que c'était Jeremiah. MA Jeremiah. Comment je l'avais reconnue, malgré tout son accourtremnt? Ses yeux, des yeux que je n'oublierai jamais. Les premiers yeux que j'ai vu en m'éveillant à la vie il y a quelques années. Ses yeux, je les reconnaitrait parmi des millions. Sans plus attendre, sans comprendre ce qu'elle faisait ici, omettant les horreurs qu'elle venait il semblerait de commettre je me pendis à son cou et déposais un long et fougueux baiser sur ces lèvres qui m'avaient tant manquées. J'étais tellement dans mon monde, heureuse de la retrouver. Que je n'entendis pas du tout ses paroles. *elle est bien celle la elle embrasse fougueusement une mangemort* je ne me posais aucune question. Elle m'avait manqué. Il n'y avait aucun mot assez fort pour décrire mon bonheur en ce moment. La joie que je ressentais. Le soulagement aussi parce que je me demandais ce qu'elle était devenue. La gardant dans mes bras d'un simple geste de ma main je lui retirais sa capuche. Je pouvais enfin voir ses cheveux ses si doux cheveux. Elle était bien là, c'était bien elle. Doucement je me serrais contre elle posant ma tête au creux de sa nuque.

« Bon dieu Jeremiah!!! Où tu étais tout ce temps. Qu'est ce qu'ils t'ont fait faire? » je ne savais rien de ses activité, moi ce que je savais c'est qu'un jour elle m'avait dit qu'elle avait une mission qu'elle devait donc s'éloigner un peu. Je l'avais compris mais je m'étais bien gardée de lui dire que j'avais peur pour elle . « Je t'aime tellement » murmurais-je avant de déposer une nouvelle fois mes lèvres sur les siennes.

Oubliées les horreurs que j'avais vu quelques secondes auparavant. Le fait de revoir ma moitié m'avait transportée dans un monde floconneux et radieux. Un monde ou elle et moi n'avions jamais été séparées.

« Mais toi ne te retourne pas, va droit sur ton nouveau chemin...

Plein de questions me traversaient le cerveau, l'esprit, elles dansaient devant les yeux? Je me demandais comment est ce que j'avais pu vivre .. .survivre en son absence. Si longue, si dure et si cruelle. C'était impossible. Mais rien n'égalait la joie de la revoir à présent. En face de moi, dans mes bras. Sentir son souffle dans mon coup Voir ses yeux merveilleux. Sa bouche si parfaite et sa voix mélodieuse. Voilà. Voilà que la poète en moi reprenait le dessus. Combien de poèmes je n'avais pas écrit sur ma belle. Sur ma muse. Mais jamais je ne me serais attendue à la perdre, et la retrouver dans ce telles circonstance. L'odeur de chair grillée était insoutenable. Et pourtant je ne cillait pas. On dit que l'amour rend aveugle, il semblerait qu'il annihile en réalité tout les sens. Je n'arrivais pas à faire de lien logique et de conséquence entre sa présence et la mort de ces gens. N'importe qui aurai fait le lien, mais non pas moi. Moi je ne le voyais pas ou je ne voyais pas le voir. Je l'aimais elle. C'était la femme de ma vie. MA FEMME, à MOI!

Je la regardais des étoiles dans les yeux. Elle était pareille, si belle. Je déposais mes lèvres sur les siennes. Ce geste si évident m'avait tellement manqué. Je la regardais, posais ma main sur sa joue. Elle semblait pourtant perdue, et différente. Imperceptiblement. Je me demandait … Puis elle prononçait mon nom et cela déclenchait un large sourire sur mes lèvres.

J'étais tellement heureuse de la voir. Je l'aimais et je le lui disais. Mais elle eut un mouvement de recul me demandait de ne pas la toucher. J'arquais un sourcil. Pardon? « Miah? Qu'est ce que? » je la regardais sans comprendre. Je reculais d'un pas. Pour la regarder. « Qu'est ce qui s'est passé Miah? »

« Mais toi ne te retourne pas, va droit sur ton nouveau chemin...

Les yeux pleins de larmes. J'avais les yeux pleins de larmes. Comment est ce que c'était possible. De la retrouver. Et à la fois de la sentir partir loin de moi … c'était pas possible. Non c'était un rêve. C'est pas possible. Un doux rêve puisque tu es dedans mon amour. Mais un rêve cruel puisque tu me glisse entre les doigts. Je ne t'en remettrai jamais au vent mon pauvre amour. Je m'accrocherai. Au gré des bourrasques. Je ne voulais et je ne pouvais pas la laisser. Jamais. Vous laisseriez celle qui vous a donné la vie? Je ne le pourrait pas.

Je ne comprenais rien. Que faisait elle ici. J'avais envie de me nicher auprès de son corps. De retrouver le paradis de ses baisers et la douceur de ses cheveux. De m'y perdre et d'attendre l'éternité. Mais elle érigeait déjà un mur entre nous. Son « Ne me touche pas » avait des lueurs glacées. Je ne l'aimais pas. Il était cruel. Après tant de séparation. Il était pire qu'une gifle. Il était comme la cigüe. Un poison qui brulait mes veines. Ma tête allait exploser tellement une infinité de questions la submergeait. Pourquoi? Comment. Je ne comprend pas. Elle semblait un peu éteinte. Et tour à tour vivante. Je ne suivais pas grand chose.

Ne me touche pas. Je ne peux pas … je la regardais. Mes yeux cherchais dans les siens celle que j'avais connue. Celle que j'aimais. Pour le moment elle n'en avait que l'apparence. Et je n'aimais pas ça. Qu'est ce qu'ils lui avaient fait. Qu'est ce qui lui était arrivé. Mon poing se crispa autour de ma baguette. Et ma mâchoire se durcit laissant place sur mon visage a un regard dur. Ça voulait dire quoi. JE sentis ses doigts sur ma joue et je crus bien que j'allais défaillir. Je leur en voulait. A qui? Aucune idée. Au ministère. Pourquoi elle était dans cet état. Pourquoi elle ne me reconnaissait pas. Pourquoi!? Ils me l'avaient abimée. Je commençais à m'énerver intérieurement -et seulement intérieurement parce que je ne voulais pas l'extérioriser, je ne voulais pas la faire fuir!

Mais voilà, en l'espace de trois mots elle mit fin à toutes mes pensées. A tout mes doutes, toutes mes questions. J'ai peur. De quoi. De qui. Je regardais suspicieusement à droite et à gauche. Mais non personne à l'horizon. Je ne pus m'en empêcher une nouvelle fois. De mes doigts fins je receuille les larmes qui coulent de ses yeux et je me rapproche d'elle. Mon front posé contre le sien, à quelques centimètres d'elle je passe ma main dans ses cheveux. « Peur de quoi ma jolie. Je suis là. On est toutes les deux là, il n'y a personne. Je suis là. » je posais ma main sur sa poitrine, au niveau de son cœur « Je serais toujours la pour toi. » doucement je vins poser mes lèvres sur ses joues humides et salées. Je ne comptais pas partir. Je l'avais retrouvée. Je ne la quitterais plus!

« Mais toi ne te retourne pas, va droit sur ton nouveau chemin...

Elle était là, en face de moi, je n'en revenais pas. Je pouvais la voir la toucher, respirer son odeur. La toucher du bout des doigts. Poser mes lèvres sur les siennes. Enfouir mon nez dans ses cheveux. Mais non, elle rejetait tout en bloc. Elle ne voulait plus de moi. Je ne comprenais pas. Qu'est ce qui s'était passé. Pourquoi est ce qu'elle était ainsi.

Elle me regardait comme elle ne m'avait jamais regardée avant. Son regard me brûlait. Oui il me brûlait l'âme. Comme si j'étais une étrangère. Comme toutes ces années passées à ses côtés étaient oubliées, perdues, dans le néant. Et ça me faisait mal. J'avais le cœur qui hurlait. J'avais envie de hurler de douleur. La retrouver pour constater que je l'avais perdue était trop dur. Beaucoup trop dur. Je crois même que j'aurais préféré ne pas la revoir. Je ne pensais pas pouvoir souffrir autant. Et pourtant … voilà. C'était le cas. Elle … je l'aimais et je ne pouvais pas vivre sans elle. En ce moment je n'étais pas Evey la super-héros. Je n'étais qu'une Evey défigurée. J'étais l'Evey perdue et triste. Celle qui revenait d'Afrique. Je crois que si on m'enlevait maintenant … je ne serais plus capable d'opposer de résistance. Je me laisserai faire. Je demanderais à mourir même. Parce qu'elle ne m'aimait plus. Je suis extrême? Peut-être bien oui. Ça n'en est pourtant pas moins vrai.

Un jouet cassé. Je pense que l'on pouvait dire la même chose de moi. Je pense que cet objet cassé que j'avais été. Elle avait réussi à le réparer. Mais … elle venait également, de le casser à nouveau. Elle a peur, de quoi? De moi? Des autres? Je ne laisserai jamais personne lui faire de mal. Il fallait qu'elle le sache. Il fallait qu'elle le comprenne. Elle tombe à nouveau à genoux et je me baisse vers elle. Doucement je retirais les larmes qui perlaient sur sa joue et au creux de ses yeux. Des yeux si jolis qui ne méritaient nullement d'être le siège de larmes. Elle n'était plus la même. Ça j'en avait bien peur. Serrée contre moi, j'avais l'envie de la garder près de moi. Pour toujours. Mais je me doutais que ça ne serait pas aussi simple que ça. Que ça ne serait pas possible.

Je relevais sa tête en posant mon index sous son menton. Pour qu'elle me regarde. Dans les yeux. Qu'elle lise mon amour inconditionnel pour elle dans mes yeux. Qu'elle lise que je n'appartenait qu'à elle. Qu'elle était ma seule raison de vivre et que je ferais tout pour elle.

« Laisse moi te réparer Miah. » je déposais un baiser sur son front. « Laisse moi te réparer comme tu as su réparer ce qui était cassé en moi il y a bien longtemps. »

Je la regardais et lâchais ma baguette. Je n'en avais pas besoin. Pas avec elle. « Tu n'es plus la même. Ça ne me fait pas peur. Tu m'as aidé à être une autre. Je donnerai tout pour toi, pour t'aider comme tu as pu m'aider. » je la regardais avec bienveillance et retirais ma main de son menton pour la déposer dans ses cheveux. « Je t'appendrais. » et doucement je posais ma tête sur sa nuque, respirant à nouveau son odeur si familière qui m'avait tellement manqué.

« Mais toi ne te retourne pas, va droit sur ton nouveau chemin...

Je n'aime pas la voir ainsi. Je n'aime pas la voir mal et triste et … tout ce qu'elle était à présent. Je crois que je pourrais pourtant comprendre. J'ai les choses sous les yeux. J'ai les éléments qui pointent tous dans une direction et une seule! Mais non je ne vois toujours pas. Je ne vois pas qu'elle est devenue mangemort. Moi je ne vois que mon amour. Ma belle. Ma chérie. La femme de ma vie. Je ne suis ni hétérosexuelle, ni homosexuelle moi … je suis miahsexuelle. Et je l'aime.

Une larme roule sur ma joue. Je suis là en face d'elle après tant de temps. Et je ne sais pas quoi faire. Je veux la prendre, avec moi l'emmener loin d'ici. Loin de tout. Loin avec moi. Mais je ne peux pas. J'aimerai pourtant tout serait plus simple. Mais qui nous protégerait? Je ne sais pas lancer de sorts. Je n'aime pas lancer de sorts plutôt. Pour elle je pourrais peut être apprendre!? Peut être. Pour elle je pourrais tellement de choses. Mais la je me sentais impuissante. Incapable de dire ou faire quoi que ce soit mis à part l'admirer. Elle était toujours aussi belle. Je l'aimais toujours autant. Je l'aimerais toujours.

Jouet cassé. A son tour c'était elle. A mon tour j'aimerai lui prouver que je pouvais l'aider. Réparer. Coller les morceaux. Ou même créer une toute nouvelle Jeremiah avec ces morceaux. Prendre un nouveau départ. Un peu ce qu'elle m'a permis de faire quelques années auparavant. La sentir près de moi me rendait folle et je devais pourtant me contrôler. Ah heureusement que je ne prenais jamais de garde du corps ou d'escorte. Nos retrouvailles n'auraient pas pu être ainsi sinon. Elle me demandait si elle me faisait du mal. Je haussais vigoureusement négativement de la tête non.

« Non … je .. je me demandais où tu étais. Je suis tellement contente de te voir. Tu m'as manqué. Si tu savais. Sans toi c'est … horrible. » je soupirais doucement et fis la grimace.
Je veux la réparer oui, prendre soin d'elle. La calmer, veiller sur elle. La dorloter, la caliner. Bref être la pour elle. Elle ne se rappelle plus et ça me laisse décontenancée. Je ne sais plus quoi dire. Alors doucement. Je pose ma bouche à nouveau sur la sienne. « Tu finiras par te souvenir Miah. » je souris doucement « Je te promet que tu te souviendras à quel point nous étions heureuses. Et épanouies. »

Ma main vagabonde dans ses cheveux et mes yeux sur son visage perdu. Je l'aime. Oui je l'aime, je ne le répèterai jamais assez. « C'est pas grave » je ne voulais pas la brusquer. Je ne voulais pas lui faire peur. Je voulais juste … l'aimer. « Tu … tu m'as sauvée. Tu es une lumière qui est entrée dans ma vie quand je pensais que je ne verrai plus jamais la lueur du jour. Tu était belle. Tu l'es toujours. Radieuse et le sourire aux lèvres. Tu m'as redonné goût à la vie et pansé mes blessures. Tu es celle qui fait de moi celle que je suis aujourd'hui. Tu es forte et volontaire. Un brin têtue et puis … terriblement sexy. » non je ne parlais pas au passé. Elle l'était encore j'en étais certaine. Il fallait juste que … qu'elle se retrouve. Alors si à mon tour je peux être la lumière qui la guide. Volontiers. Je plongeais doucement mes yeux dans les siens qu'elle avait rouvert et la regardais. « Tu es ce qui m'est arrivé de mieux dans cette vie, Jeremiah »

« Mais toi ne te retourne pas, va droit sur ton nouveau chemin...

Je ne savais pas mentir. Je ne savais pas cacher mes sentiments. Je ne suis pas quelqu'un qui sait mentir ou qui aime le faire. Non je ne suis pas fausse et face à elle encore moins. Face à elle je ne suis que moi. Juste moi. Evey. L'autre moi a disparu. C'est Miah qui m'a accouché d'Evey. Elle en est la conceptrice. La … créatrice. Oui c'est ça elle est ma créatrice. Voilà pourquoi la voir ainsi abimée me faisait mal au coeur. Je n'aimais pas ça. C'était trop dur. Trop …

Près d'elle. Je me sentais si bien … et si mal à la fois. Elle était perdue, et je ne pouvais rien faire pour elle. La volonté ne manquait pas. Elle m'a manqué. J'ai l'impression de la connaître par cœur et en même temps de devoir la découvrir à nouveau. Réapprendre son langage. Créer une nouvelle langue pour nous deux. Je lui répondis avec la plus grande des sincérités. Énumérant ses qualités et ce qu'elle était pour moi. Elle était tout pour moi. Une femme, une sœur, une amante. Tout ça.

Son baiser sur la joue me rend folle. Et triste. Parce que je sais. Je sens. Elle va partir. Où? Pour combien de temps? Aucune idée. Elle ne me dit rien. Elle ne peut rien me dire? Je ne sais pas mais … je n'aime pas cette idée. J'aimerai l'emmener vers des paradis où n'existeraient que nous. Juste elle et moi. Ensemble. Pour toujours. Mais voilà ce n'est pas aussi facile. Le contact de sa peau m'électrise. Elle était désolée. De quoi? Je ne pouvais pas lui en vouloir. Ou peut être que si. Si j'avais su vers où elle allait … ce qu'elle allait faire. Quelle était sa mission. Je l'en aurais empêché. J'aurais été égoïste, je me serais battue. Quitte à tout renier. Je n'aurais pas accepté une chose si difficile. Parce que maintenant tout faisait sens. Les rouages se mettaient ENFIN en action. Je voyais clair. La femme en face de moi. Mon amour. Ma belle. Était une mangemorte. Et le spectacle auquel j'avais eu à faire un peu plus tôt. Était son œuvre. Je la regardais me demandant ce qu'il avait bien pu lui arriver. Mais je la regardais aussi déterminée comme jamais à lui venir en aide. Je sais que ce n'est pas elle. Elle ne ferait pas de mal à une mouche.

Son « je t'aime n'est ce pas » stoppa net toute volonté que j'aurais pu avoir de prévenir quelqu'un du champs … du massacre où nous étions. Le fantôme de ses lèvres sur les miennes s'évanouit et je soupirais en la regardant. Je ne répondit rien et me contentais de hocher positivement de la tête.
Elle eut un mouvement de recul puis se mit à parler … par énigmes. Enfin pour moi du moins. Ne pas lui paire. Ne pas avoir le choix!? Que voulait elle dire? Alors qu'elle dirigeais sa baguette vers elle même, je vis l'éclair de joie quitter ses yeux. Ils étaient de nouveau vides. Voilés. Comme morts. Elle me dévisageait comme si c'était la première fois ce sa vie qu'elle me voyait. Son regard me brûlait. Me perçait la peau et une larme roula sur ma joue. Après son départ les autres arrivèrent. Tout un torrent. Une multitude de larmes salée innondait mon visage. Combien de temps je suis restée là … a genoux, le regard dans le vide. L'odeur de chair cramée dans les narines. A pleurer sur celle que je venais de perdre … à nouveau.

FIN DU TOPIC