La nuit était encore là. Tout le monde dormait. Ou presque. Je supposais qu'il y avait beaucoup d'élèves qui aimait traîner dans les couloirs la nuit. J'avoue l'avoir déjà fait de nombreuses fois. Si je ne dors pas c'est parce que je viens de me réveillé après un cauchemars. Le genre de cauchemars qui vous donne des sueurs froide et qui vous font revivre un enfer. C'est donc tout tremblant et transpirant qu'on se lève et qu'on a besoin de s'éclaircir les idées. Surtout moi. J'arrive à percevoir les émotions même la nuit et certains ici devraient sérieusement arrêter de faire des rêves indescants. C'est vraiment dérangeant de ressentir cette envie là quand on en a pas envie du tout. J'enfile un t-shirt et sort du dortoir. J'ai besoin de trouver un endroit vide. Et puis j'ai faim.

Je sort de la salle commune des Dumbledore, les couloirs sont silencieux. Ca fait du bien de temps en temps d'avoir l'esprit vide. Pas si vide que ça. Ce cauchemars n'est pas le premier et je culpabilise toujours autant. J'ai chaque fois l'impression de revivre entièrement la scène. Il faut que je me calme. Je marche pied nu sur le sol. J'arrive àprès quelques minutes devant les cusine et j'ai juste envie de craquer et de pleurer. Y a surement quelqu'un dans le coin qui est aussi triste que moi ... où alors c'est moi? Je ne cherche même pas à comprendre. J'essuie la larme qui a roulé sur ma joue et un elfe de maison me demande ce que j'ai besoin. Du lait. C'est toujours ce que je prends quand ça ne va pas. On m'apporte un verre et je m'assois dans un coin de la cuisine contre le mur pour le boire. Il fait frais ici. J'espère que personne n'aura l'idée de venir ici. Visiblement mon voeux ne marche pas. J'entends déjà des pas qui descendent les escaliers. Je soupir et séche les larmes qui n'arrête pas de s'écouler. Je n'ai pas franchement envie qu'on me vois comme ça.

Je levais les yeux vers les pas qui arrivaient. Withney. Elle n'avait pas l'air de m'avoir vu et pas l'air d'aller fort bien non plus. Elle passe devant moi sans me voir. Normal il fait noir. Cette fille je ne la connais pas depuis longtemps mais je me souviendrais toujours de notre rencontre. Habituellement elle me fait toujours rire. Là j'ignore pourquoi mais je n'ai pas l'impression que le rire est avec elle. Je l'entends pleurer et ma culpabilité revient. Les larmes avec. Les miennes où les siennes. Je ne sais pas vraiment. Je marche pour la rejoindre, le carrelage sous mes pieds et froid mais je n'y fais pas attention. Je séche les larmes parce que je n'ai pas envie qu'elle me voit entrain de pleurer. J'ai un minimum de force à tenir.

J'arrive vers elle et je sens qu'elle ne va pas bien. Qu'elle est triste. Je l'avais compris ça mais je ne savais pas dire pourquoi. Je n'avais pas ce don là juste celui de ressentir les sentiments des autres. Je m'accroupis en face d'elle et essaye de la consoler. Je ne sais pas vraiment comment m'y prendre parce que ce n'était jamais moi qui réconfortais à la maison. C'était toujours lui ... Alors je tends mon bras vers elle et caresse son bras comme des amis font . Du moins c'est toujours ça que j'ai vu. Des gens qui se prenaient dans les bras pour se réconforter. "Eh Withney, ca va aller. Tu verra." Je ne suis pas sûr moi même d'ailleurs ma voix et un peu casser parce que moi aussi j'ai craquer un peu plus tôt. Je ne sais même pas ce qui ira mais peu importe. Le tout et juste d'être là pour elle.

C'était drôle de me retrouver là à jouer les "grand frère". C'était drôle et les souvenirs restaient là sans que je ne puisse les arrêter. Je ne peux pas m'empêcher de me dire que c'est de ma faute. Si je n'étais tomber. Il ne serait pas ... Ne pas pleurer. Montre toi fort un petit peu pour elle parce qu'elle a peut être besoin qu'on la soutienne plus que j'en ai besoin. "Qu'est ce qui ne va pas?"

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« -Ne...Ne me punissez pas, je me suis perdue... ». Elle ne m'avait pas reconnue. Je n'avais pas l'intention de la punir. Ni même de lui faire du mal. Je voulais juste l'aider. L'aider à aller mieux. Je n'irais pas mieux si elle n'allait pas bien. « J'...J'ai cru que s'était un prof' ou le surveillant... J'ai cru qu'il allait me punir ». Ce n'était que moi. Je l'avais prise dans mes bras l'entourant, la réchauffant peut être aussi. Je n'aimais pas la voir pleurer. Je n'aimais pas savoir les gens que j'aimais triste. Moi ce n'était pas grave. J'avais l'habitude de me la jouer solo, je ne voulais pas que ça arrive à Withney. J'étais encore trop sensible à cause de mon don. La voir pleurer me donnais envie de craquer encore plus. Je me retenais vraiment. Il y avait tellement de peine que je ressentais.

« Ce n'est … que moi. »

Son grand frère lui manquait. Si elle savait que je ressentais exactement la même chose. Je détestais ce sentiment de manque. Je me sentis soudainement très coupable de ça. Elle me serra dans les bras et je la serrais aussi contre moi. Je sentais tellement sa détresse que je ne pus pas retenir les larmes plus longtemps. Elle parlait de son frère. Automatiquement je pensais au mien. La fontaine se mit en marche. Silencieusement. Je me sentais nul de pleurer devant elle. Je me sentais si vulnérable.

« Je suis désolé. C'est ma faute. Je ... »

Qu'est ce que j'étais en train de raconter ? Bien sur je me sentais pas coupable de l'avoir abandonner elle. Je ne l'avais jamais abandonner. En fait je m'excusais pour mon propre frère. Mon propre cas. Je ne savais même pas si elle savait pour moi. Toujours est-il que j'allais passer pour un cinglé. Je me repris et sécha les larmes pour ne pas qu'elle le voit. Se serait rater. Je n'étais pas franchement très discret.

«Pardon, je ne pas vraiment d'un grand réconfort ce soir. Excuse-moi j'ai … c'est mon fichu don. Sois tranquille c'est ton frère. Jamais il ne t'abandonnera. Jamais. »

Je me reprenais. Je pensais ce que je disais. Je n'avais pas tellement envie de reparler du mien. Je me sentais incapable de l'évoquer ce soir et même de l'évoquer tout court. Il se détacha de Withney et pris le visage de la jeune fille entre les mains. Il lui sourit. Il n'avait pas envie qu'elle soit triste.

« Ne t'inquiète pas. Ça s’arrangera. »

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Je ressentais l'absence. L'absence d'un être chère. Elle aurait voulu qu'il soit là pour elle. Une peur certaine de l'abandon que je ne connaissais que trop bien. Un sentiment que je détestais par dessus tout. L'abandon, se retrouver seul, perdu face à un endroit inconnu. C'est comme si je sentais tout ce qu'elle avait. Je le tenais dans mes bras et lui caressais amicalement le dos pour la réconforter. Elle me confirma ce que je pensais. Elle se sentais seul. Visiblement il n'y avait plus que moi et pourtant je n'étais pas le meilleur ami qu'on puisse avoir. Un triste sourire s'afficha sur mon visage.

«Tu dis des bêtises je suis sûr que tu as d'autres amis bien meilleur que moi. Je ne suis pas vraiment un ami idéal.»

C'était tout moi ça. Je me dénigrais sans cesse. Depuis le disparition de mon frère je n'avais plus confiance en moi. Si j'aidais les autres c'était pour ne pas qu'on m'aide. J'étais bien trop fière pour admettre que j'avais besoin d'aide. Évidement je n'abandonnerais pas Whitney. Je sentais tellement sa peur d'être seule que je ne pouvais pas la laisser. Ayant sécher mes larmes et à présent je séchais les siennes je la regardais puis lui fit une promesse. Je la tiendrais.

«Je te le promets. Je ne t'abandonnerais jamais.»

Je la serrais un peu plus dans mes bras la rassurant peut être et lui promettant que je ne l'abandonnerais jamais. Je ne pouvais me permettre de la laisser ainsi. Je n'avais pas de lien de parenté avec elle mais un lien tout aussi fort. Je l'aimais comme une petite sœur que je devais protéger. Elle me dit avoir l'air fine d'avoir pleurer. Je souris lorsqu'elle remarqua que j'avais autant craqué qu'elle. Elle culpabilisait. Ça aussi je connaissais bien.

«Non, c'est humain de craquer à un moment où un autre et déjà avant que tu n'arrive je n'étais pas au meilleur de ma forme, tu n'a pas à t'en vouloir.»

Je ris légèrement lorsqu'elle me dit qu'on avait tous les deux l'air bien. C'était vrai. Si quelqu'un nous voyait là on aurait l'air de deux paumés. Nous l'étions un peu tous les deux . Perdu. Je la serrais encore dans mes bras ayant aussi besoin de réconfort. Il faudrait que je me reprenne. Je craquais rarement et en particulier parce que j'étais un garçon et que mon père m'avait toujours dit qu'un homme ne pleurait pas. Je ne sais pas comment il faisait. J'avais certes vingt ans mais je n'étais pas insensible.