Un grand couloir. Mais il y a des cris. Et des rires. J'entends les rires de mes camarades. Ils semblent bien s'amuser. Je reconnaitrais un Serpentard entre milles. Surtout à Poudlard. Ah Poudlard. Il y a beaucoup trop de personne qui n'ont rien à y faire. Et même dans les Serpentard. Heureusement que je suis là pour remonter le niveau. Je rajustais le col de ma chemise. Je me met toujours en valeur, le plus que je peux. Malgré cet uniforme. Mais bon les traditions. Cela dit je l'ai légèrement modifié. Un peu plus échancré le col et raccourci les manches. La jupe est aussi un petit peu plus courte. Pas trop, il ne faut pas non plus tomber dans le vulgaire ou le grossier. Une Blackburn ne se dévoile pas au plus offrant. Enfin pas de manière aussi vulgaire en tout cas.

Je me rapproche donc de l'endroit d'où proviennent les cris et les éclats de voix. J’aperçois une flopée de livres à terre. Éparpillés au sol. Et mes camarades dont les mines sont hilares. Un sourire apparait sur mon visage, je suis peut être une des premières d'habitude à trouver des victimes. Mais ... je me mêle très rapidement à la foule quand ce n'est pas moi qui ait déclenché la séance d'humiliation. Si mon nom de famille avant moi représentait des Serpentard tout ce qu'il y a de plus traditionnels, après moi ... les choses auront changées. Je passais une mèche de cheveux qui traînait devant mes yeux et j'allais envoyer une réplique cinglante pour montrer mon arrivée dans la conversation Quand je vis la jolie rousse qu'était Lucy. Un rapide coup d’œil sur la situation. Ces affaires au sol étaient bien les siennes. Je soupirais, dans quel position elle me mettait. Autour de moi il n'y avait que des premières et deuxième années ... bon ça irait. Personne que je ne connaissais trop. Je me retournais et fis face à eux levant les bras. « Allez c'est bon, c'est bon arrêtez! » je me baissais pour l'aider à ramasser ses livres.

Pourquoi je faisais ça? Je l'ignorais. Mais elle m'avait sortie de mauvaise posture une fois. Et ... j'avais le sentiment de lui devoir quelque chose. De ... oui lui devoir quelque chose. Et ça me dérangeais vraiment beaucoup. Ajoutons à cela qu'elle est une Weasley et là c'est le comble. J'éloignais les quelques serpentard qui restaient puis me tournais vers elle l'air pincé. Non je n'étais pas ravie d'avoir du faire ça. Et pourtant en voyant ses yeux ... Ah non hein! « Tiens c'est à toi je crois » je lui donnais ses livres « On est quittes maintenant! » je tapais du pied par terre, petit geste impatient.

Pourquoi faut toujours que ça tombe sur moi… ? C’est parce que je suis rousse c’est ça… ? Ils n’aiment pas mes cheveux les gens. Non, ils ne les aiment pas… Allez savoir pourquoi ? Bon cela dit je ne les aime pas beaucoup non plus. Tout comme je ne suis pas vraiment fière du nom de famille que je porte… Il suffit de voir… a Poudlard, vous criez Weasley dans un couloir, vous avez une dizaine de personnes aux personnalités variées qui vous tombent dessus. Bon, heureusement y’en a certains pour relever le lot… Mais la plupart sont des gamins, et des Gryffondors. C’est pas que je les aime pas… ca me ferait passer pour une méchante de dire ça, et au fond je suis pas méchante, je suis … juste effacée, et un peu timide. Mais je ne comprends pas l’interet qu’ont certains pour se faire remarquer… C’est déjà assez gênant devenir d’une famille pauvre et nombreuse comme ça. Allez… Je dirais juste qu’heureusement, papa lui a réussi sa vie. Je n ‘ai pas a supporter ce que lui et les autres supportaient… Après, j’en ai quand meme des choses à supporter… Comme ça par exemple, l’assemblée qui vient de me pousser et de vider mon sac par terre. Je me rappelle pas trop la tête du gars qui a fait ça… mais il devait être en troisième année… Je me suis fait taper dessus par un troisième année, et humilier par des gamins… de serpentard. Et ça pourquoi ? Parce que je suis un blaireau. Enfin façon de parler, c’est ma maison quoi… Et il semble que depuis la nuit des temps les poufsouffles soient les cibles de toutes les plaisanteries vaseuses… Et de ces choses la. Pourquoi j’ai atterri la bas moi… ? Ah oui, parce que je suis intelligente… mais effacée… parce que je suis douce et tendre, et pas arrogante pour deux sous. Ca pourrait être changer ça… Parce que l’oppression depuis 6 ans, ça commence à bien faire. Je ne peux meme pas en parler à la maison. Si j’en parlais, Papa s’en mêlerait, le ministère serait melé à ça, et ça serait pas chouette… Enfin.. C’est la vie quoi hein ?

J’allais pleurer… Oui, j’allais pleurer, c’était trop pour moi toujours ces histoires. J’en pouvais plus quoi. Faut me comprendre, c‘est pas facile… Et alors que quelques larmes se mettaient à couler sur mes joues je la vis. En temps normal j’aurais du avoir peur de quelqu’un comme elle. Aarya Blackburn. La Blackburn… Une terreur chez les serpentard. Sang pur, ronchon, un peu arrogante, tout ça tout ça… Et pourtant. J’avais pas peur. Non… Parce qu’en quelques mots elle fit partir les eleves, et que voilà… Elle se retrouvait en train de m’aider à ramasser mes livres. Je reniflais un peu, et j’essayais de pas pleurer devant elle… Mais c’était pas facile. « Merci ». Je lui souriais un peu, et j’attrapais le livre qu’elle me tendait. Et puis c’était trop, je sentais que les larmes arrivaient. Oui bien sur, elle avait l’air exaspérée, et ouï bien sur , le fait de l’avoir sorti du mauvais pas dont nous ne parlerions pas parce que ça ne se fait pas…. Ne me donnait aucun droit et surtout pas le droit de faire ça… Mais c’en était trop. J’avais trop accumulée… Et je lâchais à nouveau le livre qui s’ecrasait au sol, en m’accrochant à elle pour sangloter dans ses bras… J’allais… probablement me faire tuer.

Je la regardais en silence. Qu'est ce que je pouvais bien faire. Je l'aurais bien traîtée d'empotée. Et parfois aussi si je provoquais les gens c'était pour les faire réagir hein. Pour qu'ils se prennent par la main. Mais trop peu le faisaient c'est dommage. Parce qu'ils deviennent ainsi des cibles de choix. Et je ne m'en lassais pas. Mais elle ... elle j'avais envie qu'elle se défende qu'elle se débatte. Qu'elle ne se laisse pas faire. Quelque chose en elle me plaisait. Elle était très jolie déjà il fallait bien l'avouer. Pas autant que moi, n'exagérons pas non plus hein. C'est quand même moi la plus belle.

Je dissipais les élèves qui étaient regroupés autour d'elle. Ils étaient pas contents, mais c'est pas si grave à vrai dire. Je n'étais pas du genre à m’apitoyer si on ne m'appréciais. Pas non je suis comme ça, je suis entière. Et on ne me changera pas, jamais. Pourquoi changer ce qui est parfait?

Elle me remerciait. Et on aurait dit qu'elle allait exploser en larmes. Roh c'était bien ma veine tiens. Elle allait se mettre à pleurer. Je cherchais dans mon sac si j'avais pas quelques mouchoirs et je finis par mettre la main dessus. « Tiens » lui dis-je en tendant le paquet.

Elle était maintenant à mes pieds. Et en larmes. Je levais les yeux au ciel. Ça m’agaçais et je posais mon sac par terre pour m'accroupir à sa hauteur. Je posais ma main sous son menton pour la forcer à me regarder. De l'autre main je dégageais une mèche de cheveux de son visage pour la replacer derrière son oreille. Puis j'effaçais les traces de larmes sur son visage. « Lucy, arrêtes de pleurer. » je la regardais. Elle était jolie. Et pourtant elle était mon ennemie. « Tu ne devrais pas te mettre dans ces états pour des idiots » et j'étais moi même souvent de ces idiots. « Ils n'attendent que ça de toi tu sais!? » je la regardait de mes grands yeux.

J’etais accroupie par terre, en train de pleurer, j’avais attrapée un bouquin que je serrais dans mes mains, au fond j’etais qu’une pleureuse. J’aurais pas du chouiner comme ça, ça me rendrait pas plus forte. Ca me rendrait pas…plus intéressante. J’etais pas intéressante, j’etais une rouquine chez Poufsouffle, une pauvre gamine issue d’une famille trop nombreuse pour être bien. Et qu’est ce que ca faisait que mon sang soit pur… Les Wesaley étaient des traitres a leur sang… Qu’est ce qu’elle avait fait ma mère en épousant Percy Weasley. Pourtant il était gentil lui… Enfin, papa était pas comme les autres gens de sa famille, il avait pensé à son confort avant de penser aux idéaux… Jusqu'à la fin… Il était quand meme à la fin retourné du « bon coté » si l’on peut dire. C’était désespérant. Cela dit je savais pas moi, comment j’aurais réagis si… Enfin vous voyez n’est ce pas ? Si la guerre avait été déclarée et ces choses la. Je voulais pas m’en mêler. Mais bref c’était pas le sujet, le sujet c’est que je pleurais a m’en arrachais les canaux lacrymaux en plein milieu d’un couloir de Poudlard, en face d’une serpentard… Une peste en plus. Mais une peste que j’aimais bien. Je sais pas pourquoi… Je ressentais quelque chose. Un genre d’affection… Un genre d’attirance. Non, je lui dirais pas, ça allait pas. Ca deviendrait comme Zack et Stan après, et je ne voulais pas…. Du tout.

Mais comment rester distante quand elle s’accroupissait en face de moi, pour sécher mes larmes… pour arranger mes cheveux et me faire ressembler à quelque chose. Elle était si jolie… Je ne pouvais pas m’empecher de lui sourire. « J’en ai marre d’être faible… ». C’était dit. Je passais ma manche sur les yeux pour sécher un peu mes larmes, et je lui souriais… Je n’avais pas bougé du sol. Elle non plus du coup… J’aurais bien aimé un câlin en tout cas… ? Vous croyez que je l’aurais un jour… ? « Pourquoi tu ne participe pas comme les autres… ? Humilier la Weasley de Poufsouffle, c’est un sport national après tout… ». J’étais pleine d’amertume. Ce que les autres Weasley recevaient c’était presque rien en comparaison de la façon dont moi… je vivais la chose… J’avais… mal tout partout à l’interieur…

Mais qu'est ce que j'avais fait au bon dieu aujourd'hui. Il a décidé que ma journée devait être entâchée des larmes de la plus chou des Weasley ou quoi? Parce que oui, certes je n'aimais pas les Weasley, mais elle c'était différent. Peut être parce que … ce dont on ne doit pas parler s'est produit? Non pas vraiment, mais elle semble un peu … plus intéressante. Après est ce que je me trompe? Peut être. Mais est ce que j'ai réellement envie de m'intéresser à elle … pas vraiment, ou alors … tout tout tout au fond hein. Mais bon je me retrouvais quand même là avec elle. Dans ce couloir à présent désert. Et c'est peut être mieux comme ça.

J'étais agenouillée auprès d'elle pour l'aider un peu et puis se refaire un petit peu un visage. Je souris en l'entendant dire qu'elle en avait marre d'être faible. Je relevais son visage à la hauteur du mien et avec un sourire je dis doucement « Alors arrête de l'être. » Elle était bien trop belle pour se laisser faire ainsi. Et l'espace d'une seconde j'entrevis ce qu'elle était. Si elle changeais. Je voyais une belle rousse, les cheveux en bataille. Une démarche sûre. La tête haute et surtout qui ne se laisserait pas faire. La seule ombre au tableau resterai la même, son nom de famille et ainsi son ascendance. Mais sinon … je lui voyais un avenir brillant, un avenir … intéressant bien plus que son présent ou elle se fait houspiller à longueur de journée. Un large sourire se dessina sur mon visage. Si elle voulait, je pourrais être son professeur. Je lui apprendrais.

Mon sourire ne décolla pas de mes lèvres à sa réplique suivante. « Non je ne participe pas. » je souris doucement puis passant mon bras autour de son épaule pour l'aider à se relever. « Je ne suis pas quelqu'un qui aime faire comme les autres. Je préfère que les autres fassent comme moi. » plus arrogant tu meurt. Mais pourtant tellement vrai. « Ne te laisse pas faire comme ça c'est idiot! » j'avais envie de la remodeler. De la créer à mon image. Oui. Oui cette idée me plaisait bien.

J’étais fragile. C’était un fait et on ne pouvait pas le dire autrement. J’étais fragile. J’étais d’une fragilité sans limite… et d’une maladresse analogue. C’était désespérant. J’étais la honte de ma famille. Heureusement j’étais pas la honte de ma maison.. Enfin on était un peu la maison des desherités et des sans amis… C’était triste, parce qu’on avait plein de bonnes personnalités à Poufsouffles… Regardez Stan, c’était un héros du Quidditch, il deviendrait un joueur renomé doué comme il était, et puis regardez les autres aussi. Jen était tout simplement fascinant… Et moi… Bah je sais pas trop ce que j’étais. J’étais la seule Weasley a avoir atterri dans cette maison. J’étais… intelligente, voire un peu trop… Mais bon, Serdaigle n’avait pas voulu de moi. Et pour tout dire, je trouvais que deux Weasley a Serdaigle ça faisait trop… Mais bon, toute la vie ne se résumait pas qu’a une question de maisons non ? enfin… Pour certains. Pour les Serpentards visiblement si… Parce que c’était pour ça qu’ils me traitaient comme ça…. Et ça faisait mal. Mal de se faire chahuter et humilier à chaque fois. Le pire c’était quand c’était Drago, parce qu’au fond lui il m’aimait bien… M’enfin… La aujourd’hui c’était que des gosses… Je sais pas pourquoi, mais ça faisait un mal de chien à l’égo aussi.

Mais aujourd’hui j’avais eu un héros. Un héros qui me fascinait depuis le truc dont on ne devait pas parler…. Aarya. Elle avait tout pour déplaire. Fiere. Arrogante. Mauvaise… Sang Pur… Intolerante. Manipulatrice probablement… Elle avait tout pour déplaire, mais il y’avait quelque chose en elle qui me plaisait. J’étais probablement attirée par son coté mauvais… ? C’est l’agneau qui s’éprend du lion… ? du loup. Je ne sais pas. C’est le blaireau qui s’éprend du serpent, ça n’a rien de classe pour le blaireau. Je préférais être un agneau quand meme.

Il faut voir le bon coté des choses, à penser comme ça j’ai arreté de pleurer. C’est probablement grâce à sa présence… ? Elle me dit d’arreter d’etre faible. Ca n’est pas si facile que ça. Je sais qu’elle pourrait m’apprendre, mais je ne veux pas devenir comme elle. Je voudrais… oui c’est vrai, m’affirmer d’avantage. Mais pas à ce stade la. Je ne voudrais pas être mauvaise, méchante… arrogante. Je voudrais juste traverser les couloirs sans avoir peur qu’on me casse encore une fois mes affaires… Sans arriver avec la chemise déchirée, ou avec le sac défait… de l’encre sur le visage. Arreter d’etre une victime pour une histoire de nom et de maison…

Elle avait un grand sourire sur les lèvres qui faisait un peu peur. Ca la laissait être charmant, mais ca m’effrayait aussi… Je ne relevais pas ce qu’elle disait sur le fait qu’elle prefere être suivie que suivre, mais au fond ca me faisait sourire. Ou alors c’est parce qu’au meme moment elle avait son bras autour de mes epaules pour m’aider à me relever. Du coup j’ecoutais pas. J’étais dans un monde parallèle ou je rêvais qu’elle me prenne dans ses bras. Ca arriverait jamais. Je faisais juste… Semblant dans ma tete. Et quand elle me dit de ne pas me laisser faire, que c’était idiot… Je la regardais avec mes grands yeux tristes.

« Je ne sais pas quoi faire. Je ne pourrais changer ni de nom, ni de maison. Je suis telle que je suis, et c’est ainsi qu’ils ne m’aiment pas. » Voilà, c’était dit, je n’avais aucune envie de changer… Et puis, en réalité, j’aurais bien aimée qu’elle me protege. Qu’elle soit mon héros… ? « Tu… crois que tu pourrais m’aider ? ». A vrai dire, je n’avais aucune idée de ce que je lui demandais.

Bon dieu que les gens faibles étaient … pathétiques … oui voilà c'est le mot. Pathétique. Franchement pourquoi s'apitoyer sur soi. Il y a toujours pire que soi. Toujours, c'est ce qu'il faut se dire bon sang. Et il faut vivre, il faut se battre. Mais bon tout le monde n'était pas ainsi. Tout le monde n'était pas aussi combattif. Il faut de tout pour faire un monde je suppose. Mais bon, certains sont mieux que d'autres … enfin je m'en fous, tant que je fais partie du haut du panier!
Mais voilà, elle ce n'était pas son cas. Quelle idée aussi de naitre dans la famille la plus … ennuyante … répandue … pathétique … oui encore une fois c'est le mot. Rahhh . Pourtant elle avait du potentiel, j'en étais sûre. Avec un petit coup de pouce, je pourrais peut être la mettre dans la bonne voie. Bien sûr elle sera toujours une sang impure. Ça c'est impossible de le changer et c'est dommage. Bien que je ne connaisse pas ce handicap, je reconnais que c'est certainement un gros point faible.

« Tu as raison, mais des fois il faut savoir s'adapter » ou pas personnellement je n'avais jamais eu besoin de le faire, pourquoi, je suis parfaite, non? « Il faut pouvoir reconnaître ses limites » alors là c'est carrément hypocrite. Enfin ça marche pour les autres. Pas pour moi.

Je la regardais doucement il fallait qu'elle prenne confiance en elle. Après tout même Weasley, elle devait quand même avoir un peu de confiance en elle. Ou alors c'était vraiment héréditaire. Je ne parlais jamais à ces gens là en temps normal à vrai dire qu'est ce que j'en savais. Ca avait l'air d'idiots finis en tout cas. Du moins on dirait. Peut être n'était elle pas différente. Et pourtant … je ne sais pas quelque chose en elle. Bon arrêtons de penser à ça, je ne peux pas faire changer les gens aussi facilement. Enfin quoi que … un éclair de sadisme passa dans mes yeux. Peut être que je pouvais en fait. Que … je devrais me mettre au défi.

Ses prochaines paroles étaient … l'apothéose. Si je pouvais l'aider. Un large sourire éclaira mes lèvres roses parfaitement dessinées. « Je crois que c'est possible. » je souris doucement en faisant un pas plus loin d'elle. « Dégage sale Weasley! Je veux pas être vue en ta compagnie! » et je tapais sur ses livres qui tombèrent à nouveau à terre. Elle me regardait. C'était cruel? Sûrement. Est ce qu'elle allait pleurer, aucune idée. J'avais hâte de voir sa réaction.

Je savais bien, que j’étais pas a la hauteur. Que je n’etais pas forte, que je n’avais les capacités pour lutter… Ou meme pour survivre. Moi je n’étais rien qu’une gamine qui avait besoin de protecteur. Et peut être que j’étais méprisable… Ouais j’étais vraiment méprisable. D’ailleurs je comprenais pas pourquoi elle me regardait, pourquoi elle m’aidait… Enfin, plus ou moins. C’était pas vraiment de l’aide. Et rester la , à la regarder, ça ne m’aidait pas. Non au contraire… Parce qu’en la regardant comme ça, ça me faisait souffrir. Si je me comparais a elle tu vois… je me trouvais pitoyable et ridicule. Elle… dégageait une aura tellement forte. Une aura de bien être, l’impression d’être sure d’elle… Je l’admirais pour ça. Mais jamais… jamais je n’aurais l’envie de devenir comme elle… Elle était mauvaise, et moi j’étais tout sauf ça. Pourtant… Pourtant c’est a elle que j’avais demandé de l’aide… Enfin… Si vous voulez vraiment savoir pourquoi, c’est parce que je l’admirais…

C’est ,vous savez une certaine fascination pour le mal… C’est peut être ce que Stan ressent avec Zack. Moi je ne suis quand meme pas à ce point la… Non ? Enfin, j’espere vraiment, ne pas être a son point a lui. Non, bien sur… Vous ne me verrez jamais lui dire qu’il est pathétique… Il est juste… fragile, et ce qui lui arrive est une immense déveine… Je soupirais un peu, j’avais vocalisé mes paroles. Je lui avais demandé de l’aide. Aucune idée…. Je ne voulais pas qu’elle me fasse devenir plus forte ou quoi que ce soit. J’étais bien telle que j’étais. J’étais peut être un peu fragile… mais c’est ce qui faisait mon charme. Je ne me voyais marcher tete haute dans les couloirs en insultant tous ce qui passaient. J’etais peut être mal à l’aise dans ma peau… Ce qui ne m’empechait pas de vouloir rester ce que je suis… Mouais.

Son sourire sur le moment me faisait très peur.. on aurait un diable au milieu du couloir, elle souriait tout plein, en disant que ca devait être possible. Et puis changement d’humeur… ? Ou je ne sais quoi. Elle ne m’avait jamais brutalisée elle avant…. Pourtant, c’est bien ce qu’elle venait de faire non ? Elle venait de taper sur les livres en me disant quelque chose de vraiment méchant. Sur le coup, je supposais qu’il y’avait d’autres Serpentard dans les parages comme Zack ou Drago, quelqu’un devant qui elle ne voulait pas se montrer en train de me parler, du coup je me penchais pour ramasser mes livres sans rien dire, en regardant autour de moi… autour de nous. Mais il n’y’avait personne… je me relevais les sourcils froncés. « Pourquoi t’as fait ça ? » Je soupirais un peu. Mais j’étais du genre spontanée, sincère, à dire tout ce qui me passait par la tête. « Je pensais qu’il y’avait quelqu’ un et que tu voulais préserver ton honneur, mais il n’y a personne. Alors pourquoi … ? C’est pas ton genre de faire comme les autres et de te moquer de moi… Tu me l’a dit toi meme… ?. » Le fait est…. Que j’étais blessée… Si, elle, elle se mettait à se moquer de moi, je le vivrais très mal. Beaucoup plus mal que tous les autres cretins réunis… Alors.. J’essayais de comprendre.

Je mettais mon travail en pratique. Alors que je m'étais jusqu'à présent montrée gentille avec elle. Enfin … aussi gentille que je pouvais l'être en tout cas … Alors … pour mettre mes paroles en action. Elle voulait que je l'aide à s'endurcir, elle en avait d'ailleurs bien besoin. Sans être méchante. Ou alors si peu! Alors je n'hésitais pas une seconde et il fallait dire que j'excellais dans ce domaine. Oui je vous met au défi de me dire le contraire. Je tapais dans ses livres qui tombaient avec un bruit sourd au sol. Puis je lui parlais. Non je ne lui parlais pas. Je criais sur elle. Que je ne voulais pas être vue en sa compagnie. Ce qui pouvait être vrai. Mais pas pour le moment. Pour le moment elle voulait que je sois son professeur ce que je me ferais un plaisir d'être.

Je la regardais, les sourcils froncés en ayant l'air méchante. Et ça je savais faire, je n'avais pas beaucoup à me forcer. Ma mère m'a souvent dit que c'était pas un joli visage. Mais ce n'est pas comme si je me préoccupais réellement de ce qu'elle disait. Non mais faut pas exagérer. La respecter parce qu'elle est la matriarche. Parce qu'il faut le faire. Parce qu'il faut bien lui montrer qu'on la respecte. Alors que ça n'est pas le cas. Je la regardais, mes yeux lançaient des éclairs. Les mains posées sur les hanches, je la toisais. Je la prenais de haut. Comme d'habitude. Mon attitude naturelle. Et elle me fixe avec ses petits yeux si mignon … aherm … si triste mais il fallait qu'elle se défende un peu!

Elle parlait, les mots sortaient de sa bouche comme d'une fontaine. Elle s'expliquait et demandait des explications. Mais il fallait qu'elle arrête. Le seule moyen que je trouvais pour la faire taire fut de poser mon doigt sur sa bouche. « Chut! » ajoutais-je sûre de moi.

« Arrête de te laisser faire. Tu dois réagir si on t'attaques ainsi! » je ramassais à nouveau ses livres puis une fois qu'elle les avait à nouveau en main donnais à nouveau un coup dedans. J'espérais qu'ils étaient rembourrés ou qu'elle avait de quoi les rafistoler, parce que … tant qu'elle ne prenait pas un peu d'assurance … je continuerais ainsi.

A vrai dire, j'etais assez lassée par tout ce qui se passait. Et surtout j'etais fatiguée. Et triste. Ca me faisait encore plus mal quand c'était Aarya qui s'en prennait à moi. Parce que j'avais un coup de coeur un peu trop developpé sur elle je crois. Ou parce que tout simplement elle etait belle... Ou parce qu... oui, parce que j'aurais bien aimé lui faire un bisous la. Tout de suite. Et que je m'etais mis recement à avoir des droles de pensées sur elle... Et des droles de reves surtout. Comme celui de la nuit passé... Hm.. Non vous ne voulez pas savoir. Et elle ne veut pas savoir non plus. Ah non. Vous imaginez pas des parties de jambes en l'air dans tous les couloirs, je suis assez chaste comme fille, le plus loin que je sois allée dans mes reves c'est un petit bisous et un gros calin. Tssss. Bande de pervers... Enfin de toute façon, la on en etait loin de mes reves, puisqu'aprés m'avoir aidé a ramasser mes livres elle les jetait a terre en disant un truc mechant... Ce a quoi je repondais dans un flot de parole instopable... Non. Je ne comprennais pas. Pas du tout. Je preferais quand elle etait gentille.... Alors je la regardais maintenant avec mes grands yeux, prete à continuer à parler....

A part que ... je ne pouvais plus parler parce qu'elle avait posé son index sur mes levres et que je me perdais dans des consideration sur la douceur du dit index. Ouais... Okay, j'étais a fond. Grumbleuh. Grumbleuh. Grumbleuh. Voila. C'était tout à fait ça. Qu'est ce que je pouvais dire de plus... Ouais bah rien. Je la regardais avec des yeux presqu'adorants, en me mordant l'interieur de la joue pour ne pas mordre son doigt. Huhu ça serait erotique non... ? QUOI ? Putain mais ça sort d'ou ces idées... ? J'ai dis que j'étais chaste comme fille. Alors chut la petite voix interieure. En plus elle a des choses à dire. Alors... Ca suffit. Hum, elle parlait en plus, alors j'écoutais un peu. Et paf. Encore les livres par terre. Et elle me disait de reagir. Maintenant je la fixais, vraiment. Avec mes grands iris.

« Je ne suis pas comme toi. Si on lance mes livres par terre je les ramasse. Je n'ai pas besoin de japper sur les gens pour me faire entendre, et si des cretins comme les gens qui portent les meme couleurs que toi, ne sont pas capable de comprendre qu'on nom ne fait pas un homme, qu'ils retournent vivre au moyen age. » Quoi.. ? C'est que la petite Lucy avait prit du poil de la bete. Normal. Ca m'avait fait un electrochoc qu'elle, elle fasse comme les autres. Meme si c'était pour me durcir, ça faisait toujours dur. Ouais... Mechant. Je soupirais un peu. « Maintenant si tu veux une reaction. C'est tout ce que je peux t'offrir. » Et me tanquant sur la pointe des pieds je lui deposais un baiser sur la joue. TOC.

Je la regardais doucement. Elle était si jolie. Si agréable. Et malheureusement, l'être n'était pas toujours un réel point positif. Être agréable n'apportait pas toujours que du positif. Parfois croyez moi il faut pouvoir avoir du mordant. Les gens beaucoup trop gentils ne s'en sortent pas toujours bien. Bon qui je suis moi pour dire ça? Quelqu'un qui n'a toujours connu que la méchanceté. Même pas pas éducation mais par choix. Je suppose que c'est un choix d'identité comme un autre. Non? Aucune idée. Bref, il fallait qu'elle s'endurcisse un petit peu. Même seulement juste un tout tout tout petit peu. Ça ne lui ferait vraiment pas de mal je pense.

Voilà pourquoi je commençais mon petit jeu. Après lui avoir proposé de l'aider. A s'endurcir à changer un peu. Je mettais mes paroles en action. Directement après m'être relevée je faisais tomber ses livres et avais des paroles méchantes. Je ne me forçais pas. Peut être que face à elle je me forçais un petit peu si avouons le. Mais toujours était il que j'étais ainsi, je ne pouvais et surtout ne voulais pas changer. Pas pour rien au monde. Je recommençais. Elle ne voulait pas réagir. Alors il fallait bien que je recommence. Je ne lui demandais pas encore de me répondre, mais juste de répondre. De montrer qu'elle existe quoi. En entendant sa longue tirade après avoir retiré mon index de ses douces et fraîches lèvres, j'eus un sourire aux lèvres. Voilà. Exactement ce que je voulais qu'elle fasse. Qu'elle réagisse. Quelle que soit la réaction. Je levais les bras doucement et dis ensuite.

« Voilà ce que je voulais! » je souris beaucoup plus largement. « Une réponse. Une réaction. » mais le fait qu'elle soupire et que se hissant elle déposais un baiser sur ma jour je fis la moue. Pas qu'en soit le baiser m'ait déplu. Mais ça ne correspondait pas du tout avec le comportement qu'elle venait d'avoir.

J'avais envie de la changer un peu, de la modeler. Mais je voulais surtout qu'elle apprenne à se faire confiance à elle même. Qu'elle s'affirme. Pas qu'elle devienne une réplique de moi même. Ca n'avait aucun intérêt j'étais unique de toutes manières. On peut me copier mais pas m'égaler. Et je ne voulais pas qu'elle me ressemble. Je voyais du potentiel en elle. Et je voulais que d'ELLE MÊME elle décide de changer. Qu'elle s'affirme, qui et quoi qu'elle soit. Je la regardais mi figue mi raisin.

« C'était très bien. Mais le baiser tu aurais pu éviter. »

Subitement, j’avais pris du poil de la bete. Bien sur… C’était surprenant n’est ce pas ? On ne s’attendait pas à ce que je réagisse comme ça. Elle… Visiblement elle n’attendait que ça. Une réaction. Une réaction qui ne soit pas gentille, qui ne soit pas celle de courber le dos et de ramasser en pleurant. Mais qu’est ce qu’elle croyait… ? Qu’est ce qu’elle essayait de faire… ? Je n’étais pas comme elle, je n’étais pas de ces gens qui ne répondent que par la colère, ou par l’humiliation, j’étais gentille, et c’était quelque chose que l’on ne m’enleverait pas. J’étais fière d’avoir ce caractère… Il fallait juste que j’apprenne à être fière d’etre moi. A être fière de ce nom qui me valait le mauvais comportement des autres… Quoi.. ? C’était tout, c’était tout ce qu’elle voulait, une réaction de ma part. Je la regardais sans trop y croire. Cette fille en face de moi me perdait… Ou bien elle me perdrait, mais ca c’est parce que je l’aimais beaucoup…. Un peu trop. Ok. Venait le moment de partir en courant pour aller parler à Stan, ou a quelqu’un d’autre avant que je ne fasse une betise…. Ou pas. Je lui avais deposé un baiser sur la joue. C’était trop tard pour la betise. Et je me mordais la lèvre intérieure pour ne pas rougir. Ne pas rougir. Ne pas rougir….

« Une réaction… Si tu veux une réaction, t’en aura probablement d’avantage en étant gentille avec moi. Je n’aime pas les gens méchants, ni les gens hargneux, et je ne deviendrais jamais ainsi. » C’était assez… Bizarre de tenir cette conversation dans un couloir, en sachant que ca faisait la 3eme fois que je ramassais mes livres et que quelques minutes plus tot, je pleurais en la suppliant de m’aider. Oui, les gens changent d’avis. Ou alors ça suivait juste le cheminement logique de mes pensées. Ce que je ne comprenais pas en revanche, c’était elle. Qu’est ce qu’elle voulait.. ? Elle voulait que je réagisse… Mais pourquoi ? Tout s’eclairait un peu et je soupirais. « Je ne veux pas te ressembler. » Je ne réagissais pas tout de suite à sa remarque sur le baiser, c’était meme pas un baiser, c’était un bisous d’une chasteté absolue sur la joue. J’aurais pu éviter hein… ? Dommage… Je réfléchissais quelques minutes, en la regardant un peu. Et puis je parlais d’une voix douce. « C’est dommage, je prefere mille fois avoir ces réactions la. Et puis, ce n’est pas comme si j’allais déposer des baisers sur les joues de mes tortionnaires, il n’y’a que les tiennes. » Gnuh. Tu raconte quoi Lucy la… ? Bon ok , c’était reglé j’avais perdu l’esprit. Je réalisais enfin ce que je venais de faire. Et c’était pas beau. Pas beau du tout…. J’avais peté un cable c’est ça… ? Oups.

« Hu. Je vais peut être te laisser. » Disant cela je serrais plus fort mes livres contre moi.

Un large sourire se dessinait à nouveau sur mon visage. Voilà je savais bien qu'elle n'était pas qu'une pleureuse. Oh mais je ne voulais pas la changer. Ou alors en tout cas. Pas tout de suite. Pas comme ça, de prime abord. Non non non, j'étais plus subtile que ça et surtout moins idiote qu'il n'y paraissait. Je m'en fichais de sa réaction en temps que tel. Pour le moment du moins. Mais je voulais qu'elle réagisse. Pas qu'elle se taise, qu'elle ne dise rien. Elle n'est pas obligé de s'emporter. Mais de réagir une simple réaction. Après … si elle ne veut pas c'est pas grave. Mais après tout, est ce qu'elle ne m'avait pas demandé de l'aider?

Je l'écoutais. Une réaction? Être gentille. Est ce que moi j'étais capable d'être gentille. Mais bien sûr je suis très gentille. Avec tout ceux qui le méritent. Mais bon ce n'était pas vraiment quand même mon point fort. Je la regardais doucement. J'essayerais peut être d'être douce? Avec elle? Non, je ne pouvais pas. Je ne devais pas me montrer faible. Et pourtant elle avait quelque chose que les autres n'ont pas. Quelque chose de magnifique, une beauté sublime. Quelque chose d'exploitable. Mais si elle ne le voulait pas je ne la forcerait pas. C'est bien parce que c'était elle. En fait … je n'avais pas les idées claires quand elle était là. Allez savoir pourquoi!? Parce qu'elle m'avait vue dans un moment vulnérable elle pensait pouvoir tout changer en moi? *oui bon pas besoin de t'emporter non plus*

Son « Je ne veux pas te ressembler » me choqua et provoqua en moi un moment de recul. J'avais eu besoin d'une baffe pour revenir à la réalité. Et elle avait été assez gentille pour me la donner. Je la regardais avec un peu de dégout. D'une personne ne pouvait me ressembler et de deux, même si elle le voulait, elle serait bien loin de pouvoir y arriver. Mes yeux lançaient à présent des éclairs et ceux qui me connaissaient lui diraient dès à présent de faire attention. TRES attention à ses paroles.

« Ah oui? Mais pourquoi tu veux mon aide alors? Tu n'as qu'a aller voir un de tes cousins, ils t'aideront peut être à avoir un caractère. » je soupirais et passais ma main dans mes cheveux. Le baiser avait été inutile. Agréable. Mais inutile. Il avait cassé tout ce qu'elle avait commencé.

Je fronçais un sourcil. Que les miennes. De joues? Pourquoi les miennes précisément. Je ne savais pas vraiment quoi dire. Je … bon allez faut bien dire quelque chose. « Ah bon, et pourquoi ai-je cet honneur? » Mais elle ne répondit pas tout de suite parce qu'alors que j'avais à peine fini ma phrase elle déclarait qu'elle allait peut être me laisser. Je la regardais perplexe. « Comme tu veux » dis-je en haussant les épaules.

Aarya. Aarya, elle est méchante. Aarya, elle est froide. Aarya elle est arrogante et elle se prend pour la reine du monde. Mais Aarya elle m’attire, et je ferais tout pour qu’elle me voit comme autre chose qu’une petite chose fragile. Elle se prenait pour quelqu’un qu’elle n’etait pas. Son caractère était a chier, et personne n’avait le courage de lui dire. Je n’avais pas le courage non plus… Face a elle je n’étais qu’une petite fille sans défense. Mais j’essayais de tromper mon monde. J’etais trop souvent sans défense, alors la… J’essayais de réagir. J’essayais de faire preuve de force morale. Quelque chose comme ça. J’aimerais la détester, mais c’est tellement brouillon dans ma tete, que je ne fais que rester la… Et pourtant je lui dis.. Je lui dis que je ne veux pas la ressembler, et ca la vexe. Ca lui fait mal visiblement. Parce qu’elle me répond quelque chose qui m’arrache le cœur. Elle est comme les autres. Et ma réflexion sur le baiser, oublions la. Elle a encore une fois arraché mon cœur pour le jeter par terre et pour le piétiner.

Pourquoi avait elle cet honneur… ? Je sortais de mon silence, pour murmurer un simple « A toi de voir. Fais marcher ton cerveau que tu crois supérieur. » Et en un mouvement assez digne, je ramassais encore une fois mes livres et je lui disais que j’allais la laisser. Bien sur c’était stupide d’esperer qu’elle me ratrappe, qu’elle me retienne. Parce qu’au fond, elle ne m’aimait pas comme je l’aimais. Et c’était stupide d’esperer un retour… Mais de toute façon… Je ne voulais pas. Elle m’avait trop fait mal pour aujourd’hui. J’etais peut être masochiste, mais je n’allais pas perserverer dans la souffrance. J’irais trouver quelqu’un qui veuille de moi…. Pour me consoler ce soir. J’irais trouver des bras attentionés. Ca resterait chaste. C’est presque toujours chaste avec moi… Je crois. Mais qu’importe… On se fiche de ça non… ? Je lui lançais un dernier regard.

« Tu sais Aarya. A te sentir supérieure comme ça, tu te rendra bientôt compte que tu n’as personne, et que les gens qui t’entourent ne sont pas sincères. Enfin, ce que je dis n’a pas d’importance, et je vais aller me forger un caractère ailleurs. » Pas un soupir. Pas un sourire, je rajoutais d’un ton froid. « Ah et , si je te demandais ton aide, c’est parce que je pensais qu’au fond tu étais différente… Visiblement je me suis trompée. » Paf. Pas un mot de plus. J’aurais pu lui donner une gifle, mais pour moi ca aurait eu le meme impact. Alors je tournais les talons, et au bout de quelques pas, les larmes silencieuses commençaient a pleurer. Ne pas se retourner, ne pas se retourner…. Ne pas se retourner… ?

Je crois que … il n'y a plus grand chose à dire maintenant. Elle était … non elle n'étais définitivement pas prête. Pas encore. Ça viendrait. Peut être. Mais … pas maintenant. Non pas maintenant et c'était fort dommage. Mais pour le moment … je ne pouvais donc pas rester. Elle ne voulait pas de mon aide. Quand elle en aura a nouveau marre de se faire embêter par tout le monde elle reviendra me voir. Pour le moment … je ne m'en offusquais pas. Elle ne voulait pas me ressembler. Bien je n'avais jamais demandé ça non plus. Alors ça tombait plutôt bien, n'est ce pas?

Réfléchir à pourquoi j'avais cet honneur? Aucune envie de le faire. Pas que je n'étais pas une fille qui ne réfléchissait pas. Non, au contraire … mais pas pour ce genre de choses. Ça n'en valait pas du tout la peine. Je souris cependant à sa remarqué sur mon cerveau dit supérieur. Alors que mon cerveau … il se portait très bien, merci d'y penser cela dit. Je ne dis rien, je n'avais plus envie de dire quoi que ce soit de toutes manières. Lucy faisait ce qu'elle voulait. Elle avait bien le droit. Mais moi aussi. Elle ne voulait pas de mon aide soit. Mais alors je ne resterai pas à lui parler. Je me contentais de lui répondre -quelques longues minutes après sa remarque- « Hmm oui » l'air de dire « c'est ça oui, si tu le dis! » je me mis à fouiller fictivement dans mon sac. Bien sûr je n'y cherchais rien. Ses paroles ne me surprirent pas. Me firent plaisir. Non par leur contenu bien entendu, mais par le fait qu'elle réagisse encore un peu. Qu'elle réagisse tout de même. Je la regardais de haut en bas. Sans que ça ne soit pour autant méchant et dit

« Lucy, ma petite Lucy … qui a dit que j'avais quelqu'un. Qui a dit que je ne sais pas que les gens ne sont jamais sincère » pas tous bien entendu, mais la plupart de ceux qui me faisaient des courbettes en tout cas. « On ne peut se fier à personne qu'a soi même, parce qu'en fin de compte, si les autres peuvent se détacher, la seule chose qui nous reste, c'est toujours nous même. »

Quand à la remarque sur être différente. Oui je l'étais. Mais elle ne l'avait pas encore remarqué. En quelques fois où on s'est vues cela dit … comment pourrait-elle l'avoir vu? Comment pourrait elle déclarer me connaître!?
Elle se retourna et décampa. Je fis un large sourire et … tourna les talons moi aussi une petite chanson aux lèvres. « Every Little Star » … Provocation … oui ça, ça me ressemblerait bien!

FIN POUR AARYA