Il est sûr que j'aurais pu être compréhensive. Mais … ça ne m'est pas venu à l'esprit, je réagis au quart de tour. Je suis connue pour ça. Alors aujourd'hui je ne dérogeais pas à la règle. Je ne pensais pas à ce que ça pouvait lui faire à lui. J'avais toujours été égoïste alors pourquoi je ne le serais pas encore aujourd'hui? C'était moi, Aarya Calamity Blackburn. Et mon égoisme trahissait une grande douleur, à vrai dire bien plus grande que je ne pouvais le penser. Oui j'étais amoureuse de lui. Si je ne l'avais pas été je n'aurais pas réagis aussi … non violemment. C'est étrange je sais. Mais si ça n'avait touché que mon égo, je l'aurais envoyer valdinguer dans la pièce, je lui aurais lancé des choses lourdes au visage. Peut être même les deux à la fois. Mais non là c'était mon cœur qui avait été touché. Et c'était pas pareil. Oui grande découverte! Aarya a un cœur! Après des fouilles archéologiques, on l'a enfin trouvé. Un coeur exactement comme les autres qu'elle a jute enfoui très profondément. Je crois que je m'en voulais plus qu'à lui. Je vous explique. Je n'ai jamais réellement cru en l'amour. Les contes de fée très peu pour moi, on est mieux seul que mal accompagné. C'est les valeurs que je défend, que j'ai toujours défendu. Et quand il est arrivé. J'ai potentiellement vu en lui une sorte de compagnon, pas forcément amoureux, mais on est complices et complémentaires, non? Alors voilà. Et puis … en le connaissant j'ai appris à l'apprécier. De plus en plus. De manière différente. Peut être que l'on se doutait autant l'un que l'autre que notre petit jeu de séduction nous mènerait là où on en est maintenant. Peut être que c'est pour ça qu'on l'avait commencé. Mais nous n'étions pas un couple répétons le. Nous ne serions jamais un réel couple. Ou alors notre jeu dévierait du coup sur « couple ou pas couple » au lieu de « je t'aime moi non plus ». Mais où serait le fun, on est atypique. Et on ne veut pas entrer dans un moule prédéfini. Mais je l'avais laissé voir qui j'étais réellement. Au delà de la grande gueule, criarde et casse burnes. Il avait eu un aperçu de moi. Et je m'en voulais maintenant.

Je ne voulais que lui. C'était clair et net. Mais je savais bien que c'était à double tranchant. Et je découvrais un sentiment que je n'avais pourtant presque jamais expérimenté auparavant : la jalousie. Non je laissais la jalousie aux autres aux faibles. Et voilà que j'étais à mon tour faible. Il m'avait rendue faible et vulnérable face à lui. Moi qui suis d'ordinaire une battante, dites moi comment est ce que je peux combattre un futur tout tracé, une femme qui l'aime et un gamin qui l'attend? Je ne peux pas. Tout simplement pas. C'est trop difficile. Il me dit de ne pas dire de bêtise et je lève sur lui des yeux assez triste. Qu'il n'a certainement pas l'habitude de voir. Je ne suis plus réellement énervée, enfin si mais j'essaye de prendre de la distance et quand on me connait on sait comme la tâche est aride et loin d'être gagnée.

Et puis cette larme. Traitresse. Et peut être aussi salvatrice. Il pouvait voir que j'étais sincère. Que j'étais sincèrement blessée et que je souffrais. Que je l'aimais et que je ne savais pas quoi faire. Je n'ai aucun droit sur lui, je ne prétendrais jamais avoir de droit sur lui. Doucement du bout des lèvres je dis « Pardon » pour la larme? Pour m'être emportée? Pour l'aimer comme une folle? Qui sait. Qui saura un jour. Sa mais contre ma joue me fis frissonner et j'avais tout d'un coup froid. Mon corps s'était réchauffé pendant ce soudain accès de colère -et pas la même chaleur qu'un petit peu plus tôt- et maintenant que la pression et la colère tombait, ma peau très peu vêtue commençait à frissonner et avoir de la chair de poule. J'avais envie de rester avec lui. Tout le temps. Je m'en voulais et en même temps l'idée me séduisait bien. Pas que l'idée. Mais je l'écoutais. Il méritait largement que je le laisse s'expliquer. Il méritait que j'essaye de comprendre. Il lâcha mon poignet pour glisser sa main dans la mienne. Je le laissais faire. Je crois que je n'avais plus la force de me battre ce soir. Il s'assit à côté de moi dans le canapé. Puis pris la parole.

Il venait du passé oui, et dans l'époque où l'on est, la mienne, il a une femme est une fils. Mais son lui 20 ans plus vieux. L'adulte. Il ne les connait pas. Il ne veut pas d'eux. Je soupirais doucement. J'avais réagis violemment pour en fait peu de choses. Surtout … pour des choses auxquelles lui ne pouvait rien. Mais j'étais quand même blessée. Si le Drago Malefoy adulte, de mon temps avait épousé cette femme et lui avait donné un enfant. C'était bien qu'il l'aimait. Et même si elle était bien plus vieille que lui. Mon cerveau marchait à cent à l'heure et je ne parlais toujours pas alors que lui avait fini. Pas que je lui en voulait, non je crois que je ne lui en voulait plus. Plus réellement, en tout cas plus que pour avoir balancé ça a un moment assez peu propice, sur ce même canapé où nous sommes à présent sagement assis. Je sentis sa main serrer la mienne et un sourire naquit sur mon visage. Il ne voulait que moi je voulais bien le croire. Peut être que le plus simple serait que je rentre avec lui, mais … il y avait tellement de choses qui le retenaient ici. Pas seulement moi. Zack, Calypso …

Je baissais doucement les yeux vers le sol essayant de rassembler mes idées et mes mots pour lui parler. Ça me prit quelques minutes qu'il semblait me donner patiemment. Je serrais à mon tour sa main et vint poser ma seconde dessus alors que je le regardais de nouveau. Dans le bleu des yeux. « Drago, je t'aime. » je crois qu'à la base c'est pas vraiment ce que je voulais lui dire, mais c'était venu tout seul. N'oubliez pas que je suis spontanée. « Mais cette femme … » une seconde larme roulait sur mon visage « Tu es destiné à la rencontrer dans ton monde. Dans ta réalité. » je baissais le regard me mordant légèrement la lèvre inférieure « Si je suis ton présent, elle est ton avenir. » Aarya qui philosophe, comme c'est … inattendu. Je relevais des yeux pleins de larmes vers lui. Quelle soirée riche en péripéties.

Je ne savais vraiment pas quoi penser. Je ne savais vraiment pas quoi faire. J'avais envie de me tirer d'ici. De prendre mes jambes à mon cou et éviter de penser à ça. Parce que ça faisait mal. Les histoires de coeur y'a toujours un moment ou ça faisait mal. Non? C'est ce que j'aime le moins dedans. Et pourtant. Regardez mes parents. Ils ont toujours été heureux ensemble. Ils n'ont besoin que d'eux même. Rien d'autre ne compte. Je trouve ça admirable. Et chez eux l'amour est une force, non une faiblesse. Mais leur histoire est totalement différente de la mienne. Même si aux dires de papa mes colères sont aussi épiques que celles de ma mère parfois. Mais je ne suis pas eux, je … non je ne met pas a nu comme ça. Pas aussi facilement . Oui bon pas de remarques graveleuse. Mais enfin, la je ne me sentais vraiment pas bien. J'étais débile en fait. Moi qui me pensais unique, pas comme les autres, je m'étais laissée prendre au pièges comme plein d'autres avant moi. L'amour c'est nul, l'amour c'est méchant, l'amour ça fait mal. Et pourtant je ne voulais que lui. C'est bien pour ça que ça faisait mal. Je n'en veux pas un autre. Je n'en veux plus un autre. J'aurais pu, et avant je voulais, je ne pensais pas que notre jeu nous mènerait aussi loin. Et si on m'avait dit que je dirais pour la première fois « je t'aime » à quelqu'un ça serait à lui, je me serais bien foutu de sa gueule. Et pourant non. Voilà, ce n'était pas du tout ce que j'avais voulu dire au début. Un lapsus? Peut être mais je ne crois pas vraiment aux lapsus moi.

Je l'aime je n'y peux rien. La tristesse m'envahit doucement, parce que j'aime une personne inaccessible. Heureusement que personne n'entre à ce moment là, parce qu'il n'y croirait pas. Mais oui, je suis faite comme n'importe quelle des humains de ce monde, j'ai un cœur moi aussi même si je n'en fais pas usage très souvent. Ni avec la meilleure des utilisations. Et pourtant j'étais là, face à lui me mettant au grand jour. Laissant mon vrai visage apparaître. J'étais perdue, une larme de plus roulait sur ma joue. Et je n'arrivais plus à arrêter les autres qui pouvaient menacer d'inonder mes jolies joues à tout moment. Je n'arrivais pas à me retenir. Je ne voulais pas le perdre. Mais elle avait un avantage. Et un avantage même plus que considérable. Elle avait déjà eu son cœur. Ou celui de l'autre. Mais entre l'autre et lui … il n'y avait pas autant de différences, non? Peut être pas hein.

Je fus plus que surprise de le voir me prendre dans mes bras, mais je me laissais aller. Ces bras où je passerai bien tout mon temps. Accueillants et forts. Et merde voilà que je parle comme une de ces filles romantiques et amoureuses que je déteste tant. Est ce que ça veut dire que je vais me détester. Peut être bien. Une partie de moi même. Bon dieu je vais devenir schizophrène. Pas super rassurant comme idée. Mais je pense que … c'est normal. Bref. Je fermais les yeux et posais la tête sur son épaule et passais une main dans son dos pour m'agripper encore à lui. Je n'avais pas envie de le perdre. Ses paroles murmurées au creux de mon oreille me donnèrent des frissons et je me relevais doucement pour le regarder. Moi je voulais continuer ensemble. Avec lui Mais je ne voulais pas non plus m'investir dans quelque chose de voué à l'échec. Je l'avouerais volontiers, je n'acceptais pas l'échec. Je préfèrerais fuir que me lancer dans une chose qui n'aurait pas d'aboutissants possible. Je ne voudrais pas l'aimer, plus que je ne le faisais déjà, et risquer de le perdre en fin de compte. Je ne le supporterait pas.

Je sentis ses doigts se mêler aux miens pour appuyer ses paroles. Je levais un regard, humide de mes larmes passées, sur lui. Et je soupirais. Il m'aimait aussi. Malgré les gouttes qui embrumaient les cils de mes yeux je le regardais. Je ne voulais pas le perdre. Doucement ma bouche vint se poser de nouveau sur la sienne. Avec amour, avec tendresse. Avec simplicité. Plus d'artifices. Simplement moi. Et lui.

Peu à peu j'arrivais à me calmer, ce n'était pas forcément des plus évidents. J'étais … bah j'étais moi quoi. Rien de plus rien de moins … c'est pas des plus agréable à entendre. Surtout au milieu de ce qui aurait pu s'apparenter à des ébats. Ou des presque ébats. C'est pas super agréable d'être coupé en plein milieu. Ça fait perdre tout ses effets. Je savais bien qu'on n'irait pas jusqu'au bout j'y étais préparée mais que ça stoppe de cette manière là. Mais. Que voulez vous la vie est pleine d'imprévu. J'aurais du le savoir. Enfin je me laissais encore surprendre c'était mignon … faible … mais mignon? Peut être qu'après tout je suis un peu plus humaine qu'il paraitrait. Il y a toujours un peu plus de profondeur qu'on ne le pense à une personne, quoi qu'on en pense. Oh la la. Qu'est ce qui me prend moi avec des pensées aussi profondes que celles ci. Bon là c'est de sa faute. S'il ne m'avait pas balancé ça je ne me serais jamais remise en question. Donc on en revient au même point. Je l'aime. Il m'aime. Mais ça nous rend faible. Mutuellement.

Je réfléchissais. C'était étrange. C'était difficile, mais j'avais envie de croire que c'était possible. Que personne ne l'arracherait de mes bras et de mon cœur. Et pourtant. Sa femme, cette femme que je ne connais pas. Qu'il ne connait pas. Son grand amour. Je me sens menacée. C'est quand même étrange de se sentir menacée par une personne que l'on ne connait pas. Mais lui. Lui d'une autre dimension. Cet adolescent en face de moi. Il allait tomber amoureux d'elle. S'il retournait dans son monde. L'adulte de mon monde lui. L'aimait déjà. C'est étrange. Et moi je compte pour des pommes. Bref, je ne voulais pas y penser. Ca serait trop dur. Je ne pouvais pas y penser. Il m'assurait qu'il m'aimait, qu'il ne voulait que moi. Et je n'en doutais pas, non c'est pas ça. C'est juste que … c'est pas aussi simple.

Je décidais donc de chasser mes pensées. Et pour ce faire je déposais mes lèvres sur les siennes. Simplement. Je ne voulais pas parler plus de ça. Je ne voulais plus me torturer l'esprit. L'idée de lui avec une autre femme me traumatisait déjà assez comme ça. Il prolongeais le baiser doucement. Je ne voulais pas lui répondre. Je parlais beaucoup, mais je savais me taire quand il fallait. Parfois. Il me remerciais pour l'avoir écouté et doucement un petit sourire moqueur aux lèvres je posais mon doigt sur sa bouche pour le faire taire. Les yeux rieurs je dis doucement.

« Je ne suis pas là que pour les jeux et l'amusement Drago. » je m'interrompis quelques secondes pour plonger mes yeux dans les siens. « Je veux que tu sois mon futur. Je ne veux plus jamais te quitter. » et j'étais sincère. Il n'y avait que de la sincérité dans mon regard. Quelque chose de bien trop rare pour que l'on passe à côté. Je ne savais pas quoi faire. Je ne voulais pas dormir. Je ne voulais pas le quitter. Pas après tout ça. Je m'installais doucement contre lui, ma joue contre son torse toujours nu. Je ne voulais pas être loin de lui. Quelques secondes en silence nous firent du bien. Je pense que le sujet réapparaitrait bien un jour. Mais pas ce soir je suppose. Assez d'émotions pour le moment. Et je pense que l'on éviterait un petit peu le sujet aussi. Mais il savait que s'il voulait en parler il pourrait le faire. Du moins je l'espérais.

Je relevais les yeux vers lui. Qu'est ce qu'il voulait faire. Moi je ne voulais pas retrouver mon lit gelé. Je ne voulais pas non plus forcément rester ici. J'avais envie de marcher un petit peu. Dehors. À l'air frais. J'avais besoin d'un peu de fraîcheur. Et il n'y avait plus d'eau dans la carafe. () J'irais donc me promener dehors en essayant de ne pas me faire voir, parce que … c'est mal une élève qui rôde dans le noir alors que toute l'école est en émoi. « Drago? Est ce que tu … j'ai envie de faire un tour dehors. Tu veux venir? » je souris doucement. Il n'était pas obligé d'accepter. Je pourrais comprendre qu'il veuille rester ici.

Je l'aimais pour sûr. Et c'était dit. Nous avions toujours été proches, même avant. Même pendant mes aventures. Pendant les siennes. Peut être que … notre force c'était justement ça. On se connaissait depuis tellement longtemps. On avait appris à se connaître de manière autre qu'amoureuse. On se l'était avoué que très tard. J'espérais que je ne me trompais pas. J'espérais que je ne me trompais vraiment pas. Que je ne donnais pas mon cœur à quelqu'un qui allait me le briser. Je crois que … je ne sais pas si je pourrait le supporter.

Cette femme toujours présente dans mon esprit, je me collais tout de même à lui. Je voulais n'être qu'a lui, et qu'il ne soit qu'à moi. Je ne voulais plus penser à tout cela. C'était trop pas ce soir, pas maintenant. Je voulais lui dire que j'étais là moi. Et pas elle. Que je l'aimais. Que je l'aimais comme une folle. Bien plus qu'il ne pouvait se l'imaginer. Certainement bien plus que moi même je ne voulais le reconnaître. Que ça me faisait peur, que je n'avais jamais aimé auparavant. Que c'était tout nouveau et que j'espérais que je n'aurais pas à le regretter plus tard. Mais j'avais mon égo. J'avais ma fierté et elle n'était pas peu présente chez moi. J'étais très fière et imbue de moi même. Et le reconnaître – même à lui – serait difficile. Mais je ne voulais que lui. Je l'aimais. Et il le savait maintenant. Je suis comme toute les autres. Comme toute les autres filles. Amoureuses. Désespérantes. Mais heureuses. Beurk. Si je n'étais pas aussi heureuse ça me donnerait presque envie de gerber tout ça. Il me rendait humaine. C'était pas bien. Je le maudissait pour ça. Mais je l'aimais aussi pour ça. C'était de sa faute. Je n'étais pas comme ça. Ou alors c'est une personne que je ne soupçonnait pas. Une personne que … je vais devoir apprendre à connaître. Et apprécier. Mais il m'aidera, n'est ce pas? Je hochais négativement de la tête. « Non tu n'as rien à craindre. » je déposais doucement mes lèvres dans son cou et laissais ma tête reposer sur son épaule, le nez enfoui dans sa nuque.

L'un dans les bras de l'autre. Calmes et heureux. Figés dans le temps on dirait. Mais voilà. Je n'aimais pas l'inactivité. Et en restant ici, on s'exposait de plus en plus, inexorablement, à 'arrivée de personnes dans la salle commune. Et je ne voulais pas le quitter. Je ne voulais pas aller dormir non plus. Pas après tout ça. Nuit blanche assurée. Je lui proposais donc une balade. Au clair de lune. Qu'il acceptait. Je souris doucement en l'entendant parler de se changer. Bien sûr. J'allais aller passer des habits plus présentables. Ne serais-ce que si on tombait sur un professeur. Genre j'imagine bien « Oh bonjour monsieur Londubat » ou encore pire « Heu oui Monsieur Morrison, je suis bien toute nue sous la tenture ». Ah non je ne devais vraiment pas tomber sur lui. Je suis sûre que ma cote de popularité qui n'était déjà pas très bonne auprès de lui baisserait encore – enfin si c'est possible d'être plus bas! Il me regardait de haut en bas. Bah qu'il ne se gêne pas. Toutes manières il avait déjà vu quelques temps avant ce qu'il y avait en dessous. Non?

« Je m'en doute » dis-je un sourire pervers aux lèvres « Mais … je ne veux pas en faire profiter tout le château. » je me levais et allait vers les dortoirs. Les gens dormaient. « Juste toi » dis-je en me retournant et lui adressant un clin d'œil marqué.

Dans la chambre je me faufilais à pas de chats jusqu'à mon lit et ma malle où, laissant tomber la tenture à mes pieds, je passais un slip et me glissais dans une chemise d'homme, noire. Oh oui j'aime piquer les affaires d'Aaron – non ce n'est pas une chemise d'une de mes conquêtes. Mon frère à bon goût. Très bon goût. Enfin … c'est mon frère, non? A tâtons puisque je ne voulais pas utiliser ma baguette pour réveiller les autres filles, je cherchais un bas. N'importe lequel. Je tombais sur un mini-short en Jean. Ca fera l'affaire. Je l'enfilais et mis la main sur ma baguette sagement posée sur la table de chevet. Chaussures peut être? Des ballerines noires légères pour ne pas faire de bruit. Oui faut penser à tout.

Je redescendit dans la salle commune, ma baguette logée dans la poche arrière du shorty et d'un seul geste je m'attachais les cheveux, encore un peu humide, en hauteur. Un grand sourire aux lèvres je lui pris la main et d'un air espiègle je lui dis « Allons-y et tâchons de ne pas être vus. » discrètement et sur la pointe des pieds je remontait les escaliers, sa main toujours fermement dans la mienne, mes doigts enlaçant les siens. On dirait une gamine qui sait qu'elle va faire une connerie. Et qui la fait quand même.

Aarya aime Drago. Beuh. Ça me coute de le dire et pourtant c'est vrai. Ça me coute, façons de parler. Mais je m'étais jurée de n'être la femme de personne. Et pourtant. Je ne voulais personne d'autre que lui. Je ne supporterais pas non plus qu'il aille voir une autre. Je crois bien que je serais capable de péter une crise juste pour ça. Oui je m'accrochais beaucoup à lui. Et je n'aimais pas ça des masses. Mais en même temps … je ne voyais pas comment je pourrais faire autrement. Je ne pourrais pas le laisser tomber. Ça me ferait trop mal de l'imaginer avec une autre. L'altruisme et la générosité ne sont pas deux de mes qualités les plus … reconnues ou même présentes.

Je suis comme ça. Je me fiche de tout. Et en même temps je me prend pour la princesse de Serpentard. Que je ne suis certainement vraiment pas. Mais personne ne me dit rien alors … j'ai mon égo et ma fierté. Et je sais que je suis jalousée. Notamment par cette trainée de Svetlana. Mais alors là je m'en fiche comme de mon premier … bref. Si m détester peut la faire vivre dans les yeux de quelqu'un. Tant mieux pour elle. Moi je ne me coucherai pas déçue de ne pas être « son amie ». je soupirais doucement alors que j'allais me changer. Rien de plus simple en fait. Une chemise, un jean heu non shorty, la première chose qui me tombait sous la main. Je pense qu'Aaron serait fier de moi. Si jamais je lui racontais ce qui s'était passé ce soir. Ce que je ne manquerais pas de faire … plus tard.

En descendant les marches je souris. Il était toujours là. J'avais peut être eu un petit peu peur qu'il ne soit plus là. Après tout je n'étais pas la fille des plus agréables. Mais non ça ne semblait pas le gêner tant mieux. Ma main se posa dans la sienne, sans même y penser. Comme une sorte de logique ou d'évidence. Quelque chose comme ça. Ça me rendait faible. Il me rendait faible. Et je pense que plus de temps je passerais avec lui, plus je serais faible … mais je ne voulais et pouvais pas faire autrement. Mes doigts entremêlés aux siens étaient heureux là où ils étaient. C'était inattendu. Et aussi pourtant tellement agréable. Si le contact de la peau du jeune homme et la mienne avait toujours été électrique, ce soir plus que tout elle était fusionnelle. Comme si nous avions besoin de ne jamais séparer nos corps l'un de l'autre. Je lui souris doucement. J'avais envie de me nicher dans se bras et ne pas bouger, rester là avec lui. Mais non ce n'était pas possible. Je le savais bien. Pas maintenant. Alors je l'entrainais dehors. Fermement accrochée à lui. Ne cédant aucun millimètres entre lui et moi. Je ne voulais pas. Je ne tolèrerais pas qu'une autre que moi l'approche. Oui … je vous préviens. Je vais être encore plus chiante. En fait je ne pense pas être spécialement une méchante. Disons juste que je suis une casse bur***.

Avec un lumos il nous dirigeait dehors. J'entendais du bruit qui venait de l'infirmerie. Mais je ne disais rien. Je ne voulais rien dire. Je ne voulais pas … qu'on nous surprenne. Les deux sans cœurs qui n'en ont -presque- rien à faire de leurs camarades. Qui préfèrent se cacher et se promener dehors alors que tout le château est en émoi. Une grande effluve de vent me parcourut et ma peau frissonnait un petit peu. De la chair de poule par ci par là. Mais c'était tellement agréable. Et sa main était toujours dans la mienne. Je me sentais forte à ses côté. Une force différente que celle que je pouvais ressentir quand j'étais seule. Il était trop chou à me demander si je n'avais pas trop froid. Doucement je me rapprochais de lui pour déposer un baiser dans le cou. Non je n'avais pas trop froid. Du moins pas pour le moment.

« Non ça va. Sauf si tu proposes de faire le radiateur. » mon visage se fendit d'un large sourire.

J'étais ça y est totalement amoureuse de lui. Et je me disais que nous étions en non-couple. Certes. Mais si je ne supportais pas de voir ou sentir sa peau, comment est ce que je pourrais faire. Bon dieu. Et voilà seulement maintenant que j'y pensais Que dire à papa. Et à Aaron. Au moins Drago était un sang pur et un Malfoy, un serpentard. Digne de confiance. En tout cas, je ne me préoccuperai pas de leurs avis s'ils sont négatif. Une chose était sûre. Je l'aimais. Personne m'empêcherait de le faire.