Le bal. Ce merveilleux bal. Restait présent dans mon esprit. Je ne m'étais inquiétée pour personne. Disons qu'on ne peut pas dire que je sois quelqu'un de prévenante. J'ai des amis, mais … Calypso n'était pas la donc je ne me suis pas inquiétée pour elle. Et Drago était avec moi. Alors en fait … bah moi cette école j'en ai rien à foutre, les autres aussi. Les élèves toussa. Je n'ai toujours pensé qu'a moi même. Alors … Bref … c'était super. Les choses avaient été marrantes. J'avais observé tout ce que je pouvais. Je n'avais même pas réussi à me sentir … triste pour les élèves. Pour les profs. Non … vraiment pour personne. Depuis je me demandais ce qu'étaient devenues les mangemortes. Elles devaient être à leur QG, je supposais. A vrai dire je mourrais d'envie de demander à Az par courrier. Mais j'avais peur que le courrier soit maintenant intercepté. Et je ne voulais pas que … enfin c'était mon oncle et mon parrain. Normal.

Je me promenais. Encore plus qu'avant je me prenais pour un princesse. Non mais ça allait être encore pire maintenant. J'étais même allée à l'infirmerie pour aller faire chier ma sœur adorée. Je ne pouvais jamais l'emmerder assez. J'avais trouvé ma voie, je savais ce que je voulais faire. Moi je veux aussi avoir la classe en jupons et balancer des sorts de la morts qui détruisent tout. Bon dieu que ça me plairait.

Finalement cette lettre je l'avais quand même écrit. Elle était dans ma main. Je voulais. Non je mourrais d'envie de les rencontrer. Et je n'osais pas en parler à Drago. Même si je me doutais qu'il ne m'en voudrait pas. Mais je ne voulais pas dépendre de lui et rencontrer sa tante grace à lui. J'avais ma fierté. Mon égo. La serrant dans la main en essayant de ne pas la froisser, je gravis les marches de la volière avec entrain espérant ne tomber sur personne. Mais bien sûr … ça ne fut pas le cas.

La volière. Ma cheville me fait toujours mal, et reste comme un cuisant souvenir du bal gravé dans mon physique. Ca passera. C’est ce qu’ils m’ont dit… Ca passera. Mais quand même. Ca fait mal. Bouarf, du coup, il fallait que je monte m’occuper de tout ça, que j’envoie une lettre à Papa et maman, et une lettre à Molly. La connaissant c’était surtout elle, ma brillante grande sœur qui allait s’inquieter. Ouais normal. Elle s’inquietait toujours pour moi. Plus que maman ou papa d’ailleurs, mais c’etait peut être parce qu’elle était plus jeune et qu’elle se rappelait ce que c’était Poudlard… Enfin, voilà. J’avais envoyé mes deux lettres. Deux hiboux grands ducs aux poils blancs, les portaient maintenant vers Londres et ailleurs. Et moi je les regardais s’envoler un peu pensive. Un peu… rêveuse. C’etait beau le vol d’un oiseau…

Ca me faisait penser à tout ce qui s’était passé, a part les quelques personnes à l’infirmerie, je n’avais vu personne d’autre. Je ne savais pas si Aarya était en vie. Et Jen… ? Et les autres. Alors ça me rendait triste. Mais il fallait que je m’empeche de pleurer. Ca ne ferait de moi que la petite chose. Chou, mais que personne n’aime réellement. C’était assez triste comme constat, mais c’était un peu ça non… ? Ah je n’étais pas trop moche, meme mes cheveux plaisaient bien à certains, mais oui, voilà… j’étais trop douce. Trop fragile. Trop chou… Et surtout j’étais un peu… a fond sur…. Non disons juste que je ne faisais que penser à quelqu’un. Quelqu’un que je fuyais un peu, tout en me demandant ce qu’elle devenait. J’essayais de ne pas la croiser. Parce que je ne voulais pas devenir un poids pour elle. Déjà qu’elle me suportait, peut être meme qu’elle m’aimait bien, je ne voulais pas lui faire peur, je ne voulais pas qu’elle, elle se mette à me haïr. Alors je me faisais toute petite.

Mais voilà, le destin fait parfois mal les choses. C’est comme si nous n’étions que des pions, sur un jeu à grande échelle. Je redescendais de la volière… Qui y montait… ? Elle. Malgré moi, j’étais prise d’un frisson, Stan s’était retrouvé avec Zack dans la meme position quelques semaines plus tot, et ça c’était très mal fini. Mais Aarya n’etait pas Zack. Elle ne serait jamais aussi méchante, aussi mauvaise que lui. Avec moi du moins non… ? Je restais un peu bete, ne sachant pas vraiment quoi… dire ? Je la regardais juste… un peu, puis je baissais les yeux. Fragile petite Lucy n’avait pas le droit de trop la regarder. Je risquais de me bruler. Et je parlais timidement. « Je suis contente de voir que tu vas bien. »

Bellatrix. Quel nom magnifique. Quelle femme magnifique. Je l'admirais en secret. Elle était si … enfin tellement … enfin vous voyez quoi. Elle a la classe. Et elle se bat comme une déesse. Bref, j'en avais parlé à Az, de ma volonté de la rencontrer, lui parler, ou plutôt l'écouter me parler. Ca serait tellement bien. Drago aurais pu, mais … avec ces histoires de futur. Je crois que Drago voulait rester dans notre monde. Et donc … Pas repartir avec sa tante. Je lui épargnerais donc ça. Je ne voulais pas l'embêter. Même si nous avions eu la même fascination morbide.

Bref … j'étais en chemin pour déposer ma lettre à mon hibou blanc quand je croisais dans le couloir cette petite Weasley. Laquelle me direz vous -et pas à tord- il y en a tellement. Non la petite Lucy. La jolie Lucy devrais-je dire. Mais la Lucy qui me collait aux basques. Bon sang c'était bien ma veine de tomber sur elle tiens! Qu'est ce que j'avais fait au monde pour mériter ça? Bref. Je ronchonnais un petit peu. Je ne voulais pas trop l'embêter aujourd'hui. Je savais qu'elle avait pris cher au bal quand même. Mais en même temps … Je me souvenais encore de notre dernière conversation. Et de son « je ne veux pas te ressembler » elle ne savais pas ce qu'elle loupait. Elle avait du potentiel. Elle était jolie, il faudrait juste qu'elle s'affirme un tout petit peu plus. Et ça pourrait être parfait. Bien sûr, elle ne serait jamais comme Caly et moi. Personne ne pourrait. Même en essayant très fort. Mais elle préférait rester dans la médiocrité. Bien qu'elle le fasse. Je n'en avais cure! Je remarquais qu'elle avait la cheville qui semblait en mauvais état. J'avais envie de lui demander comment ça allait. Mais en même temps je ne voulais pas non plus qu'elle pense que je veuille devenir amie avec elle. Je pourrait l'apprécier. Si … non il y avait trop de si qui entraient en compte dans la possibilité de l'apprécier. Elle était chou pourtant. Mais les choses sont ainsi. Je suis une serpentard, elle est une pouffsouffle Weasley. La pauvre elle n'a vraiment pas de bol!

Je la regardais doucement me demandant si elle allait parler. Moi je n'avais pas vraiment envie. Mais bien sur qu'elle ouvrit la bouche. Contente de voir que j'allais bien. Un sourire se forma sur mon visage. « De même. » sa gêne apparente me plaisait. Et la conasse sadique que j'étais -et qu'elle semblait ne pas vouloir voir- jubilait. J'aimais dominer les situations. Et déranger. C'est tout un art.

« Tu fais quoi par ici? » demandais-je du bout des lèvres de manière assez dure. Bien sûr que si elle descendait de la volière elle venait d'envoyer une lettre. Mais l'idée de la mettre mal à l'aise me plaisait bien.

Parce qu'elle etait belle.... Et que mon coeur s'embalait un peu quand je la voyais. Mais. Il fallait que je me modere, je n'étais pas non plus une psychopathe, je l'aimais bien c'est tout. J'étais une gamine avec un crush euh... un coup de coeur, et ça passerait. Parce qu'Aarya n'était définitivement pas une fille pour moi, et je m'y etais fait. Oui, promis, je m'y etais fais. Ca m'empechait pas d'avoir le coeur à mille à l'heure quand elle etait en face de moi... Et de me demander si ses levres etaient douces. De toute façon... J'avais vu au bal, et certains en parlaient, elle etait avec Drago... Et ça suffisait à me laisser mettre des distances. J'étais une fille gentille moi, pas du genre briseuse de couple, pas du genre à m'inserer quelque part. Et puis j'étais timide. Et douce, j'étais pas... mechante quoi. Alors je souriais un peu, un peu tristement. Et elle elle souriait, comme si la situation lui plaisait. Pauvre petite Lucy, dominatrice Aarya... Si ça lui faisait plaisir... J'étais decidée à ne rien dire sur ça. Contente qu'elle aille bien, c'est tout ce que j'avais dis, et c'est tout ce que j'avais envie de dire. Son "de meme" ne me toucha meme pas, parce qu'au fond j'étais persuadée qu'elle ne le pensait pas. Elle voulait rester sur son perchoir de superiorité, a sa guise, quand son Drago retournerait à son epoque et qu'elle resterait seule à recoller les morceaux du coeur qu'elle pretend ne pas avoir, peut être que je resterais à l'ombre un peu plus loin en la regardant faire. Est ce qu'elle savait que Drago Malefoy etait desormais marié ... ? Qu'il avait un enfant qui promenait en ce moment meme dans les couloirs de cette ecole... ? J'aurais peut être pu lui dire, sors de ta bulle Aarya. Mais ça aurait été mechant.

Alors je me contentais d'un petit sourire, pas un sourire en coin non, un vrai sourire, je n'étais pas elle, et je ne le serais jamais. Elle me mettait mal à l'aise, mais j'essayais de surpasser ça, parce qu'elle me faisait du mal. Que ça me faisait du mal de la voir aussi... Mais qu'il fallait que je la fasse sortir. Au fond, j'aurais juste aimée être son amie, elle rejettait toutes mes propositions d'amitiée... Elle me rejettait toujours de toute façon. C'est dommage, l'espace de quelques instants des jours auparavant, j'aurais pu voir une fibre d'humanité en elle. C'était parti. Et voila que d'une voix dure elle me demandait ce que je faisais ici. Je ne la regardais meme pas, occupée à compter les marches deriere elle, enfin bref, tout pour faire comme si je m'en foutais de son visage, ou de ses yeux, ou meme de la politesse de la regarder en face, et je haussais les epaules en repondant nonchalement. « D'aprés toi ? Je reviens de la voliere, on a bien du te dire que c'était la bas qu'étaient les hiboux non? » C'est ce que j'aurais du lui dire... Non, la chose fragile que j'étais se contenta de lui dire... « D'aprés toi.. » C'était deja bien... Non? Qu'est ce que je lui trouvais... ? Ah oui... J'etais persuadée qu'il y'avait un morceau de gentillesse quelque part en elle....

Oh non je ne suis pas gentille. Je suis loin d'être une gentille fille moi. Et j'aime à cultiver cette facette de ma personnalité. Bien sûr j'avais un petit peu plus de profondeur, je ne suis pas uniquement en deux dimension. Mais ne vous attendez pas à ce que je vous donne toute les clefs pour me comprendre, non. Je préfère être incomprise que n'avoir plus de mystère. Je préfère que l'on me prenne pour une connasse – ce que je suis- plutôt que que l'on cherche plus loin. Ça ne sert à rien. Je suis qui je suis, je ne changerai pas. Pour personne. Il n'en était pas question. Et ça n'arriverait pas. C'est pas non plus Noël quoi!

Je la regardais. Oui je me demandais sincèrement comment elle allait. Mais de toutes manières que je le lui demande sincèrement ou pas, elle douterait de mes paroles. Alors pourquoi prendre le temps de le faire. Sans compter que j'avais des yeux. Je voyais bien qu'elle allait bien, non? Sinon … elle n'aurais pas l'air aussi … vivante enfin. Je n'en sais rien, je sais pas comment elle est d'habitude, mais elle n'a pas l'air mal en point. Je la regardais et j'appréciais ma position de supériorité. Je l'appréciais? Oui peut être un peu, disons que c'est la moins pire des Weasley quoi. Ceux là quand même. Pire que des mouches. Ça prolifère ça prolifère … bon dieu ça s'arrêtera quand!?

Je lui demandais par politesse ce qu'elle faisait ici, bien que ma question soit rhétorique. Dans ce coin du château il n'y avait pas grand chose à faire à part poster du courrier. Je souris doucement en entendant sa remarque mais ne prit pas la mouche. Non au contraire. Je trouvais ça plutôt pas mal. C'était bien si elle commençait à exister. Non ça c'est méchant … à s'affirmer un petit peu. Bon il fallait que je lui tende des perches pour le moment, mais … C'était déjà bien … non? Je la regardaisun sourire aux lèvres? Peut être un peu plus honnête cette fois ci. Je savais qu'il y avait quelque chose en elle qui voulait se débattre et se manifester. Elle ne demandait qu'à s'exprimer. Il fallait qu'elle s'exprime. Je me ferais bien une joie de la faire s'exprimer. Mais ça me posait un problème d'éthique. Ma propre éthique bien sûr. Pouffsouffle et Weasley. Bon ça aurait pu être pire, elle aurait pu être Gryffondor. Mais si je voulais l'aider, à s'affirmer. Il faudrait que je sois gentille avec elle. Ça serait dur. Et puis je ne saurais donc jamais ce que ça faisait d'être gentille avec elle et peut être l'apprécier à sa juste valeur. Si je me souviens bien, elle ne veut pas être comme moi, non?

Je haussais les épaules « Comme moi. » un petit sourire espiègle aux lèvres. Ce n'est pas que je n'étais que méchante. C'est que je ne laissais personne voir autre chose.

Aarya. Elle eveillait en moi des tas de sentiments. De l'affection... De la tendresse, de la haine aussi... Je crois que j'avais cru l'aimer. Je crois que je l'aimais un peu mais que j'étais surtout fascinée par l'image sombre qu'elle degageait. Sure d'elle. Je crois que je me trompais. Elle ne serait jamais une fille pour moi... Et au fond, je ne voudrais pas d'une fille comme elle. Non, moi j'avais envie de passer mes nuits avec quelqu'un qui me tienne dans ses bras pour me rassurer si il y'a de l'orage, ou même si le vent bat trop fort sur les volets à en faire un bruit assourdissant... Quelqu'un qui m'amene des chamallow pour me remonter le moral quand je deprime. Et surtout quelqu'un de gentil... Comme moi. Je n'étais pas méchante.... Non. Vraiment pas. Parfois je jappais... mais c'était tellement rare, qu'on l'oubliait. Non, je n'étais pas mechante. J'étais douce et... Aarya non plus n'était pas méchante, j'en étais sure... C'est juste qu'elle me glaçait elle essayait de faire voir une partie glaciale de son être & au fond moi... Je ne savais pas comment reagir. Du coup.... La je la regardais. J'avais droit à un sourire, je ne savais pas vraiment... pourquoi ? Peut être parce que j'avais dis " d'aprés toi" ? Peut être qu'elle aimait bien que je commence à lui repondre. Je ne savais pas du tout.... Et je ne savais pas si j'avais envie de savoir. Aprés tout, pour elle je n'étais qu'une moins que rien, qu'une Weasley... Et dire que pendant quelques temps j'avais pensé qu'elle et moi... nous pourrions être amies. C'était des reves que l'on ecrasait maintenant...

Bien sur, être son amie ça serait le reve, mais il ne fallait pas rever, y'a que les enfants qui revent non... ? Ou du moins les adultes le disent pas. Je ne savais plus trop quoi dire du coup... Elle etait quand même... sacrement belle... « Je... J'vais pas te retarder avec ta lettre hein... » Je souriais un peu, non c'était pas hesitant ce que je disais, c'est juste que je voulais être gentille, mais j'avais pas trop envie de briser un moment avec elle. Enfin... C'était stupide. De toute façon, elle m'apprecierait jamais à ma juste valeur. Pour elle je serais juste la Weasley de Poufsouffle et puis stop la... Au fond, ça me brisait le coeur de penser à ça... Mais... tant pis ?