Cela faisait déjà quelques semaines que je n’avais pas vu Elliot. J’étais folle de rage de la façon dont il m’avait traité au bal. Avec tout ce qui s’était passé, j’avais décidée de me retirer. Je n’avais plus aucun focus. La seule chose que j’avais en tête était le fait que mon enfant allait avoir un monstre comme père. Aujourd’hui, c’était le jour ou j’allais savoir si l’enfant que je portais allait être une fille ou un gars. J’étais nerveuse. Cela faisait une semaine que le ministère m’avait mise en arrêt de travail, par précaution. Ils ne savaient pas qui était le père et c’était bien mieux comme ça. Une semaine, sans rien faire, assise chez moi, c’était long! J’étais en attente de passer alors que j’aperçu une jeune femme s’écrouler en pleure. Elle venait de perdre son enfant. Mais qu’est-ce que je faisais ici? Pourquoi avais-je pris la décision de le garder? Ce n’était pas moi d’être vulnérable!

J’entendis alors mon nom. Oh non, c’est moi ca. Je me levai et suivit l’infirmière qui me fit signe. Cela prit environ 30 minutes alors qu’ils m’annoncèrent que j’allais avoir une fille. Curieusement, toutes les questions que je me posais un peu plus tôt disparu. Cette nouvelle me rendait heureuse, sans que je puisse contrôler cette émotion. Une fille, j’avais une petite fille dans mon ventre qui grandissait. Je les remerciai et me retourna chez moi. J’avais un sourire impeccable tout au long du retour. Je devais être forte. Même si elle n’allait pas avoir un père présent, je serais là pour elle et il n’y a personne qui pourrait lui faire du mal.

Le lendemain, il devait être 22h lorsque je décidai d’aller me promener. Godric’s Hollow a toujours été un endroit que j’adorais la nuit. Il y avait un petit parc à l’ancienne qui s’y retrouvait. J’avais mis ma cape rouge vin avec un grand capuchon, car c’était froid dehors. Lorsque j’arrivai à ce parc, il n’y avait personne, parfait. Au moins ici, avec ce capuchon qui me recouvrait, personne ne pourrait me reconnaître, en fait, c’est ce que je croyais. Il y avait un petit étang d’eau encerclé d’une clôture victorienne noire. Je vins m’accoter sur celle-ci et regarda l’eau par-dessus. Je pouvais voir mon reflet. Je pensai alors à ma fille. Il fallait bien que je lui trouve un prénom. Cependant, je sortis de mes pensées en serrant ma baguette qui se trouvait dans ma main. Une ombre était apparue derrière la mienne et je la voyais qui s’approchait. Par contre, je ne pouvais dire qui c’était…

Une nuit. Enfin un soir, mais il faisait déjà nuit pendant un moment. Nous étions au milieu de l'hiver. Il faisait froid, la neige était tombée depuis déjà une semaine, mais elle n'avait toujours pas fondu. Les températures négatives n'aidaient pas l’atmosphère à se réchauffer. Ce temps plaisait à Elliott, le froid de l'hiver, la pureté de la neige, le contraste entre ce blanc immaculé et la noirceur de la nuit. Tout cela plaisait à Elliott. C'est pour cette raison qu'il avait décidé d'aller faire un tour. Pour une fois, aucune pensée malsaine, aucun but précis, juste profiter de la saison. Ce qui peut sembler bizarre pour beaucoup de gens. Quand on dit ça en général c'est pour profiter du beau temps pour se faire bronzer pendant un pic-nique au bord du lac. Elliott avait revêtu sa longue cape noire, la même qu'il utilisait lorsqu'il portait le masque de mangemort. En somme, une cape noire tout à faire normale, mais qui recouvrait presque chaque parcelle de son corps. Il faisait très froid dehors, mais il était habitué, il préférait avoir froid que chaud. Il aimait sentir la brûlure de l'air glacé sur sa peau., sentir ses membres s'engourdir à mesure que le froid pénétrait sa chair. Et finir par ne plus les sentir du tout. Il marchait dans les rues de Godric's Hollow, il ne pensait à rien de spécial, il était fatigué, et voulait se détendre un peu. C'était sans compter sur la vue de la silhouette qu'il venait de voir traverser la rue. Une grande cape rouge, de longs cheveux, elle était reconnaissable entre milles. De plus, il connaissait l'aura de magie qui émanait d'elle. Jamais elle ne pourrait être incognito quand elle passerait près de lui. Elliott hésita, la suivre ou faire demi-tour ? La dernière fois qu'ils s'étaient vus ça avait finit en carnage. Il avait faillit la tuer, et elle l'avait castré. Le coeur de Elliott se serra en se souvenant ce malheureux épisode. Des regrets ? Non pas le moins du monde. Elliott était trop fier pour ça. Jamais il ne regretterait, jamais il ne s'excuserait. Et Amélia était pareil. Ils ne pourraient jamais renouer contact après ce qui s'était passé. Elliott décida de continuer son chemin et de faire comme si il ne l'avait pas vu. Il marchait, marchait, et se rendit compte que ses pas avaient suivit ceux d'Amelia. Elle était assise là-bas, penchée au dessus de l'étang. Il ne pouvait plus reculer. Son inconscient avait décidé pour lui. Il ne s'excuserait pas non, c'était certain, mais il se devait d'arranger les choses. Pour une seule et unique raison, il était amoureux d'elle depuis toujours. Le bébé ? Ce n'était pas réellement sa priorité à cette instant précis, et il ne lui vint pas du tout à l'esprit qu'elle avait leur enfant dans son ventre. Il était juste... Triste de tout ce qui s'était passé entre eux au bal de Noël. Il s'approcha derrière elle, et il vit qu'elle avait prit sa baguette, elle l'avait vu. Il retira sa capuche afin qu'elle puisse voir son visage. Il ne sortit pas sa baguette à lui, il ne voulait pas que ça recommence encore et encore comme avant.

« Bonsoir Amélia... Comment vas-tu ? »

Eviter le sujet. Pitoyable.

Plus il s’approchait, plus j’en étais certaine, c’était Elliot. Il osa même me demander comment j’allais. Sans le laisser avancer plus proche, je me retournai de toute ma hauteur et leva ma baguette pour la poser droit devant son visage. Mon bras était droit comme une barre de fer. Je n’avais plus aucun respect pour lui, malgré mes sentiments. Il m’avait tant insulté que j’en avais des cicatrices. J’étais en peine et la dernière chose que je voulais c’était le voir en ce moment. Je le pointais toujours de ma baguette. Il osait me demander comment j’allais.

« Comme si vous vous en souciez M. Morrison! »

J’avais un regard noir. Je serrais les dents. Je tentais de rester calme, mais ce n’était pas facile. Voyant qu’il n’avait pas sortit sa baguette, je baissai tranquillement la mienne en prenant une respiration. M’énerver n’était pas bon pour le bébé. J’aperçu quelques flocons de neiges tomber. Il commençait à neiger, superbe. Que faisait-il ici? Ce parc avait été mon endroit favori toute ma jeunesse et il le savait. Me suivait-il? Mes pensées revinrent à cette soirée au bal. J’avais entendu la conversation entre lui et Nate. J’étais déjà en colère contre Nate et la façon dont Elliot avait répondu, comme si j’étais un objet. Mon regard changea. Oh, non, bébé, lâche mes émotions! Je soupirai avant de remettre mon regard sur lui.

« Que fais-tu ici Elliot. Tu as faillis me tuer, tu m’as fait mal pour la première fois de ma vie je t’ai détesté et j’ai vu la mort dans tes yeux. Tu n’as rien à faire ici. »

J’étais en colère, certes, mais je gardais mon calme en lui parlant. Je ne lui pardonnerais jamais pour ce qu’il m’avait fait. Je rangeai ma baguette avant de me retourner et regarder l, étang de nouveau en m’accotant sur le bord de la clôture. Je n’avais pas envie de me prendre la tête, pas ce soir. J’avais une bonne nouvelle et je voulais en ressortir un bonheur en moi.

Comme il s'y attendait Amélia ne réagit pas comme le plus doux des agneaux. Elle pointa sa baguette sur lui, l'empêchant d'avancer plus. Il ne sortit pas sa baguette pour autant, il était ici pour faire la paix, pour mettre les choses à plat et essayer d'arranger les choses autant qu'il le pouvait, autant que sa fierté le lui permettait. Alors il la laissa bien sagement rangée dans sa poche, toute façon si elle allait trop loin il pouvait très bien la sortir d'un geste vif. Il n'avait pas peur d'elle, elle n'était pas capable de le tuer, comme lui n'était pas capable de la tuer, sinon vue à quel point il avait eut la haine contre elle au bal il l'aurait tout de suite tué. Là il s'était retenu. Il n'avait pas été gentil avec elle, enfin il avait été un véritable monstre avec elle, mais elle savait comment il était, elle savait qu'il ne fallait pas l'enerver. Surtout en ce moment, avec l'annonce qu'il allait être papa, Elliott était un peu beaucoup sur les nerfs. Elle avait joué avec le feu, elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle non ? Elle l'envoya carrément chier sans répondre à sa question. Elliott ne dit rien. En tant normal il l'aurait envoyé voir ailleurs, lui aurait dit qu'elle pouvait aller se faire foutre et aurait tourné les talons. Mais pas là, parce que il voulait sincèrement que ça s'arrange avec Amélia.

« Arrêtes tes conneries tu sais très bien que oui Amélia. »

Elle était énervée. Le regard noir, les dents serrées, prête à mordre. La lionne était enragée. Et franchement, c'était toujours dans les moments comme ça que Elliott la trouvait incroyablement sexy. C'est ça qui lui plaisait chez elle, son sale caractère, sa fougue. Il n'aurait pas pu tomber amoureux d'une femme sans saveur. Elle était le bien, lui le mal, mais leurs caractères se retrouvaient sur beaucoup de points, ils étaient faits pour être ensemble, pour se détester, se déchirer, mais au final, ils s'aimaient. Et ça ils ne pouvaient le nier ni l'un ni l'autre. Il ne disait rien, et l'observait. Il la voyait se calmer petit à petit. Il baissa les yeux et vit que son ventre commençait à gonfler un peu. L'enfant... Leur enfant... Il ne naîtrait vraiment pas dans de bonnes conditions, mais à quoi pouvait on s'attendre quand on a une mère auror et un père mangemort ? Elle reprit la parole. Plus froidement. Elle se retourna de nouveau vers l'étang. Elliott se passa la main sur la nuque. Il ne pouvait pas s'excuser non c'était impossible pour lui. Il ne savait plus comment se sortir de cette impasse. Amélia ne lui pardonnerait jamais... Mais il était un battant, et il n'abandonnait pas si facilement. C'est lui qui décidait si ils ne devaient plus se voir, pas elle. Il prit un caillou, et alla à côté d'elle, il lança le caillou qui fit un ricochet.

« Je suis incapable de te tuer. J'ai... Je sais pas quoi te dire. Je ne veux pas te perdre. »

Il avait essayé de s'excuser mais non, le je suis désolé, ou excuses moi, ça ne voulait vraiment pas sortit. Même pas un petit j'ai mal agis.

Je savais qu’il ne partirait pas comme ça. Il m’avait prévenu d’arrêter mes conneries et c’est ce que j’avais fait. Je m’étais retournée pour pouvoir admirer les flocons tombé sur l’eau. Il était arrivé près de moi, lançant une roche qui rebondit sur l’eau. Je soupirai de nouveau. Je ne savais même pas quoi dire. La seule chose que j’avais en tête, c’était ma journée d’hier, mon ventre, la nouvelle que j’avais une fille. Je n’avais aucune envie d’en parler avec lui. Pourtant, un côté de moi mourait d’envie de lui annoncer que c’était une fille. Elle allait avoir un sale caractère. Il me dit alors qu’il ne pouvait pas me tuer, qu’il ne savait pas ce qu’il avait, mais qu’il ne voulait pas me perdre. Je fronçai les sourcils. Elliot tentait de s’excuser? Depuis quand? La majorité des personnes qui le connaissait ne l’aurait pas remarqué, ce n’est pas une excuse de sa part, cependant, je le connaissais. Il n’aurait jamais dit cela. Je tournai la tête pour le regarder en relâchant mes sourcils. Je m’étais calmée. Il paraissait sincère et confus, ce qui était nouveau, car je l’avais vu ainsi deux fois dans ma vie.

« Qu’attends-tu de moi Elliot? Tu m’as insulté, tu as faillis me tuer et tu m’as plaqué contre un mur sachant ma condition. Tu ne sais pas à quel point tu m’as fait mal. »

J’étais vulnérable et je détestais cela. Cependant, je n’étais plus folle de rage. Orgueilleuse, certes, je ne m’excuserais jamais. Je me redressai pour le regarder lui, étant face à face à présent. Je voulais tant lui dire. Oublier toute cette nuit au bal et juste, avoir un peu de lumière dans mes yeux.

« Elliot, je… je suis allé à l’hôpital hier et.. »

Je respirai longuement. Je devais lui dire. Peu importe la réaction qu’il aurait. Je devais le dire à quelqu’un, spécifiquement, le père.

« C’est une fille, en pleine santé. »

Je me retournai de nouveau vers l’étang. Je ne voulais pas voir sa réaction. Je ne voulais pas revivre un regret. Surtout pas, je n’en avais pas besoin. C’était déjà assez difficile. La nuit était fraîche, belle, comme je les aimais. J’avais toujours adorée cette saison. Il n’y avait aucun bruit, juste une petite brise.

Amelia le connaissait mieux que personne, elle avait compris qu'il essayait de s'excuser, enfin c'est ce qui lui semblait à lui, puisqu'elle se calma encore un peu plus. A présent elle avait l'air beaucoup moins enervée. Oh il n'avait pas gagné loin de là, elle lui en voulait toujours, ça il savait qu'il faudrait du temps pour qu'elle revienne vraiment vers lui. Mais elle acceptait de lui parler, oui c'était ça. Il se sentait un peu mieux, mais ce sentiment ne dura pas longtemps puisque même si elle se calmait, elle reparla du bal de Noël, de comment il l'avait traité et de ce qu'elle avait ressentit. Il savait tout ça, mais il avait essayé de l'occulter. Il connaissait ses défauts, il était trop impulsif, il en était conscient, il savait qu'il pouvait être le pire des connards, d'ailleurs c'est ce qu'il était avec tout le monde, pas pour rien qu'il avait été à Serpentard, pas pour rien qu'il était un mangemort. A croire que tout le monde avait oublié ça. Elliott était un connard, on ne pouvait rien y faire. C'était son caractère. Déjà, il était plus gentil avec Amelia qu'avec n'importe qui d'autre, il l'aimait. Mais il restait Elliott. Et même si il essayait de se contrôler quand il était avec elle, il restait quelqu'un de méchant. Oui au fond il était méchant. Arrêtez de croire qu'il est juste un gentil professeur de métamorphoses, ça c'est sa couverture et non l'inverse. Oui, Elliott était un enfoiré, et ça ne changerait jamais. Il faisait juste un peu d'efforts pour celle qu'il aimait. Il ne pouvait pas devenir quelqu'un de bon non plus. Ca, l'enfant s'en chargera sûrement. Il ne répondit rien, que pouvait-il lui dire ? Je suis comme ça ? Désolé que tu sois tombée enceinte du pire des enfoirés ! Hé tu te souviens à qui tu parles là ? Je ne t'ai jamais demandé d'être amoureuse de moi ! Elle se mit face à lui, et continua, elle dit qu'elle était allée à l'hôpital. Elliott s’inquiétait. Elle allait mal ? Il lui était arrivé quelque chose. Ou au bébé ? Il attendait qu'elle finisse sa phrase, s'imaginant les pires scénarios possibles. Une fille. Pleine santé. Amelia se retourna vers l'étang. Elliott sentit son coeur exploser dans sa poitrine. Merde il allait être papa. Merde, une fille. Une fille en pleine santé. Il se sentait tellement... Heureux. C'était étrange comme sensation. Une petite Elliott et Amelia. Une petite fille. Une future mangemorte manipulatrice. La future reine de Serpentard. Il ne voulait pas de cet enfant, il n'en avait jamais voulut, mais il commençait déjà à l'aimer. Connaitre son sexe, le rendait de plus en plus réel pour lui. Il se rendait compte de tout ça. Et il en était heureux. Il s'accouda à côté d'Amelia, et dit un petit sourire aux lèvres.

« Il lui faut un prénom maintenant. »

Je n’avais pas vu sa réaction. Je ne voulais pas savoir. Je levai un sourcil alors qu’il s’accoudait à côté de moi. Je ne fis que tourner les yeux pour regarder son visage et aperçut un petit sourire. Quoi? Mais, est-ce que je rêvais? Pendant un instant, je me demandais vraiment si je ne m’étais pas endormi quelque part. Je me figeai soudain. Il me parla que l’on devait trouver un prénom. Qui était cet Elliot? Je me retournai de nouveau vers lui, l’air un peu surprise. Je ne pouvais m’empêcher de trouver cela bizarre qu’il soit si…normal, vis-à-vis la situation. J’étais terrifiée de l’intérieur. Elle allait avoir nos caractères, nos charmes. Allait-elle devenir une auror qui vient de gryffondor ou un mangemort de serpentard? Ni un ni l’autre? Ce serait la meilleure des choses. Je regardai Elliot, alors que la neige arrêtait de tomber entre nous deux.

« Il y a quelques semaines, tu voulais me tuer et tuer l’enfant qui se trouvait dans mon ventre. Là tu me dis que tu veux trouver un prénom? Il me semblait que c’était une abomination pour toi. »

Je baissai la tête. Je me souvins alors du jour ou je lui ai annoncé que j’étais enceinte. Il l’avait tant mal pris. Lorsque je remontai la tête, je fis un petit sourire en coin. Après tout, je ne pouvais pas me plaindre qu’il soit ainsi. Un prénom, je savais que cela allait mal finir. J’aimais les anciens prénoms, mais qu’est-ce qu’Elliot avait en tête pour ça?

« D’accord, je ne sais pas ce que tu as, tu es…différent de la dernière fois que l’on s’est vu. Je ne peux pas m’en plaindre. As-tu des idées? »

Je voulais savoir ce qu’il avait en tête comme prénom. Attendez, une seconde, j’étais vraiment ici en train de parler de cela avec Elliot? Un mangemort qui avait désiré ma mort? Il devait se demander ce que je faisais dehors, seule, au froid! Pourquoi je n’étais pas à Poudlard depuis une semaine. Non, pas du tout, on cherchait un prénom. Je m’approchai d’Elliot et le regarda droit dans les yeux. Mon visage était à quelques centimètres du sien.

« Avant toute chose, je veux ta parole que tu ne me fera plus aucun mal. Je ne peux te pardonner de ce que tu m’as fait. Tout le monde l’a vu. Tu n’as pas été discret du tout. »

J’avais pris un air beaucoup plus sérieux. Un air sur de moi, comme à mon habitude. Je ne voulais plus souffrir. Je ne pourrais probablement pas supporter Elliot me faire du mal encore une fois.

Alala les femmes toujours à rester bloquer sur le passé. Oui il avait fait tout ça et alors il était en train d'être gentil avec elle elle pouvait pas arrêter de parler de ça ? Bon en même temps heureusement qu'elle était plutôt du genre à rester sur le passé et ne pas tirer un trait dessus sinon elle aurait oublié Elliott depuis longtemps et tout ça ne se serait jamais passé. Ça aurait été mieux pour eux certes, mais Elliott ne se serait jamais fait à l'idée qu'Amelia l'oublie complètement, même si c'est ce qu'il avait tenté de faire pendant toutes ces années. De toute façon il savait très bien qu'il n'avait rien à dire, il ne pouvait rien lui reprocher à elle, c'était lui qui avait pété un câble, c'était lui qui avait des problèmes d'impulsivité. Elle était juste... Elle. Elle n'avait pas à agir dans le but de ne pas énerver Elliott bien qu'elle sache comment il était. Il ne pouvait pas lui reprocher ça. Il ne pouvait pas lui demander d'être gentille avec lui quelques soient les circonstances parce qu'il pouvait devenir violent avec elle. Non vraiment, il était le seul en tord, alors il ne pouvait que subir ce que disait Amelia sans broncher. Il ne savait pas trop quoi répondre à ce qu'elle lui avait dit. Son instinct de père s'était réveillé subitement ? C'était vrai, il s'était mis à aimer cet enfant d'un coup, alors que jusqu'ici il représentait juste un obstacle pour lui. Jusqu'ici ça n'avait été qu'un concept, maintenant il était réel. Enfin elle plutôt.

« Je crois que je ne me rendais pas vraiment compte... »

Elle semblait déboussolée, et c'était compréhensible elle était persuadée qu'Elliott la haïssait et haïssait leur enfant encore plus, lui aussi jusqu'à quelques minutes avant. Mais maintenant il voyait les choses sous un autre angle. Elle dit qu'il était différent. Elliott sourit du coin des lèvres. Il se sentait différent vraiment. Ce qui ne voulait pas dire qu'il allait devenir gentil avec tout le monde, ou qu'il allait devenir le meilleur papa ou le petit ami parfait. Juste qu'il était heureux, et qu'il était capable de faire des efforts pour ceux qu'il aimait. Parce qu'il tenait à eux, et il savait qu'il pouvait les perdre. Au final c'était assez égoiste puisqu'il allait faire des efforts pour conserver son bonheur. Elle lui demanda si il avait des idées. Elliott réfléchit aux prénoms de filles qu'il aimait bien. Ce n'était pas une question facile, contrairement à beaucoup de gens Elliott n'avait pas réfléchit à ça. Il se souvenait avoir entendu des conversations à Poudlard où les filles papotaient entre elles des futurs prénoms qu'elles donneraient à leurs enfants.

« Sephora ? Lila ? Violette ? »

Puis elle s'approcha, son visage proche du sien, son corps frôlait presque le sien. Elliott sentit la chaleur qui lui était maintenant familière l'envahir. Il avait envie de la prendre dans ses bras, de la rassurer, de lui dire qu'il l'aimait mais il ne pouvait pas. Pas maintenant, plus maintenant, pas après tout ce qu'il s'était passé. Elle lui demanda de lui promettre de ne plus lui faire de mal. Elliott hocha la tête.

« Je te promet de faire tout ce que je peux pour ne plus te faire de mal. »

Lila? Violette? Mais il était fou? Oh lala, cela n’allait pas être facile. Cependant, Sephora me resta en tête, Sephora, Saphira? J’aimais bien. Bref, on allait parler de tout ca un peu plus tard. Je devais m’assurer d’une chose. Lorsqu’il me répondit qu’il ferait tout pour ne plus me faire de mal, je levai un sourcil. Toujours mon regard droit dans le sien sans broncher. Ce n’était pas suffisant. Je ne pouvais pas continuer ainsi, pensant qu’à la prochaine impulsivité, il me tuerait avec ces deux mots qui m’avait menacée plus d’une fois. Je crois que l’instinct maternel prenait le dessus. Je ne pensais même pas à moi là dedans, mais à notre future fille. Elle ne méritait pas ça.

« Ce n’est pas convaincant mon cher. Tu vas devoir faire mieux que ça. Je ne peux pas commencer à faire avec ce sale caractère d’impulsivité qui me coûte presque ma vie à chaque fois! »

J’étais sérieuse en lui parlant. Je ne voulais plus avoir à faire avec cela. Je devais l’avouer, j’étais très impulsive moi-même. Je me reculai un peu, réalisant la distance qui était très petite entre nous deux. Je ne m’attendais à rien ce soir. J’étais simplement sortit prendre un peu d’air, me promenant dans le parc de ma jeunesse. La neige était fraîche sous nos pieds. Le ciel s’était dégagé pour laisser paraître la lune et les étoiles qui scintillaient au loin. Une chose était certaine, je ne pouvais m’attendre à trop avec Elliot. Déjà qu’il avait essayé de s’excuser, c’était déjà un début. Une question me prit la tête. Qu’est-ce qu’il faisait dans ce parc, dans ce coin de Godric’s Hollow? Ce n’était pas comme s’il devait venir ici souvent.

Je vins pour parler, mais une crampe m’en empêcha. Je me pris le ventre. Ah non, s’il vous plaît pas maintenant! Cela faisait environ 2 semaines que j’avais des crampes à divers moment de la journée. C’est pour cela que le ministère m’avait mise en arrêt de travail. Je regardai autour de moi et aperçut un banc. Je m’y dirigeai pour m’asseoir un peu. Je sentais que cela allait être une grossesse difficile, malheureusement pour moi. J’aperçus tout de suite le visage incertain d’Elliot.

« Ne t’inquiète pas, c’est normal. Cela m’arrive quelques fois par jour. Le ministère m’a retirée de Poudlard il y a une semaine à cause de cela. Je…je n’ai absolument rien à faire chez moi et le temps devient long. »

J’eus un petit rire à cette réponse en gardant un petit sourire en coin. Un sourire qu’Elliot avait souvent vu dans le passé.