Deux mois avaient passé depuis la dernière fois que j’avais vu Elliot. Mon cœur s’était refermé. Je le croisais dans les corridors, je ne le regardais même pas. Je faisais mon travail, un point c’est tout. Je ne voyais plus mes amis, je ne parlais pu vraiment à personne. Je tentais de penser à autre chose et cela fonctionnait. Je me concentrais sur la sécurité de Poudlard et j’avais tout le monde a l’œil. Après tout, je faisais ce que j’étais la meilleure à faire. Protéger les élevés. Ils ne m’avaient pas mis à ce poste pour rien quand même!

Il devait être environ 17h. La journée de cours finissait. Les élevés courait d’un sens et de l’autre alors que je me promenais dans les corridors. Je sentis une bouffée de chaleur entrer en moi. Je vins pour continuer de marcher et mon ventre commença alors à me faire un mal de fou. Tellement que j’étais obliger de me tenir sur le mur à coter de moi. Une élevé passa en me demandant si j’étais correcte. Je lui fis signe que oui pour qu’elle continue sa route. Je recommençai a marcher, mais cette fois ci vers l’extérieur du château pour aller prendre une bouffée d’air frais. Qu’est-ce que j’avais? Ne me dis pas qu’il y a un virus qui court! Ce n’était pas le temps d’être malade. Je marchai alentour du château. C’était frais dehors, donc j’avais moins chaud. Cependant, un mal de cœur me pris. Je m’accotai alors contre un mur. Mon ventre me faisait extrêmement mal. Qu’est-ce que j’avais? Je repensai alors à ce que j’avais mangé dans la journée et hier. Pourtant, rien de bien diffèrent qu’a l’habitude! Je restai la, immobile pour au moins un bon dix minutes. Mon mal de cœur ne passait pas. Tout à coup, tout devint clair. Elliot, cette soirée. Mes yeux s’ouvrirent comme si je venais de voir quelque chose de terrible devant moi. Non, ça ne se pouvait pas, j’hallucinais. Ce n’était…pas impossible. Non, je ne voulais pas penser à cela. Après tout, j’étais en retard. Tout avait alors une logique dans ma tête. Qu’est-ce que j’allais faire? Je ne pouvais pas le garder, c’était hors de question. Mais. Et Elliot, je ne pouvais pas juste ne rien dire. C’était probablement plus sécuritaire de rien dire, mais…je ne pouvais pas. Comment avais-je pu être aussi stupide. Comme si j’avais besoin de cela en ce moment! Je paniquais et pas rien qu’un peu.

Je rentrai au château, presqu’en courant. Il fallait que je parle à Elliot. Je savais que c’était dangereux, mais je ne savais pas quoi faire. Ce que je savais, c’est que je ne voulais pas être seule en ce moment, je mourrais de panique. Je me mis à penser. Ou serait-il? Je regardai l’heure, presque 18h. Les cours étaient finit. Il devait être en salle de métamorphose. Je me précipitai le bas. Lorsque j’entrai, c’était vide, mais j’entendais quelqu’un marcher dans la pièce d’a coter, qui était son bureau. J’avançai tranquillement. Je savais qu’il ne voudrait pas me voir. Je ne voulais pas le voir non plus, mais… je ne m’attendais pas à ça. La porte du bureau était ouverte. Lorsque j’arrivai, il était debout, devant la fenêtre. J’essayai de ne pas avoir l’air traumatisé, mais ce n’était pas facile. Pour la première fois de ma vie, j’avais une voix tremblante et incertaine.

« Elliot. Je…je sais que tu ne veux pas me voir, et ce n’est pas ce que je.je veux, mais. »

Mon ventre me fit un mal de fou et j’étouffai un gémissement de douleur. Comment allais-je lui dire cela.

« On a un problème. »

Je le regardai alors. Je ne voulais pas lui dire quoi que ce soit tout de suite. Je voulais voir comment il réagirait avant.

Les cours étaient terminé, et Elliott rassemblait les dernière affaires dans son bureau avant de partir. C'était une journée comme les autres. Les élèves n'avaient ni été très turbulents, ni spécialement sages. Il avait su les intéresser, mais pas tous. Certains ne seront de toute façon jamais intéressés quoi qu'il fasse, à moins peut être qu'il fasse un strip-tease devant eux alors là ils daigneraient peut être poser leur regard sur le professeur de métamorphose. Il rangeait tout, quand il entendit des cris dehors. Intrigué il alla se poster près de la fenêtre et scruta la cour du château mais il ne voyait rien, il faisait trop noir. Il entendit alors quelqu'un rentrer dans son bureau. Sûrement un élève qui n'a pas comprit quelque chose en cours, ou bien un élève qui souhaite finir dans son lit... Ou les deux... Il se retourna et fut surpris de ce qu'il découvrit. Amelia était là. Depuis leur nuit ensemble il y a deux mois de cela, la nuit où il l'avait laissée chez elle sans un mot de plus, il l'avait soigneusement évité. Elle faisait d'ailleurs sûrement de même puisque ça avait marché, ils ne s'étaient même pas croisés. Oh si bien sûr parfois dans les couloirs, mais bizarrement leurs regards étaient toujours concentrés sur autre chose à ce moment là. Son expression du visage ne changea pas lorsqu'il la vit. Bien que son coeur eut un raté. Il n'avait pas du tout envie de parler avec elle. De mettre les choses au clair ou quoi que ce soit. Il considérait qu'ils s'étaient tout dit, ils ne pouvaient pas être ensemble un point c'est tout. Il la regardait, attendant qu'elle parle. Elle lui dit qu'elle savait qu'il ne voulait pas la voir, et que ce n'était pas ce qu'elle voulait. Il arqua un de ses sourcils. Il ne comprenait pas trop là. Pourquoi était-elle là dans ce cas ? Elle gémit. Elle avait mal quelque part ? Il détourna les yeux et soupira.

« Qu'est ce que tu fais là.... »

Elle lui dit ensuite qu'ils avaient un problème. Non ils n'avaient plus de problème. Le seul problème qui s'imposait à Elliott était une auror dans son bureau. Mais depuis qu'ils avaient décidé, ou plutôt que lui il avait décidé, de ne plus la voir, il n'y avait plus de problème. Il reporta son attention sur elle. Bon il allait l'écouter... Il lui devait bien ça...

« C'est à dire ? »

Il était si froid. Je baissai la tête. Devais-je l’impliquer dans tout cela? Il n’avait pas besoin de savoir…Non, ce n’est pas vrai, il devait savoir. S’il le savait autrement que par moi, il serait furax. Je le sais, à sa place, je le serais. Il me demandait ce que je faisais là. Il avait totalement raison. Qu’est-ce que je faisais là? Je m’infligeais une souffrance à avoir à le regarder de nouveau, d’entendre sa voix indifférente à mon égard. J’avais mal. Cela faisait mal. Cependant, je pu apercevoir qu’il était prêt à m’écouter. Comment allais-je lui dire ca? En passant Elliot, je suis enceinte! Non, il fallait que je trouve une façon moins…drastique. Je m’avançai pour aller vers la fenêtre et regarder dehors. La nuit s’installait tranquillement. La demi-lune était déjà dans le ciel. Je ne pouvais pas prendre de décision seule, pas pour cela. C’était déjà assez difficile de me dire que j’avais un enfant qui grandissait en moi en cet instant, mais surtout que c’était celui d’Elliot. Je me retournai pour le regarder droit dans les yeux.

« Elliot, je ne sais vraiment pas comment te dire ca et… disons que je n’avais vraiment pas prévu.. »

Je pris une grande respiration. Le mal de cœur revenait. Je devais lui dire et peu importe la façon, je savais qu’il allait changer son visage si froid.

« Je crois que je suis enceinte… »

Eh voila c’était dit. Comme je l’avais prévu, son visage changea. Maintenant, qu’est-ce qui allait arriver. Allait-il me dire tout simplement froidement de m’en débarrasser? Allait-il me tuer? Je ne savais pas du tout à quoi m’attendre. Surtout dans ce genre de situation que je n’avais JAMAIS vécu. Si on changeait la situation. Si Elliot et moi avions pris le même chemin et que l’on serait encore ensemble, ce serait probablement la meilleure nouvelle que j’aurais pu lui annoncer. Il m’aurait pris dans ses bras, m’aurait embrassé et m’aurait sourit de bonheur. Par contre, aujourd’hui, je savais totalement que ce n’allait pas être ca. A l’intérieur de moi-même, j’étais paniquée, même terrifiée. Et je savais que cela se reflétait dans mon visage, cette peur.

Elliott attendait que Amelia parle. Il était patient. Il savait garder son sang-froid et il était capable d'attendre sagement la réponse. Il s'adossa au mur. Amelia avait l'air un peu perturbée... Étrange. Peu de choses la touchent en général. Comme Elliott elle a un sang-froid à toute épreuve et une grande force en elle. Qu'est ce qui pouvait la rendre aussi... Mal ? Le départ d'Elliott ? C'était certainement ça. Depuis cette nuit ensemble elle n'arrivait plus à se passer de lui, et elle venait pour lui demander de revenir auprès d'elle. C'est pour ça qu'elle hésitait à parler, elle avait peur de se prendre un râteau... Elle disait qu'elle n'avait pas prévu ça. Ça quoi ? Et elle prit une grande inspiration. Comme si elle allait annoncer un truc de fou, genre veux-tu m'épouser. Il espérait que ce n'était pas ça d'ailleurs ! Et elle lui annonça la grande nouvelle... "je suis enceinte". Elliott haussa les sourcils. Et resta la bouche close. Il faillit lui demander de qui ? Mais si elle venait le dire à lui ça impliquait sûrement que c'était de lui, et puis les dates correspondaient avec leur nuit ensemble. Elle déconnait hein ? Enceinte ? Genre un mini Elliott sans son ventre quoi ? C'était ça qu'elle voulait dire ? Elle croyait pas qu'il y avait assez d'un seul Elliott ? Un mélange de mangemort et d'auror ? Oh mon dieu mais qu'est ce que ça allait donner ? D'un seul coup, son esprit s'affolait. Il ne comprenait pas. Ou alors il ne voulait pas comprendre. Il n'avait jamais pensé à ça. Pour lui c'était tout simplement impossible. Elle ne pouvait PAS être enceinte un point c'est tout ! D'ailleurs elle mentait, oui, c'était la seule explication plausible pour lui... Elle disait ça parce que... Parce qu'elle voulait le récupérer ! Elle voulait qu'il revienne vers elle. C'est bien connu les femmes font ça pour garder l'homme qu'elles aiment. Elliott reporta son attention sur elle et la regarda, le visage froid et impassible. Il n'avait pas l'air touché. Et pour tout dire il ne l'était pas. Il pensait vraiment qu'elle mentait.

« C'est la seule chose que tu as trouvé pour me faire rester ? »

Il tourna les talons, et passa à côté d'elle pour sortir de son bureau. Il n'avait pas envie de rester là à côté d'elle, elle l’énervait.

« Tu es pitoyable. »

J’attendais, toujours en le regardant. Je l’avais vu hausser les sourcils, mais pour le moment, il était plutôt…calme vis à vis la situation. Ce qui m’intrigua. Mais à quoi il pensait? Ce n’est pas comme si je lui avais mentit! Je ne suis pas du genre à inventer des histoires et il le savait. Je n’avais pas le gout d’être ici. Après ces deux mois, je ne voulais plus rien savoir de lui et encore maintenant, j’allais être obligé de lui reparler. C’est alors que la phrase qui sortit de sa bouche me laissa sans mot. Il croyait vraiment que c’était une méthode pour le garder dans ma vie? Mais qu’est-ce qui lui prenait! Il me connaissait mieux que ça! Je serai les dents. Déjà que je n’allais pas bien, s’il allait me traiter de la sorte, je pourrais facilement lui sauter au visage. J’avais toujours eu un caractère assez impulsif lorsqu’on touchait mon orgueil. C’est alors qu’avant même que je puisse dire quoi que ce soit, il marcha vers la sortit en me traitant de pitoyable au passage. C’était la goutte qui débordait du vase. Je pris ma baguette, fis fermer la porte devant lui et je me précipitai pour le plaquer contre le mur. Je le regardais droit dans les yeux.

« Tu crois vraiment que je veux te ravoir après ce que tu m’as fait? PAS DU TOUT! Je croyais que tu me connaissais mieux que ça. Tu sais que je ne ferais pas ça. Ça m’étonne que ça tes passer l’esprit. »

J’étais en rage. Ce n’était vraiment pas le moment de me mettre en rogne. Je le lâchai et me reculai. Toujours en le fixant droit dans les yeux. Il savait que je ne mentais pas et le connaissant, je savais qu’il essayait tout simplement de se convaincre du contraire.

« Elliot, j’ai accepté ta décision il y a deux mois car c’est la plus sécuritaire autant pour moi que pour toi. Tu crois vraiment que je veux être dans cette situation? Je suis… »

Je soupirai. Je n’arrivais pas à croire que j’allais dire ça. Ce n’était pas moi.

« Je suis pétrifier Elliot. Et tu sais que je ne suis pas du genre à avoir peur de quoi que ce soit. Je…je ne sais pas quoi faire. »

Je baissai les yeux et allai alors m’asseoir sur le coin de son bureau. Ma robe longue rouge vin, toujours à mon style habituelle médiéval touchait presque par terre. Je déposai ma baguette sur son bureau. Je pris alors ma tête dans mes mains. Jetais si confuse, je ne savais pas quoi faire. En relevant la tête, je vis encore Elliot qui me fixait. Je serai des dents une nouvelle fois, pris ma baguette et me leva. Mon orgueil venait d’en prendre un coup et mon impulsivité allait prendre le dessus. Je passai à coter de lui et ouvrit la porte.

« C’était une erreur de venir te voir. Je vais me débrouiller, après tout, en ce moment c’est toi le pitoyable, pas moi. »

Je commençai à marcher.

Elliott allait partir, il ne voulait pas entendre un mot de plus. Enceinte ? Non mais sérieusement elle n'avait pas autre chose à faire que venir le déranger dans son bureau pour des conneries pareils ? Sauf qu'il ne put pas sortir, parce que la porte venait de claquer devant lui. Un peu plus et il se la prenait en pleine face. Cette fois... Ça commençait vraiment à l’énerver. De quel droit elle venait s'incruster ici et l'empêchait de partir ? C'était trop... Elliott était sur le point d'exploser, mais Amelia était déjà en train de le faire, venant le plaquer contre le mur. Elle le regarda dans les yeux, et lui dit que ce n'était pas ça du tout, et qu'il la connaissait, qu'elle n'était pas comme ça. Il le savait mais... Il a besoin de se dire que c'était faux, il ne voulait pas que ce qu'elle lui disait devienne réalité. Malheureusement il ne pouvait plus le nier, il ne pouvait plus faire comme si de rien n'était. Et la réalité le frappa de plein fouet. C'était la pure vérité. Le fruit de l'amour occupait le ventre d'Amelia. Elle avait en elle un début de bébé, elle portait la vie, et pas n'importe quelle vie, celle de leur enfant, à tous les deux. Il était perdu... Pour la première fois de sa vie il ne savait pas quoi faire, pas quoi dire. Ça l'aurait soulagé de s’énerver contre elle, de l'envoyer voir ailleurs, de lui dire qu'il ne voulait pas de tout ça. Et c'était vrai il n'avait jamais voulut ça ! Mais il ne pouvait pas s'en prendre à elle, ce n'était pas sa faute. A vrai dire si il devait s'en prendre à quelqu'un c'était uniquement à lui-même. Foutu préservatif. A force de coucher avec les deux sexes il oubliait que les femmes avaient la capacité de vous imposer un môme. Elle continua, expliquant qu'elle avait accepté il y a deux mois, et qu'elle ne voulait pas de ça. Et tout ça... Et elle était pétrifiée. Elle avait peur. C'était compréhensible. Lui aussi, pour la première fois de sa vie il était incapable de dire un mot, incapable de réagir face à tout ça. Père lui ? A 21 ans ? Vous le voyez père sérieusement ? Obsédé, pervers, méchant, sadique... Oh non un enfant... C'était pas sa tasse de thé. En plus de ça il détestait les mioches, il les trouvait insupportables. Et les bébés encore pire. Mais là c'était différent, c'était le sien... Ou plutôt le leur. Il cherchait quoi dire... Quoi faire... Sauf qu'Amelia ne lui laissa pas le temps de réfléchir à tout ça et lui dit que c'était une erreur de venir et qu'il était pitoyable. Il s'en fichait qu'il l'insulte à cet instant. Peu importe. Il la saisit par le poignet pour la retenir alors qu'elle passait à côté de lui pour sortir. Il la regarda, les yeux complètement perdus. Il était... Hésitant.

« Tu... Tu comptes faire quoi ? »

Je n’en revenais toujours pas. Comment avait-il pu être aussi froid? Comme si c’était rien que ma faute toute cette histoire! Ne pas me croire comme ca, je le détestais. Pour la première fois de ma vie, je le détestais. Alors qu’il me prit le poignet, je le regardai droit dans les yeux. Nos visages étaient assez proche, car après tout, je passais à coté de lui. Je le regardai avec tristesse, mais avec rage, dégout. On aurait pu voir des éclairs sortir de mes yeux tellement la frustration était grande. Alors qu’il me demanda ce que je comptais faire, je levai un sourcil.

« Eh bien Elliot, je n’en sais rien! Si je le savais, je ne serais pas venu te voir pour de l’aide! Je n’aurais pas du non plus! Je pensais qu’après ce que tu m’as dit avant de partir, tu t’inquiéterais pour moi-même si je ne suis plus dans ta vie! En ce moment, je n’ai le gout qu’une seule chose et c’est d’aller me noyer dans le lac. Tout ca devient insupportable. »

Mes émotions prenaient le dessus. J’avais un être en moi, un petit être qui appartenait non seulement à ma personne, mais au seul homme que j’ai aimé. Je n’en pouvais plus. Je souhaitais reculer en arrière, je voulais effacer tout ca. Je pris sa main qui me tenait et l’arracha de mon bras. Je rentrai à l’intérieur de nouveau et alla vers la fenêtre. Regarder dehors était quelque chose qui me calmait. Les étoiles, la belle lune qui éclairait la cour, c’était la seule chose qui pourrait éventuellement me calmer de cette situation. Je croisai les bras. Qu’est-ce que j’allais faire? C’était une excellente question. Je n’en avais aucune idée. Ce n’est pas comme si ce serait possible de former une belle famille. Ca c’était même pas à envisager. Je restai muette. Je ne voulais pas m’énerver et je n’en avais pas l’énergie. J’avais mal au cœur, mais dans les deux sens. Mon ventre me faisait mal, mais mes sentiments venaient de prendre un couteau en plein cœur et pas de n’importe qui, d’Elliot lui-même! Je serrai les dents. Ca me faisait mal, tout ca, la situation. Comment pouvais-je être si vulnérable? Je ne l’avais jamais été.

« Comment as-tu pu me dire ca Elliot. Tu crois vraiment que tout ca est de ma faute? »

Je tournai la tête vers lui. Mes yeux étaient remplis d’eau, mais je ne pleurais pas encore. Je le regardais droit dans les yeux. J’avais mal, tellement mal. La situation était insupportable. Je voulais disparaître. À ce moment précis, c’était la première fois de ma vie que je voulais ne pas être quelque part, ne pas exister dans ce monde. C’était affreux.

Amelia s’énervait, et était sur le point de pleurer. Elle laissait ses émotions la dominer. Elle était perdue. Tout comme lui à vrai dire il était complètement à l'ouest là. Il ne disait rien parce qu'il avait eut un gros bug dans le cerveau. Il avait prit conscience qu'elle ne mentait pas, et qu'elle avait bel et un bien un petit Elliott dans son ventre. Et ça avait provoqué une sorte de rejet de son cerveau. Comme si il s'était arrêté. Il était en état de choc. Oui c'est possible même pour lui. Il restait là, le regard fixe, et ses pensées avaient disparues. Il était vide... Après le capharnaüm pour se convaincre que tout ceci n'était que pur mensonge, il était désormais extrêmement silencieux. Plus aucune pensée non. Du blanc. Juste du blanc. Bref, Elliott était vide. Incapable de réagir. Incapable de dire quoi que ce soit. Elle lui dit qu'elle ne savait pas. Elle continuait, mais ça faisait une sorte de gros bourdonnement dans les oreilles du professeur. Il n'entendait pas ce qu'elle disait. Enfin si il entendait, mais il n'écoutait pas et il ne comprenait pas. Sa voix n'était qu'un amas de choses incompréhensibles. Elle lui posait une question maintenant, tournée vers lui, les yeux remplis de larmes prêtes à couler au moindre mot qu'il dirait. Il voulait répondre. Mais il ne savait pas ce qu'elle lui avait demandé. Et il se sentait incapable de parler, en tout cas de façon normale. Ses oreilles bourdonnaient de plus en plus, il entendait les battements de son propre coeur, très fort, et ses tempes chauffaient. Il se sentait mal... Il allait tomber dans les pommes ou quoi ? Il tituba avec difficulté jusqu'à la fenêtre, à laquelle il se pencha, et prit une grande inspiration. Il avait envie de vomir... Il se passa la main sur le front, et sentit qu'il transpirait beaucoup, il était brûlant. C'était trop d'un seul coup là... Il resta comme ça quelques secondes afin de reprendre ses esprits, puis se retourna enfin pour faire face à la jeune femme.

« Je... Cette chose n'est pas possible... »

Il ne savait pas comment formuler ce qu'il avait à dire.

« Je ne suis pas... Un père. Je suis un mangemort. »

Je pouvais bel et bien voir à cet instant précis qu’Elliot ce sentait aussi perdu que moi. Qu’est-ce qu’on allait faire? Plutôt qu’est-ce que j’allais faire? Je me sentais quasiment mal de lui imposer tout ça. C’est moi qui avais dû penser à me protéger, ou même à être intelligente et ne pas laisser cette soirée arriver un point c’est tout. Je regardais Elliot. Le fait de porter son enfant en moi, je ne comprenais plus rien, cela ne se pouvait pas. Je ne voulais pas être mère, pas maintenant, probablement jamais, non je n’étais pas prête. La seule pensée d’avoir un enfant me donnait mal au cœur. La seule personne que je me voyais porter son enfant, effectivement, c’était Elliot si les circonstances n’avaient pas été comme cela. Elliot était le seul homme que j’avais aimé dans ma vie. NON, arrête de penser à tout ça. Je vis Elliot s’avancer vers la fenêtre. Il paraissait hors de lui. La fenêtre était assez large pour deux personnes. Je l’entendis me dire que tout ça n’était pas possible, qu’il ne pouvait pas être père, car il était mangemort. Je le regardai alors droit dans les yeux.

« Et je ne peux pas être mère, pas maintenant! J’ai renoncé à cela bien des années auparavant. »

Effectivement, depuis que je l’avais perdu, depuis qu’il était partit, j’avais dévoué ma vie à mon travail. Je ne voulais rien savoir du mot famille. Par contre, je ne m’attendais pas à croiser ce genre de situation là. Je tremblais. Je me tenais contre la cote de la fenêtre. Mes émotions prenaient vraiment le dessus et s’il y a vraiment quelqu’un qui sait que je peux me contrôler, c’est lui. Mais aujourd’hui, tout était chamboulé en moi. J’avais peur. C’était une décision impossible. J’avais mal à la tête. La peur, le stress, tout ça prenait le dessus sur moi. Je regardai la fenêtre et tout devint embrouiller. Je pleurais? Non, mes joues étaient encore sèches. Je me sentis très lourde tout d’un coup. Non, ressaisis-toi bon sang! Je vins pour me retenir, mais ma force avait disparu complètement.

« El.. »

Mes yeux se fermèrent et tout ce que je ressentis, c’était mon corps se pencher vers l’arrière. Même si j’avais tenté de me ressaisir, de prendre une bouffée d’air frais, c’était trop de nervosité et mon corps ne pouvait pas prendre un tel stress. Surtout que je venais d’être malade toute la matinée, je n’avais pas mangé, ni bu. Je vivais des stress inimaginable chaque jour et mon corps le prenait et juste ça me fit m’évanouir.

Elliott ne se voyait pas père. Pour plusieurs raisons. D'abord, il était âgé de seulement 21 ans, un bébé à 30 passe encore mais là... Hé oui Elliott est très jeune, bien qu'il soit professeur et mangemort. Enfin pour être professeur on peut dire qu'il a été pistonné par McGonagall, et mangemort, on le devient à n'importe quel âge ce n'est pas un métier à proprement parlé. Non mais sérieusement il a à peine l'âge de boire de l'alcool, vous le voyez avec un gosse dans les bras ? Deuxième raison, et pas des moindres, il détestait les gosses, leurs cries, leurs pleurs, leurs rires, leurs bêtises, tout, même leur odeur ! Cette odeur de talc et de bonbon... Beurk ! Un enfant c'est bruyant, ça a toujours besoin d'attention, pas du tout l'ambition d'Elliott dans la vie. Ce qui nous amène à la troisième raison. Un enfant avec un père mangemort. Dis il fait quoi ton père ? Il tue des gens pourquoi ? Ce n'était pas une vie pour un enfant. C'était dangereux... N'importe qui pourrait s'en prendre à lui pour atteindre Elliott. Et il ne voulait pas arrêter ça pour un enfant. Les mangemorts, c'est toute sa vie, il n'avait pas été capable d'abandonner ça pour Amelia, alors pour un petit machin rose qui fait que brailler et qu'il ne connait même pas faut pas rêver. Tout ça pour dit que un enfant, très peu pour Elliott. Il était à la fenêtre, en train d'essayer de reprendre ses esprits tandis que Amelia lui dit qu'elle ne pouvait pas être mère, qu'elle y avait rennoncé. Oui bah voilà, ils n'en voulaient ni l'un ni l'autre, mais il était là, ce truc dans son ventre. Ils allaient bien devoir prendre une décision, le tuer, ou le laisser vivre, mais c'était elle qui l'avait dans son corps, c'était à elle de choisir, Elliott respecterait son choix, point, il serait là pour l'aider le temps qu'elle en avait besoin, il lui devait bien ça après tout... Il allait lui dire ça, quand il vit qu'elle était en train de défaillir. Rapide, il vint la prendre dans ses bras pour l'empêcher de tomber lourdement sur le sol. Il la porter avec délicatesse et la posa sur le canapé. Elle n'allait pas bien. Elle avait sûrement faim et soif. Il prit sa baguette, et prononça "Accio pomme" et une pomme entra en volant dans son bureau pour venir dans sa main. Puis il alla chercher de l'eau et un verre sur son bureau. Il en versa un peu sur le front d'Amelia. Il espérait qu'elle n'était pas trop mal...

« Ca va ? »

Oui il l'avait quitté, mais il s’inquiétait pour elle, croyez moi ce n'était pas par gaîté de coeur qu'il l'avait quitté...

J’étais tombé, moi qui ne craquais pas facilement, j’étais tombé à ce petit stress. Après tout, ce n’était pas tellement un petit stress. Je sentis alors de l’eau couler sur mon visage et j’ouvris les yeux. J’étais allongé. Elliot avait du me rattraper. Il me demanda alors comment j’allais. Je ne savais pas quoi lui répondre. À première vu, je me sentais bien, peut être un manque de sommeil, mais bien. Cependant, si j’y pensais un peu plus, je n’allais pas bien du tout.

« Je…je ne sais pas. »

À ce moment précis, mon regard croisa le sien. Je pouvais voir qu’il s’inquiétait, ce qui était rare ces jours ci. Je ne pouvais pas prendre une décision en ce moment, mais je n’avais pas le choix. J’avais toujours été contre tuer un enfant dans son ventre, mais en ce moment, je savais que si je le gardais, je devais abandonner Poudlard, me cacher et l’élever seule. C’était si dur de choisir. J’étais perdue, vraiment perdue. C’était un fardeau incroyable en ce moment. Je me redressai un peu. La porte de son bureau était fermer, il avait du la fermer lorsque je m’étais évanouit.

« Elliot, je ne sais pas quoi faire. Je…j’ai toujours été contre tuer un bébé, mais l’élever seule, je ne peux pas faire ca non plus. »

Une larme coula toute seule sur ma joue, en silence. Je baissai les yeux. J’avais mal à la tête, probablement du fait que je n’avais pas bien dormi, ni manger, ni bu. Je me sentais si faible. Je me recouchai tranquillement. Juste le fait de me redresser prenait trop d’énergie. Qu’est-ce qui m’arrivait?

Il tenait sa tête de sa main droite, et lui versait un peu d'eau de la gauche, attendant un signe de vie de sa part. Pas qu'il pensait qu'elle était morte non plus, mais il s’inquiétait quand même, il ne savait pas ce qu'elle avait. Si elle ne se réveillait pas, il l’amènerait à l’infirmerie. C'est à ce moment que la jeune femme rouvrit les yeux, elle n'avait pas l'air très bien, son regard était vague. Un peu comme Elliott tout à l'heure sauf que lui le malaise de la belle lui avait totalement remit les pieds sur terre. Il lui demanda si ça allait, et elle répondit qu'elle ne savait pas. Ok ça l'aidait beaucoup ça. Comment on pouvait savoir si ça n'allait ou pas. Enfin forcément c'est qu'elle n'allait pas bien, parce que quand on va bien, on sait qu'on va bien quand même. Enfin je sais pas vous mais moi... Il se contenta de hocher la tête, même si son regard semblait se demander si la jeune femme était folle, ou non. Mais bon, ce n'était pas le moment de penser à ce genre de choses, ils avaient tous les deux un problème plus important à régler, que faire de ce bébé. Elliott ne lâcha pas pour autant Amelia, sachant que si il faisait ça elle risquait de retomber lourdement, ce n'était pas parce qu'elle était réveillée qu'elle était capable de se redresser ou même de se lever. Si elle le voulait, elle le ferait toute seule, pour l'instant il l'aidait juste à se maintenir un peu redressée sur le canapé. Cela rapprochait leurs deux visages l'un de l'autres, et des flashs de la nuit passée ensemble lui revinrent. Il n'aurait jamais dû faire ça, voilà où ça les avait mené. Un gosse dans les pattes. Et pourtant, à quelques centimètres de la peau de pêche de la jeune femme, il ne songeait qu'à recommencer. Elle lui dit qu'elle était contre tuer un bébé. Lui ça ne lui posait aucun problème, de tuer un bébé, mais ce n'était pas n'importe lequel. Son sang coulait dans ses veines, c'étaient ses chromosomes. Ce n'était pas une question d'amour pour lui, mais plutôt de fierté. Cet enfant était le sien, il était hors de question qu'on touche à quelque chose qui était à lui, là c'était presque une partie de lui. Elle disait qu'elle ne pouvait pas l'élever seule. Seule ? Qui avait parlé de seule ? Oké il ne voulait pas être père. Mais c'était trop tard hein fallait y penser avant. Oké il ne voulait pas être avec elle, mais cela ne l'empêchait pas de garder ses distances avec elle. Bon si un peu, mais il pourrait ne pas être avec elle, et ça faisait une excuse de plus pour ne pas tuer Amelia et le bébé. Celui-ci deviendrait un mangemort plus tard. Voldemort serait plutôt heureux d'apprendre ça non ? Elliott releva les yeux vers elle.

« Tu n'es pas seule... Je suis là. Je vais t'aider. C'est le mien aussi... »

Elliot me tenait la tête pour m’aider. Nous étions assez proche un de l’autre. Sans le vouloir, j’avais encore ce sentiment pour lui. Ce même sentiment que j’avais enfouit pendant des années et qui était revenu il y a deux mois. Je le regardais droit dans les yeux. Lorsqu’il me répondit que je n’étais pas seule et qu’il allait m’aider, je levai un sourcil un peu par surprise. Cependant, ce qui m’étonna encore plus fut qu’il ajouta que c’était le sien aussi. Je ne m’attendais pas à ce qu’il dise quelque chose comme ca. Je restai silencieuse. Je pensais à tant de chose en même temps que j’en avais mal à la tête. Je voyais en ce moment la personne que j’avais aimée, la personne que j’aime, la seule que j’ai aimée. Sans vraiment le vouloir ou même m’en rendre compte, ma main vint se poser sur sa joue. Je le regardais toujours droit dans les yeux.

« Elliot je… j’ai peur. Pour la première fois de ma vie, j’ai peur. Je ne veux pas prendre de décision impulsivement. »

J’approchai mon visage du sien. Je ne l’embrassai pas. Je collai simplement mon front contre le sien en fermant les yeux. Oui, je voyais en moi mes portes de sortis. En ce moment, des décisions très différentes étaient dans ma tête. Mon travail, l’amour de ma vie et son bébé que je portais en ce moment, les mangemorts, ma famille. Tout ce chamboulait. Qu’est-ce que je voulais vraiment? Je suis devenue une auror pourquoi? Ma famille a tous été des aurors, ok, ah oui, ma tante, je devais tuer le mangemort qui avait tué ma tante. Est-ce que j’aimais mon travail? Oui, je suis bien la dedans. Est-ce que je veux une vie de famille plus tard? Oui, mais pas avec n’importe qui. Ma réponse se compliquait. La seule personne avec qui je ferais une vie de famille c’est Elliot, mais nos travails nous l’empêchaient et je savais que ce n’était pas car il ne m’aimait pas qu’il m’avait laissé, mais pour me protéger. Je reculai ma tête pour le regarder de nouveau.

« Je… je sais que tu veux me protéger en m’oubliant. Je comprends cela. Mais… après ce qui s’est passé, je me suis rendu compte de bien des choses dont une en particulier. »

Je respirai en fermant les yeux pour ensuite reposer mon regard dans le sien.

« Je me suis rendu compte que je ne peux pas vivre sans toi. Toutes ces années, je croyais être heureuse et bien dans ma peau, mais j’ai remarqué que non, je suffoquais. Je… »

Je ne pouvais pas lui dire que je l’aimais, donc je ne continuai pas ma phrase.

Amelia lui dit qu'elle avait peur, et il la comprenait, parce que lui aussi il avait peur, pour la première fois de sa vie. Il n'avait jamais eut peur, ni de se prendre un vent par une fille, ni de se faire mal, ni de mourir. Rien ne l'atteignait jamais, on ne pouvait jamais voir de la peur dans les yeux clairs d'Elliott. Sauf aujourd'hui, ses pupilles étaient dilatées par la peur. Décision impulsive. C'est drôle Elliott était l'expert pour ça. Bien qu'il soit très intelligent il se laissait toujours avoir par son énervement, la seule chose positive, c'est qu'il s'y tenait. Comme par exemple coucher avec Amelia, impulsif, la quitter, impulsif aussi bien que nécessaire. Mais cette fois il devait grandir, et prendre les choses en main. C'était lui l'homme dans le couple, il fallait qu'il fasse quelque chose. Mais quoi ? Qu'est ce qu'il voulait vraiment ? Il n'avait jamais voulut un enfant, jamais voulut ça, mais c'était trop tard maintenant il était devant le fait accompli, ce n'était pas comme si on lui avait demandé son avis avant... Elle le regardait droit dans les yeux, et s'approchait. Si il n'avait pas été si perdu, si désemparé face à la situation, si la seule chose qui le préoccupait à cet instant n'avait pas été la question du bébé, il lui aurait sauté dessus. Elle colla son front au sien, et Elliott passa ses bras autour d'elle de façon protectrice. Il ne savait pas quoi dire... Il entrait en jeu lui aussi, c'est sûr, ce n'était pas que sa décision à elle, mais il ne savait pas quoi faire. Il la soutiendrait dans son choix point, quoi qu'elle choisisse, il serait là, en tant que père ou non. Elle continua en disant qu'elle savait qu'il voulait la protéger et qu'elle s'était rendu compte de bien des choses. Rendu compte de quoi ? Elliott ne voulait pas entendre ça, pas maintenant... C'était pas le moment... Et pourtant si, ils étaient arrivés au bout de leur relation d'adolescents, ils étaient adultes maintenant... Il fallait prendre une décision définitive. Elle lui dit qu'elle ne pouvait pas vivre sans lui. Elle disait qu'elle suffoquait et... Cela brisa le coeur d'Elliott. Il ne voulait pas la rendre malheureuse. Lui il n'était pas malheureux, ni heureux, il n'était plus rien, plus de sentiments, il ne souffrait plus, mais il n'y avait plus ce petit rayon de soleil dans sa vie. Et si ce bébé était une deuxième chance ? Un signe du destin ? Pour les réunir... Non il ne voulait pas y croire, Elliott le romantique, on aura tout vu. Il soupira et baissa les yeux.


« Je te soutiendrais quoi que tu fasse, et je ne te laisserais plus seule... Mais pour nous deux, je ne pense pas que ce soit possible pour le moment nous sommes... Trop différents.. »

Elliot m’écoutait attentivement. Il me regardait droit dans les yeux. Il m’avait enlacé de ses bras. Juste le fait d’être dans ses bras, je me sentais mieux. Cependant, je vis dans ses yeux quelques secondes qu’il tenait à moi, mais ce ne fut que ces quelques secondes, avant qu’il redevienne si froid, comme à son habitude. Il baissa les yeux en m’expliquant que quoi que je fasse, il serait là et ne me laisserait plus seule, mais pour ce qui en était de lui et moi, on était trop différent. Je comprenais exactement ce qu’il voulait dire. Encore une fois, nos professions bloquaient tout le reste et avec raison. Si le ministère savait tout ca, je serais surement condamnée pour trahison ou un truc du genre. J’avais mal. J’étais soulagée que peu importe ma décision, il serait là. Après tout, Elliot avait toujours été là, il était mature pour son âge et surtout, même s’il le cachait très bien, je savais qu’il tenait à moi et qu’il ne voulait pas qu’il m’arrive rien. Il n’était pas partit la première fois, car notre couple allait mal, mais car il le fallait. Je me détachai de lui et me leva tranquillement pour retourner à la fenêtre. Mes sentiments étaient comme doubler et tout ce que je voulais, c’était pleurer en ce moment. Je cherchais une réponse et je n’en avais point.

« Je.. »

Avant même que je continue, un élève entra dans la pièce « Monsieur Morrisson je.. », je me retournai et levai un sourcil vers lui. Qui entrait dans une classe ainsi? Ils étaient passés ou les bonnes manières dans cette génération? Avant même qu’Elliot ou moi dise quelque chose, il était repartit et avait refermé la porte. Une chance que je n’étais plus dans ses bras, on en aurait entendu parler dans la prochaine demi heure. J’étais à présent face à face avec Elliot. Je m’assis sur le bord de la fenêtre, essuyant mes yeux de mes mains pour ensuite le regarder de nouveau.

« Je sais que la bonne décision serait de s’en débarrasser Elliot, mais.. C’est toi et moi qui est là. Toi et moi, à l’intérieur de mon ventre. Cela aurait été n’importe qui d’autre, je n’aurais pas hésiter et ce bébé ne serait déjà plus, mais…c’est toi et je ne peux pas me faire à l’idée de m’en débarrasser..je…je suis désolé. »

Je ne savais pas ce qu’il voulait vraiment. Ces temps ci, Elliot était dur à déchiffrer. Il m’avait dit que peu importe la décision, il accepterait et me supporterait et je l’ai cru.

Amelia allait répondre, elle avait l'air triste. Lui aussi il l'était. Parce qu'il l'aimait. Oui quoi qu'il dise, quoi qu'il fasse, il l'aimerait toujours. Elle était son premier amour, resterait son grand amour, et sûrement le seul. Mais tout était contre eux. Leurs professions, leurs attentes, leurs engueulades... Tout, sauf cet enfant qui venait les réunir. Et si c'était un signe. Non il ne croyait pas au destin. C'était juste un problème de plus. Une embuscade sur le chemin de la vie. Il ne savait plus trop où il en était, ni avec ce bébé, ni avec elle. La décision de cet enfant revenait à elle, seulement à elle, si elle décidait de le garder, il ne la laisserait pas tomber, et assumerait sa fonction de père point. En ce qui les concernait tous les deux, ils verraient bien. Pas besoin de se précipiter. Beaucoup d'enfants grandissent avec des parents séparés. Elliott réfléchissait à tout ça quand un élève entra, coupant la parole à Amelia. Elliott le regarda, et lui lança un regard noir. Le pauvre élève terrifié repartit aussi vite qu'il était venu. Puis il se retrouva de nouveau seul avec Amelia qui lui parla de l'enfant de nouveau. Il se massa les tempes. Il en avait marre. Il n'arrivait pas à réfléchir alors qu'elle était là, triste et tellement... Tellement aimée. Oui il avait besoin d'être seul sans elle. Il s'approcha et la prit dans ses bras. Il la serra doucement contre lui.

« Je serais là, je serais un père. Pour ce qui est du reste. On verra. »

Puis il la lâcha et ouvrit la porte de son bureau.

« Je suis désolé mais j'ai besoin d'être seul. »

J’étais si confuse, j’avais peur de ce qu’il dirait de cette décision. C’était si dur d’être en sa présence, de lui dire une chose aussi complexe que celle-ci et de ne pas pouvoir être près de lui et de l’aimer. Je l’aimais, encore et toujours. Je ne cesserais probablement jamais de l’aimer lui. C’est alors que je l’aperçu se rapprocher de moi et me prendre dans ses bras. Je me laissai prendre. C’était quelque chose que je ne m’attendais pas du tout. Je passai alors mes bras autour de sa taille. Une sécurité juste ici se fit ressentir à l’intérieur de moi alors qu’il me disait qu’il allait être là pour moi, pour…être un père. Comme je m’attendais, pour le reste, c’était indécis tout ca. Je ne m’attendais pas à plus, mais il allait être là, je n’étais pas seule là dedans. C’est alors qu’il me lâcha et alla vers la porte pour l’ouvrir. Il me dit qu’il avait besoin d’être seul. Je le comprenais. Après tout, ce n’était pas une nouvelle à laquelle ni lui, ni moi nous nous attendions. Je lui fis un signe de tête voulant dire que je le comprenais et je m’avançai pour sortir par la porte. Lorsque je passai près de lui je m’arrêtai et le regardai en levant la tête. Eh oui, Elliot était plus grand que moi.

« Merci…d’être là pour moi…je sais que ce n’est pas ce que tu veux. »

Je me rapprochai de son visage pour coller mes lèvres contre sa joue, passant ma main dans son cou puis sortit ensuite par la porte, marchant tout le long de la classe, sans me retourner. J’étais effrayée pour la suite, mais je ne voulais pas le faire voir.