Fuck.

Il était 19h30. Je m'étais levé 20 minutes auparavant, et avais pris une douche rapide. J'avais pas vu les garçon, et étais parti en leur lançant un : « M'attendez pas ce soir, je sors. ».
J'avais erré dans les rues de Londres …
Jusqu'à ce que deux jeunes filles s'approchent de moi, avec un sourire aguicheur aux lèvres. Ma réputation était toute faite : Aoi = L'homme qui couche avec n'importe qui.
Je rendit leur sourire aux demoiselles, et me fit embarqué dans la ruelle juste à côté.
J'étais habitué. Ça allait finir en « je-couche-avec-vous-et-on-se-revoit-pas ».
Pourtant, j'étais quelque peu réticent.
Lorsque la blondinette réussit à m'embrasser, Ruki avait surgit de nulle part. J'avais haussé un sourcil. Je marmonna : « Qu'est ce que tu fous là, toi? »

Sous ses réflexions, je haussais les épaules et soupira. Je lui répondit sèchement.

« Ouai je m'amuse bien. Merci de t'en soucier. Oui je pars de la maison pour flirter, ça te gène ? » Puis agacé je lui claqua « Puis t'es pas ma mère, lâche mois les baskets. »

Je regretta immédiatement ces paroles, mais la brune pris la parole. Je lui sourit moi aussi. Elle aventura ses mains sur mon torse, puis sous ma chemise. Ruki la tira loin de moi. Je grogna légèrement et l'autre fille à mes côté s'indigna :

« Mais où tu te crois ? T'arrive là et tu casses tout ! Dégage ! »

Je soupira, puis frotta la tête de la blonde avant de l'éloigner de moi. Je leur dit d'une voix douce :

« J'vous rappellerais les filles. » Puis je les fit déguerpir. Je me tourna ensuite vers Ruki, et soupira longuement … J'étais heureux qu'il soit là. Mais en même temps non. S'il était là, c'était parce que je devais rentrer, et qu'il allait me passer un savon. Je me renfrogna et regarda mes pieds.

« Pourquoi … ? »

Shit.

Après m'avoir lancé une phrase amèrement, Ruki était parti. Je soupira blasé. J'arborais néanmoins un joli sourire. J'étais heureux quelque part. Il m'avait suivi … Mais triste, parce qu'il était reparti aussi vite qu'un coup de vent, et qui plus est, en me faisant perdre mes proies du jour.
Pourquoi tu ne vois rien, Ruki ? Pourquoi tu es si … froid ? Pourquoi mes efforts sont ils si nuls ?

Je fais un bel idiot. Franchement, il serait plus simple d'aller le voir, et de lui dire clairement mes sentiments ! Mais non … « Pourquoi faire simple, alors qu'on peux faire compliqué ? ». Je souris tristement. Pitoyable.
Je me mit en route, les mains dans les poches. Le ciel s'assombrissait de plus en plus, cachant les jolies étoiles.
J'entrai dans un fast-food et commanda un hamburger. Je m'installa dans un coin et joua avec mon portable, lassé.

Le hamburger avalé, je sorti une fois de plus. Je fredonnais une chanson. Ruki avait une bien meilleure voix.
Mais bon … je m'appuya d'un lampadaire, et regarda le bar en face de moi. J'hésitais, puis finalement, y entrais, nonchalamment. « Un whisky, s'il vous plaît. »
Le barman me le servit, en marmonnant.
Je leva mes yeux vers la lumière clignotante.

Au bout de mon neuvième verre cul-sec, je commençais à être nauséeux, et à voir la pièce tourner. Je sorti, titubant dans la rue. Je reconnu le garçon qui troublait tant mon cœur … je l'attrapa par l'épaule et lui dit d'une voix empâtée :

« Bon Ruki … faut qu'on parle, z'te dis. »

Je voyait trouble.

I ... I ... love ... you ...

Non, j'avais pas oublié qu'on avait parlé. Mais il fallait que je lui parle ! Que je lui parle de quoi au fait ?
Des papillons et des éléphants roses qui me faisaient coucou au dessus de ma tête ?
Je sais pas pourquoi, mais à mon avis, c'était pas de ça que je voulais lui parler. Il avait proposé d'aller ailleurs. Et j'avais acquiescé.
Il avait pris ma main. Et moi, comme un con, j'avais rougis. Il m'entraînais dans un endroit que je ne connaissais pas. Ou peut-être que si. De toute façon, j'étais trop bourré pour reconnaître quoi que ce soi.

J'étais derrière lui. J'arrivais à peine à mettre un pied devant l'autre. J'étais même plus pitoyable, mais totalement … souillé à ce niveau là.
Il marchais, en face de moi. Calme, serein …
Parfois je l'enviais. Je regardais ses petites fesses en face de moi. Gauche, droite, gauche, droite. Je souris doucement.
Oui, j'étais en train de mater le cul de Ruki, en pleine rue. Mais qu'importe ? C'était la nuit. Et je doute même, que lui s'en soi rendu compte.

Enfin, on était entrés dans ce bar. Le type demanda si j'étais le petit-ami de Ruki. Moi, je hochais la tête, et Ruki répondit non. C'est peut-être pour ça, qu'il a rien dit d'autre.
Puis Ruki et moi, on étais là, dans cette pièce … je le dévisageais. Mon regard ne trahissait rien. Du moins, presque rien. Sauf si on savait voir l'amour dans les yeux. Mais j'étais persuadé que Ruki ne pouvait pas le voir.
Alors, emporté par l'alcool, je lui fit un discours, sur les dernières années à ses côtés. Sur l'ampleur que prenait mes sentiments. Sur ma jalousie. Sur ces pimbêches, que j'invite afin de le rendre jaloux … sur … l'amour que je lui portais. Cet amour si particulier …

Mon discours ne se finit qu'en une seule phrase :

« Je t'aime … merde. »

« Oui, je t'aime. »

Il semblait … à la fois heureux, et étonné. Je lui sourit, lorsqu'il vînt se mettre face à moi. Il déposa un baiser sur mes lèvres. Léger néanmoins. Je les gardas appuyées contre les miennes, savourant leur goût.
Ouai, parce que ses lèvres ôtaient le goût amer qu'avait l'alcool. Ses lèvres, elles étaient à moi. Rien qu'à moi. J'espérais, peut-être en secret, que ce moment ne s'arrête jamais.
Je passa ma main dans ses cheveux, et vînt coller sa tête contre mon épaule. Je lui murmura, tout bas :

« Merci de m'avoir attendu … j'ai été long, désolé ... »

Je le serrait contre moi, les vibrations de mon cœur se faisant plus rapides. Plus intenses …
Je me demande vraiment pourquoi je suis tombé amoureux de lui. Peut-être sa naïveté ? Non pas qu'il soit naïf dans le genre « Tohru Honda » …
Mais il est pas comme moi. Il est un peu plus naïf que moi.
Au final, on est tout les deux de gros gamins. On se cours après, on tente de rendre l'autre jaloux, ça marche et on s'en rends pas compte. Mais ça c'est fini. Maintenant, il est là, dans mes bras. À moi. Rien qu'à moi.

Et comme rien n'est éternel, il faut que j'en profite. Que je lui donne tout l'amour que j'ai pour lui, là, maintenant. C'est maintenant, ou jamais de toute façon.

[…]

Le matin suivant, je me réveillais dans la rue. Enfin, une petite ruelle. Ruki contre moi. Je soupira de bien-être : Ce n'était pas un rêve. Ruki était bien là.
Par contre un truc me chiffonnait …
Pourquoi qu'on était dans la rue ?! …

« Rah je vais dégueuler ... »

Sûrement à cause de l'alcool …

Spoiler: