« Lache moi je te dis. Fous moi la paix Alice. Je te dois rien. T'es qu'une gamine qui a grandi trop vite et qui ne pense qu'a s'amuser. Pas une once de serieux. Je me taille. Et ne m'excuse pas, je prendrais sur moi pour une fois. » Et j'avais claquée la porte ... Bon, non, il n'y'avait pas de porte à claquer, mais j'étis sortie en trombe du bureau de notre professeur de runes... Qui était accessoirement ma bonne excuse usuelle, mon tuteur légal, et celle qui rechauffait mon lit une fois de temps en temps. Bon. Que les choses soient claires... Alice, je l'aimais beaucoup. Elle m'avait ramassée quand j'étais en petits morceaux, et elle m'avait elevée comme si j'avais été sa petite soeur. Bon ,comme si j'étais un jouet sexuel aussi... Mais c'était le cas, et c'était reciproque. Ce qui se passe entre Alice & moi ne regarde que moi. Je ne suis pas avec elle, une parmi tant d'autres, la reciproque est egalement vrai. C'est plus que ça. C'est different. Oui... Mais ce soir c'est allé trop loin. Parce que je copine avec qui il ne faut pas.. Et que mademoiselle Hudson, n'aime pas vraiment les vampires. Que je ne suis pas encore assez adulte pour savoir qui cotoyer. Va chier. Voila, c'est un peu ce que je lui ai dis, avant qu'on en arrive à se battre. Et c'est tout le temps comme ça. Elle m'appelera pour s'excuser, ou je lui enverrais un corbeau. Enfin plutot le contraire, c'est moi qui utilise des objets moldus, et elle qui joue avec la magie. Qu'importe... Poudlard me semble trop etroit ce soir. Je ne sais meme pas l'heure qu'il est. Mais je sais que je sors en trombe... J'ai laissée ma baguette dans un coin du bureau d'Alice. Entre le moment ou je lui faisais un calin et le moment ou je balançais ses livres de magie en l'air. Mouais. Qu'importait.

L'air libre. Je glisse une cigarette entre mes levres, et je marche rapidement. Le principe est simple, je sors de Poudlard discretement. Si quelqu'un me choppe. Je parle d'Alice. Je dis qu'elle est malade, qu'elle m'envoit chercher quelque chose. Et ça passe toujours... Ou presque. Personne ne douterait de la sage et brillante Luka Van H... Voila. L'espace de dire wooumpa louumpa et je suis sortie. Pré au Lard me voila...

Pré Au Lard. Le seul endroit sur terre où un eleve peut rentrer dans un bar et demander de l'alcool sans que quelqu'un ne lui pose trop de questions. Quoi... ? Bon, c'est pas que je suis une habituée... Oui un peu quand même. Et alors que je pousse la porte des trois balais, prete à ne voir que des adultes. A croiser une jolie serveuse et a lui raconter encore une fois les soucis que j'ai avec la brillante et sexy professeur de Runes. Non. Je tombe sur une gauffre... Eh... Enfin, Jen quoi. Mon meilleur ami preferé de tout le monde entier. Mon Jen d'amour en sucre à la papaye... Houla... L'a pas l'air bien la gauffre gay. Je m'assieds cavalierement à coté de lui et je fais coucou au barman qui nous apporte deux boissons... Je saurais pas trop quoi dire c'que c'est. Euh... Luka t'as pas commencée à boire tu voudrais pas mettre les mots dans le bon sens. Je saurais pas trop dire ce que c'est. Ouais c'est mieux... Un peu.

« Un soucis beau gosse? »

Alors ouais bien sur c'est vrai on a tous des soucis. Ca nous arrive tous d'avoir un jour où tout déconne. On est pas à l'abbri d'une merde qui nous tombe sur la tete. Mais on a tous des soucis plus ou moins graves. Moi je ne me plains pas. Je ne peux m'en prendre qu'a moi. J'ai tracé le chemin de ma vie, et j'ai choisi de le faire en gris. C'est la couleur de mes yeux c'est pas si mal nan... ? A part que mes yeux changent de couleur, et que j'ai pas encore pu changer la couleur du chemin. Qu'importe. Et du coup voila... ouais. Je lui demande ce qui va pas, c'est plus ou moins banal. Peut etre que je l'ennuie. Mais j'ai de l'argent et je nous paye un verre. On ne dit jamais non à ces choses la n'est ce pas ? J'ecoute son cri du coeur et je soupire. L'amour. C'est le fléau des adolescents n'est ce pas ? Je n'ai jamais été touchée, je ne sais pas comment ça se fait... Je ne sais pas comment j'ai fais pour echapper à tout ça. Mais c'est l'histoire cruelle de la vie. Et c'est pas trés cool. Ouais alors voila... Je suis la, ce soir, assise à un bar a coté d'un ami... Mon meilleur ami je crois. Et je le regarde sans savoir quoi lui dire. Parce qu'il a mal... Il a mal comme j'ai mal.

« A quoi bon chercher à tomber amoureux? » L'amour c'était quand meme un sujet que je prenais trop à la rigolade. Disons que j'avais juste une conception particuliere des choses...Je tombais sous le charme des gens, les gens tombaient sous mon charme et parfois on s'envoyait en l'air. Parfois. Parfois ça suffisait, parfois ça suffisait pas, alors je m'enfuyais... ou parfois meme je restais. Mais c'était pas tout à fait des relations. Pas à proprement parler. Et c'était surtout pas de l'amour. L'amour c'était peut être avec Sky' ma cousine... Ou peut être avec Alice. Mais meme. Je voulais pas y penser. Peut être qu'un jour je rencontrerais une femme, et je resterai bouche bée devant tant de beauté. Mais... Pas pour le moment. J'pouvais pas me le permettre. J'avais... Trop de choses dans ma tête. Et trop de souvenirs.

Je buvais d'un coup franc le verre devant moi. Un autre. Profitons en j'ai de l'argent. Peut être que j'ai pas de baguette... Mais j'ai de l'argent. Je suis riche. Dans les deux mondes, et en un sens c'est un petit peu blasant. « T'es sur qu'y'a que ça ? » Je n'avais pas grand chose à lui dire. Rien à lui raconter sur mes soucis a moi. J'étais surtout la si il avait besoin. Ouais... Quelque chose comme ça. Si il avait pas besoin de moi... Je trouverai autre chose à faire.

Jen est de mauvais poil. Je ne sais pas si je suis d’humeur à supporter ça. Je risque de l’envoyer chier. Et pourtant c’est un de mes meilleurs potes… C’est comme ça. Parfois faut pas se poser de questions. Mais j’aime pas les gens qui s’appitoient sur leur sort. Le fait qu’ils soient mes amis m’empeche pas d’etre sincère non … ? Ca le saoule… Il ne veut pas en parler. Ca sert a quoi les amis alors Jen… ? Ca sert à quoi. Je soupire. Je jette des billets sur le comptoir. Je me suis trompée, c’est de l’argent moldu. On reprend. On rejoue la meme scène. Je jette des pièces sur le comptoir. « J’ai pas besoin que tu me rembourse. » Ouais l’argent. C’est pas un soucis pour Luka Van H’… Et comme j’aime pas ces gens qui pensent que leur argent les rends meilleurs, moi le mien je le depense… Sans compter. On s’en fiche… C’est pas le soucis. J’ai pas de soucis. J’ai que ça moi. Mais mes soucis j’en parle pas, qu’est ce que . On s’en balance j’ai dis. « T’es pas obligé d’être désagréable avec moi… »

C’est vrai quoi. Je pourrais être désagréable moi aussi. Envoie la bouteille Bernard. J’ai de quoi payer je t’ai dis. J’ai aucune idée de ce que c’est ce liquide degueulasse. Mais je le bois quand même. Mets nous deux bouteilles en fait Bernard. Une bouteille chacun. Et je suis pas d’accord avec Jen, ça tient chaud la nuit sous la couette l’amour peut être. Mais y’a pas que ça. « Y’a pas besoin d’amour pour s’envoyer en l’air. » et je soupire. C’est meme pas qu’il est jeune. C’est que moi j’ai vu trop de chose, et j’ai grandi trop vite. Je voudrais retrouver mon ame d’enfant. Cette ame que d’autres ont malgré leur grand age. J’y arrive pas. Je suis toujours soit trop sérieuse… Soit trop bourrée. Qu’importe. Il a des beaux reves Jen, il veut devenir Rock Star. Et je lui fais un bisous sur la joue. Parce qu’il a raison c’est merdique. Et parce qu’il est chou quand meme. Ca me fait de la peine moi quand il est comme ça. Je grimace un peu.

« Si j’avais ma baguette, on serait déjà chez moi en train de boire meilleur. » Mais j’ai pas ma baguette, je l’ai lancée sur Alice je crois. Alors ce soir on est coincés ici, dans ce bar merdique qui sert à rien… Mais on est la, et on est tous les deux, au fond c’est ce qui devrait compter… La bouteille, elle se vide, et y’a des etoiles dans la pièce. La galaxie à portée de main. « Tu sais courir après les etoiles Jen ? »

Boire. … Boire meilleur ou bien pas boire du tout. J’en savais rien moi. Je savais juste que j’étais la. Avec de l’alcool degueu’ avec le moral dans les chaussettes, avec l’air toujours deprimé. J’étais moi même… Et pourquoi il était désagréable… ? Non c’était peut être juste moi qui était de mauvaise humeur. J’en savais rien, il me faisait un bisous sur la joue. C’était doux, un peu sucré. Je lui en faisais un aussi. Je sais pas combien d’alcool j’avais déjà vidé. Mais j’aimais pas… Il avait l’air tout triste. J’aurais tout fait pour lui redonner un sourire. Mais je savais pas moi… Je savais pas quoi faire. J’pouvais tout de même pas lui créer un amoureux. Ca se faisait ? Ca arrivait … ? Ca existait… ? Aucune idée. Qu’est ce qui se passait cette année… ? C’était la sérénade des Poufsouflles amoureux et dépressifs… ? Non, parce que Lucy qui était venue pleurer dans mes bras l’autre jour, Stan… no comment, et maintenant Jen. Mouais… . « Tu le veux comment ton amoureux ? J’suis sure qu’on peut t’en trouver un… » Ne me demandez pas d’ou ça sortait, j’en avais aucune idée. Non vraiment. Je savais pas.

Un soupir. Partir chasser les etoiles c’était vraiment la meilleure chose à faire. Mais quand il me demandait comment on faisait, si je savais faire… Je le regardais avec de grands yeux ronds. LVH…. Cinq minutes sobre, Dix minutes imbibée ! Vive moi… Youhou, on a pas des confettis. … ? . « TU SAIS PAS COMMENT ON FAIT ? » Bah ouais j’étais choqué ! Avec Kayla la question se posait jamais. C’était on court après les etoiles et puis voilà. Il avait encore des choses a apprendre le petit Jen. . « Viens. » Ouais, j’avais attrapé sa main… Et la bouteille dans l’autre main. Jamais sans ma bouteille. Je me rappellerai toujours de cette nuit la, ou jai fais pleuvoir de la vodka sur Kayla. Ca me semble tellement lointain, et pourtant… tellement proche. C’était bien drôle en tout cas. Mais bref ! C’etait une honte ! Jen ne savait pas courir après les etoiles. Je passais la porte en sautillant presque. Troisieme planète après le soleil, ou un truc comme ça. J’en sais rien. . « Surtout lache pas ma main ! » Et paf. Je me mets à courir très vite dans la rue jusqu'à tomber le cul par tere… Ouais bah, c’était un moyen comme un autre. Je fais une moue toute boudeuse maintenant. . « J’crois… Qu’on a pas attrapé l’etoile ce soir.. »

Pourquoi qu’on parle du prince charmant ? Ca existe pas ces choses la… Mais je souris quand meme parce qu’il est chou mon Jen. Le prince charmant arrivera pour lui. C’est peut être quelqu’un qu’on connaît. Pas nécessairement. Je n’en sais rien. Mais j’aimerais qu’il trouve le bonheur. Je lui fais un gros bisous sur la joue. « Il viendra ! J’en suis sure . Sinon j’irais l’attraper avec un filet à papaillons tu verra. On l’aura. » Et puis dans un léger moment de lucidité je le regardais. « Tu crois qu’on pourrait m’en trouver une aussi ? » Deferlement de la gay pride peut être. C’est la cohorte des moutons gays. Ou pas. Je souris. Betement. Toujours… Je suis ivre. Et je sors courir après les grosses ourses. Je cours tant et si bien que je tombe. Les etoiles ce soir elles veulent pas de moi… Mais je ne suis pas seule, a mes cotés. Jen. Se couche sur la chaussée… Pas de voitures. Pas un chat. Nous deux, le sol humide et froid… Les etoiles. L’immensité.

« Pas attrapé. Je voulais ramener la grosse ourse à Kayla. » Et la je suis loin très loin dans un autre monde. Mais c’est pas grave, je crois que ca defoule. Je crois que ca détend. Je suis bien la. Je revis. Je rattrape la main de ma gaufre et je gazouille presque. « Ouais, c’est joli. On se sent tout petit dans l’immensité Jen. Tous petits. » trop de philosophie ivre je crois. Trop de choses… Trop de… Tout ? Ou trop de rien. Je ne sais plus. Et je souris un peu. Je suis bien… J’oublierais presque mes soucis. Ou pas.

« C’compliqué la vie quand on a 17 Ans… » Mais je ne sais pas quoi lui dire ? J’ai craquée sur une femme qui a lancé des sorts partout ? Wouah Luka. Quel progrès… Ne disons rien. Il fait beau dans la nuit. « Je suis bien avec toi ! »

Je suis gay je suis ivre. On est ivre, et gays. On respire l’amour au gré du vent et on attends nos princes charmant. Il l’aura son prince, il l’aura sa demande en mariage. Il sera heureux ma Gauffre, il sera heureux. On merite d’etre heureux tous les deux. C’est les gens qui souffrent dans leur enfance qui méritent le plus d’être heureux non ? C’est bien ça, la vie… C’est quand on se reveille et qu’on se dit que l’enfance ne fut qu’orage et que maintenant on doit vivre. C’est ça être adulte ? Je sais pas… J’ai grandi trop vite moi. J’ai tellement mal. Et je reve d’un futur ou j’aurais eu une enfance. C’est paradoxal tout ça, c’est la vie je crois. La vie c’est qu’une vallée de larmes. Les moldus le savent bien. Mais j’essaye de sourire, parce qu’aller… ca sert à quoi de passer son temps à se plaindre non ? La vie c’est la vie faut la prendre comme elle vient. Et moi elle me vient bien je crois… Ou elle me vient mal. J’en sais rien. On est pas sérieux quand on a 17 Ans, c’est un poète Français moldu qui l’a dit. Mais pour le moment je souriais un peu en serrant la main de Jen. On était couchés par terre, on regardait les etoiles. La grosse ourse, la petite ourse, qu’importait. C’était juste la, c’était juste bien. Et j’étais bien un peu je crois. C’est grâce à l’alcool non ? C’est toujours grâce à l’alcool.

Et comment c’est la vie quand on a 15 ans… Je le regardais fixement un moment, avant de relever mes yeux vers les etoiles. . « Je sais pas…. Quand j’avais 15 Ans, je me suis tuée. » Personne ne sait ce que c’est mon passé ,je n’en parle a personne, meme ma cousine ne sait pas tout. Je ne parle qu’a demi, mot… Quand j’avais 15 Ans… Je suis morte, tuée par Luka. Luka c’est moi. Mais ce n’était pas moi. C’est tellement compliqué, et j’ai tellement bu. Peut être que je bois pour que ça me rende la vie plus facile. Peut être que… J’en sais rien moi. Je sais juste que je bois. Que c’est la. Que c’est comme ça…. Et je soupire un peu. Triste.

Mais Gay. Idée à la con, on se marie. Demain on s’en souviendrait plus. Je me tourne vers lui. Un bisous sur la joue. . « Ouais ! Marions nous. Toi, moi… La lune en témoin, et les bouteilles vides en invités. » Marions nous. Demain on aura oublié. Et je souris. Et je ris presque un beau. C’est chou quand je ris, parce que je ne sais pas faire. Je ris tellement peu.

Et demain on reprendra notre filet à papillons pour attraper les etoiles et puis nos princes charmants. . « On sera heureux un jour. Je te le promets. » Ouais, mais le bonheur ca s’achete avec de l’argent, et pourtant, c’’est ce que j’ai le plus… Je crois.

JQu’est ce qui se passera si tout s’envolle ? Si tout s’embale ? Qu’est ce qui se passera si tout se perd dans les méandres d’un inconscient ? Est ce que je suis ? Qu’est ce que je suis ? Est ce que j’existe ? Me penser me fabrique t’il ? La vie à 17 Ans, c’est pas aussi dur qu’a vingt ans je suppose… Et je reste couchée par terre avec ces questions , ces réflexions existentielles, ancrées au plus profon de mon être. Dans ma chair je porte encore les plaies des batailles que, contre moi même j’ai perdu. Je derive. Je tangue. Je suis bien amarrée à la terre. Peut être que ça me sauvera ; Peut être que nous saume aptes à la rédemption. La salvation… Peut être oui que nous sommes récupérables ? Je ne cherche pas de rédemption. Je voudrais juste vivre… ? Pour une fois, pour moi même.

Et j’ecoute Jen me dire qu’on est heureux. Mais je suis pas heureuse, je n’ai de cesse de toucher le bonheur du bout des doigts pour le voir s’en aller plus loin. Je réponds d’un soupir. Il deviendra alcoolique, et je ne pourrais rien faire pour empêcher ça. Alors je soupirais un peu. Et pour le moment j’approuvais. Parce que je n’étais pas en état de faire autre chose.

« Ca pourrait être pire. »

L’alcool nous, il nous rend chou, et on parle de mariage… On parle de guimauve, on parle du ciel et des etoiles et je souris, parce que c’est beau tout ça. Ca me ferait presque croire a une illusion du bonheur. Et je souris tout plein, a Jen, aux etoiles à la lune… A la vie aussi. Et aux plaisirs sucrés qui fondent notre rêverie ce soir.

« Ca sera beau oui ! Magnifiquement gauffré ! Et sucré... »

Je souris un peu bêtement. Dans la réalité ça sera tout autre. J’aurais peut être un mariage sobre, si jamais je franchi le pas. Mais je suis incapable d’aimer… Ou du moins de trouver quelqu’un qui m’aime comme je veux l’être. Compliqué tout ça. Je tombe amoureuse trop vite. Et au pluriel. C’est balot… Rien ne me sauvera de ce tourment… Je n’ai pas besoin d’etre sauvée, ce soir tout est beau. Tout est presque rose.

Je ne sais pas ce qu’il me montre, mais je vois le nounours dans le ciel, et je tends la main pour essayer de l’attraper.

« Il est trop loin.. » Ca serait presque triste, je montre quelques etoiles, une constellation. « La, la constellation du Lapin… » Je suis sure qu’elle ne s’appelle pas ainsi. Et je suis sure qu’on va passer la nuit ici, à dormir. Sur l’asphalte fraiche de Pré Au Lard.

« Je rentrerais à Poudelarde ce soir ! »

On voit toujours des choses etranges, et on se perd dans des melanges. Je suis une gauffre, tu es une gauffres. Nous sommes sucrés. Et jeunes. Et un jour on s'epousera, ou on se mariera, probablement pas ensemble, rien nous separera... J'ai la tête lourde, je l'ecoute à demi et je dormirais presque sur l'asphalte. C'est un oiseau qu'il voit? Las Vegas ? Et moi je vois des nuages, je vois des etoiles, je vois la vie. Je vois que je pourrais m'en aller loin. Mais je reste.

« La vie c'est un ourson en guimauve. »

On ne fait que rever, on ne fait rien que ça. On est que des gosses, je ne suis qu'une enfant qui reve d'etre une adulte. Ou bien je suis une adulte perdue dans le corps d'une enfant, j'en sais rien... Plus rien. Tout divague, tout disparait... Je me sens triste tout d'un coup, l'alcool n'efface pas l'empathie, je sens tout le monde triste autour de moi. Pourtant, la vie devrait être belle. Mais j'entends les sentiments de ces gens qui souffrent, peu de gens ont l'alcool joyeux. Moi j'ai l'alcool gay, mais ce soir je me perd dans la triste. La mienne, et celle des autres. Je soupire. Tristement. Et je ferme les yeux pour les rouvrir trés vite. Pretendre que tout va bien , c'est un job compliqué.

Et puis il me demande sois mon schtroumpf... ? Le bleu m'irait bien hein. Je me fend d'un petit sourire. Un peu timide. Un peu doux.

« Chui deja bleu ! J'suis la meilleure des Serdaigles. »

Et je souris un peu plus. Va t'en saloperie de tristesse. Va t'en... Ca ne se controle pas. Je roule sur Jen, et je le serre contre moi.

« On a qu'a dormir la! »

Ca servait à quoi toutes ces choses la ... ? Reflechir sur le sens de la vie. Reflechir tout court. J'etais une intello perdue dans le corps d'une gamine, mais heureusement j'étais pas que ça. Non, visiblement j'étais alcoolique aussi. Et je tombais amoureuse des mangemortes. Et ... En fait j'avais plein de defauts. Baaaah c'était pas grave. C'était moi, ça faisait mon charme. J'étais juste parfaite. Comme il disait j'étais la meilleure des serdaigles en sucre. Et moi... pour confirmer le tout je lui croquais l'epaule. Croc. Comme ça... Croc. Croc. Croquinette. Ca s'arrangeait pas trop dans ma tête mais bon, on fait ce qu'on peut hein... ? Les nuages changeaient de places, et puis ma tete elle changeait d'horizon, toutes les dix secondes en fait, ça faisait feu vert , feu rouge, feu bleu, feu violet. Arc en ciel dans la tête. Normal, avec moi c'était la gay pride tous les jours, dans quelques minutes si on appuie au bon endroit je me leve et je chante du Queen.

Ou pas.

On sera riche hein... ? J'en doutais pas. Je l'étais deja... Et quand mes parents viendraient à mourir, ça serait encore mieux. Bien que la fortune de ces mauvaises personnes... J'la voulais pas vraiment. Enfin... Ca acheterait des jolies choses à des jolies personnes. Nan. Je parle pas de me payer des putes. J'ai pas besoin de ça.

« On sera des rock star avec des animaux comme orchestre ! Des moutons gays. Comme nous.. »

A ce stade la, fallait probablement plus chercher à comprendre ce qui se cachait deriere ce qu'on disait. Fallait plus penser, et je me sentais lourde, au niveau des paupieres, je m'endormais je crois. Tant pis pour le froid. J'avais bu, mon corps etait chaud, et Jen s'aggripait à moi. Malade. Infirmieres. Allez, pourquoi pas ! Je souriais doucement en refermant mes bras autour de lui.

« Ca me va. Un jour j'espere qu'ils engageront un infirmier pour toi. »

Je riais un peu. Et puis je commencais à m'endormir. Ah... Bah... pourquoi pas.