Ça avait été de que l'on pouvait appeler une soirée riche en émotions. Vraiment, déjà je n'aurais jamais imaginé qu'il m'invite au bal. Malgré cette histoire avec les Serdaigle. Et qu'il ait perdu cette bataille … la guerre n'était pas fini. Le jeu lui non plus n'était pas fini. Et même si lui comme moi savions ce qui c'était passé. Etions nous les seuls? Bref. Tout recommençais. Mais le problème était que … je voulais moi aussi recommencer. Seulement. Je ne pouvais tout bonnement pas au moment ou je le veux me lever aller vers lui et l'embrasser. Comme ça. Juste parce que j'en ai envie. Non une Blackburn se maîtrise, si je n'en faisais qu'à ma tête, il y avait certains préceptes que l'on m'avait inculqué que je suivais à la lettre. Au mot et à la syllabe près. Et pourtant … ce n'était pas l'envie qui manquait. Bref. J'avais été contente d'avoir été choisie. Il aurait pu choisir n'importe quelle autre Serpentarde à ses pieds. Il aurait pu choisir d'être provocateur et d'y aller seul. Ce que j'aurais certainement fait si il ne m'avais pas invitée. Mais … s'il y avait déjà des rumeurs auparavant. Maintenant … ça serait encore plus dur à gérer. En même temps Aarya, tu ne peux pas arriver au bras du Prince des Serpentard avec deux ou trois lanières de plastiques en tout et pour tout et pour tout recouvrant ton corps sans t'attendre à des cancans. Mais heureusement … il y avait eu le bal. Et quel bal.

J'avais été stupéfaite. Au départ je ne savais pas si c'était de la bonne stupéfaction ou pas. Mais rapidement. J'y avais pris du plaisir. A voir les trois Mangemorts dézinguer les gens à tout va. On peut dire que j'avais eu la chance de m'être trouvée avec Drago. Sans ma baguette … vu le bordel même si j'étais plus ou moins du côté des Mangemorts puisque ma famille était respectée en leur sein, un sort dévié était si vite arrivé. J'aurais très bien pu être entrain de reposer en bas dans une mare de sang. Mais non. Et j'avais observé. La beauté de leurs gestes. Au sens propre comme figuré. Une réelle épiphanie. Une illumination. Une évidence qui s'imposait à moi. J'avais moi aussi envie de faire ça. D'apprendre à le faire. De savoir me battre, me protéger et d'avoir toujours l'air aussi majestueuse et belle. Cette envie et ce désir qui s'était réveillé était si fort que je trépignais presque.

Nous retournions dans la salle commune de notre maison. Elle était déserte tout le monde devait être à l'extérieur à la recherche de ses amis. Moi … je n'avais personne à qui je tienne assez pour m'inquiéter. Je savais que Caly n'était pas allée là. Et puis je savais que ceux qui comptaient pour moi étaient forts et sauraient résister à tout ça. N'oublions que je ne suis pas amie avec des losers. Jamais de la vie. Main dans la main on s'éloignait de la foule et des cris, de l'odeur de brûlé. C'était moche, c'était peu altruiste. Mais … altruiste n'est pas un mot qui nous définirait. Du moins … pas pour ceux qui étaient touchés ce soir. Je crevais de chaud dans cette tenue en latex ou en plastique je ne savais pas trop comment la qualifier. Si elle semblait cool à la base … note à moi même ne jamais la porter si je souhaite en envoyer plein la vue comme Bellatrix et Sidney. Penser pratique! Eviter le latex ou du moins les matières collantes. Heureusement du moins que j'avais « perdu » ma perruque.

Je m'affalais sur le canapé en face de lui. J'avais tout les sens en éveil, l'adrénaline au maximum et je sentais mes tempes battre la chamade. C'était génial c'était super. Et c'était aussi malsain. J'avais aimé le spectacle et j'aurais voulu qu'il dure plus longtemps. Je me levais et allais vers une des tables ou étaient posée un pichet d'eau. Je le pris et le renversa sur ma tête. J'avais au moins beosin de ça pour me calmer. Pour retrouver un rythme cardiaque normal. Pas évident. Et puis surtout je n'avais pas ma baguette et la flemme de retourner la chercher au dortoir.
« Oh oui! Ce fut épique » je me retournais vers lui dégoulinante d'eau « Super. » sur un des murs se trouvait une tenture argent et vert avec les armoiries de Serpentard. Me cachant légèrement, très légèrement derrière le canapé j'entrepris de retirer le costume beaucoup trop collant à présent et me drapais dans la tenture. Et me tournais à nouveau vers lui je réitérais ma question qu'il avait laissée sans réponse un peu plus tôt.

« Elles venaient d'où. Est ce que Bellatrix n'est pas sensée être morte? »

Etrange, oui c'était un mot super pour me décrire. Et en plus … bah j'aimais l'être. C'était pas toujours super facile de me cerner. Et j'aime jouer la dessus. Cette jolie soirée m'avait remuée. Entièrement, de la tête aux pieds. Bref je crois que je pourrais parler pendant des heures de cette soirée et de ce qu'elle m'avait procurée. J'avais un large sourire aux lèvres. Vous savez ce sourire qu'ont les idiots qui sont amoureux!bah voilà j'avais un peu ce genre de sourire. Bon non soyons honnête. En fait je ressemblait à une débile qui venait de voir son amoureux. Et pour moi qui ne suis pas des plus romantiques ou fleur bleue … voyez vous … ça jure un peu beaucoup sur mon visage. D'habitude si angélique. Oui bon … quoi ça peut m'arriver, non?

Bref … je voulais parler. J'avais d'ailleurs en face de moi la meilleure personne avec qui en parler. Et nous étions seuls. Mais j'avais d'abord envie de me mettre à l'aise. Ces espèces de prothèses de je ne sais pas quoi en latex commençaient à me brûler la peau. Pas réellement, mais avec l'excitation et la transpiration … ça colle à la peau. La première étape fut très simple. N'ayant pas ma baguette, je pris un pichet d'eau et me le renversais sur la tête. Bah quoi? Ça me prend comme ça! Ca peut arriver. Avec moi. Puis voilà je passais ma main dans les cheveux. Je gouttais partout sur le tapis. Boh tant pis ça fera du boulot pour les elfes de maison. Il faut bien qu'ils aient du boulot tous ceux la!! Puis je me décidais à me mettre encore plus à l'aise et retirer le costume. Bah oui je vous met au défit de faire ce que j'ai fait. Vraiment ça me colle à la peau maintenant. Avisant la pièce, sans regarder Drago pour le moment – d'ailleurs il devait se demander ce que je pouvais encore bien avoir dans la tête – je repérais une tenture. Bon j'allais la rendre. CE n'est pas comme si j'étais une pouffsouffle ou autre maison déshonorante. Je n'allais que me draper dans une tenture de MA maison. J'entrepris donc de retirer – non sans difficultés – ce costume si peu complexe et pourtant … si difficile à enlever. Je me drapais telle une princesse dans sa cape lors un jour d'hiver tenace (oué oué) dans la majestueuse tenture aux couleurs de ma maison. J'étais bien dedans. Certes … pas du tout vêtue, mais bien. ()

« Putain tu me croiras peut être pas, mais le latex c'est fou ce que ça tient chaud. Je te conseille pas d'essayer » ajoutais-je. Oh merde ça pouvait avoir un double sens … bon tant pis. Non après ce genre d'aventure je ne pensais pas au sexe, c'est peut être d'ailleurs un des rares moment où ça ne venait pas comme une évidence. Quoi que -un regard autour de nous- nous étions seuls ici … *PUTAIN AARYA ARRETE TES CONNERIES TU TE LA FERME ET TU T'ASSOIS. * oui oui je m'assois voilà. Non en fait je m'assois pas, je m'allonge. Dans ce canapé c'est le pied. Bon c'est sûr qu'en temps normal je ne le ferais pas m'allonger à demi nu sur le canapé de la salle commune.

Des étoiles encore dans les yeux je lui demandais ce qui c'était passé. Mais … si je m'étais attendue à la réponse qu'il m'offrit! J'étais sur le cul. Il venait du passé? C'est pour ça que … et que … les rouages se faisaient dans ma tête. Les choses qui pouvaient avoir été floues devenaient à présent très claires. Je le regardais, la bouche grande ouverte. La seule chose qui me venait à l'esprit c'était.

« Mais je ne veux pas que tu partes moi! » c'était tellement sincère. Pour une fois je ne jouais pas. Pour une fois je n'étais pas la princesse Aarya Calamity Blackburn, mais tout simplement Aarya. Et celle là croyez moi elle ne pointe pas le bout de son nez très souvent. Je me relevais, être allongée finalement …. « Mais je … » je me levais, tenant la tenture toujours – bah oui faut pas rêver – et je vins m'accroupir devant lui « Je veux pas que tu reparte. » c'était la seule chose que je trouvais à dire la dessus. Il ne semblait pas avoir envie d'en parler. Et moi … je n'avais pas encore le recul nécessaire pour comprendre et ingérer tout ce qu'il venait de me dire, les courbes spatio-temporelles … il me faudrait du temps. Il avait 35 ans … peu importe qu'il ait mon âge ou non je l'aimais – heu non enfin mot trop fort ou alors bon heu passons – pour ce qu'il était. Drago quoi. « Je sais que c'est égoïste et que tu dois vouloir retrouver ton monde enfin … ta dimension. » je baissais les yeux et rougissais … pour la première fois de ma vie … sincèrement.

J'étais folle. On pouvait dire que je tentais le diable. Ou alors que j'aimais lui tirer la queue (non pas de jeux de mots pervers ou graveleux … pour une fois). Bah quoi. Roh je suis comme ça vous me verriez pas ainsi non? Je passerais très mal avec un costume d'ange. Ça ne me conviendrait pas du tout. Mais bon. Que voulez vous. Je fais au feeling, je fais sans réfléchir. Et peut être que des fois je devrais. Sinon je ne me serais jamais retrouvée presque nue face à lui. Ah quoi que … peut être si en fait. Mais pas de manière aussi inconsciente que ça. Je serais venue le provoquer. Pour l'embêter pour le plaisir de le voir « souffrir ». Mais là non. Je me vautrais. D'aise. De joie et peut être un peu de fatigue. Mais pas une fatigue épuisante. Et pourtant. Ces pensées m'habitaient tout le temps. Heureusement qu'il y avait tellement d'autres choses à penser. Parce que sinon je pense que j'aurais laissé valser le joli blason vert et argent.

Je ne m'attendais pas à ca. Et d'une attitude décontractée. J'avais retrouvé mon attitude presque figée que j'avais eu au début. Rien que la pensée que je pouvais le perdre m'étais insupportable. Je n'osais même pas y penser. Je ne voulais pas c'était pas possible. Joignant les paroles et les pensées aux gestes je me levais pour aller plus près de lui. Non je ne voulais pas être séparée de lui. Je ne voulais pas je ne voulais pas. Je posais doucement ma main sur la sienne. Ma gorge se nouait. Je ne voulais vraiment pas. Il ne voulait pas non plus. Mais est ce qu'il aurait le choix? Je le regardais, dans mes yeux se reflétait plus que jamais l'incertitude. J'avais aimé ce moment. Mais je ne l'aimais plus. Ou du moins … je ne le voyais plus sous le même angle. J'étais égoïste très égoïste, mais je n'avais jamais été des plus altruiste non plus. Moi en premier et pas les autres. Mais je le voulais avec moi. Il saisit de ses mains mon visage qui commençait à rougir. Pour une fois que je me montrais humaine. Il me disait qu'il ne voulait pas partir qu'il avait trop de choses ici, Zack, Kat … les gens tout le monde. Je soupirais et baissais les yeux vers lui et sa main qui caressait ma joue. Il ne voulait pas me quitter non plus. Je levais les yeux vers lui. Je ne voulais pas non plus qu'il me quitte. Ne tenant plus je comblais le faible écart qui nous séparais pour venir rencontrer ses lèvres avec tendresse. Peut être un baiser aussi empreint de quelques sentiments. Parce que … bah … voilà. Quand nos lèvres se décollèrent je le regardais et un sourire joueur je lui dit

« Je m'enchaînerai à toi s'il le faut! »

Le perdre, non le perdre était une idée insupportable. Je ne voulais pas . Je ne pouvais pas. C'était trop dur. D'y penser. De m'imaginer qu'il ne soit plus là. Je n'avais pas la moindre envie d'un monde sans lui. Mais apparemment. Si l'ordre des choses avaient été normales dans le sien. On ne se serait jamais rencontré lui et moi. Il n'aurait jamais fait partie de nos vies. Ni été a Sepentard. C'était … bizarre. Un peu … étrange. Et je me doutais peut être qu'il avait des amis dans l'autre monde. Ailleurs, de l'autre côté. Des personnes qui comme moi n'auraient pas voulu qu'il les quitte. Des personnes qui l'aimaient. Des personnes à qui il devait tout de même tenir. Quoi qu'il en dise. Je ne remettais absolument pas en cause qu'il ait des amis de ce côté ci maintenant qu'il ne voulait pas quitter. Mais je refusais de penser qu'il n'était pas voulu, et aimé de l'autre côté. Il avait forcément au moins des parents. Et puis Bellatrix était sa tante, non? Elle était venue, peut être que ce n'était pas à la base pour le retrouver lui, mais … elle l'avait vu, et protégé. Elle voudrait sûrement le ramener avec elle. Mais je ne voulais pas. J'étais égoïste, une fois n'est pas coutume. On ne me changera pas. Ce qui a changé par contre. C'était mon attitude. Je n'étais plus la petite princesse de Serpentard. Je n'étais plus qu'Aarya qui ne voulait pas que son Prince s'en aille. Rien à voir. J'étais naturelle. Cette Aarya me faisait peur parce … qu'elle était humaine, et donc fragile. Et la fragilité mène à la douleur. La douleur … mène à la souffrance. Et je me refusais de souffrir. Et je savais que son absence me ferait souffrir. Personne, même Caly ma meilleure amie, même Félicia, ma confidente, Personne ne pourrait me consoler et cette Aarya inconsolable était effrayante. Je ne voulais pas qu'elle existe et pourtant elle faisait partie de moi. Et la, face à lui, j'étais de plus en plus elle. D'ailleurs … c'est bien elle qui avait pris la main de Drago. Qui la caressait du bout des doigts comme un objet précieux. C'était aussi elle qui avait pris la décision de combler l'espace entre nos deux visage pour commencer un baiser. Pas un baiser habituel comme nous en avions à présent parfois. Non quelque chose de plus tendre et de plus profond. Un baiser qui disait que je ne le voulais pas loin de moi. Et la elle et moi nous rejoignons. Nous ne voulions pas qu'il soit loin de nous … de moi … non je vire pas schizo'. Doucement je levais la main pour la passer derrière sa nuque. Et le garder près de moi bien que le baiser soit fini. Sa remarque me fis très largement sourire. Et je répondis simplement :

« Oh ça … ça reste à voir » je plongeais mes yeux dans les siens. « Mais pour être sûr de savoir comment faire le moment venu on pourrait réviser avant. » je déposais un baiser sur sa joue. « Je déteste l'imprévu. » je souris, oh c'était tellement ironique.

Une nouvelle fois je laissais mes lèvres rencontrer les siennes. Avec calme et douceur je passais ma main dans ses cheveux et malheureusement … ou pas … il n'y avait plus rien pour tenir la tenture … ah bon … bah zut alors! Enfin il n'y avait qu'un moyen de rattraper ça. Et je l'usais. Je me collais à lui. Il y avait donc toujours un morceau de tissu entre lui … et moi.

Oh la la. Je devenais vraiment schizophrène moi. Non c'est pas super cool ça. Et pourquoi? A cause de lui en ce moment. Bon dieu, je n'étais pas une fille qui laissais parler ses vrais sentiments, qui se dévoilait, non parce que je n'étais pas faible je ne voulais pas être considérée comme faible. C'était beurk, vraiment inadmissible. Mais en fait … si on veut faire les philosophe ou bien psychologue à la schtroumpf, on pourrait dire que j'étais aussi à nu dans mes sentiments qu'a proprement parlé. Physiquement. Devant lui. Et la seule chose qui persistait c'était cette tenture, cette dernière once de fierté. Bon je dis ça mais … sérieusement, c'est pas super important non plus. Juste que … c'est rigolo quoi ce mimétisme.

Il le savait que je ne voulais pas qu'il parte. Et mes lèvres le lui prouvaient aussi. Avec plaisir et aussi avec naturel. Je déclarais vouloir m'enchainer à lui pour ne pas qu'il parte … ou alors que je parte avec lui. Mais bon … poussée par un élan je m'embrassais avec un peu plus de passion après qu'il ait fait une remarque assez … perverse. Bah quoi? Non je ne pense pas qu'à ça. Il m'attirait à lui et m'invitais à venir sur le canapé à moitié sur lui et à moitié sur le canapé. Malheureusement un soldat fut perdu au combat. La tenture. Dommage … continuant à l'embrasser, je passais ma main dans ses cheveux. Mais voilà. Comme toujours entre nous il faut bien qu'il y en ait un qui s'arrête net. Il me disait qu'il ne valait mieux pas que l'on continue ainsi. C'était une pente glissante. Même plus que glissante. Et il avait raison. Je le regardais doucement du coin de l'oeil et me relevais. Il me tendis la tenture et je me drapais à nouveau dedans. Il valait peut être mieux.

« Oui je suppose que tu as raison. » je souris doucement. Oh il y avait toujours l'excitation d'être surpris par les autres, qui ne faisait qu'ajouter au piquant. Mais, pour une fois je ne voulais pas être la perverse un peu déviante parfois qui n'en a rien à faire de où et quand elle s'envoie en l'air. Pas avec lui.

Je me levais doucement et repris le tissu dans lequel je m'enroulais de manière à avoir les bras libres. Je fis quelques pas. J'avais les cheveux en bataille mais … « Who cares ». Je les tressais doucement sur le côté, juste pour ne pas avoir le dos complètement humide … c'est ça de se renverser une carafe d'eau sur la tête. Mais maintenant ça allait bien mieux. Enfin ce n'était plus le même genre de chaleur. Je m'approchais de la fenêtre (oui je sais dans un cachot … x) mais c'est mieux de dire fenêtre que soupirail) et posais mon front contre la vitre froide. Dehors il y avait toujours le feu mais je crois que quelqu'un était déjà en train de l'éteindre. Il était temps … ils ne sont pas très réactifs ici.

Oh mais … je ne lui en voulais pas. Parce que c'était lui qui avait arrêté les choses. Ce n'était pas grave. Pas grave du tout. Enfin. Je ne me montrerais pas nue devant n'importe qui non plus le ne croyez pas, je ne suis pas Svetlana moi! Bien sûr que je ne le ferais pas de la même manière devant d'autres. Mais en ce moment ce n'était pas d'autres, c'était lui et que lui. Et je ne voulais pas que ça soit d'autres d'ailleurs. Mais que voulez vous. A notre petit jeu, il n'y a jamais que des gagnants et des perdants. Et là c'était moi. Je m'avouais volontiers. En même temps. Se faire battre pas lui c'était quand même pas rien. Et puis. Je ne voulais pas que ça se passe comme ça. Ça arrivera tôt ou tard. Parce que je pense que c'est un jeu qui devient un peu trop dangereux parfois. Parce que nous étions nous même parfois quand on était ensemble sans jouer. Ses baisers sur mon épaule un peu plus tôt dans la journée. Et mon aveu de ne pas le voir loin de moi il y a quelques minutes. Mais voilà, je ne voulais pas que ça soit comme ça, « à la sauvette » non, ça ne ressemblait ni à lui, ni à moi … et ça ne faisait pas honneur au jeu que nous avions mené depuis si longtemps. Ca serait tout bonnement indigne de nous. Cela dit … ça ne nous empêche pas de continuer à nous amuser comme des petits fous. Parce qu'un petit baiser par-ci par-là, on n'est plus à ça près maintenant.

Je me relevais et me drapais à nouveau dans la tenture. Bien que … comme il m'aie vue maintenant dans mon plus simple appareil … c'était pas fort utile. Mais … je n'aimerai pas que Zack, Féli ou autres gens entrent et me voient ainsi. Je ne suis pas une exhibo. Non mais oh! Vous m'avez bien regardée? Je souris puis déposais mes cheveux tressés sur le côté droit. C'était très moche. Mais … ça m'évitait d'imbiber toute la tenture. En espérant qu'elle ne soit pas transparente. Bref je me levais. Tout simplement parce que je voulais respecter son choix de ne pas lui sauter dessus. Quand même je sais être gentleman … enfin gentlewoman, est ce que ça existe ça. Aucune idée bref, vous voyez ce que je veux dire. Je tournais la tête pour le regarder doucement un sourire aux lèvres. Je ne voulais pas qu'il pense m'avoir mise mal à l'aise ça n'était pas du tout le cas. Je le comprenais. Mais si je ne prenais pas les devant en m'éloignant de lui un petit peu, je serais tout à fait capable de faire fi de mes principes précédemment énoncés et lui sauter dessus sans retenue.

Le front posé contre la vitre. Non rien d'intéressant dehors. Son bras autour de ma taille me fit frissonner mais je souris en tournant la tête vers lui. Nouveau rapprochement. Un sourire sur mes lèvres et je dis simplement

« Rien de spécial, je suis arrivée trop tard pour regarder le beau feu de camps dehors. Ils ont du l'éteindre. » j'avais toujours été fascinée par le feu. « C'est dommage. C'était joli. » je souris puis je le regardais avant de me retourner et de coller mon dos à la paroi froide de la vitre. Puis une question bête me vint à l'esprit.

« Mais … ils sont où tous? » ça faisait quand même … un bon moment que nous étions seuls tout les deux. « Pas qu'être avec toi me dérange » je lui fis un sourire en coin puis continuais « Mais quand même. C'est très calme ici. » on dirait en effet que le temps s'était arrêté. Ou alors c'était juste moi qui avait cette impression vu la montée d'adrénaline que j'avais eu ce soir. Une soirée merveilleuse et inoubliable.

Je souris très largement. Je pense que ce qui faisait notre force c'était que l'on s'entendait presque sur tout. Bon à vrai dire je dis ça mais je ne sais pas sur quoi on pourrait ne pas s'entendre. Mais de manière générale disons que l'on s'entend très bien. Il me complète tout comme je le complète. Et je pense que ni l'un ni l'autre ne voulions officialiser les choses. Entre nous. Parce que certes les choses avaient changé. Je n'étais pas « en couple » avec lui. Ça veut dire quoi déjà cette expression, être en couple avec quelqu'un. Non, mon cœur était pris. Voilà tout, mais pas besoin de crier sur tout les toits que Drago Malefoy et Aarya Blackburn étaient ensemble. Ça ne regarde personne d'autre que nous, n'est ce pas. Et je pense qu'il était dans le même esprit que moi. Je n'avais rien à faire de ce que les gens pouvaient penser. Je ne le faisais pas avant, et je ne le ferais pas maintenant non plus. Ça ne m'empêcherait pas de lui prouver mon affection devant les autres, de faire les choses comme si nous étions un couple, sans nous déclarer l'être.

Je n'aime pas les cases, je n'aime pas devoir rentrer dans une case. Je ne voulais pas aller voir ailleurs. Comme je l'avais dit, mon cœur était pris. De l'amour? Arf c'est tellement dur de décrire les sentiments humains comment est ce qu'un mot pourrait décrire ce que je ressent pour lui. C'est pas possible. Je ne suis pas partisane de l'amour dit et répété. Les « je t'aime » c'est bien beau. Les « je t'aime » c'est facile à dire. Mais pour moi c'est pas les mots qui comptent, c'est les gestes, les regards et les petites attentions. Ce que je savais il aurait. Sinon pourquoi serait il revenu me voir après que je l'ai laissé avec Zack et Roxanne? Pour ma part étant quelqu'un d'assez spontanée à dire et faire tout ce qui me passe par la tête … on a pu le constater souvent … je fonctionne plus aux gestes qu'aux paroles. Et mes gestes ne trompent pas. Chieuse, oui. Orchidoclaste, très certainement. Mais franche. Quand je n'aime pas je le fais savoir. Sans détour. Alors si il fallait dire que l'on était en couple, non. On ne l'était pas. Mais on s'aimait et c'est quand même ce qui compte. En plus … je suis certaine qu'il sait qu'il lui serait déconseillé de jouer avec mon coeur et de me « tromper » enfin, d'aller voir ailleurs selon notre contrat moral. Certains ont déjà essayé. Et tout Drago Malefoy qu'il soit. Mon petit cœur. Personne n'a le droit de lui faire mal. Et en plus … mon oncle le vilain Mangemort ne serait pas content du tout! Et en même temps. Il était peut être celui qui avait jusqu'à présent eu l'accès le plus proche à ce qu'était la réelle Aarya, et à son cœur. Mais ça je ne suis pas convaincue qu'il le sache … et c'est peut être mieux ainsi.

Le bras passé autour de ma taille et son visage si près du mien, je suis certaine que nous ferions un très beau tableau. Nous avions d'une la beauté destructrice, mais aussi le sourire vainqueur jusqu'au dernier soupir. (mouahahah désolée pas pu m'empêcher de citer mon chanteur préféré) nous étions beau. Et parfait. Il me fit remarquer que j'étais fort intéressée. Puis il me demandais si je n'avais pas craqué sur le mangemort masqué. Heu pas du tout mais alors là pas du tout. Je crois que j'avais plus admiré les deux femmes que le troisième arrivé plus tard. Peut être par souci identification, de transfert aucune idée. Mais … l'autre me laissait de marbre. Et puis … moi je ne voulais personne d'autre que lui. Je tournais mon regard vers lui me demandant s'il me testait ou non.

« Oui, j'ai quelques mangemorts dans la famille » avouais-je à voix basse. Est ce qu'il le savait, peut être peut être pas. « Et puis je crois que … j'ai trouvé ma voie. » je souris doucement en le regardant. Oui bah oui … je voulais être comme elles. Je laissais volontairement la seconde partie de sa phrase en suspens pour y répondre après l'avoir laissé mariner un peu. « Non. » je posais ma main sur sa joue et venais déposer un baiser au creux de son cou. « Je n'ai pas besoin d'un mangemort masqué. » je souris doucement en le regardant. « J'ai tout ce que je veux ici, non? »

Je le vis relever la manche de sa chemise. Je me demandais pourquoi et à la fois … je savais tellement ce que ça voulait dire. Je me souviens d'avoir vu Azazell le faire plusieurs fois. Je me souviens les heures que j'avais passé secrètement à l'observer. Dans les moindres détails. Je souris très largement. Il avait été choisis. Mes yeux ne parvenaient pour le moment pas à se décoller de la marque des ténèbres. Je sentais monter en moi une légère pointe de jalousie et je me forçais à le regarder à nouveau. « Ohh » fut la seule chose que je pus articuler, mais mes yeux étaient plein d'étoiles et d'envie. Je trouvais ça tellement bien, tellement … « cool ». Moi aussi je voulais ça! Mais je devrais le mériter. Je devais la gagner cette marque. Et j'étais prête à la gagner. Que ça plaise ou non à certains.

C'était calme ici. Très et trop calme. Mais après tout tant mieux. Il avait pu me montrer sa marque des ténèbres et j'avais pu lui montrer … hm … mon anatomie on dira. Enfin je lui avais surtout montré mon âme et mon cœur. Je ne voulais pas qu'il parte. Et je crois que je pourrais le lui répéter sans cesse. En boucle. Au sens propre comme au sens figuré à vrai dire. Je ne voulais pas qu'il retourne dans son monde. Et je ne voulais pas qu'il aille voir ailleurs. Il n'en était pas question. Il savait qu'il risquait trop s'il le faisait, n'est ce pas? Il s'adossa au mur et je l'imitais. Oui ils doivent tous être à l'infirmerie. Ou ailleurs. Mais pas ici. Et les profs, Aurors et l'Ordre devaient aussi être occupés. Personne ne se préoccupait de deux Serpentard isolés. Tant mieux. Je tournais la tête pour regarder notre salle commune quand il parlait de devenir mon esclave sexuel. Ce qui bien sur eut le don de me faire tourner tout de suite la tête vers lui. Vous comprendrez pourquoi. Je le regardais dans les yeux puis vint me mettre devant lui, mes mains sur son torse et je dis doucement.

« Aah oui? » un sourire lubrique aux lèvres « Tu veux jouer au docteur ? » ça m'avait échappé. Digne d'une gamine de trois ans, mais … je pouvais faire l'infirmière s'il insistait. D'ailleurs je n'attendais pas et me penchais pour regarder sur son épaule où je déposais mes lèvres « Est ce que tu as mal ici? »

Je souris lentement. Il était normal que nous connaissions des mangemorts. Qu'il soient de notre famille ou non d'ailleurs. Nous étions de famille pures. Et avions été élevés de la même manière, tout les deux. On avait recu la même éducation. Peut être que je ne montrais pas ma haine des moldus, sang-de-bourbe ou autres impurs, mais je l'avais. Mais il faut bien l'avouer. Je ne me préoccupe pour la plupart du temps que de ma petite personne. Et c'est déjà pas mal vous me direz!? Mais je savais que nous avions les mêmes idéaux. Pas seulement parce que l'on avait été éduqués ainsi. Lui comme moi étions doués de pensée. Nous pouvions penser par nous même sans que ce que nos parents nous mettent dans le crâne ne joue. Bien sur on est des adultes, non? On peut penser en notre âme et consciente. Il me confiait que ses parents sont mangemorts. Je souris et dit simplement.

« Mon oncle. Qui est aussi mon parrain. Est Mangemort. » un large sourire se dessina sur mon visage. Avec lui je pouvais parler de ça. C'était tellement agréable. Je pouvais parler librement avec lui. Sans que ça ne soit gênant, que je manque de heurter la sensibilité de certains. Enfin non ça je le fais déjà. Enfin vous voyez quoi parler de choses sombre. Bon jusqu'à présent on ne parlait pas de choses sombres. Mais je pense qu'après ce soir … ça sera plus simple. Mais que voulez vous. On a plein de points communs on a plein de points communs, c'est la vie que voulez vous!?

Non je ne veux pas de mangemort masqué. Non le seul que je veux est en face de moi. Je n'en veut pas d'autre. J'ai pas besoin d'autre. Je l'aime moi. Quoi? Oui bon je viens de le dire, je l'aime. Et alors? J'ai le droit non. Je l'aime et puis voilà, qui ça dérange. Ça ne regarde que moi! Et cette marque qu'il me montrait maintenant. C'était l'apothéose. Pas que sans je l'aurait aimé moins. Certainement pas mais. J'avais l'impression de bien l'avoir trouvé. J'en veux une moi aussi. J'en aurai une un jour. J'en aurai une. J'avais trouvé ma voie. Je n'attendais plus que pouvoir prouver que j'en étais digne. Digne d'être un jour à ses côtés. Sous ma cape. Sous un masque. Peut être que je serais toujours aussi chiante. Mais … je sais obéir quand il le faut. Du moins je le pense. Mais ça s'apprend. Disons que je n'ai pas envie d'obéir à n'importe qui. Je regardais encore sa marque alors qu'il déposais ses lèvres dans mon cou. Je frissonnais doucement mais ne pouvais pas détourner mon regard de cette chose à laquelle j'aspirais tant. Il me disait que j'en aurais bientôt une moi aussi. Je levais des yeux brillants vers lui. On aurait dit une petite gamine à qui l'on promet un gros cadeau.

« Tu crois? » je le regardais alors dans les yeux. Ses merveilleux yeux où j'aimais me noyer « Je n'ai pourtant rien fait encore pour le mériter!? » je souris doucement « Et je ne pense pas être assez disciplinée pour cela. » c'était vrai. Plus que vrai.

Seuls, nous étions seuls tout les deux ici c'était très intéressant. Déjà une fois je m'étais fait cette remarque un peu plus tôt. Et trois secondes plus tard j'avais finie presque nue devant ses yeux. C'était clairement une invitation ça? Non? Est ce que … bon pourquoi est ce qu'en temps normal je réfléchis pas je fonce et que là je fais tout l'inverse? Un regard pervers et plus qu'entendu au visage, je vins me placer devant lui. Ah bah il ne fallait pas me le dire deux fois. Surtout venant de lui. Il me dit qu'il avait certainement été blessé pendant la bataille. Je fis la moue.

« Regrettable cela monsieur Malefoy » puis prenant un air très sérieux je lui dit simplement « Mais, je vais y remédier. J'ai un remède miracle » un haussement de sourcil et je posais déjà mes lèvres sur son épaule en lui demandant si elle était douloureuse. Oui un petit peu. Je décollais donc mes lèvres de son épaule et le repoussant délicatement contre le mur j'entrepris de déboutonner le haut de sa chemise et de dénuder son épaule afin de venir y poser mes lèvres. Tout cela bien sûr en restant collée le plus à lui. Utilisant mes deux mains, la tenture pourrait glisser à n'importe quel moment. Dommage pas vrai? Je commençais donc à déposer des baisers sur la moindre parcelle de son épaule dénudée puis passant ma main sur son cou je tournais la tête pour le regarder avant de dire

« Est ce que ça va mieux maintenant? » un sourire satisfait aux lèvres je me décollais de lui doucement, et comme si de rien était. Je posais mes mains sur son torse afin de remettre les boutons. Ah bah oui. Moi je suis joueuse. Mais voilà … je suis aussi imprévisible et du coup … je passe mes mains derrière ses épaules d'un geste vif et l'embrasse avec fougue et passion. Quand nos bouches se décollèrent. Je restais toujours près de lui mais en souriant dit « Oh tu avais aussi mal ici, n'est ce pas? »

De la famille Mangemort forcément. C'était connu. D'ailleurs le professeur de Métamorphose, celui qui ne m'aimait pas .. Elliott. En fait c'est un ami de la famille. Oui même s'il est pas beaucoup plus vieux que moi. Quand même. Je crois même que c'est le meilleur ami d'Az; mais je ne sais pas bien sûr qu'Elliott est un Mangemort. Tout ce que je sais c'est qu'il ne m'apprécie pas. Parce que je suis trop bruyante, exubérante, voyante et aimée aussi certainement. Bah j'y peux rien moi si je suis belle, douée et aimée de mes parents. Je ne vais pas m'autoflageller pour ça non plus. Je ne m'en excuserai pas non plus. Mais … est ce que c'était utile de le dire à Drago. S'il était mangemort, il connaissait certainement Az, non? Enfin bon je préférais ne pas poser la question je risquais d'en parler … trop.

La marque qui se trouvait sur son bras était magnifique. Et envoutante. J'étais captivée et je la regardais avec envie. Parce que je voulais la même chose moi maintenant. Je souris doucement, l'idée de devenir Mangemort me séduisait de plus en plus. Il prétendait que j'en aurais une moi aussi un jour. Peut être. Je l'espérais. Sincèrement, rapidement je l'espérais. Mais je sais bien que tout vient à point à qui sait attendre et que je ne dois pas me montrer trop avide de pouvoir. Non. Je ne suis pas aussi avide de pouvoir que de destruction, mais ça … c'est autre chose. Cela dit, faire de moi une mangemort ça sera pas de la tarte. Mais je suppose que j'y arriverais. Puisque j'arrive à respecter les règles quand les choses me plaisent. Ma motivation ne me faisait pas défaut. Ma bravoure ni ma méchanceté non plus. Mais ma capacité à m'écraser … beaucoup … trop.

« Merci » lui dis-je des étoiles dans les yeux accompagnant ma phrase d'un doux baiser léger sur sa joue.

Rapidement … l'ambiance … changea. Infirmière Aarya était là! Méthodiquement, je déboutonnais sa chemise pour aller à l'essentiel. Enfin pour le moment. Son épaule « blessée ». J'y déposais mes lèvres encore et encore alors que je le sentais m'attirer à lui pour une étreinte beaucoup plus sensuelle. Mais toute orchidoclaste que je suis … je stoppais un petit peu, oh pas pour longtemps je vous rassure. Il n'allait pas mieux et je pris un air inquiet. Je me précipitais sur lui oubliant tout, et de ce fait la tenture pour lui donner un baiser passionné auquel il répondit avec tout autant de passion et d'ardeur. Ce fut bientôt mon tour de me retrouver plaquée au mur. En tenue d'Eve. Enfin presque. Un large sourire se dessina sur mes lèvres quand il déclarait avoir mal partout quand j'étais là.

« Hm … je vois » je me mordillait doucement la lèvre inférieure en l'observant avec attention.

La température commençait à monter en flèche et je passais mes mains sur son torse afin de défaire les boutons. Peut être qu'il tenait à la chemise. Non, je n'allais pas non plus faire ma sauvage … enfin … oh je lui en achèterai une autre. D'un geste sec assuré j'ouvris sa chemise et entendis les boutons tomber par terre. Oups … je passais mes bras dans son dos afin de l'attirer à moi le plus possible, pour qu'il ne demeure aucun vide entre nos deux corps. Et tantôt avec douceur tantôt avec brusque le dévorais son cou et son torse de baisers enflammés.

Qu'est ce que l'on était en train de faire. Ce n'était pas raisonnable. Alors que nous venions juste de dire … ou de laisser entendre qu'il ne valait mieux pas. Qu'il pouvait à tout moment surgir quelqu'un, qu'il fallait se préserver *tousse* pour un meilleur moment? Mais je ne suis pas une fille qui se prend la tête (non la tête je la prend rarement l'inverse) je suis franche honnête et surtout très spontanée. Je crois donc que c'est à cause de moi que l'on est dans cette posture maintenant. Bon peut être aussi de sa faute, il ne me repoussait pas … c'est le moins que l'on puisse dire. Et puis sa chemise était déjà … hm … plus là. Nos corps frémissaient et s'étaient réchauffés plus vite que le mercure. Le truc c'est que … on a passé tout notre temps à se chercher, à se provoquer. A laisser entrer des choses. Forcément … maintenant …

Fermant les yeux et les jambes solidement autour de lui je me laissais guider vers le canapé où il me déposait avec délicatesse. Je l'imaginait déjà. Et je ne voulais pourtant pas regarder. Je voulais garder le suspens. Quand j'ouvrais à nouveau les yeux nos lèvres se rencontraient et mes caresses se faisaient de plus insistantes. Mes mains se crispaient dans son dos alors que mon souffle commençait à se couper parfois au fur et à mesure que la chaleur montait. Accorchée à ses épaules puissantes et le nez enfouit dans sa nuque je respirait tantôt fort tantôt avec difficulté, mais rien de déplaisant je vous l'assure.

Ses mains écartaient mes cuisses pour que nos deux corps vibrant soient le plus près possible. Et ses lèvres retrouvaient rapidement les miennes alors qu'elles vagabondaient dans sa nuque. Mais pas pour longtemps puisqu'il s'arrêtait soudainement. Oh je savais pourquoi. Il était aussi fougueux que moi. Mais nous savions que nous ne pourrions pas aller jusqu'au bout. Je n'étais pourtant pas raisonnable. Mais la raison n'avait rien à voir là dedans. Dans ses yeux je lut toute la passion qui le dévorait et fus heureuse de constater qu'elle était pareille à la mienne. Quelques secondes plus tard ses lèvres descendaient dans mon cou et je laissais ma tête aller en arrière et mes longs cheveux encore humide me balayer le dos. Ma peau frémissait et je ressentait une envie urgente de rester près de lui. Pas réellement de pulsion sexuelle à proprement parler. Bien sûr que si, mais … c'est pas pareil. Je serrais mes jambes autour de sa taille et me lovais contre lui alors que mes mains s'accrochaient à ses épaules, les griffant très certainement légèrement au passage. Mon cœur battait la chamade mais j'en avait rien à faire. Sa bouche et sa langue vagabondaient dans mon cou et autour de mon oreille alors qu'a mon tour je dessinait dans son dos. Je pourrais rester la. Collée à lui, je rouvris les yeux et doucement le regardait. Sans bouger. Toujours accrochée à lui. Je me consumais … mais ça … il était le seul responsable. Mes yeux brillaient et des étoiles y dansaient. Bon dieu je crois même qu'on pouvait y lire de l'amour … bon dieu … je suis mal barrée! Ou pas. Un large sourire se dessinait sur mon visage.

Nous étions si bien là tout les deux. Collés l'un à l'autre. Un petit moment de paradis. Un moment sans nuages. Un moment de bonheur volé, juste pour lui et moi. Alors que nos corps se collaient et se décollaient au rythme de baisers endiablés, la salle commune était des plus silencieuses. Et calmes. Une choses assez rare pour notre maison. Bref, il semblerait qu'elle partageait elle aussi ce moment de torpeur et je ne voulais pas regarder les tableaux au murs. Nous n'étions pas réellement seuls en fait. Mais je préférais ne pas y penser. C'était un peu dérangeant sinon. Bref. Nous n'irions pas plus loin. C'était pas bien. Pas maintenant. Je crois que je commençais à tomber amoureuse de lui. Et je n'aimais pas du tout l'idée. C'était effrayant. Ça ne ressemblait pas du tout à moi. Et pourtant. Je crois que … c'était bien ce qui se produisait. Putain mais ça sert à rien les sentiment à part à te rendre plus vulnérable. Et je n'aimais pas ça. Je ne voulais pas. On ne devient pas une héroïne du mal en ayant le coeur sur la main ou qui bat pour un autre. Mais voilà telle était la vérité.

Seulement … J'aurais du me fier à mon instinct. Mon instinct de vieille carne que je suis au fond de moi. Il ne faut pas s'arrêter dans la vie pour aimer les gens. Les seuls rapports utiles c'est la cruauté et la souffrance. L'implication minimum de soi même. J'étais prête à lui donner mon cœur, sur un foutu plateau d'argent avec tout le tralala. Et … voilà qu'il m'achève. Une femme … un fils.

Mon visage quelques secondes auparavant épanoui et sincèrement heureux se ferma tout de suite et mes traits se durcirent automatiquement. Je posais ma main sur son torse et le repoussais vivement me reculant moi même. Je ne savais pas trop quoi dire, mais la colère montait en moi. Je pouvais le sentir. Je me levais. Je me sentais complètement décontenancée. Et tellement stupide. Surtout stupide. J'avais presque envie de me frapper moi même. Mais je ne le ferais jamais devant lui. Je le regardais. Je n'arrivais pas à lire la détresse en lui , tout mes sens étaient focalisés sur la colère qui montait en moi et que j'essayais tant bien que mal de contrôler. Il valait mieux. Je serrais le poing droit ce qui fis craquer mes articulations. Je retournais rapidement vers la fenêtre où gisait la tenture dans laquelle je me drapais. Il ne pouvait pas être plus clair. Je n'avais toujours rien dit. Je crois que je n'avais rien à dire. Et que ce qui pourrait sortir de ma bouche … ne serait pas plaisant.

Je me contentais donc de prendre une grande inspiration et de me baisser pour prendre sa chemise qui traînait par terre. Je la la lui lançais. Qu'il se rhabille lui aussi. « Tiens, rhabille toi! Tu n'auras qu'a demander à ta femme de recoudre les boutons. » Oh oui j'étais idiote. Mais je ne pensais pas à ça. Détournant le regard de lui je m'adossais au mur tout en cherchant en vain de trouver quelque chose de plus habillé qu'une tenture. Bon il n'y avait rien. Alors la tenant fermement, je me dirigeais à pas lents vers le dortoir des filles sans me retourner sauf pour dire « Estime toi heureux que je ne t'apprennes pas à voler Drago. Bonne nuit. Tu passeras le bonjour à la petite famille. ». Une larme pointait le bout de son nez dans mon œil. Putain … ça c'est une première. ()

Je ne savais plus quoi faire ou quoi penser. Parce que je pense que … en plus avec l'adrénaline du bal … je suis un peu incontrôlable. Enfin je veux dire … pus que d'habitude quoi. Je suis a bloc. Et je suis déjà fonceuse en général. Mais là … je ne comprend vraiment pas pourquoi il m'a sorti ça comme ça. Tout d'un coup … surtout maintenant. Bref, et après on dit que ce sont les filles qui sont lunatiques. Et du coup … hé bien … moi étant moi … je pris la mouche. Bien sûr. Mettez vous à ma place deux secondes. Vous êtes là tranquille. Sur un canapé, à moitié nue avec un homme auquel pour pourriez vous donner -et je parle pas forcément physiquement espèce de pervers- et puis entre deux baiser ce même homme vous annonce tout de go qu'il est en fait marié, et qu'il a un enfant. Si la sainte trinité de mes peurs contenait celle de me faire prendre pour le dindon de la farce entre Drago et Caly … alors j'avoue que la femme et le môme je les avait vraiment pas vu venir. Et je boudais. Normal. Je retournais m'habiller. Enfin dans la tenture à défaut de trouver un habit un peu plus seyant.

Bien sûr je … je faisais mon Aarya. Impossible. Impulsive. Et … entêtée. Je ne faisais rien d'autre que ça. Je voyais rouge, et je ne voyais pas de nuances dans quoi que ce soit. La seule chose que je voyais c'est que … je m'étais ouverte à lui. Et que je n'aurais jamais du. Pourquoi! Parce que ça fait mal, que c'est inutile et qu'il a une femme et un foyer qui l'attend quelque part. Je suis peut être une conasse en puissance. Mais … je n'ai pas envie de le faire souffrir. Même si je vous avouerais qu'en ce moment peut être un tout petit peu. Mais juste parce que je suis blessée.

Je suis blessée mais je suis fière. J'ai mon égo. Et je ne craquerai pas devant lui. Alors je faisais ce que je savais faire. Je crachais mon venin. Sur lui, le pauvre. Il a toujours été un des rares épargnés. Mais pas ce soir pas après ça. J'étais trop en colère. Et je ne voulais pas craquer il fallait que je parte. Donc je remontais vers les dortoirs des filles lui disant qu'il pouvait s'estimer heureux de ne pas avoir eu de leçon de vol ce soir. C'est vrai que ça aurait été un autre … il aurait appris à voler sans ailes. Mais il me rattrapait déjà. Me disant qu'il s'en foutait qu'il ne voulait pas une autre que moi. Et moi et mon stupide cœur trop accroché à lui … on a trouvé ça mignon. Oui malgré que son bras tienne fermement mon poignet, et me force à le regarder. « Mais moi aussi c'est toi que je veux! Mais il semblerait que je ne sois pas la seule en lice! » Oh Aarya … attention … la jalousie est un vilain défaut … très vilain qui ne te sied pas au teint!

J'étais quand même encore en colère. Très en colère et mes oreilles devaient être rouge vif. Comme deux belles tomates bien mûres. Mais il me regardait. Et bon dieu pourquoi il fallait qu'il fasse ces yeux là. NON! La larme qui venait perler au creux de mes yeux se décida a rouler sur ma joue à ce moment là la traitresse. Je ne savais pas quoi faire. J'étais fâchée. Mais … son regard parvint à me calmer et bizarrement je me détendis un petit peu. Il voulait s'expliquer? Il aurait pas pu donner les explications avant la bombe? Hm … je le regardais incrédule en fronçant les sourcils. Puis je me dis que franchement ça serait con de se quitter comme ça. Je me déridais un peu et tirais sur ma main pour qu'il la lâche levant l'autre en l'air pour lui dire que je ne partirait pas. Ça me prit une bonne dose d'abaissement d'égo pour le dire mais je finis tout de même par le prononcer « Hm … je t'écoute. » J'avais l'impression que je n'allais pas aimer du tout ce qu'il allait me dire. Mais je l'écouterais. Il fallait bien que je me calme un petit peu. Je passais une mèche de mes cheveux derrière mon oreille et l'écoutais attentivement.